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Critiques de Shubhangi Swarup (29)
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Dérive des âmes et des continents

Voici un roman à l'écriture luxuriante, bien difficile à résumer et à cerner. Commençons par le plus facile : ce livre est composé de quatre parties, reliées entre elles par le biais de certains personnages qui passent de l'une à l'autre. Dans la première partie, nous sommes dans les îles Andaman, juste après l'indépendance de l'Inde. Girija Prasad, fonctionnaire du gouvernement, vient de s'y installer avec sa jeune épouse, Chanda Devi, et leur domestique Mary. Lui, le scientifique cartésien passionné de phénomènes géologiques, est transi d'amour pour sa femme, qui a l'habitude de parler aux fantômes et aux arbres et de prédire les catastrophes naturelles. Ces deux pôles humains auront bien du mal à s'apprivoiser et à se rejoindre dans l'unité d'un couple, mais tous deux sont opiniâtres.

Dans une deuxième partie, nous arrivons en Birmanie avec Mary. Elle a fait le voyage depuis les Andaman à la demande de Thapa, un ami de son fils Platon. Ce dernier est emprisonné dans les geôles effroyables de la junte birmane en raison de son activisme politique. Mary attend et espère sa libération pour enfin revoir ce fils qu'elle a dû abandonner quelques mois après sa naissance.

La troisième partie nous emmène à Katmandou, sur les traces d'un Thapa vieillissant, devenu trafiquant d'opium, et qui se prend d'un amour paternel pour Bebo, une jeune strip-teaseuse qui a l'âge d'être sa petite-fille.

Enfin, on arrive dans un village perdu de l'Himalaya, en bordure du Cachemire, à une altitude proche de l'inhumanité. Un village dans lequel Thapa est passé à plusieurs reprises et où aboutira, par hasard, le petit-fils géologue de Girija Prasad et Chanda Devi. On y parlera de la quête d'amour d'un vieillard de plus de 80 ans, et d'une nouvelle montagne qui pourrait bien dépasser l'Everest.

Le point commun de ces quatre parties : la (re)naissance d'un amour, entre un homme et une femme, une mère et son fils, un grand-père et une petite-fille d'adoption, un homme et une femme à nouveau. Avec en parallèle, la géologie, la tectonique des plaques, les tremblements de terre et les tsunamis avec leur puissance destructrice et créatrice qui engloutit des montagnes et fait surgir des îles. D'un côté l'éclatement de la Pangée originelle qui a séparé les continents, de l'autre des humains qui cherchent à se réunir. Et au milieu, des lignes de faille, des îles, une vallée de perdition et un désert de neige.

Je n'ai malheureusement pas réussi à percevoir grand-chose de plus de ce roman, que j'ai eu du mal à terminer. Il ne m'a pas touchée, ni ses personnages, ni leurs histoires, ni son style. Malgré quelques éclairs de beauté limpide et de pure tendresse, il y a trop de ramifications secondaires, de contes, d'onirisme, dont je n'ai pas compris le sens. Cette prose est pour moi trop éclatée, répétitive, peu claire et peu fluide, manque de cohésion, et surtout je me demande encore où l'auteure voulait en venir… Mais que cela ne vous empêche pas de vous faire votre propre idée.



En partenariat avec les Editions Métailié.
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Dérive des âmes et des continents

Ce que j'ai ressenti:



*Se rattacher aux âmes.



Un roman polyphonique ambitieux, poétique et onirique qui m’aura littéralement enchantée. Même s’il m’a fallu dériver aussi pour saisir toutes les nuances et les intentions de l’auteure, je me suis rattachée au pouvoir des mots. Et c’était magnifique. Certains passages m’ont bouleversée, d’autres moins, je dois l’avouer, parce que justement cette lecture possède plusieurs voix et que certaines vibrent plus que d’autres en nous. Il y a des âmes qui restent, des fantômes qui parlent et des poètes qui laissent des mots résistances. Plusieurs voix se succèdent, se répondent parfois, s’ignorent aussi, se retrouvent et se perdent. Elles dérivent…Il nous faut les entendre parce que chacune parle d’une souffrance particulière que ce soit le deuil, l’abandon, l’exil, la violence conjugale, la peur ou la folie. Alors on se rattache à leurs mots pour comprendre leurs histoires…



"La vie est plus que la somme de ses souffles et de ses tremblements."



