Citations de Serge Mongeau (29)
Face à l'inconscience que manifestent tant d'humains, j'admire toujours davantage
la sagesse de la nature, qui nous lance avertissement sur avertissement que nous pouvons continuer sur cette voie que nous avons choisie,celle de fonder notre société sur une croissance économique constante.
Le bonheur est aujourd'hui perçu comme la satisfaction non seulement de tous les besoins, mais également des goûts et même des souhaits. Satisfaction devient saturation. Mais ce gavage n'est pas source d'épanouissement, car le propre de la société de consommation, c'est de proposer constamment de nouveaux biens (ou de nouvelles présentations des anciens), de susciter de nouveaux "besoins", d'attiser les convoitises. Il ne faut jamais que les gens soient satisfaits ; il faut, pour faire rouler l'économie, qu'ils achètent toujours plus de biens, de services et de spectacles.
Comme le constate l'ethnologue Thierry Sallantin, "Les Occidentaux doivent reconnaître humblement que la vie qu'ilos mènent est absurde, qu'elle conduit à un manque aussi indicible qu'abyssal, d'où résulte globalement le sentiment confus de mal-être, diaboliquement exploité par les marchands de tous poils."
Pour ma part, il y a longtemps que j'ai découvert que le "système" - la société de consommation dans laquelle je vis - nous enferme, individuellement et collectivement, dans une cage qui nous laisse de moins en moins de choix véritables et de vraie liberté. Que les barreaux de la cage soient dorés ne change rien à la réalité profonde de l'aliénation de ses prisonniers.
Quand je pense aux conséquences négatives de la société d'abondance, je pense à la vie de tous les jours, à la santé, au travail, à l'amour, à la solidarité communautaire, au bonheur, tout cela qui ne s'achète pas ou, quand on croit pouvoir l'acheter, coûte finalement trop cher, car on doit sacrifier le meilleur de sa vie à gagner de quoi le payer.
En se lançant à corps perdu dans le "progrès", le développement" et la production de biens de consommation toujours plus abondants, nos sociétés ont fait fausse route (...), il y avait dans les façons ancestrales de vivre des éléments de grande sagesse que nous pourrions retrouver
En fait, les gouvernements ont perdus le sens de leurs responsabilités. Du service du peuple - dans une "démocratie", n'est-ce pas le peuple qui doit gouverner ? - ils sont passés au service des intérêts des groupes de pression les plus puissants, ceux qui sont riches et contrôlent le mieux les médias, les deux allant de pair.
"L'homme et la société n'ont plus de liberté de choix, d'orientation ; le seul choix qui leur reste est de s'adapter ou de périr." (citation de Riccardo Petrella, cité dans l'ouvrage)
Les appels à l'action fusent de toutes parts, pour la justice sociale, pour la solidarité, pour le respect de la nature, mais rien n'y fait : ce sont les entreprises multinationales qui contrôlent le monde et, avec la complicité des gouvernements qui se soumettent à leur desiderata, établissent les priorités nationales et internationales, lesquelles se résument à "profit", "compétitivité" et "libre échange".
Gandhi, quant à lui, a écrit que "c'est dans l'effort, et non dans la réussite, qu'on puise la satisfaction. Le plein effort, c'est la pleine victoire."
Chaque fleur rivalise de beauté avec sa voisine.