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Critiques de Steinunn Sigurdardóttir (66)
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Le cheval soleil

Comment raconter une enfance, qui n'en ai pas vraiment une, alors qu’on a eu ses deux parents avec soi, un petit frère complice, une grande maison et en apparence pas de soucis matériels ?

La romancière et poète Steinunn Sigurdardottir, donnant la parole à Lilla, enfant et adulte, d’une prose très poétique, égayée d’humour, raconte la triste histoire d’une famille de pédiatres, qui trop occupés à soigner les enfants des autres négligent royalement les leurs (« ...ils étaient honteusement dans la lune, ceux-là même qui s’intitulaient papa et maman... et ils se comportaient en réalité comme si Mummi et moi n’existions pas.»), pourtant ils sont inoffensifs, trop. Une maison où une fois la bonne allemande “Magdamamma” partie, sera abandonnée aux bons soins de deux petits enfants, sans parler du côté affectif quasiment absent. Une histoire extrêmement tragique et émouvante, où la petite fille secondé de Mummi le petit frère, va se transformer en la reine de la débrouille pour survivre.

«  Je me débrouillai tant bien que mal pour exister, à peu près à mon image, jusqu’à aujourd’hui . », une image de soi qu’elle trouvera dans l’amour d’un homme, bien que sa vie en deviendra beaucoup plus compliquée par la suite.......



Ce livre qui au fond est d’une tristesse infinie irradie jusqu’à la fin, d’une énergie magique, celle de la Vie, celle qu’on peut toujours entrevoir pourvu qu’on s’en donne la peine ou qu’on soit doué pour l’entrevoir ( à mon âge je ne suis toujours pas sûr lequel des deux est valable), cette énergie qui nous fait supporter tous les revers, tous les maux de l’existence auxquels nous sommes tous exposés, sans exception. Sauf que comme dit Lilla, trop de revers, trop de maux, même l’énergie s’essouffle, les compensations n’arrivent plus à être à l’ordre du jour. “Toute l’existence, une tripotée de compensations pour quelque chose qui manque”, un manque que finalement on ne rattrape pas......

Un livre poignant que j’ai beaucoup aimé !





“J’en suis venue à penser que c’est l’indifférence qui déclenche les choses bien plus

que ne le ferait n’importe quelle intervention”.
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Le cheval soleil

Voici un roman traduit de l'Islandais qui témoigne, à l'aide d'une très belle écriture, de l'enfance pas très heureuse de Lilla, dite "Li, "petite fleur fragile qui n'a jamais eu le temps d'éclore: ni regardée, ni aimée, ni protégée, niée, seule (avec son frère Mummi )et pourtant dans un appartement de huit pièces, dans l'aisance matérielle !

Ses parents, , ne s'occupaient jamais d'elle ni de Mummi,: "Les Époux " comme ils les nommaient , "Indifférents" , ne pensaient pas à leurs propres enfants en bonne santé mais seulement aux enfants malades de l'hôpital , trop occupés à soigner les enfants des autres.........

Son manque d'amour est si cruel qu'elle s'invente une amie imaginaire .

C'est l'histoire, en réalité , d'une femme à qui personne n'a expliqué la vie: depuis "la gousse moisie " de l'enfance, Li remue la terre souillée de ses souvenirs, d'adolescence et d'enfant avec ses blessures, ses manques , ses fêlures qu'elle a du mal à supporter .

Le retour de son amoureux provoque chez elle le retour sur sa vie passée .Elle désire faire enfin pousser le bonheur ........Elle s'aperçoit seulement à la mort de son père qu'il l'aime ..........

L'auteur tisse une toile à la fois irréelle et intimiste, aérienne et prenante , dense .

On notera de très beaux passages poétiques , délicats, des réflexions touchantes , profondes sur le sens de la vie et de la mort , du chagrin , du manque ......

Un ouvrage nimbé de poésie , en demi- teinte, sensible et tendre, infiniment triste et nostalgique et surtout un témoignage vibrant prouvant qu'un enfant ne peut se construire sans amour ni contact humain ........
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Le cheval soleil

Ce roman conte l’essentiel. Ce qui nous relie à nos parents. Ce qui nous tourne vers un être en particulier, à nous destiné. Ce qui nous penche vers nos enfants. Ce qui nous rend humains.



Ce roman poignant et d’une écriture très poétique m’a prise dans ses rets de vie, de mort et d’amour.