▪️Se rattacher aux continents…



Il y a des lignes de failles, des creux qu’on caressent et des fissures qu’on explorent. Il y a des temps de solitude, de contemplation et d’abandon. L’autre voix puissante qui nous parle c’est la nature elle-même, elle incarne ce roman. Les paysages se succèdent, la mer laisse la place à la neige, les îles sont continents, les fissures descendent jusqu’au cœur du monde…Les perroquets sont îles, les scolopendres mordent, et les chèvres parlent et pendant ce temps, les plantes communiquent avec les esprits ouverts et sensibles. Ce livre, c’est la communion avec les vivants, faune et flore, et les rêves des tendres fous. C’est une lecture évasion puissante. J’en reviens forcément éblouie et plus attentive encore à la beauté qui nous entoure.



"Mettez tous les ingrédients de vos rêves dans cette bouteille et secouez vigoureusement."



▪️Et se fondre dans les fissures…



C’est un premier roman, et c’est une merveille. J’ai adoré la force évocatrice de la poésie qui fait vibrer ce roman. Dans les pulsions, on ressent une émotion. Dans les failles, on apprend les enseignements du vide. J’aurai du mal à décrire tous les sentiments qui me sont venus, je préfère en laisser dériver avec les âmes et les continents. J’aurai voulu vous dire que c’est un coup de cœur. Mais en fait, ce n’est pas ça, c’est des milliers de micro-fissures qui me restent, et j’imagine que dans une prochaine lecture, quand j’aurai plus de sagesse peut-être, il me viendra ce raz-de-marée qui saura tout emporter…



"-Vous n’êtes ni un gazhal, ni un poème, ni une chanson, l’entendit-elle dire. Vous n’en êtes pas non plus la muse. Je vous connais. Vous êtes une poétesse."
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Dérive des âmes et des continents

Ce roman se refuse à mon esprit cartésien. Une jeune mariée, tirée au sort par un lancé de fleurs, part vivre avec son mari sur une île peuplée d’escargots et d’hommes nus. Elle sent les catastrophes arriver et pousse son mari a être végétarien. À la page 60, il y a déjà eu un homme bouffé par un requin, un suicide par pendaison, un couple qui gravit un escalier et va se jeter dans la mer où le banquet gît au fond de l’océan et revient à la nage avec des vêtements secs. Elle parle aux fantômes qui la comprennent mieux que moi.
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Dérive des âmes et des continents

Voila un premier roman au souffle incroyable. Le titre du roman , déjà, nous dit que nous partons pour une aventure de l'âme et de l'esprit . Dérive des âmes et des continents portent on ne peut mieux son titre. Il faut accepter de dériver, de se laisser aller à ces spiritualités d'Asie et d'Inde. Il faut accepter de quitter le rationnel, il faut accepter de ne pas tout comprendre . Laisser dériver..... C'est un immense plaisir.



Deux jeunes mariés s'installent dans les Iles Andaman , entre Inde et Birmanie. Ils savent qu'ils se sont aimés dans une autre vie. Lui ,Girija Prasad est scientifique fasciné par les volcans et les éléments naturels . Elle, Chanta Devi est un peu sorcière, parle aux arbres, prévoit les tremblements de terre.

Dans ce roman la dérive n'atteint pas que les âmes, elle atteint aussi ce sous continent indien qui , il y a des millions d'années est venu se fracasser sur la chaine himalayenne. De ce fracas géologique, il reste des plaques de subduction et des failles qui courent entre les iles Andaman et l'Irrawady en Birmanie. ces failles et ces plaques qui font remonter à la surface une nature intemporelle datant des prémices de l'univers : pierres , fossiles, minéraux, arbres mais encore fantômes, âmes.

Dans cette grande région entre Inde, Birmanie , Sri Lanka , Népal et Pakistan , les hommes vivent depuis des millénaires au rythme de la furie de la nature : Tsunami, tremblement de terre , mousson , violence de la montagne. Face à ce déferlement de la nature , les hommes ont opté pour des spiritualités : hindouisme, bouddhisme qui prônent la réincarnation.

C'est cette dérive dans laquelle va nous entrainer Subhangi Swarup.

Je me suis laisser prendre dans les filets de cette dérive. Un lâcher prise où nature et spiritualité font trembler la terre de l'Océan Indien à l'Himalaya.

J'ai été fortement touché par Dérive des âmes et des continents , car j'y ai retrouvé le miroir de ce que j'ai pu vivre et ressentir en découvrant ces pays.

Je suis aller en Inde du Sud dans des villages et sur des plages qui ont été dévasté par le tsunami de 2004. J'étais sur place une semaine avant le tsunami

Je suis allé deux fois au Népal en 2016 et 2018 suite au tremblement de terre d'Avril 2015. J'ai fait un trek dans le Langtang, région fortement touchée où Langtang Village a été rayé de la carte ( 275 morts)

En Octobre 2016 la région de Bagan , au bord de l'Irrawady était victime elle aussi d'un tremblement de terre. 6 mois avant , je déambulais au milieu des milliers de temples de Bagan.

