AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sébastien Berlendis (65)


Puis Annabella s'étire longue longue, la nuit lentement sort d'elle, les draps sentent l'iode et l'algue, je me penche par-dessus le balcon, dans l'air, poudroiement de poussières de sable, en contrebas, sur le lungomare, l'alignement des hortensias mouillés de rosée saline.
Commenter  J’apprécie          00
Comme chaque fois que je ne parvenais pas à laisser l'été, et la grande joie que je découvrais alors dans les rues de la ville contribuait à le relancer dans l'instant. Trois palmiers protègent toujours les balcons de l'hôtel Miramare, les lettres jaune citron de son nom impriment le blanc des façades, rien de clinquant mais une désuétude bienvenue. Les bains de l'hôtel en face de celui-ci, il n'y a qu'à traverser le boulevard, poser sa serviette sur les transats de couleur crème, déplier le parasol rouge, regarder le spectacle de la plage, cet art italien de la passeggiata qui se déploie jusque dans la mer, attendre enfin que passe Annabella.
Commenter  J’apprécie          10
Avant de gagner les forêts hautes du Val di Vara, fenêtre ouverte, je tourne mon regard vers la Méditerranée. Le vert des aiguilles de pin, le bleu du ciel et de la mer, les scintillements d'argent, voilà les couleurs de mes étés, trois teintes qui suffisent à la perfection du tableau.
Commenter  J’apprécie          20
[...] les façades des hôtels de passage de la via Aurelia offrent par dizaines leurs volets clos et disloqués. [...] nous repérons les volets clos, les portails branlants, nous entrons quand nous le pouvons pour ranimer des murs endormis le temps d'une déambulation et de quelques images. Émue, Annabella affirme avec emphase que ces bâtisses ne tiennent que dans l'espoir de notre visite, elle ajoute que ces lieux n'ont pas la capacité de se souvenir.
Commenter  J’apprécie          20
À quelles images demeurons-nous fidèles, à quelle mémoire.
Commenter  J’apprécie          00
« Jusqu’à la fin du jour, mes yeux d’abord, mes pas ensuite, ne la quitteront plus »
Commenter  J’apprécie          00
Depuis des semaines, la grisaille de la fin de l’hiver. Aujourd’hui, l’aube se lève tout à fait sur la colline de la Croix-Rousse. Fenêtres ouvertes dans la cuisine, les rideaux de gaze se froissent sous l’effet du vent, le soleil traverse les fleurs d’ajonc et dépose sur le mur une tache d’or.
Commenter  J’apprécie          00
Depuis des semaines, les élèves réservent une partie de leurs heures libres à imaginer les déguisements, travailler les chorégraphies, définir le choix des musiques, inventer ce qui les rendra singuliers.
Commenter  J’apprécie          00
Je la vois me dire récemment tu es un robot.
Comment cesser d'être insensible, et dévoiler aux autres ses émotions lorsqu'on a appris trop tôt leur nocivité, leur capacité à nous perdre. Je vois aussi le rire de mes amis, la légèreté de leurs moqueries lorsque j'affirme que l'amour n'existe pas. Peut-il en être autrement lorsque le seul amour dont j'ai été témoin à volé en éclats comme le vase de porcelaine sur la table du salon. Devant cette scène, je me rappelle être restée bouche bée, ne pas avoir versé de larmes, ne pas avoir tremblé.
Aujourd'hui encore, la colère refuse de disparaître, elle accompagne chaque pas que je fais. Je veux me souvenir de ces nuits car elles ont forgé, sans doute à regret, ce que je suis.
Commenter  J’apprécie          10
[...] j’évoque un texte argentin récemment mis en scène au théâtre. Je raconte l’histoire de ce jeune garçon qui perd la mémoire. Bientôt il ne pourra garder qu’un seul souvenir, dernier souvenir qu’il peut néanmoins choisir. Je propose aux élèves de se mettre à la place du jeune garçon et d’écrire sur leurs plus beaux papiers le souvenir qu’ils souhaiteraient conserver. 
Commenter  J’apprécie          80
« L’image, écrit-il, ne se contente pas de cadrer un visage, un corps, elle n’enferme pas seulement un espace, un paysage, une chambre, elle cadre un temps, éternise un moment. »

