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Citations de Serge Bouchard (243)


Il serait fort difficile de faire admettre aux Américains que ce sont les Canadiens français qui les ont guidés vers le grand Ouest, en 1804, lors de l'expédition Lewis-Clark. Il serait tout aussi difficile de faire admettre aux Canadiens français que ces francophones qui ont guidé les Américains étaient des ensauvagés et des Métis, des passeurs culturels, plus animistes que catholiques, des coureurs d'espace qui arpentèrent l'Amérique sans jamais écrire leur propre histoire. Nos plus grandes histoires sont d'immenses trous de mémoires.
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Le discours mythique est un exercice intellectuel, il invite à penser le monde, mais plus encore, il cherche à donner un explication poétique à ce monde. Souviens-toi que nous descendons de l'ours, que nous en avons la mémoire et la mentalité.
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Le sage dirait encore : la vie dure le temps d'une étincelle qui s'envole au-dessus des braises et des flammes. Dans le langage de l'éternité et du point de vue de l'infini, le mot longévité n'existe pas. Nous savons tous qu'un jour ou l'autre le rideau tombera. Mais en attendant, répétons. Chaque matin nouveau est encore plus précieux que celui d'hier, appelons cela, avec Romain Gary, « la promesse de l'aube ».
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Sénèque, le stoicien, écrit :”La vie ressemble à un conte; ce qui importe, ce n’est pas sa longueur, mais sa valeur” p.19

L’esprit des Jeux olympiques, l’esprit du sport en général, consiste à mesurer sa valeur sur l’autel des plus grands sacrifices. Pour un podium de ski de fond, il y a des centaines de fondeurs sur le carreau. p. 108

S’il faut blanchir autant d’argent, c’est qu’à l’origine l’argent est toujours sale. Il provient des affaires faites au noir. Or il y a un grand silence autour de ce trou noir. p.139

Le sage sait que c'est dans la routine, la tranquillité et le monotone, autrement dit la vie ordinaire, que se cachent les instants bénis. p.147
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Serge Bouchard
La routine fut inventée avant la roue.
[Le ciel, De nouveaux lieux communs ]
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Elle sort de la maison, rue Saint-Denis, à deux pas du carré Saint-Louis, saute sur sa bicyclette, et à travers une circulation lourde, anarchique, fonce vers son bureau, rue Saint-Jacques, où elle rédigera sa «Chronique du lundi» au milieu du bruit des rotatives. Cette scène pourrait se passer au XXIe siècle, si ce n’est que les rues sont pleines de crottin de cheval et que Robertine a failli se faire renverser par un de ces nouveaux tramways électriques; si ce n’est qu’elle a croisé sur son chemin des enfants ébouriffés, leur sac à lunch sous le bras, marchant vers l’usine; si ce n’est qu’elle a salué son voisin Émile Nelligan, revenant d’on ne sait où, l’air hagard. Peut-être avait-il passé la nuit à réciter des vers ou pire, à quêter comme un mendiant au grand désespoir de sa mère.
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Il ne sera pas dit que nous vivrons pauvrement sur une terre aussi riche», concluait Robert Bourassa, premier ministre du Québec, le 30 avril 1971, à l’annonce de son grand projet hydro-électrique dans le nord du Québec. «Ce n’est pas parce qu’il y a une rivière canadienne-française et catholique qu’il faut absolument mettre un barrage dessus», rétorquait Jacques Parizeau, alors conseiller économique du Parti québécois, dans une entrevue accordée au Devoir. Cris et Inuits s’opposèrent aussi vivement à ce projet qui menaçait de détruire leurs territoires de chasse et de pêche – car c’était bien de leurs terres et rivières ancestrales qu’il était question.
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Par un jour glacial du mois de janvier 1806, se tenait au village une soirée de contes. Ce genre d’événements venait tromper l’ennui de l’interminable hiver. Les habitants encabanés recherchaient un peu de divertissement et, dans ce monde, on attachait une valeur considérable à la parole et aux histoires bien racontées. Les cultivateurs assistaient nombreux aux soirées, applaudissant les conteurs comme on acclame aujourd’hui les acteurs et les humoristes. Ce soir-là, un bel homme s’exécutait, et ses fabulations étaient merveilleuses. Ce voyageur revenait d’un long séjour dans les Pays-d’en-Haut. Ses récits sur les animaux sauvages, les nations indiennes, les forêts infinies au-delà du grand lac supérieur captivaient l’auditoire. Dans la salle paroissiale, le conteur jouait sur le contraste entre la vie rassurante du village et les trames aventureuses des grands espaces forestiers et des plaines de l’Ouest, là où tout pouvait arriver, y compris des choses jamais vues par les yeux d’un honnête homme.
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Disons plutôt: une aventure, une saga, une autre traversée de la démesure vécue par une petite femme simple, en des temps où les expressions «randonnée pédestre», «canot camping» et «sport extrême» n’avaient aucun sens.
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Le temps d’une dizaine d’années, Joseph le vieux– nous l’appellerons ainsi pour le distinguer du petit Joseph – continua ses voyages et délaissa complètement Watunna et son enfant Métis. Cela n’était en rien inhabituel, ces hommes libres s’attachaient rarement à un lieu. Par contre, ils se souvenaient de leurs femmes et revenaient régulièrement voir leur progéniture. Esseulée et croyant que son époux était mort ou reparti dans l’est, Watunna se remaria et confia le petit à une autre famille de la communauté, ses sœurs en fait, qui se chargèrent de l’élever.
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La communauté se situe au confluent de deux grands fleuves, le Missouri et le Mississippi. Le poste de traite de Saint-Louis a été construit en 1764 par des entrepreneurs français de La Nouvelle-Orléans, Pierre Laclède et le jeune René-Auguste Chouteau. En près de cinquante ans, ce simple magasin a attiré tant d’affaires que quelques milliers de personnes vivent maintenant en permanence à Saint-Louis.
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Les Inuits se produisent dans 11 foires et expositions, avec le cirque Barnum & Bailey, à Coney Island, à Ocean Park, en Californie, puis à l'Exposition universelle de Paris. Enfin, ils sont engagés dans l'industrie du cinéma pendant toute la première décennie des studios d'Hollywood.
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À Québec, Isabelle Montour est enlevée par un chef indien Ottawa, Outoutagan, un très bel homme, qui la ramène à Michillimackinac. Ils s’épousent. C’est à partir de ce moment, en 1697, qu’Isabelle devient interprète : elle parle algonquin, huron et iroquois, ce qui est unique. Vers 1701, elle se sépare et épouse un soldat français : elle devient La Téchenet et part s’installer à Detroit.
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Ce fleuve grandiose aurait pu conserver les beaux noms amérindiens d’Hochelaga ou de Canada, mais les Français le baptiseront plutôt Saint-Laurent, s’inspirant tout bêtement du calendrier chrétien. Saint-Laurent est le patron des diacres, des pompiers, des cuisiniers, des rôtisseurs, des charbonniers, des torréfacteurs, des bibliothécaires, des archivistes et des verriers, sans aucun lien avec l’Amérique. Un mauvais tour de l’histoire que d’octroyer à un plan d’eau aussi unique, aussi stratégique dans la géographie nord-américaine, le nom banal d’un saint qui n’a absolument rien à voir avec la nature des lieux.

