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Citations de Sarah Mazouz (18)


La force critique d'un concept se mesure à la panique qu'il suscite.
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L'intersectionnalité offre un modèle politique concurrent de l'universalisme abstrait en ce qu'elle appelle à produire concrètement de l'égalité à partir de la prise en compte des positions spécifiques des un.es et des autres et des types particuliers d'oppression auxquelles les un.es et les autres sont soumis.es (...), à constamment nous demander si nos actions, nos postures et nos discours parviennent à satisfaire pour soi et pour les autres une exigence d'universalisme concret.
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Les travaux intersectionnels ne se cantonnent pas au triptyque initial "classe, race, genre", mais intègrent aussi notamment la catégorie de sexualité, la religion, le handicap, l'âge, ou encore le statut administratif.
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L’intersectionnalité donne à voir et à comprendre des expériences de marginalisation et d'oppression en permettant d'analyser comment les forces qui structurent nos sociétés de façon hiérarchique – capitalisme, patriarcat, hétéronationalisme, xénophobie – s‘imbriquent et se renforcent mutuellement.
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Quand nos dirigeants s’expriment sur le sujet, c’est systématiquement pour donner à entendre leur hostilité à l’antiracisme. Drapé dans un républicanisme réactionnaire et nationaliste teinté parfois d’anti-intellectualisme, leur discours est identitaire.
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Les théorisations de l'intersectionnalité (...) procèdent d'une épistémologie commune, l'épistémologie du point de vue, qui problématise le lien entre objets de savoirs et sujet producteur de connaissance.
(...) Il ne s'agit pas d'affirmer qu'un point de vue subalterne serait porteur, intrinsèquement, de savoirs plus vrais, mais plutôt d'insister sur la nécessité de produire une capacité d'analyse collective qui prend le point de vue des dominé.es, et qui fait donc une large part à leurs expériences (...).
Le savoir n'est pas individuel, il doit être, selon Sandra Harding, collectivement produit, par une communauté capable de représenter cette diversité des points de vue. En effet, dans l'épistémologie objectiviste qu'elle critique, quand le chercheur ou la chercheuse croit pouvoir s'émanciper de sa position sociale pour prendre un point de vue "de nulle part", il ou elle crée en fait les conditions pour que ses préjugés et ses croyances soient directement importés dans les résultats de sa recherche.
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Ce que l'approche intersectionnelle examine, ce sont des processus historiques et sociaux, des logiques de production des hiérarchies et des discriminations. Elle s'intéresse donc aux expériences minoritaires (et non pas identitaires), placées au croisement de plusieurs rapports sociaux de pouvoir.
(...) Être femme et noire, c'est socialement autre chose qu'être une femme blanche ou un homme noir.
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La transposition minoritaire : « Pratique de soi à portée collective et politique, la transposition minoritaire consiste en la capacité à inverser les rôles, afin de prendre conscience des rapports de pouvoir qui structurent telle ou telle situation ou d’évaluer la façon dont des pratiques des paroles ou des attitudes assurent l’égalité entre les personnes, ou, au contraire, réitèrent et renforcent des assignations et des formes d’infériorisation. » (p. 83)
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Dans ce contexte, le socle politique et social commun est bâti sur un geste d’uniformisation qui suppose de ne reconnaître que des individus abstraits et d’effacer le rôle de l’histoire dans la production de groupes soumis à des traitements non seulement divers mais aussi inégalitaires. Or, loin de l’idéal d’universel qu’il est censé servir à réaliser, ce geste d’abstraction autorise les membres du groupe majoritaire à particulariser ce qui leur paraît différent et à considérer que les revendications de celles et ceux qui sont particularisé-es sont sans pertinence pour l’ensemble.
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La racisation désigne le processus par lequel un groupe dominant définit un groupe dominé comme étant une race.
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Se définir comme blanc et avoir une expérience de blanc amène à ne pas se concevoir comme éventuellement racialisable, tout en pensant que les membres d’autres groupes le sont. Cela amène par conséquent à considérer que les positions que l’on tient sur tel ou tel sujet sont absolues et universelles, à la différence des membres des autres groupes qui n’exprimeraient qu’un point de vue limité par leur expérience.
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Le discours critique de la race use pour sa part de cette notion au singulier parce qu’il désigne par là un rapport de pouvoir qui structure, selon des modalités diverses en fonction des contextes et des époques, la place sociale assignée à tel ou tel groupe au nom de ce qui est censé être la radicale altérité de son origine (géographique, culturelle ou religieuse). Et c’est justement la manière dont l’origine est utilisée pour hiérarchiser qui distingue la race d’autres rapports de pouvoir, notamment le genre et la classe.
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La race existe si on entend par là l’une des modalités sociales de production des inégalités entre les groupes et si l’on reconnaît que des sociétés, même quand elles se définissent comme non racistes, continuent à en être tributaires et à reposer sur des hiérarchies qui ont une dimension raciale.
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Le mot a changé d’usage et de camp.
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Les études critiques de la race et l'intersectionnalité permettent de penser les politiques d'égalité au-delà du simple énoncé du principe d'égalité formelle et, surtout, de comprendre que l'universalisme abstrait ne parvient pas à garantir une égalité de traitement entre citoyen.ne.s.
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A rebours d'une sociologie d'expertise surspécialisée et courant le risque d'être socialement hors sujet, l'intersectionnalité donne à voir et à comprendre des expériences de marginalisation et d'oppression en permettant d'analyser comment les forces qui structurent nos sociétés de façon hiérarchique - capitalisme, patriarcat, hétéronationalisme, xénophobie - s'imbriquent et se renforcent mutuellement. Née dans le chaudron des luttes sociales, l'intersectionnalité nourrit la démarche contre-hégémonique des sciences sociales.
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En tout état de cause, le premier procès de l’intersectionnalité lui reproche de s’intéresser à de mauvaises identités : elle parle de race et elle parle de genre. Il semble que dans le contexte français, trop souvent encore, toute attention prêtée à ces dimensions de l’identité sociale est soupçonnée de donner lieu à l’essentialisation et à l’assignation des individus à des catégories jugées douteuses, en particulier pour les identités raciales.
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Il ne s'agit pas d'affirmer qu’un point de vue subalterne serait porteur, intrinsèquement, de savoirs plus vrais, mais plutôt d'insister sur la nécessité de produire une capacité d'analyse collective.
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