Que ce soit en Inde , en Birmanie ou au Népal , j'ai été marqué et emplit de cette spiritualité quelle soit hindouiste, bouddhiste ou animiste.

Participer au coucher de Vishnu à Thanjavur ( Inde) , participer à une Kora autour du stupa de Bodnath ( Népal) vous entraine dans cette évanescence et cette réalité infinie de l'âme.

La dérive des âmes et des continents est une réalité .

De la même façon que l'on revient changé de ces contrées , ce roman change notre façon de regarder les paysages , la montagne , la forêts, les hommes et ces âmes qui tous dérivent depuis des millènaires.






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Dérive des âmes et des continents

Roman-monde qui nous entraîne au fil d’une histoire d’une incroyable richesse, et dans les premières pages, d’une troublante complexité qui m’a demandé un petit temps d’adaptation, Dérive des âmes et des continents est bien le récit d’une dérive, d’abord narrative, celle d’un fil qui lie tous nos protagonistes, du début à la fin, des années 1950 (officiellement) à aujourd’hui, et qui nous les fait suivre l’un après l’autre, avec beaucoup de maîtrise et de naturel.



Naturel qui m’a rendu chaque histoire, chaque personnage, vraiment touchants. Des îles Adaman, avec Girija Prasad et Chanda Devi, jeunes mariés qui vont avoir besoin de temps pour se découvrir et s’aimer, à l’Himalaya, cadre de recherches géologiques indiennes qui concluront le roman, l’on passe d’un merveilleux des origines et des croyances à un réalisme historique, parfois politique, le tout servi par une plume d’une poésie toute aussi naturelle, donnant toute sa puissance à l’évocation d’un monde qui évolue au rythme de la nature, et des failles sismiques qui la transforment plus ou moins subrepticement.



Pour un premier roman, c’est en tout cas une belle réussite, que la traduction met particulièrement bien en évidence à mon sens. Je remercie les éditions Métailié et NetGalley de m’avoir permis de le découvrir.
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Dérive des âmes et des continents

A l’heure ou j’écris, il me reste deux jours pour poster ma critique, et j’en suis à la page 149/359.

Soyons claire, je ne terminerai pas ce livre à temps…



Comment en suis-je arrivée là ?



Lors de la masse critique de janvier (oui, les livres prennent toujours leur temps pour arriver chez moi), j’ai sélectionné ce livre parce que j’ai flashé sur la couverture. Telle qu’elle est présentée sur Babelio, je la trouve magnifique avec l’harmonie du rose et de l’azure, les vagues stylisées et les animaux qui montrent le chemin. L’ensemble symbolisant assez bien le style hindou.

Grosse déception à la découverte du livre, la couverture n’a conservé que quelques uns des ses animaux, elle nous propose un dégradé de bleus et s’oriente plutôt vers un style japonisant. Je trouve également que le titre en rouge est assez agressif par rapport à l’ensemble beaucoup plus neutre de cette couverture.



Le résumé avait achevé de me convaincre par son coté complètement décalé. Volcans lilliputiens, fantômes désabusés, yéti mélancolique, etc., j’étais curieuse de découvrir quel était le lien entre tout cela.

Il ne s’agit pourtant d’une comédie légère, bien au contraire. Je suis d’ailleurs totalement incapable de définir un style pour ce récit.

D’après ce que j’ai pu comprendre, l’histoire se découpe en quatre parties, chacune suivant la vie d’un/quelques personnage(s). Je peux supposer qu’elles sont toutes liées mais je n’en suis pas encore à un stade assez avancé que pour le confirmer.



Je trouve que le style d’écriture de l’auteur est assez difficile à lire. J’ai besoin de calme pour pouvoir avancer dans ce récit, hors je lis le plus souvent dans le train. Et je dois dire que si le train est un peu trop bruyant, je ne comprend littéralement rien au texte.

Dans la première partie, l’auteur nomme toujours le nom et le prénom de ses personnages. Je trouve que cela met une distance dans notre relation avec les héros. On reste spectateurs de leur vie, de leurs réflexions.



Malgré la difficulté, il y a un petit quelque chose que je ne m’explique pas qui me pousse à poursuivre ma lecture. Au fil des pages, certaines réflexions se démarquent et trouvent un échos en moi.



Une pioche très surprenante pour cette masse critique.



