Je vais être franche, je ne peux pas dire que ce soit mauvais, c’est juste moi qui n’aime pas la tournure prise par la série. Les auteurs ont fait le choix d’emmener leurs personnages sur la voie de la rédemption, là où je voulais quelque chose de bien plus sombre et terrible. Je me sens trahie mais leur écriture est depuis cohérente avec leurs choix. Ce ne sont juste pas les miens.
J’ai été très déçue au début quand j’ai vu la direction que prenait désormais la série. Heureusement les auteurs nous laissent le temps de nous habituer et je fais peu à peu mon deuil même si ce n’est pas simple. Depuis le début, j’ai l’impression qu’on m’a trompé avec cette série, me promettant une version sombre des écrits de Conan Doyle pour me retrouver au final avec quelque chose de très lisse et gentillet. Mais c’est juste mon sentiment à moi.
En attendant, ce tome est une douce transition entre les deux séquences de l’oeuvre, nous emmenant sur les chemins de la rédemption de la team Moriary. Les auteurs ont choisi de leur faire racheter leurs mauvaises actions, pas surprenant alors de les voir faire le point sur là où ils en sont et de suivre leurs retrouvailles avec leur chef ici. C’est avec émotion qu’on y assiste également tant on sent l’attachement de tous pour William et ça fait plaisir à voir. Cela donne un tome plutôt calme, limite tranche de vie, ou calme après la tempête où on les voit reprendre leurs marques et refaire connaissance. C’est mignon et touchant.
Nous avons droit également à l’habituelle séquence souvenir, permettant de combler les années manquantes et de découvrir la nouvelle relation Sherlock – William. C’est émouvant là aussi. Les auteurs essaient de rendre crédible cette prise de conscience de William ce qu’il a fait et les conséquences de ses actes. J’avoue trouver cela un peu trop facile, trop fleur bleue et je n’aime pas que le vecteur de ce changement soit Sherlock, car je n’avais pas adhéré à la dynamique du duo dans cette série. Je trouve cela un peu factice. Mais les intentions sont là et le discours de William sur les erreurs qu’on doit assumer et non pas effacer touche sa cible. Je prends donc un certain plaisir, bien qu’un peu lisse, à découvrir ce nouveau William et ce qu’il a vécu lors de sa « rééducation ».
L’occasion est ainsi parfaite pour le lecteur d’enfin voyager un peu. C’est direction les Etats-Unis avec Sherlock et William, dont on découvre les premiers temps avec Billy the Kid avec qui ils se sont associés. Idéal pour découvrir ce nouveau pays, ses lois et ses moeurs, et mettre en lumière celles de l’Angleterre. Là-bas, c’est le nouveau rôle de Louis qu’on découvre avec saveur. Que ça fait plaisir de le voir mener son monde à la baguette et de ne pas plus rester dans l’ombre. Après, je suis curieuse de savoir où ce nouveau mélange va nous mener parce que ça reste assez flou pour le moment. On prend son temps pour reposer de nouvelles bases mais la direction n’est pas encore claire.
Tome de transition au rythme lent et tranquille, ce 17e tome déjà repose les bases et relance l’intrigue, on ne sait juste pas encore vers où. Si on adhère au principe du récit rédempteur c’est plutôt bien écrit et mené, avec une belle émotion et des promesses. Si on reste fidèle au concept d’origine de la série, on peut trouver cela fade et contradictoire dans l’esprit. A vous de voir où vous vous placer. Personnellement j’aurais presque préféré qu’elle s’arrête à la mort des deux adversaires plutôt que de continuer ainsi…
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