Manque d’amour dès le début de vie, pourtant. Indifférence totale des parents envers la petite Lilla et son frère Mummi. Médecins pour enfants tous deux, ils se consacrent entièrement à leur métier, aux enfants des autres. D’ailleurs Lilla et Mummi ne les appellent pas « papa et maman » mais « les Epoux » ou tout simplement « Ragnhildur et Haraldur ».

Indifférence ignoble, meurtrière.

Et pourtant ! Comment une femme indifférente peut-elle à ce point hanter sa fille ? « Ragnhildur s’était introduite dans les recoins de notre esprit. Tous les chemins ramenaient à cette personne - c’était comme si elle dirigeait tout, du plus petit au plus grand, la fin et la cause fatale ».



Mais Lilla a de la ressource. Elle se tournera vers d’autres personnes et déversera son amour sur son petit frère, sur une femme en manque de son enfant, et sur celui qui l’éveillera à son propre être. Tout tourne autour de ce dernier, d’ailleurs, qui part et qui revient. Qui l’attend.



Lilla deviendra infirmière auprès des êtres en fin de vie.



Le début d’une vie, la fin d’une vie : tout passe par l’amour.

Roman poignant, je l’ai dit. Pas mièvre pour un sou !

Tendre et tragique.

Philosophique, finalement. Car il remonte aux sources.

A la source essentielle.



Merci à mon amie Annette qui, par sa critique sensible, m’a orientée vers cette histoire islandaise mais universelle.

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Cent portes battantes aux quatre vents

De cette romancière et poétesse islandaise, j'avais lu" le cheval soleil", triste et poignant. Ce livre-ci, assez court, est déconcertant et atypique.



La narratrice, Brynhildur, revient , vingt ans après, à Paris, où elle était étudiante. Elle y a connu un amour impossible et qui semble avoir pesé lourdement sur son futur, pour son professeur de grec, à la Sorbonne.



On pourrait se dire qu'il s'agit d'une histoire sentimentale un peu mièvre et banale.Mais c'est sans compter les différents tons que le texte utilise: humour et auto-dérision mordants s'entremêlent avec nostalgie, poésie des évocations. Les regrets, ce qui n'a pas pu être se superposent à des réflexions cinglantes, cyniques.



Et c'est là justement que le bât blesse: le lecteur ne sait plus dans quelle direction aller, surtout que l'auteure glisse continuellement entre passé et présent, entre Paris et l'Islande.



On garde de ce livre une impression étrange, une sensation d'inaccompli, et toutes ces portes qui battent au vent laissent un courant d'air dans lequel on s'engouffre, étourdi ,essoufflé...et finalement vidé!
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Le cheval soleil

Le titre Le cheval soleil de l'Islandaise Steinunn Sigurdardottir et la jolie couverture des éditions 10/18 avaient tout pour m'attirer. Attraction renforcée par les critiques élogieuses parcourues sur Babelio. Présent dans les rayonnages de la médiathèque, j'ai sauté sur l'occasion. Hélas, la rencontre attendue n'a pas eu lieu.



Je reconnais des qualités à l'écriture de l'auteure, dans un style plutôt froid et clinique. Elle dépeint une famille dysfonctionnelle où les parents, tous deux médecins grandement préoccupés par leurs patients infantiles, semblent à peine avoir conscience de leurs propres enfants, Lilla et son frère Mummi. Tant que Magda, la domestique, était là, les choses se tenaient. Une fois partie, ce fut la déréliction et l'obligation pour la petite Lilla, même pas dix ans, de prendre en main les lessives, le récurage, etc. La situation de ces deux gamins qui s'élèvent l'un l'autre dans l'indifférence quasi complète des Époux, comme ils nomment leurs parents, m'a certes offusquée.

Mais je n'ai pas ressenti d'émotions particulières émaner du récit. On y parle également d'amour, de vie, de mort, avec beaucoup d'interrogations sur ce que constitue une existence. Lilla prend conscience en retrouvant son amour d'adolescence que sa vie ne fut remplie que de rien ou de faux-semblants. Il y a une certaine amertume dans ce constat ; "S'en aller de rien pour aller à rien. En attendant l'ultime douleur.

Non pas venue de la poussière pour retourner à la poussière, mais venue de rien pour redevenir rien.

De rien tu es venu, à rien tu retourneras."



Mes sentiments à l'égard de ce roman sont difficiles à cerner. Pas de grande rencontre révélatrice, comme je l'ai dit plus haut, mais ni détestation ni grosse déception. Malgré la situation et la vie de Lilla, je n'ai pu me sentir proche de cette enfant puis femme. Peut-être cela tient-il du ton utilisé par l'auteure? Ou n'ai-je pas choisi le bon moment pour lire ce livre?



