Citations de Shaun Hamill (29)
L’amour est ridicule, n’est-ce pas ? Un déséquilibre chimique, une maladie. Tu l’attrapes, tu perds la tête quelques temps ; quand ça passe avec de la « chance », tu te retrouves coincée dans un mariage imparfait, avec un emprunt immobilier sur le dos et une tripotée de gosses odieux qui réclament ton attention. Nos ambitions et nos rêves, notre aspiration à la grandeur sont soufflés par notre besoin d’un peu de chaleur humaine et de quelques orgasmes.
Dis-lui que je suis désolée de ne pas être née autre. Non pas que j’ai particulièrement envie d’être un homme, mais j’aurais volontiers sacrifié mon identité pour qu’elle se sente le droit de m’aimer.
Harry est réveillé, assis bien droit dans leur lit. Deux petites silhouettes rampent sur lui, elles flairent et reniflent. De forme vaguement humaine, elles n'ont pas de peau. Elles rappellent à Margaret les schémas de son vieux manuel d'anatomie au lycée, les muscles luisants se contractant et s'étirant à chaque mouvement. Les têtes de ces créatures, en revanche, n'ont rien d'humain : leurs longs visages s'apparentent à des crânes au museau saillant ; leurs yeux orange vif évoquent des cônes de signalisation. Ces choses rampent sur Harry, prélevant des bouchées de sa chair. (p. 64-65)
L'amour est ridicule, n'est-ce pas ? Un déséquilibre chimique, une maladie. (...) Les artistes consacrent 99% de leurs oeuvres - musicales, littéraires, cinématographiques, etc. - à l'amour. Le monde continue de tourner comme s'il n'y avait rien de plus naturel, de plus souhaitable. Nous fredonnons, à n'en plus finir, des airs à la gloire d'une maladie et des cicatrices complexes qu'elle laisse derrière elle.
J'étais presque endormi quand il se posa dans une petite clairière. La forêt alentour, touffue, ne laissait voir que les ténèbres entre les troncs. Les arbres, l'herbe, tout était d'un noir d'encre ; le ciel verdâtre et sombre me sembla familier. Un monticule herbu avec une entrée sur le côté se dressait au centre de la clairière, entouré de grâces d'ébène, identiques à la fleur que j'avais offerte à Donna.
Je me suis toujours senti à l’aise dans l’obscurité
Mais j’ai encore une petite histoire à raconter. Un peu plus de bonheur, de chagrin, quelques réponses à apporter, quelques points de détail à régler. Une sorte de paquet-cadeau, en espérant disposer d’assez de matière pour faire un joli noeud.
Les chansons, les livres et les films qui se "terminent bien", s'arrêtent tous au "bon" moment. Ils ne racontent pas toute l'histoire. Seules les anciennes tragédies disent la vérité. Beowulf triomphe de Grendel et de sa mère, mais uniquement pour périr en combattant un dragon. Gilgamesh perd son meilleur ami. Achille aussi. Dans Hamlet, tout le monde meurt. C'est la seule vérité.
Vivre avec une personne déprimée n'est pas facile. La dépression occupe un espace physique, elle enfle et se glisse sous les portes closes. Elle flotte d'une pièce à l'autre, comme un gaz toxique, un brouillard qui finit par envahir toute la maison.