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Citations de Serge Bouchard (243)


Nous sommes les chemins que nous parcourons.
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Une société qui condamne ses intellectuels pour mieux idolâtrer ses vedettes, qui fait jouer à ses idoles le rôle des penseurs, car tout est pareil sur la scène du grand « show », qui confère à ses machines plus d’intelligence qu’à ses membres est une société qui dévalue l’humain au profit de ses caprices et de ses technologies.

(Boréal, p.160)
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Il pleut des cordes, il fait noir comme chez le loup, le vent tourne à la tempête, venez vous abriter. Venez vous asseoir près du feu, à ma table de cuisine, dans mon humble maison, nous partagerons autant la soupe que la souffrance, autant la tourte que l’espérance.

(Boréal, p.53)
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Curiosité, sensibilité, imaginaire, poésie, il est possible de se mettre dans la peau de tout ce qui existe. J’appellerais cela l’empathie sauvage d’un cœur à l’affût, remède absolu contre la négligence.
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Serait-il possible de redonner tous ses droits au caractère sacré de la beauté du monde ?
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Comment changer le monde quand le monde est à ce point diverti, distrait et maintenu dans un pareil confort, perdu dans de pareils plaisirs ? La vie normale a perdu tous ses droits, nous maudissons la routine et avec elle toutes les vertus de la tranquillité. On ne voit plus le temps passer.
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Puisque la réalité nous frappe, nous passons notre vie à absorber ses chocs. Ils sont physiques, thermiques, émotionnels, on passe de l’eau trop chaude à l’eau trop froide, on frissonne, on grelotte, on crève, on souffle, on sue, ne sommes-nous pas toujours en quête de confort et de réconfort ? En quête de douceur, de bonheur, de facilités ? Pour ce faire, nous travaillons d’arrache-pied pour maîtriser notre environnement en nous réfugiant dans nos routines, nos habitudes, notre monde connu, dans nos quartiers, nos appartements. Mais la réalité nous rattrape toujours. Tout ce qui était si solide peut se dissoudre en un instant, toute cette unité de lieu peut se défaire en un clin d’œil.
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Il n’est rien de plus triste qu’un enfant qui vieillit.
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Vieillir est un mot qui signifie « s’éloigner ». Prendre le temps, c’est aussi prendre l’espace. Et cette fameuse distanciation sociale n’est rien d’autre finalement qu’un principe naturel. Plus nous sommes absents aux autres, plus nous sommes présents à nous-mêmes.
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Toute culture est un système d’explication du monde, une toile tissée au fil des générations humaines et des siècles de pratiques pour appréhender la réalité. Et du moment que l’on se trouve à l’intérieur d’une culture, on voit le monde d’une certaine façon. À cet égard, la diversité est grande, les vérités nombreuses. Cependant, dans cette diversité culturelle originale, un principe demeure : l’humanité et la nature ne font qu’un.
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Les derniers survivants furent simplement abattus, dans cette Californie paradoxale qui se rangeait parmi les États anti-esclavagistes mais qui permit, jusqu’au début du XXe siècle, l’assassinat des Indiens contre une prime du gouvernement.

(Boréal, p.158)
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Quand j’étais jeune, j’avais des idées curieuses, des projets merveilleux, et rien ne pouvait m’arrêter. L’expression même — « lorsque j’étais jeune » — s’aggrave de jour en jour. Pour peu que l’on dure et que notre vie s’allonge, la jeunesse est un pays qui s’éloigne de plus en plus de nous.