Il faudrait sans doute que je tente une autre lecture de Steinunn Sigurdardottir afin de vérifier si c'est uniquement Le cheval soleil ou si c'est avec son style que ça coince.
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Cent portes battantes aux quatre vents

"Je devais être dingue d'en être arrivée à penser qu'il n'était que juste que je soigne le bonhomme. Moi qui l'avais rendu malade. Pas délibérément, bien sûr, mais c'était quand même ma faute, et j'étais tellement tordue que j'estimais mériter qu'il continuât de se détruire."



Une femme et trois hommes dans sa vie.

C'est un livre très agréable à lire et tout autant dérangeant en ce qu'il montre la puissance de la désillusion d'un amour de jeunesse inaccessible et les répercussions sur la vie de cette femme et de son mari.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture car en très peu de pages, l'auteur parvient à nous faire ressentir les malaises de cette femme, mère et épouse qui pourrait être heureuse, mais ne l'est pas complètement, et la culpabilité qu'elle éprouve vis-à-vis de son mari qui se détruit faute de n'avoir pu lui faire oublier ce fameux professeur de grec, alors qu'elle était étudiante à la Sorbonne.



"Quelle sorte de mot était-ce, d'ailleurs, que ce corps sait ?"

L'auteur qui profite de ce roman pour jouer sur la découverte des mots français, des sonorités et s'interroge... que sait une femme de son corps quand le doute lié à l'âge la tenaille ? "Rien ne me retiendra désormais, même si cela doit me coûter un nouveau compagnon de voyage."
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Cent portes battantes aux quatre vents

Cent portes battant aux quatre vents est un excellent roman et je regrette qu'une chose c'est qu'il soit si court.

On y fait la connaissance de Brynhildur qui est de retour à Paris. C'est une femme d'une quarantaine d'année et elle est seule dans la ville de l'amour. En allant faire des achats, elle a une aventure avec un homme. C'est la fin de la première partie tandis que la seconde s'ouvre sur ses souvenir, ses années d'études à la Sorbonne où elle était amoureuse de son professeur de Grec.

"Je déjeunais dans un restaurant indien de la place Toudouze lorsque je découvris ce qui manquait. Un amant. Un amant pour de vrai, avec des mots doux, superposition des mains et tout le saint-frusquin. Comment n'y avoir pas pensé plus tôt ?

C'est que le temps commençait à être juste, car ma petite Helga allait se mettre en route pour me rejoindre. Il serait naturellement impossible de se plonger dans de petits à-côtés après son arrivée, et je ne pouvais escompter trouver quelqu'un, comme ça, illico presto. Je n’étais plus dans la situation des mes années d’étudiante, où des hommes d'âges divers me suivaient à la queue leu leu par les rues de Paris. C’était bien embêtant. En ces années-là, je ne voulais voir personne hors celui qui m’était inaccessible

C’étaient des choses que je n’étais pas accoutumée à ressasser à l'heure actuelle, mais je m’étais aventurée la ville à la Sorbonne et j’étais retombée sur le lieu du souvenir, l'amphi où j'avais souffert des heures durant les tourments d'un amour fou pour le prof de grec, semestre après semestre."

Enfin, la dernière partie raconte l'histoire de la rencontre avec son actuel mari.

"Nous faisions la cuisine à tour de rôle. Bárdur cuisinait dans son réduit le soir des jours qu'il ne passait pas chez moi. C'était incroyable de voir ce troll islandais se mouvoir avec agilité dans son petit décor, sans le cabosser. Le fils-à-maman avait appris à se débrouiller, et plus que cela. Il produisait comme par magie des plats vite prêts et délicieux, des omelettes au fromage et à la moutarde, des pommes de terre au four farcies d'ingrédients originaux, des asperges fraîches au beurre fondu, toutes sortes de variétés de salades, froides ou tièdes. Il préparait du saumon aux lentilles, des steaks frites, des pâtes à la sauce tomate goûteuse au basilic frais. Une chose est sûre, c'est que j'avais pour Bárdur l'amour du ventre."



C'est un livre très poétique, avec beaucoup de pudeur, l'auteure, Steinunn Sigurdardóttir signe un roman prenant que l'on dévore d'une traite. Brynhildur est attachante et j'ai regretté de devoir la laisser si vite.