*Challenge auteure sfff 2020
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Dérive des âmes et des continents

Merci à Babelio et aux éditions Métailié pour m'avoir envoyé Dérive des âmes et des continents lors du dernier Masse Critique. Merci d'ailleurs aux éditions Métailié d'avoir fait le choix de traduire et d'éditer ce premier roman mi-onirique mi-scientifique, assez différent de mes lectures habituelles, mais qui a su me happer avec beaucoup de talent!

De quoi ça parle...et bien, c'est difficile à résumer. Cela parle d'un couple sur une île, cela parle de séismes, cela parle de révolutionnaires et de prisons indiennes, de poètes et de prisons construites par les Anglais. Cela parle de fantômes et d'enfant grandissant comme une petite sauvage. Cela parle de tectoniques des plaques et de poésie, et d'un petit gecko dans un oeuf d'ambre...Allez résumer tout cela! Sans compter qu'on ne peut résumer la poésie d'une écriture, et les personnages si attachants! Je crois que mes parties favorites sont la première et la dernière, Chanda et son époux s'apprivoisant au début sont parfait pour ouvrir le roman, et le vieil Apo retrouvant l'amour le clos avec une petite pointe d'émotion qui donne un sourire un peu nostalgique.

Étonnant et charmant et envoûtant, Shubhangi Swarup a réussi ici un étrange roman, capiteux et inoubliable.
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Dérive des âmes et des continents

Ce roman que l’auteure décrit comme « ma première œuvre publiée » est d’une richesse et d’une maturité singulières. De ses quatre chapitres les deux premiers — Iles et Ligne de faille — sont les plus attachants, une suite de bonheurs et de tragédies sans tristesse dans le cadre de l’archipel d’Andaman et de la Birmanie. L’auteure façonne par le réalisme magique un Éden instable dans l’intime proximité des hommes, des animaux, des végétaux et de la mer, où participent aussi les fantômes et les animaux mythiques. On pleure beaucoup dans son roman (voir le chapitre « j’adore pleurer » p 237), mais ses personnages ont la résilience impeccable.



Puis le récit devient ambitieux et difficile dans les chapitres suivants, Vallée et Désert de neige. Andaman et la Birmanie sont séparées par une ligne de faille où la tectonique de plaques forme à l’échelle des temps géologiques les vallées et les pics, — la vallée de Katmandou et l’Himalaya. Les évènements telluriques sont la cause (tsunamis, tremblements de terre, glissements de terrain) et aussi la métaphore des catastrophes subies par les parents lointains des premiers protagonistes. À ces évènements hors du temps s’ajoute, dans une autre échelle, l’histoire régionale et ses séquelles : l’Inde impériale et la répression anglaise, la Cellular Jail d’Andaman, les horreurs de la partition, la guerre indo-pakistanaise, la sanglante sécession du Bangladesh, la dictature superstitieuse de Birmanie, l’invasion chinoise du Tibet. On peut se perdre dans cette série de parallèles, n’est pas qui veut l’auteur de la Légende des Siècles ou des Enfants de Minuit (Rushdie).



Shubangi Swarup développe de multiples ressources. Elle joue avec la science – botanique, géologie —, le mythe et l’histoire, le conte (p 208) et la genèse (p 258). Elle pratique le détail avec saveur et manie l’ironie : « Les Britanniques et les Japonais avaient quitté les îles. Les dirigeants indiens avaient introduit quelque chose de nouveau dans l’archipel. Quelque chose qui prospérait depuis des siècles sur le continent et qui symbolisait la nouvelle république d’une façon dont même le drapeau tricolore était incapable. La pauvreté » (p 177). Son sens de l’improvisation et de la métaphore est renversant, à la limite de l’excès : « Girija Prasad a commencé à dessiner des arbres imaginaires. Leurs troncs ont la finesse d’un tour de taille, avec des renflements au niveau des nœuds. Leurs branches aussi délicates que des doigts humains partent dans toutes les directions, certaines rejoignant la terre pour germer à nouveau, d’autres domptant les nuages. On trouve toutes sortes de fleurs et de fruits sur un seul arbre, des jonquilles et fleurs de lotus aux orchidées, des pommes et pastèques aux humbles noix de coco. Tout est possible, car rien n’est impossible » (p 64). Une auteure à suivre.