(Boréal, p.11)
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Je pense qu’il fallait du courage pour faire ce que nous faisions. J’ai connu des familles qui revenaient à Mingan complètement découragées parce qu’elles ne trouvaient pas de caribou. Sans caribou, il faut manger son pain et ensuite il faut retourner chercher des provisions au village. Mais pour avoir des provisions, il fallait tuer des animaux à fourrure. Pour tuer des animaux à fourrure, il fallait d’abord tuer des caribous. C’était le caribou le plus important. Sans le caribou, personne n’aurait eu la force de travailler comme on le faisait. Le caribou donne de la force, du courage. Il est difficile à trouver. Mais il faut le trouver. Les familles se décourageaient faute de trouver le caribou.
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C’était important d’avoir de la viande. Les Anciens se nourrissaient avec de la viande. Nous aussi, nous mangions seulement de la viande et de la graisse. On était habitué. La farine, le sel, le sucre et la graisse du magasin, le chasseur essayait toujours de s’en passer. Nous en gardions le moins possible. On calculait toujours ce qu’on prenait en essayant d’en consommer très peu. Les seules choses dont le chasseur ne pouvait pas se passer pour lui-même, c’étaient le thé et le tabac. Nous aimions boire du thé et fumer.
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Quelques jours plus tard, nous quittions North West River pour revenir dans le bois. Là, c’étaient les caribous qui nous intéressaient le plus. La chasse au caribou nous éloignait du campement familial, nous, les hommes, pendant quatre semaines. En notre absence, les femmes ne souffraient pas de la faim. Elles chassaient, comme je l’ai déjà dit. Elles abattaient des bouleaux. Vous savez que cela attire les lièvres. Alors, là où elles avaient coupé les bouleaux, elles faisaient plusieurs collets. Elles vérifiaient les filets sur le lac.
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Les femmes aussi travaillaient beaucoup. Elles tendaient des collets pour attraper des lièvres, elles pêchaient le poisson, chassaient les porcs-épics, s’occupaient des enfants et des vieux, faisaient la nourriture, prenaient grand soin du feu et de la réserve de bois de chauffage. Elles faisaient bien d’autres choses encore. Comme nous, elles n’arrêtaient jamais de travailler.
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Il s’est trouvé des gens pour dire que les Indiens ne chassaient pas assez dans le bois et qu’ils passaient tout leur temps à dormir dans les tentes. Les marchands et les missionnaires disaient cela, je les ai entendus maintes fois. Je crois qu’ils se trompaient et qu’ils ne disaient pas la vérité.
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Dans cette histoire que je vais raconter, il est encore question de la chasse et de la vie dans le bois. Nous prenions toujours le même chemin pour monter dans le bois : la rivière Saint-Jean. Cette histoire parle de l’année où nous avons chassé dans la région du lac Atikunakᵘ.
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C'est un pays venteux. L'automne, on entend le rugissement de la mer et le bruit des vagues venant du large. Pour moi, la baie James fut avant tout cette mer tumultueuse, grandiose. Ce furent des tempêtes, des hautes vagues raccourcissant l'horizon, des éclairs tracés perpendiculairement et les rugissements des vagues s'alliant aux éclats du tonnerre. Devant tant de puissance et de force, je ne pouvais que m'incliner devant le Créateur de tout cela en lui demandant d'avoir pitié de nous.
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Même les colons, dont il aurait pu, disions-nous, vanter les mérites de la vie simple mais heureuse, sont décrits comme les victimes d'un système qui sépare les familles. Ce système arrange les marchands de bois, mais il plonge dans le malheur tous ces colons qui sont obligés, pour survivre, de monter dans les chantiers à chaque hiver. Pour le père Guinard, ces choses ne sont pas normales. Il sous-entend partout dans ses mémoires que le peuple, les colons, les bûcherons, les travailleurs et les Indiens sont victimes d'un progrès qui a besoin de sacrifier le peuple pour poursuivre sa course. Mais ses allusions et ses plaidoyers tournent court. Il est manifeste que le père Guinard est dans l'incapacité d'admettre que ce même peuple dont il dénonce l'exploitation puisse se prendre en charge lui-même. Il est contre toute manifestation populaire; la révolte et l'indiscipline l'effraient. C'est ici que l'héritage du dix-neuvième siècle se fait le plus sentir.
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