(Lux, p.83)
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Il était une fois, donc, Estienne Charles dit Lajeunesse, venu en Nouvelle-France en 1665 pour y ériger le fort Chambly. Il épousa une fille du roi, madeleine Niel, et ils eurent douze enfants. Six générations de Lajeunesse plus tard naquit Joseph, le père d’Emma, notre future cantatrice. Joseph était fils de menuisier et l’aîné d’une famille de huit enfants. Vers la fin des années 1830, il étudie au collège Sainte-Thérèse où un prêtre, le curé Charles-Joseph Ducharme, enseigne la plupart des matières et notamment la musique, avec passion. C’est lui qui stimule l’intérêt et le talent de Joseph pour le piano, l’orgue, le violon, la harpe et la guitare, autant d’instruments qu’il apprendra à maîtriser avec brio. Sur ces mêmes bancs d’école, on trouve un autre Joseph, Casavant celui-là, qui fut aux sources de la tradition des célèbres orgues Casavant de Saint-Hyacinthe. Joseph Lajeunesse n’est pas le Canadien qu’on imagine: c’est un ambitieux, un rebelle, un maginal qui rêve de musique classique et d’opéra au milieu d’un monde d’ostensoirs et de chapelets en famille, de saintes processions et de châtiments divins. Joseph voit grand; ils pressent une œuvre, un accomplissement – mais lesquels?
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Voilà une autre catastrophe pour Montréal. En effet, cet incendie rappelle celui de 1721 qui avait rasé plus de cent cinquante maisons, de même que l’hôpital. Et puis l’année dernière, en 1733, il y a eu un terrible tremblement de terre, sans compter l’épidémie de petite vérole qui a emporté tant de gens. L’époque est cruelle, et les voies de Dieu certainement impénétrables. Or, il faut bien le dire, le feu constitue l’ennemi juré des villes: poêles, foyers, bougies, torches, fanaux, tout ce qui réchauffe et éclaire menace jour et nuit la sécurité des habitants. En plus, il y a les gens mal intentionnés. Dès le lendemain de l’incendie, une rumeur circule. Ce serait une esclave, la Négresse de Mme de Francheville – la dénommée Marie-Josèphe, dite Angélique – qui aurait mis le feu.
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Nous sommes le 10 août 1703, dans le village de Wells, en Nouvelle-Angleterre. Il est neuf heures du matin, une nouvelle journée commence, pareille aux autres journées, terne, stricte et sans joie. La communauté puritaine vit ainsi, repliée sur elle-même, réglée sur les labeurs et les devoirs religieux. Que fait la petite Esther? L’a-t-on assignée à quelque corvée avec ses frères et sœurs, ou étudie-t-elle un passage de la Bible auprès de son père, John Wheelwright, un des hommes les plus influents de Wells? ..
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Jusqu’à ce moment, en fait depuis qu’elle était veuve, elle s’était sentie fragile, amoindrie, elle se répétait, inlassablement, que si elle avait été un homme, elle aurait pu reprendre la route là où son mari l’avait laissée. Mais Mina Hubbard était une femme du début du XXe siècle, dont la seule ambition consistait, à peine deux ans plus tôt, à mijoter de petits plats. N’en était-il pas lui-même comblé, Leonidas? Le vrai bonheur, confiait-il à son ami Wallace, c’est une bonne épouse et un foyer chaleureux!
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Autant dire, n’importe quoi. D’hypothèses en médisances, de ouï-dire en bavardage farfelus, on ne se lassait pas d'échafauder des théories à propos du pouvoir et des origines de cette femme qui ne ressemblait à personne. En réalité, les historiens l'apprendraient plus tard en retrouvant de précieuses archives, Françoise-Marie veniat effectivement de Nogent-le-Rotrou et son père exercait la médecine.
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Elle portait toujours sur elle un petit fragment de quartz qu’elle disait être un morceau de son pays – ce fut son seul héritage, avec les histoires qu’elle avait racontées et quelques dessins. Surtout, elle portait le poids du destin tragique de son peuple. Un peuple malheureux comme les pierres.
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