Le livre est aussi un dépaysement, car même si l'action se passe à Paris, notre héroïne est islandaise et les descriptions de son pays d'origine donne vraiment envie de réserver un vol sur le prochain vol en partance pour Reykjavik : "On dit que l'Islande est belle,mais ce n'est pas le mot juste.Grandiose par moments.Les changements continuels de la lumière font que toutes les voies semblent nouvelles bien qu'on les emprunte depuis longtemps."



Pour une première rencontre avec l'auteure, je suis conquise et je me laisserai bien volontiers tenter pas un autre de ses romans.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Cent portes battantes aux quatre vents

Un paravent chiné à Paris devient le symbole d'une passion charnelle et adultère vécue par Brynhildur, islandaise à l'aube de la cinquantaine, et il se fait aussi l'écho de désirs inassouvis du temps de sa jeunesse. De retour au pays, dans la maison conjugale, où la raison l'emporte sur les émotions, il servira de réceptacle aux émois à venir et imaginaires.
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La place du coeur

C'est l'histoire d'un périple dans l'Islande. Une adolescente à la dérive traverse l'Islance au bras de sa mère et retrouve dans les paysages dévastés l'écho de ses propres sentiments tourmentés.

Les protagonistes sont des femmes de tous âges, de toutes natures, de toutes origines.

Harpa est une mère célibataire courageuse qui élève seule son adolescente qui s'appelle Edda (comme l'Edda de Snorri, la célèbre épopée islandaise du Moyen-Age)

Les références à la magie et à la voyance sont fréquentes.

Un livre original et une belle peinture des relations mère-fille.
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La place du coeur

Ce roman islandais me tentait à cause du dépaysement, du road trip entrepris par une jeune femme, sa fille adolescente en crise et sa meilleure amie vers l'est du pays, au bord d'un Fyord.

Harpa a 31 ans, elle mesure 1.57 et ne ressemble pas à une islandaise classique avec son teint mat et ses cheveux bouclés. D'ailleurs, elle est persuadée que son père n'est pas son vrai père mais sa mère est décédée, emportant son secret.

Harpa a été mère très jeune, ce qui l'a empêchée d'accomplir ses rêves.

Sa fille, Edda, devient une adolescente de plus en plus difficile à gérer, elle a de mauvaises fréquentations et se drogue.

Elles partent donc se réfugier chez la tante d'Harpa pour se ressourcer.

Le roman raconte ce périple, les aventures et rencontres sur la route, les souvenirs du passé qui remontent.

Quelques bons moments, des passages un peu oniriques avec présence d'êtres surnaturels ou déjà décédées, de belles réflexions sur la maternité, le lien mère-fille, l'amitié. Mais des clichés aussi et des longueurs.

J'ai un peu survolé la fin.

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Le voleur de vie

Un beau livre sur une histoire d'amour ratée. Aussi sur l'Islande, petit pays sans culture dit la narratrice qui parcours le monde et trouve toujours mieux que son pays d'origine. Poétique, original, parfois un peu ardu...
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Cent portes battantes aux quatre vents

De passage à Paris, une Islandaise vieillissante succombe au charme d'un beau vendeur de paravents le temps d'une étreinte "magique". Quelle chance : elle avait envie d'un amant le matin-même. Les lieux lui rappellent l'amour qu'elle éprouva étudiante pour son professeur de grec à la Sorbonne. Sentiment non partagé ou incapacité réelle de l'homme à répondre à son désir ? on ne le saura pas... Mais Brynhildur est restée figée sur ce souvenir qui a semble-t-il parasité sa vie d'épouse.

Que cette quadra/quinqua ait continué à ressasser cet "échec" sentimental pendant vingt-cinq années d'une vie riche auprès d'un mari aimant et de deux filles m'a complètement déroutée. Je n'ai pas été sensible à ces regrets de gamine capricieuse qui m'ont semblé d'un autre temps. Seules les toutes dernières pages m'ont légèrement réconciliée avec cette femme... Un rendez-vous raté, donc, avec ce roman narcissique et vain à mes yeux. Il est probable que les thématiques plus dramatiques de mes deux lectures précédentes aient contribué à ce sentiment de futilité totale entre ces pages et donc à mon agacement.

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Le cheval soleil

Le personnage principal, Lilla nous dévoile petit à petit sa vie. Et surtout son enfance, avec des parents médecins très dévoués à leurs patients, mais complètement absents de la vie quotidienne. A partir du départ de leur nounou, les enfants se trouvent plus ou moins livrés à eux-mêmes. Ils s’en sortent physiquement, mais beaucoup moins affectivement. Nous suivons donc Lilla, qui raconte sa vie, avec une certaine distance et détachement, jusqu’à un moment clé, où elle pense que les choses peuvent changer, qu’elle a une chance de ressentir d’une autre manière et donner un autre cours au reste de sa vie.