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Dérive des âmes et des continents

Dans Dérive des âmes et des continents, Shubhangi Swarup se sert de l’histoire de plusieurs personnages, un couple récemment marié, une domestique karen, un révolutionnaire enragé, un trafiquant vieillissant et deux anciens trouvant l’amour au crépuscule de leurs vies, pour raconter l’histoire de notre monde, les origines géologiques, métaphysiques et spirituelles de notre société. A travers cette grande fresque de vies entremêlées, c’est toute l’histoire de l’Asie qu’elle évoque, partant des îles Andaman, passant par Calcutta et Rangoon, pour finir dans les montagnes bordant l’Inde et le Pakistan. Ce récit est un étrange croisement entre La variante chilienne et Crazy Brave, une multitudes d’histoires qui s’entrecroisent, mêlant surnaturel et réalité, tout événement factuel s’expliquant à la fois par des raisons scientifiques et oniriques.



Ce qui distingue ce livre de toutes mes lectures habituelles, c’est la puissance de son style, une véritable lame de fond qui nous transporte, une explosion de sentiments dans les mots comme j’en ai rarement lu. L’auteure possède un talent incomparable pour décrire la nature environnante et exprimer sa volonté propre, à laquelle les hommes n’ont pas d’autre choix que de se soumettre. Utilisant l’ironie, elle relève les incohérences de la société moderne, incongrues face à la cohérence parfaite que nous offre la nature.



Malgré quelques longueurs dans le récit une fois la première partie passée et une légère confusion sur ce que l’auteure cherche à nous dire, c’est une lecture époustouflante, un voyage onirique fascinant, et l’occasion de relativiser notre propre impuissance face aux décisions de Mère Nature, qu’elles soient tsunami ou épidémie.
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Dérive des âmes et des continents

C'est tout de même ennuyeux de ne pas comprendre le pourquoi de ce qu'on lit. Oui, je commence par un constat qui n'est pas très réjouissant, j'admets ne pas avoir réellement compris ce que j'ai lu, ne pas avoir compris où l'auteur voulait en venir. Si encore je m'étais attachée aux personnages - même pas. Certes, il y a eu, dans ce livre, quelques pages que j'ai trouvées fort belle, et c'est déjà cela, comme la rencontre entre le fantôme du geôlier et le fantôme du poète qui fut emprisonnée dans sa prison : la mort a annulé les barrières sociales qui se dressaient entre eux, en plus de la barrière physique.

Il est tant d'autres moments qui m'ont ennuyé, et questionné aussi. Je pensais voir se développer autrement l'hsitoire entre Girija Prasad et Chanda Devi, qui seront toujours, et constamment nommés ainsi, aussi longuement, dans le récit, ce qui a formalisé les liens entre eux, les liens qui auraient pu se tisser entre le lecteur et eux. Je n'ai pas cru à leur histoire, je n'ai pas été ému lors de certains faits qui auraient dû m'émouvoir tant ces histoires humaines me paraissaient lissées - comme une succession d'événements attendus, pour se fondre plus vite dans la nature. Encore que... la culture et les normes de la société reprennent leur droit, notamment quand Girija envoie sa fille en pension, pour qu'elle fasse un bon mariage.

Quatre parties, oui, avec des personnages qui créent des liens entre chaque, mais toujours pas d'attachement, ou même de plaisir de lecture pour moi. Triste constat.
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Dérive des âmes et des continents

Une ammonite s'est glissée entre les pages de mon livre. Ses 70 millions d'années ne l'avaient pas vieillie d'une spirale. Pimpante après son séjour glaciaire, elle flottait dans sa gangue d'histoire sur une plage des Îles Adaman. Bavarde, l'ancêtre ! Son histoire balaie quelques extinctions de masse, sinue entre les failles de colères tectoniques mémorables, s'endort en Inde pour se réveiller sur l'Himalaya.

Impossible d'appréhender l'univers de ce livre sans cette comparse fossilisée. Elle seule connaît le secret de la narration de ce joyeux big bang géologique, géodésique, géopolitique autant que spirituel et onirique.

Quatre parties, quatre lieux, quatre périodes qui dessinent le Shrivatsa cher aux Tibétains ; cette esquisse de l'infini qui nous dit qu'il n'y a ni début ni fin, que tout est UN, inexorablement connecté.

Des Îles Adaman aux geôles birmanes, de Katmandou aux rives de l'Indus, le voyage est tantôt joyeusement facétieux et parfois si philosophiquement abyssal qu'on craint un sort similaire à notre ammonite préférée. C'est un livre monde qui pourrait illustrer l'enseignement du principe bouddhiste des "Trois mille mondes en un instant de vie".

Nul doute qu'à la lecture de ce billet, vous restez perplexes quant au contenu. Pour les éblouissements entrevus, partez sur les pas de cette dérive ensorcelante.

