Citations de Séverine Vidal (531)
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J'ai eu vingt ans ici, un mariage sous le tilleul, mes cheveux retenus en queue-de-cheval.
J'ai eu trente ans ici, et quatre fois le ventre gros. Trois bébés qui ont grandi, comme on court dans les hautes herbes. Et l'autre, celui qui n'a pas vécu, est enterré plus loin. Nous n'avons pas fleuri sa tombe
J'ai eu quarante ans ici, un monde à mener à la baguette, avec le sourire. Et puis des années de doutes, le rire de mon homme, sa calvitie et ses mains baladeuses.
J'ai eu cinquante ans ici, sans jamais craindre les lendemains.
J'ai eu soixante ans, la fête un jour d'orage, et soixante-dix ans, la marche plus lente, toujours main dans la main avec lui.
J'ai eu quatre-vingts ans ici, Henri avait disparu quelques mois avant et les enfants me disaient "tourne la page". Depuis, j'avance en manquant de tomber à chaque pas, puisque chaque pas m'éloigne encore de lui.
Je n'aurai plus rien ici, aucune fête, aucune chute, plus aucune nuit d'amour. Je n'ouvrirai plus les volets sur le matin frais. Je ne m'assiérai plus, un verre à la main pour contempler le soleil se coucher.
Je pars.
Encore des arabes ou des migrants.
Aime de façon à pouvoir dire un jour comme moi… j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil.
L'éducation que nous recevons est misérable. On veut que nous soyons instruites, mais du jour où nous deviendrons savantes, nous serions ridicules.
Je ne crois plus à l'existence d'une république qui commence par tuer ses prolétaires.
Il voudrait garder ce moment, le retenir. Mais il ne peut pas, le présent file et c’est comme ça, alors Luke d’être la main de Gary, falaise fragile qui attend, en retenant son souffle, le prochain tremblement de terre.
Tu affirmes que le peuple a toujours été féroce, le paysan toujours stupide ? Tu dis que tu savais tout cela dès ta jeunesse, tu n’as donc pas été jeune. Ah ! Nous différons bien car je n’ai pas cessé de l’être, si c’est être jeune que d’aimer toujours. On ne méprise pas son espèce. L’humanité n’est pas un vain mot. Notre vie est faite d’amour et ne plus aimer c’est ne plus vivre. Le peuple, dis-tu. Le peuple, c’est toi et moi
Je hais le sang répandu, et je ne veux plus de cette thèse : « Faisons le mal pour amener le bien,tuons pour créer. » Non non, ma vieillesse proteste contre la tolérance où ma jeunesse a flotté. Maudissez tous ceux qui creusent des charniers. La vie n’ en sort pas. C’est une erreur historique dont il faut nous dégager. Le mal engendre le mal. Apprenons à être révolutionnaires obstinés et patients, jamais terroristes.
Je crois que chez moi, c'est là où je n'aurai plus à fuir.
- c'est un arabe donc fais pas chier
- c'est un réfugié qu' on héberge chez nous
- vous avez pas autre chose à foutre , chez toi que d'inviter des migrants.
page 35
"T'a vu, un musulman"
"Qu'est ce que t'en sait toi?"
"C'est un arabe non? Donc fait pas chier"
" C'est Amir un réfugier qu'on héberge chez nous"
(p 35)
- Frida !
Attends !
- Pfff, ils t'entendent plus. Ils t'ont déjà oublié.
- Frida, pense à souffler sur les trempés choco avant de leur donner, sinon, ils se brûlent.
-Tu lui as dit quoi, à Flachard ?
- Je lui ai dit qu’il y a mille raisons d’aimer ou de respecter les handicapés, mais certainement pas parce qu’ils le sont.
Je crois que chez moi, c'est là où je n'aurai plus à fuir.
La femme qui aime est de tous les êtres le plus courageux, le plus magnanime, le plus constant, le plus dévoué. Demandez-lui tout ce qui est grand, tout ce qui est énergique, tout ce qui semble au-dessus des forces humaines et des penchants de la nature ; vous l’obtiendrez, car sa passion fait d’elle une fanatique, prête au martyre, une sainte digne du ciel, mais ne lui demandez pas le sang de l’innocent, car elle vous le donnerait, ne lui prescrivez pas le vice, le déshonneur, la trahison, l’adultère car elle vous obéirait et d’un ange de Dieu, vous feriez un démon du mal.
Aime de façon à pouvoir dire un jour comme moi… j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelques fois mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil.
-Bon, les vieux, avant de rentrer, vous voulez faire quoi ?
- Euh...Je voudrais retomber en enfance, me cacher et crier que je suis là, quand tu passeras près de ma planque !
je ne sais plus où c'est chez moi
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- Tu sais, c'est comme si tu m'avais rattrapée dans ma chute.
- Tu tombais ?
- Je ne fais que ça depuis que je suis arrivée ici. Je tombe.