La description de l’enfance de l’héroïne est bien écrite et bien rendue, il y a des moments forts et touchants. En revanche ce qui suit, l’âge adulte, n’est qu’esquissé et pas forcement toujours crédible. Il y a des points communs à pas mal de romans islandais contemporains, de belles descriptions de souvenirs d’enfance ou d’adolescence, des blessures ou fêlures qu’on a du mal à surmonter, sans vraiment savoir pourquoi. Une sorte de nostalgie et de manque. Le tout dans une belle écriture poétique. Mais au bout de quelques livres de ce type, on finit pas ne pas trouver cela si original et sans doute moins touchant. Comme si le bonheur était par définition impossible en terre d’Islande, comme une fatalité, sans véritable raison, sauf ces jours trop courts, et le manque de soleil….

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Cent portes battantes aux quatre vents

L'héroïne de ce court roman est une islandaise d'une cinquantaine d'années en voyage à Paris, ville d'en laquelle elle a suivi des études et vécu une histoire d'amour intense trente ans plus tôt.

Ca aurait pu être un roman nostalgique mais c'est juste le récit des souvenirs d'une femme qui a des regrets et semble ne regarder que son petit nombril. Je ne me suis pas attachée du tout à cette épouse et mère de famille qui s'apitoie sur son sort alors qu'elle a tout : un métier, un mari aimant, des enfants, une maison, de l'argent, du temps libre, bref, une vie agréable dans laquelle elle est choyée.

Ses envies subites du genre "Tiens, si je prenais un amant pour agrémenter mon après-midi" m'ont juste agacé.

L'écriture est agréable malgré des constants retours en arrière situés en plein milieu d'une action.

Bref, je suis déçue mais heureusement, ça se lit vite car il n'y a qu'une petite centaine de pages.
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Le voleur de vie

Tímathjófurinn en islandais ... ça veut dire Le voleur de temps ... pourquoi est ce devenu voleur de vie !

La vie peut elle se remplacer par le temps .... on peut nous voler du temps ... nous faire perdre du temps sans pour autant nous voler notre vie ... ce n'est pas un assassinat !



En Islande, on peut vomir l'hiver, le dernier jour de l'hiver ... et le premier jour d'été, il peut neiger, la preuve du talent immémorial des islandais pour l'humour.



Un roman d'amour, l'amour fou, l'amour absolu, celui qui nous tombe dessus ...

Et on vit éternellement aveç lui ... même si c'est essentiellement en pensée.

Un amour fou du 21 décembre au 1er avril ... 100 jours de bonheur absolu qui ont rayonné sur tous les jours de la vie d'Alda ...

Une femme qui pense que "gouverner sa vie est la tâche la plus noble que l'on puisse assumer " ...

Un homme qui a été un "Voleur de temps. Voleur de vie. Voleur de paix." ...

Alors ce dernier jour, au bout de la route il est enfin revenu pour l'emmener de l'autre côté.

Un style déconcertant, bien à part dans l'écriture, où des fragments de poésie, des récits de morceaux de vie, des réflexions partagées pour nous expliquer ce qu'elle ressent ou pourquoi elle agit ainsi, tout se mélange et nous entraîne dans cette lecture d'une vie d'amour unique.
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Le cheval soleil

J'aime beaucoup ce roman à la beauté fragile d'une fleur et à la plume délicate de son auteur, Steinunn Sigurdardottir, romancière islandaise. Les chagrins d'amour se transmettent-ils de génération en génération?
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Le cheval soleil

Je viens de finir ce livre qui m'aura tenu en haleine peu de temps, un livre islandais qui m'a fait le même effet que Rosa candida. J'ai eu le "malheur" d'engloutir le début, de le poser quelques jours et de le reprendre en étant complétement perdue, mal m'en a pris. En reprenant le cours de l'action, on est tout de suite absorbé par cette plume tout à fait authentique, tout à fait poétique et quant à moi, elle m'a tout de suite interpellée. J'ai même été jusqu'à presque louper mon arrêt de train tellement je suivais avec palpitation la narration. Et d'ailleurs, quelle est-elle?