Quant à moi, c'est décidé, mon prochain karma sera ammonite ou ne sera pas.
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Dérive des âmes et des continents

A travers le récit de la vie de Girija Prasad, premier étudiant indien du Commonwealth à avoir étudié à Oxford, et Chanda Devi, femme-déesse qui perçoit les âmes et parle aux arbres, Shubhangi Swarup nous parle en fait d’histoire et de géographie mondiales, de spiritualité, et de nature. Nous rencontrons aussi Platon, emprisonné en Birmanie car appartenant au mouvement de résistance étudiant, puis Bebo, une prostituée au Népal, et enfin Apo, un très âgé chef de village perdu dans une région inhospitalière.



De la domination britannique sur l’Inde à partir de 1757 aux manifestations étudiantes pro-démocratiques qui seront violemment réprimées en Birmanie en 1988 en passant par le contrôle japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, l’indépendance indienne de 1947, le combat des Karens à partir de 1948, ou encore le congrès de la Sangha bouddhiste en Birmanie en 1980, l’auteure nous brosse un portrait saisissant des événements qui ont formé le Sud de l’Asie.



J’ai été très sensible au savant mélange de poésie et de science qu’on trouve dans ce roman où les fantômes réconfortent les vivants. On y trouve des couleurs à profusion comme le vert des mangues, l'indigo des draps, et le jaune de la lumière, mais aussi des sons du chant des oiseaux au bruit de la pluie ! Ce texte m’a même parfois évoqué un récit mythologique qui dispense enseignements et légendes de la Création.


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Dérive des âmes et des continents

Vu la taille du résumé je ne vous direz pas grand chose de ce livre.

Je suis peut-être un peu passé à coté comme le dit l'expression. Beaucoup de messages sur la vie sur l'organisation de notre société, notre rapport avec la nature peuplée d'êtres vivants sur notre avenir notre passé sont évoqués dans ce roman de taille moyenne.

C'est quoi le monde du vivant?

Qui a le plus de bon sens

En tout cas si vous voulez découvrir les insectes , les arbres de toute sorte ce livre est Magique.

Même les planètes ont un passé

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Dérive des âmes et des continents

Déception pour ce roman qui ne tient pas ses promesses.

Bien que très sensible au réalisme magique, je n'ai pas été séduite par ce roman qui contient de belles pages mais abandonne ses personnages en chemin. Le fil conducteur est sans doute à chercher du côté de la nature, de la passion de scientifiques, géographes et géologues, pour ses manifestations. Mais ce fil a tendance à s'emmêler et à provoquer l'ennui chez le lecteur.
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Dérive des âmes et des continents

Ah, cette couverture ! Elle m’a littéralement tapé dans l’œil, bravo aux éditions Métailié pour cette très belle composition qui a donc l’effet escompté, attirer l’attention du lecteur-chasseur entrain de choisir sa proie sur les étals de sa librairie afin qu’il lise la quatrième de couverture et ne jette son dévolu sur ce roman. « Voici peut-être le premier roman où la nature s’exprime directement et où les histoires semblent surgir organiquement le long d’une ligne de faille qui fait trembler la terre et tout ce qu’elle contient de l’océan Indien à l’Himalaya » , voilà qui m’a suffit pour avoir envie de voyager dans le premier roman de la journaliste indienne Shubhangi Swarup.



La suite sera plus difficile pour moi car je vais avoir toutes les peines du monde à vous résumer ce livre qui m’a littéralement perdu en chemin. Sur la première partie, j’étais avec un jeune couple venant de s’installer dans une ancienne demeure coloniale des îles Andaman sur ce qui semble être une faille sismique. Lui était un scientifique passionné par différents phénomènes, et elle était un peu sorcière et parlait avec les fantômes qui avaient choisis de rester ou de revenir sur l’île après leur mort. Ensemble ils auront un enfant, et puis ensuite à leur tour ils disparaîtront du récit.



Jusqu’à leur mort, j’étais parfois un peu surpris par la tournure mi-ésotérique mi-poétique du roman mais j’appréciais plutôt et j’arrivais encore à raccrocher les wagons entre eux. À partir de leur mort, je suis incapable de vous parler de ma lecture, alors que j’ai pourtant terminé le récit ! J’ai été totalement perdu par la suite, je n’accrochais que sur de courts paragraphes avant de laisser à nouveau mes yeux lire mécaniquement les pages les unes après les autres sans que mon cerveau n’imprime. J’ai songé à arrêté, et puis j’étais près de la fin, alors je l’ai terminé dans un certain soulagement.



