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Citations de Sergine Desjardins (63)


Il est faux de prétendre qu’un malheur vécu collectivement unit et solidarise. Cela se produit bien sûr, mais il arrive aussi qu’une grande souffrance vécue dans la promiscuité engendre l’effet contraire. C’est alors la loi du plus fort qui prime.
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Sergine Desjardins
Une soif ardente me tourmente. L’assouvir est le seul moyen de mettre un frein aux pensées obsédantes et aux images du viol qui surgissent à ma mémoire aussi clairement que si je subissais encore les viles actions du chirurgien-barbier. Le vin apaise mes craintes et ma souffrance. Mais quelle personne suis-je donc en train de devenir? Où est passée l’enfant espiègle qui aimait jouer des tours? Où est passée la jeune fille qui provoquait son frère avec des discours sur l’égalité des femmes? Où est passée cette femme qui, aussitôt entrée dans l’âge adulte, tenait tête à son père?
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La perfection d’un dessin ou d’une phrase, c’est quelque chose de volatile et d’éphémère. On finit par l’oublier. Mais pas ce qu’on a ressenti en posant les yeux sur une œuvre d’art ou en lisant un livre.
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C’est bien connu, à la longue, la souffrance engendre souvent la rage. Et l’injustice, la révolte. Contraints de vivre jour et nuit dans un espace réduit avec des personnes que la maladie leur imposait, ils se querellaient souvent.
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Dans le malheur, la haine et la rivalité divisent avec autant de vigueur que la bonté et l’entraide peuvent unir.
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C’était insensé d’avoir honte d’être malade. Mais la honte, inexplicablement, s’attachait à la maladie autant qu’à la pauvreté et la laideur, comme si les personnes se sentaient responsables de leur état.
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Le mot lépreux isole aussi sûrement qu’une prison. Le mot lépreux est une prison.
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Je sème la terreur, la laideur, la mort, la discorde, la honte, la détresse, l’exclusion.
Je frappe indifféremment le riche ou le pauvre, le vieillard ou l’enfant, l’homme ou la femme.
Je défigure, mutile, isole, exacerbe la libido et blesse.
Je transforme les gens au point où une mère ne reconnaît plus son enfant, une femme, son époux, un homme, sa fiancée.
Je me moque des médecins qui me confondent avec la syphilis, la peste ou certaines maladies de la peau.
Je me ris des grands de ce monde, même du roi Louis XIV qui, jadis, a envoyé ce qu’il croyait être le dernier groupe de lépreux à l’hôpital Saint-Mesmin, près d’Orléans.
Imprévisible, je disparais et réapparais quand bon me semble.
On m’appelle la maladie de Hansen ou l’éléphantiasis des Grecs.
On pourrait tout aussi bien m’appeler douleur, honte, souffrance, désarroi et désespoir.
Je suis la lèpre.
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La vie est si fragile .
Le fil qui nous maintient vivants se rompt parfois au moment ou on s'y attend le moins.
S'il ne se rompt pas, il peut modifier sa trajectoire à un point tel que plus rien ne ressemble à ce que nous avions connu avant .
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Rose à son père:
La guerre, c'est pas juste une affaire de gars. Depuis qu'elle est commencée on est débordées, nous, les femmes.
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Les personnes sur lesquelles on peut compter dans une vie sont rares.
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...je soigne du mieux que je peux les malades, surtout ceux qui, comme l’amour de ma vie l’a été, sont atteints du choléra. Enfin… soigner est un bien grand mot. Je fais ce que je peux.
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Il est facile de perdre sa dignité et de se perdre soi-même quand on a tout perdu.
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Les mots sont des tueurs silencieux. Jamais le nom d’une maladie ne devrait être une insulte. « Maudit lépreux », « Maudit cancéreux », « Maudit fou »...
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Nous savons, nous, les chirurgiens, qu’une femme doit non seulement aimer pour enfanter, mais qu’elle doit aussi jouir des ébats avec son époux, ce qui implique qu’une femme ne peut prétendre qu’elle a été violée si elle devient pleine: le fruit qu’elle porte est la preuve de son consentement et de son amusement.
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Au début de notre mariage, il suffisait que nos mains se touchent pour que nos corps s’enflamment. Nous étions esclaves de l’affolement de nos sens. Il m’arrive maintenant de penser que cette passion, une fois éteinte, n’a rien laissé derrière elle. Ni tendresse. Ni complicité. Mon problème n’arrange pas les choses.
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Il m’embrasse, doucement d’abord, passionnément ensuite. Je m’efforce de répondre à ses baisers avec autant de passion, mais le désir n’est pas au rendez-vous. Je me contracte sous ses caresses. Pire encore, lorsque Nathaniel tente de me pénétrer, mon corps demeure obstinément fermé, telle une forteresse inexpugnable.
Je n’aurais jamais imaginé qu’une telle chose puisse se produire. Même Nathaniel, pour qui le corps a moins de secrets que pour le commun des mortels, n’y comprend rien. Mais moi, je comprends: mon corps garde le souvenir de la violence qu’il a subie et refuse désormais de s’unir à un homme. Ce serait comme ouvrir la porte à la souffrance. Mieux vaut la verrouiller à double tour.
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Je pleure souvent et vois tout en noir. Il ne se passe plus une journée sans que je pense à la cruauté qu’il y a en ce monde. Égorgeurs d’animaux dans les abattoirs, bêtes piégées au cœur de la forêt, soldats mourant à la guerre, hommes et femmes exécutés par le maître des hautes œuvres sur la place publique, sans compter tous les autres tortionnaires qui se présentent sur notre chemin au cours d’une vie.
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Les questions sans fin sur ce que j’ai pu faire pour mériter ce qui m’est arrivé tournent sans arrêt dans ma tête et m’épuisent. Cela dure depuis deux semaines! Seul le sommeil pourrait y mettre fin, mais il se refuse à moi, me condamnant à affronter une réalité que j’aimerais fuir. Si au moins j’avais le courage de creuser dans ma cour pour vérifier qui ou quoi y est enterré, je trouverais peut-être un peu de paix
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La vie m’a appris que le danger a plusieurs visages et qu’il n’est pas toujours possible de le reconnaître. Comment pourrais-je en vouloir à mes amies salonnières de ne pas me comprendre, puisque je pensais comme elles il n’y a pas si longtemps?
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