Citations de S.A. Chakraborty (67)
On ne renonce pas à mener une guerre simplement parce qu’on perd des batailles, Alizayd. On change de tactique.
Non, je n’avais pas peur. J’étais fatigué. » La voix d’Ali se brisa sur le mot. « Je suis fatigué que tout le monde dans cette ville soit guidé par la vengeance. Je suis fatigué d’apprendre à nos enfants à haïr et à craindre les autres enfants parce que leurs parents sont nos ennemis. Et je suis fatigué et malade d’agir comme si le seul moyen de sauver notre peuple était d’abattre tous ceux susceptibles de s’opposer à nous, comme si nos ennemis n’allaient pas nous rendre la pareille à la seconde où le pouvoir changerait de mains.
La grandeur prend du temps. Souvent, les choses les plus puissantes ont les débuts les plus modestes.
Il était plus douloureux de voir ses rêves détruits que de ne pas en avoir.
Ali prit une inspiration profonde et saccadée, mais ses yeux restèrent secs. Il n’était pas sûr d’être capable de sangloter. Il n’en avait pas envie. Il voulait crier. Crier et crier jusqu’à ce que ce poids atroce qui lui écrasait la poitrine disparaisse. Il comprenait à présent la douleur qui poussait les gens à s’arracher les cheveux, à se déchirer la peau et à griffer la terre. Plus que crier, cependant, Ali souhaitait disparaître. C’était égoïste, c’était contraire à sa foi, mais s’il avait eu une arme à la main, il n’était pas certain qu’il aurait pu s’empêcher de mettre un terme à la douleur qui lui étreignait le cœur.
Ne pas vouloir te laisser détruire par le désespoir ne fait pas de toi un lâche, Ali. Ça fait de toi un survivant.
Elle prit une gorgée de son thé et toussa. « Oh. Oh, c’est horrible. Je ne pensais pas qu’on pouvait rater le thé. Tu sais que tu es supposé retirer les feuilles, non ? Pas les laisser infuser jusqu’à ce que ça ait un goût de métal. »
Elle sentit le mal du pays monter en elle rapidement, avec force. « Ça me manque tellement, avoua-t-elle. Je n’arrête pas de penser que ça va me passer, que je me sens davantage ancrée ici… » Elle s’appuya contre le bureau. « Mais il y a des jours où je ferais presque n’importe quoi pour rentrer à la maison. Ne serait-ce que pour une après-midi seulement. Quelques heures à plaisanter avec des gens dans ma langue, assise au bord du Nil. Être anonyme dans les rues et négocier des oranges. Nos fruits sont les meilleurs, tu sais, ajouta-t-elle, la gorge serrée. Rien à Daevabad n’est aussi sucré. »
Elle rencontra son regard. « Tes sentiments t’appartiennent, Afshin. » Ses yeux se durcirent légèrement. « Mais ne leur permets pas de devenir une faiblesse. De quelque manière que ce soit. »
"Alors tu es un genre de voleuse, c'est ça ?"
"C'est un point de vue un peu limité. Je préfère me considérer comme une marchande en tâches délicates."
Le visage de Ghassan devint plus froid, et Nahri sourit [... ]. C'était le sourire qu'elle avait adressé au basha, le sourire qu'elle avait adressé à des centaines d'hommes arrogants au fil des ans, juste avant de les plumer.
Nahri souriait toujours à ses cibles.
Baignée dans la lumière des étoiles, Daevabad était magnifique, avec les lignes régulières des tours et des minarets, des dômes et des pyramides, saisissants depuis cette hauteur, comme un tas de jouets sertis de bijoux.
-Bien sûr que non, répondit Anas, l’air contrarié. Ne dis pas de choses absurdes. Mais quand nos filles se font enlevées dans la rue pour servir d’esclaves sexuelles, quand nos hommes sont rendus aveugles parce qu’il regardent un sang-pur de travers … ne faut-il pas s’attendre à ce que certains se défendent par tous les moyens ?
Je me jetterai dans le lac plutôt que de laisser ce monstre utiliser ma vie pour voler la tienne.
- Tu es un bon ami. Probablement le meilleur que j’aie jamais eu.
Sa voix se durcit.
- Mais si tu dis à quiconque que j’ai pleuré, je te tuerai.
Ali lutta visiblement pour ne pas sourire.
- Considère que la menace a bien été reçue.
Non, les choses n’allaient pas se terminer ainsi pour lui, à pleurer sur son propre sort et à maudire sa famille tandis qu’il dépérissait sur une étendue de sable inconnue. Il était un Geziri. Lorsque le moment viendrait, Ali mourrait les yeux secs, sa profession de foi sur ses lèvres et une lame à la main.
- C'est toi, le Fléau ? On dirait que tu as passé davantage de temps à te peigner qu'à manier le fouet.
Les gens ne s'épanouissent pas sous le règne des tyrans, Alizayd ; ils ne peuvent pas créér lorsqu'ils sont occupés à rester en vie, ou proposer des idées novatrices lorsque l'erreur est punie sous les sabots d'un karkadann .
« Les choses les plus puissantes ont une origine plus modeste. »
Il poursuivit et passa devant deux fontaines à ablutions en marbre assorties, je trouve la tournure maladroite l’une d’elles laissant couler une eau destinée pour les Shafits…