Une déception, pas parce que ça n’est pas un bon roman, mais une déception parce que j’avais tant envie d’évasion extraordinaire avec ce livre et que finalement je n’ai pas trouvé ce que je venais y chercher, ça n’a pas pris. J’espère que le charme opèrera avec vous si vous vous lancez dans cette lecture !
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Dérive des âmes et des continents

J'avais recueilli des avis très positifs sur Goodreads (voir ici) avant de sélectionner cet ouvrage dans la liste  proposée par Babelio lors de sa dernière opération "Masse critique". Que s'est-il passé pour que je jette l'éponge à la 99ème page alors que j'aime découvrir des univers variés et que j'abandonne rarement un livre, trouvant toujours un intérêt à continuer ma lecture ? 



Il faut reconnaître que l'univers de cet auteur est assez éloigné de mes lectures habituelles. Nous suivons deux jeunes mariés qui viennent de s'installer sur les îles Adaman. Girija est un scientifique qui étudie les phénomènes naturels de l'archipel. Sa femme, Chanda, parle aux arbres et aux fantômes. Elle est fortement impactée par ces conversations pour le moins surprenantes.



Une grande partie du roman est consacrée à la découverte de l'île : son histoire, sa flore et sa faune. J'ai bien aimé me faire une idée des lieux mais ce côté très descriptif du roman m'a éloignée de l'histoire. Je n'ai pas compris où nous conduisait l'auteur et ne suis pas parvenue à me mettre dans la peau des personnages. Lassée de bailler à chaque page, je suis passée à autre chose.  



Je crois que c'est la première fois que j'abandonne un livre choisi dans une opération Masse Critique de Babelio. Je suis vraiment déçue de ne pas être parvenue à m'intéresser à ce roman indien pourtant prometteur.
Lien : http://www.sylire.com/2020/0..
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Dérive des âmes et des continents

Proche du réalisme magique et de la Littérature Monde, ce premier roman de l’écrivaine Shubhangi Swarup nous emmène suivre les destinées de différents personnages suivant une trame chronologique allant de 1948 à nos jours.



Des îles Andaman (Inde) à la Birmanie, en passant par Katmandou, pour se terminer dans les montagnes du Karakorum, sorte de territoire abandonné entre l’Inde et la Pakistan, l’auteure nous offre un beau et saisissant voyage. A la fois onirique, subtil et tragique, porté par une imagination foisonnante et une plume aérienne souvent allégorique, je garderai un souvenir profond de cette lecture assez insolite.





Divisée en quatre parties, Iles, Ligne de faille, Vallée et Désert de neige, cette dérive des âmes et des continents ne pouvait trouver un titre plus pertinent. Véritable plongée dans les tréfonds des êtres et de leur environnement, chaque partie constitue une sorte de micro-roman illustrant les parcours tantôt chatoyants et luxuriants, tantôt sombres, humides et désertiques de personnages à l’univers riche et contrasté.



Ce premier roman de Shaubhangi Swarup est une pure merveille. Subtil mélange entre réalité et fiction, il nous dépeint quatre fresques aux ambiances et décors très variés, nous immergeant chacune dans un univers propre. Donnant libre cours à son imagination, elle parvient à susciter la curiosité. D’un chapitre à l’autre, l’inconnu est au rendez-vous. Du mystère de la pangée, symbole des débuts de l’humanité, à l’importance des failles terrestres sur les destinées personnelles, ce roman interpelle à plus d’un égard. En accordant une place au surnaturel, elle enrichit son récit d’une aura noire redonnant une belle place à la force de l’imagination. Assemblant les différentes parties du roman par une corde invisible à laquelle s’accrochent ses différents personnages, j’ai beaucoup apprécié cette image du relai entre les différentes narrations.



Le personnage de Chanda Devi est un bel hommage à l’animisme, ce courant de pensée qui redonne une place importante non seulement aux animaux et aux plantes mais également à cette volonté invisible qui habiterait notre monde. Enfin, je soulignerai cette capacité de nous décrire l’Asie du Sud Est en parvenant à rassembler dans un même ouvrage des lieux très divers et dépeints comme de véritables tableaux. De la luxure végétale des îles Andaman à la traversée de la mer qui la sépare de Birmanie. De l’atmosphère humide et aquatique du quartier Thamel de Katmandou à la sécheresse glacée d’un plateau montagneux , Shubhangi Swarup nous offre un voyage surprenant ainsi qu’une ode remarquable à la nature.



