Augustin Trapenard recevait
Matthieu Ricard sur le plateau de la Grande Librairie pour la publication de son livre "Plaidoyer pour le vivant", à paraître aux éditions Bouquins le 9 mars 2023. Ce volume rassemble deux livres majeurs de l'auteur à savoir
Plaidoyer pour l'altruisme" et
Plaidoyer pour les animaux.
Il ouvre son ouvrage avec une préface inédite dans laquelle il pose la question de l'avenir de la société sur la capacité à être altruiste : Nous n'imaginons pas la force de la bienveillance, le pouvoir qu'une attitude altruiste peut avoir sur nos vies et sur la société tout entière. Pour y répondre,
Matthieu Ricard, moine bouddhiste qui vit dans l'
Himalaya depuis plus de 50 ans se sert de son expérience personnelle pour répondre à cette question. Il démontre avec force et passion que l'altruisme est loin d'être une utopie, mais qui peut en réalité, être la réponse a beaucoup de problématiques. C'est la raison pour laquelle avec ces pages,
Matthieu Ricard invite le lecteur à étendre sa bienveillance à l'ensemble des êtres, aussi bien aux animaux, qu'aux hommes.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/?gclid=CjwKCAiAr4GgBhBFEiwAgwORrW7peUlzClObF61f0KsQsSd2-c9xlOelCvqND0piaAwn-rNW-Cf27hoCj5cQAvD_BwE#season-france-5-la-grande-librairie-la-grande-librairie-saison-15
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Comment distinguer l'amour véritable de l'attachement possessif? L'amour altruiste pourrait être comparé au son pur d'un verre de cristal et l'attachement au doigt qui se pose sur le bord du verre et en étouffe le son. Reconnaissons d'emblée que la notion d'amour dénué d'attachement est relativement étrangère à la mentalité occidentale. Ne pas être attaché ne signifie pas que l'on aime moins une personne, mais que l'on n'est pas essentiellement préoccupé par l'amour de soi à travers l'amour que l'on prétend donner à l'autre. L'amour altruiste est la joie de partager la vie de ceux qui nous entourent, amis, compagnes, compagnons, femme ou mari, et de contribuer à leur bonheur. On les aime pour ce qu'ils sont et non pas à travers le prisme déformant de l'égocentrisme. Au lieu d'être atraché à l'autre, on est concerné par son bonheur; au lieu de vouloir le posséder, on se sent responsable de son bien-être; au lieu d'attendre anxieusement une gratification de sa part, on sait recevoir avec joie son amour réciproque.
La sagesse, c’est de comprendre que tout ce que tu vois, tout ce que tu ressens, est aussi éphémère qu’un rêve, une illusion, une goutte de rosée, un éclair dans la nuit, une bulle à la surface du torrent. La méthode c’est d’être empli de compassion pour tous les êtres ; en gros, c’est d’avoir bon cœur. Sans sagesse, tu perçois tout de travers, et sans compassion, ta sagesse ne vaut pas grand-chose.
Il est trop tard pour être pessimiste.
Parfois, il avait l'impression de ne faire qu'un avec ce qui l'entourait - l'herbe humide, les branches agitées par le vent, les falaises multicolores, les insectes qui courent sur la terre brune, les martinets qui fendent le ciel avec des cris perçants. Il se fondait alors dans le monde et l'embrassait tout en le respirant.
Le sourire, c'est la porte du cœur qui s'ouvre à l'autre...
La nature sauvage inspire l'émerveillement, l'émerveillement inspire le respect, parce qu'on respecte ce qui nous émerveille, on ne le détruit pas, on ne le dénature pas, et le respect amène le désir de « prendre soin de » ...
« Une pincée de sel suffit à imprégner de son goût un verre d’eau, mais ne saurait changer le goût d’un grand fleuve comme le Gange. De même, une action négative, même infime, affectera celui dont les mérites sont faibles mais aura peu d’effet sur celui qui fait souvent le bien. Efforce-toi donc de faire beaucoup de bien. »
Kangyour Rinpotché (1897-1975)
La crise a conforté ceux qui pensent que le système à des défauts majeurs. Le libre marché n'est pas libre; les multinationales n'aiment la compétition que pour mieux éliminer leurs petits concurrents.
Ouest-France du 13 Octobre 2013
Il n'y a pas de grande tâche difficile qui ne puisse être décomposée en petites tâches faciles.
Qu'y a-t-il donc de si inavouable à dissimuler derrière les murs des abattoirs et sous les hangars des élevages industriels ? Ce qui est est exposé dans ce chapitre est choquant. Faudrait-il le faire précéder de l'avertissement "âmes sensibles s'abstenir" ? Vous pourriez être tenté de tourner les pages pour passer à la suite. Mais pour se sentir concerné par le sort d'autrui et, dans la mesure du possible, agir pour remédier à ses souffrances, ne faut-il pas en prendre la mesure ? L'histoire a montré que détourner le regard a toujours laissé libre cours aux pires atrocités et a retardé les interventions nécessaires à les enrayer. A quoi bon édulcorer la réalité ? Ne Vaut-il pas mieux la regarder en face et y puiser le courage de la compassion ?