« Je propose aux élèves … d’écrire sur leur plus beaux papiers le souvenir qu’ils souhaiteraient conserver. »
Commenter  J’apprécie          10
Elle ne desserrera pas l’étreinte, ralentira le pas, d’autres nous dépasseront. Assis sur le parapet, les jambes dans le vide, nous partageons ses écouteurs, voix anglaise et rythme métronomique. Buste dégrafé et transparent, j’interprète chaque frôlement comme une esquisse de flirt, lèvres circonflexes, son rire éclate. Dans quelques instants, nous foulerons la plage de sable, elle rejoindra les autres, je la perdrai de vue.
Commenter  J’apprécie          10
Les adultes poursuivent au sommet, certains, sportifs, courent et se chronomètrent. Les enfants restent là, seuls, à monter et descendre les monticules de sable.
Commenter  J’apprécie          40
Je garde sa main un moment, il tourne la tête vers moi, sourire chagrin comme s’il murmurait à quoi bon. Mes baisers dérapent sur une peau lisse, je ne comprends pas mon attachement, cette peur exagérée de l’abandon, il n’a plus de langue pour goûter la sueur au creux de ma nuque.
Commenter  J’apprécie          20
Bien que ma terre soit ici, ma famille dans les bras de Noam, je suis une fille du continent, protégée cela ne fait aucun doute, et là sur le quai, je n’ai pas encore l’âge de comprendre le combat pour la liberté. Je veux que le port entier vienne avec nous, mon grand-père m’appelle, je retiens mes larmes, je refuse de dire adieu.
Commenter  J’apprécie          30
Comment cesser d’être insensible, et dévoiler aux autres ses émotions lorsqu’on a appris trop tôt leur nocivité, leur capacité à nous perdre. Je vois aussi le rire de mes amis, la légèreté de leurs moqueries lorsque j’affirme que l’amour n’existe pas. Peut-il en être autrement lorsque le seul amour dont j’ai été témoin a volé en éclats comme le vase de porcelaine sur la table du salon.
Commenter  J’apprécie          30
Sous l’imperméable givré de sel, un pull marin de jeune femme a remplacé le tee-shirt à l’effigie des groupes anglais adorés, le chignon l’emporte sur la chevelure libre, les yeux trop maquillés, les seins légers s’exhibent. Parfois, nous sommes seuls, les mots ne sortent pas, mes mains glissent sur un visage fermé, sur un corps où rien ne frémit.
Commenter  J’apprécie          20
Avant cette nuit, nous nous sommes déjà caressés, chastement ; il n’a jamais fait l’amour, il ne s’en émeut pas. Chacun retire les vêtements de l’autre, j’entends le clic du soutien-gorge, je regrette l’étroitesse de son jeans. Dans ses gestes, aucune hésitation de l’adolescent, aucune sûreté de l’adulte non plus. Le désir exige que nous abandonnions la lenteur des premières caresses. Jeux de langues, jeux de mains électrisent les peaux, ses longs cils sur mon sein gauche, il préfère rester sur le dos je te vois mieux, je serre ses poignets, il ne ferme pas les yeux, je sens les miens tourner, comment éviter de le mordre.
Commenter  J’apprécie          20
Il n’est pas le plus beau garçon de la classe. Pas très garçon justement, trop fille comme je l’entends souvent dans les couloirs du lycée. Trop fille et trop en marge. Des carnets d’écriture dans les poches de son manteau, un enthousiasme pour un cinéma radicalement autre, étranger à nos élans d’adolescents.
Commenter  J’apprécie          20
L’image, écrit-il, ne se contente pas de cadrer un visage, un corps, elle n’enferme pas seulement un espace, un paysage, une chambre, elle cadre un temps, éternise un moment.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Sébastien Berlendis (129)Voir plus

Quiz Voir plus

Des chansons et des villes

Partons en Belgique chanter Bruxelles, ma belle...

Stromae
Dick Annegarn
Angèle

21 questions
21 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}