Je remercie infiniment NetGalley ainsi que les Editions Métailié pour ce partage.
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Dérive des âmes et des continents

Ce n'était pas pour moi. L'époque est aux romans qui considèrent la nature comme personnage principal et c'est un changement de perspective vraiment intéressant. Mais forcément, la temporalité, les ressorts dramatiques en sont bouleversés. On ne peut pas faire dans l'anthromorphisme, ce serait un contre sens daté. On doit jouer modérément des élans poetico cosmogoniques. Bref, ce n'est pas une affaire facile. Et peut-être que ce roman y parvient. Mais il n'a pas dépassé la dernière difficulté avec moi : trouver un lecteur qui accepte cette donne et adhère. Je me suis vite attachée aux premiers personnages que j'ai été fâchée de quitter aussi abruptement pour l'une d'elles au moins. Ensuite, moi aussi, j'ai dérivé, ballottée entre violences politiques et trajectoires heurtées, de moins en moins captivée. Le livre a fini sous mon lit sur un temps assez long pour qu'on le déclare abandonné.
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Dérive des âmes et des continents

J’ai entendu parler de ce livre à sa sortie, mais il ne me tentait pas outre mesure. Mais entre-temps, il a gagné le prix Emile Guimet, que je me suis mis en tête de lire, et il était disponible à pas cher en format électronique, alors…

Et finalement, ma première impression est la bonne : c’est pas mal, une lecture facile qui fait voyager dans différentes parties du sous-continent indien, des sentiments complexes, de la politique, des considérations géologiques… Ça se lit plutôt facilement, mais cela m’a paru un peu fourre-tout et finalement un peu superficiel. C’est peu dire que je reste sur ma faim et que je suis d’autant plus déçue que [La Sterne rouge] d’Antonythasan Jesuthasan que j’avais lu en 2022 et qui était dans la sélection n’ait pas été choisi. C’est peut-être le côté trop consensuel de Dérive des âmes et des continents qui a orienté le jury et qui moi m’a laissée sur le côté de la route.
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Dérive des âmes et des continents

« Dérive des âmes et des continents » est né depuis la nuit des temps. Tant sa beauté est socle. La poésie est un talisman. On ressent les forces spéculatives, l’intime-épopée, la vertigineuse lumière, mystique et viscérale.

Deux jeunes êtres dans l’aube de leur mariage apprennent la conjugaison sensuelle et vierge encore. Sur les îles Andaman où la nature ordonne tout.

Cette fable-conte, entre l’Himalaya et l’océan Indien est transcendante. Ici, tout est déambulation, parchemin de paraboles. La trame est superbe, fiancée à l’essentialisme.

« Semer des graines, uniquement pour déraciner. » « On trouve toutes sortes de fleurs et de fruits sur un seul arbre, des jonquilles et fleurs de lotus aux orchidées, des pommes et des pastèques aux humbles noix de coco. Tout est possible car rien n’est impossible ».

On reste attentif à l’entendu, aux chuchotements, à la volupté. La nature est déesse et maîtresse. Les personnages qui gravitent sont des emblèmes. L’onirisme est apothéose.

« Entouré de ténèbres, Platon s’était accroché aux couleurs. Il rêvait en couleurs. Il leur parlait. Il vivait à l’intérieur d’elles ».

La boucle même de la vie, ce qui fusionne et encense les vénérables échappées de l’autrice, Shubhangi Swarup, parée de l’Inde, rassemblant l’épars pour mieux nous éveiller encore et encore. L’inde métaphysique où le cartésien n’est pas loi. On lit en dévorant les pages nourricières. On est en fusion dans cette litanie, cette source et qu’importe si, ici, tout est magie, rêves, images et quintessence. C’est l’essentiel qui bat ici, comme du linge frais claquant au vent, au bord même du monde et des cosmopolites regards.

Ce serait comme une lecture tracée dans le contre-jour où les ombres seules assignent, « à la faveur de l’obscurité, des transformations radicales se produisent ». « La pluie se met en colère, même quand je ris ». « Au fil de son histoire, Katmandou a vu se succéder de nombreux royaumes prospères sur les berges de la Bagmali ». « Les nuits de pleine lune, elle était l’esprit d’un océan ».

Le récit est dentelle, myriade, soupir, murmure et caresse. Un périple-monde, la Canopée et la nature qui perce l’écorce de nos surdités. L’Inde-cachemire et diapason, l’âge éternel et les vergers du temps. « À l’extérieur la nuit est un fantôme, le fruit de l’imagination de la neige ».

L’ethnologie en prière, la soif de l’un et le salvateur de l’autre. Des miracles de mots et d’êtres qui relèvent notre visage vers les cimes. Comprendre ce livre, c’est apprendre à vivre. Traduit de l’anglais (Inde) par Céline Schwaller. Publié par les majeures Éditions Métailié.



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