Nous sommes à Sjafnargata, bourgade islandaise pareille à toutes autres. Lilla c'est la narratrice mais son nom est très peu évoqué. C'est son surnom, Li, qui est chuchoté dans le creux de l'oreille, car c'est le petit nom que lui a donné son amoureux. Nous la suivons de l'enfance jusqu'à sa vie adulte, elle qui est un peu perdue dans son quotidien peu banal. Car ses parents sont médecins et n'ont d'intérêt que pour les petits corps malades. Raghnildur, la mère, est impitoyable dans ses diagnostics, elle a le don de reconnaître la maladie à sa base. Haraldur, le père, est plus coulant mais non moins tout autant absent à son devoir paternel. C'est ainsi que grandissent Li et son petit frère Mummi, comme des mauvaises herbes. Étaient-ils désirés? Leurs parents, qu'ils appellent entre eux "Les Époux", les évitent et semblent toujours extrêmement étonnés lorsqu'ils les croisent dans une pièce.



Heureusement la maison est grande, les rencontres sont rares et chacun respecte donc l'espace de l'autre comme un colocataire imposé. Les parents entre eux adoptent la théorie de l'autruche en s'enfermant dans des rôles de conjoints ordinaires : "où sont passés mes lunettes?" sont le lot quotidien de ces deux-là qui se sont retrouvés liés presque malgré eux (c'est du moins la sensation qu'on en a). D'ailleurs, l'hypothèse se confirme puisque Raghnildur garde en secret le poème d'un de ses amants de jeunesse et Haraldur lui, conserve une photo d'une ancienne petite amie décédée. Mais qu'est-ce que c'est que cette famille, me direz-vous? C'est exactement la question que je me suis posée car on a tout à fait l'impression d'être tombé dans un milieu de fous où tous les gens se côtoient presque forcés (sauf les enfants qui grandissent ligués contre les adultes). Voilà pour le schéma familial de Li ! Sauf que Li n'est pas seulement une enfant non choyée par ses parents, elle est aussi une femme qui a connu l'amour. C'est d'ailleurs cet homme, qui l'a fait vibrer par le passé, qui est le fil conducteur du livre. En effet, ils se sont connus adolescents, se sont aimés très sérieusement (l'amour peut-il être sérieux?) et se sont séparés, comme par la force des choses. Sauf que l'homme est de retour en Islande après un long périple en Italie et que c'est toute une histoire qui ressurgit. Les retrouvailles sans doute sont fortes car il y a tant à raconter...



J'ai l'impression d'avoir raconté beaucoup mais j'ai malgré tout omis des éléments importants qui ponctuent la vie de cette petite Li. Elle marche dans les traces de sa mère, se lie d'amitié pour l'"herbivrogne" du village, succombe à un homme, part et revient. C'est en somme une histoire loufoque où se mêlent les poèmes et une narration subtilement menée. Il y a les flash-backs, les apartés pour l'amoureux, les réflexions sur l'amour et la vie, enfin il y a cette famille, autant un poids qu'un indestructible attachement auquel on se rapporte lorsque le doute l'emporte.



Un livre fort et que j'ai aimé... beaucoup !
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Yo-yo

Je comprends volontiers que la forme de roman puisse dérouter : ponctuation, mélange de dialogues et de narration, etc. Cependant, Yo-yo est à ce jour mon livre préféré de Steinunn Sigurdardóttir (je n'ai pas encore lu Le voleur de vie et Maîtresses femmes).

Tous les éléments habituels du style de cette autrice sont ici présents sous leur plus beaux aspects : la sensibilité, la douceur, la gravité, la dérision comme forme d'humour.

Yo-yo m'est apparu avant tout comme une grande histoire d'amitié ; de ces amitiés qui sauvent l'humanité, dans un sens presque religieux, par sa seule existence. C'est l'amitié des deux Martin qui va les sauver au même d'affronter leur passer et d'assumer leur humanité. Car dans toute la littérature de Steinunn Sigurdardóttir, il y a une confiance constante dans l'être humain même quand les thèmes abordés sont aussi graves que la pédophilie et que l'issue peut être l'autodestruction.

Je n'ai qu'un regret (mais sans importance je pense) est que l'histoire se déroule en Allemagne (où vit l'autrice) et non pas en Islande. Serait-elle inimaginable en Islande ?

Les romans de Steinunn Sigurdardóttir sont toujours courts car elle a un don pour la concision. Je ne crois pas que la justesse de ses histoires résisteraient à des dizaines de pages supplémentaires.

Si vous aimez la délicatesse et la psychologie, ce petit roman est fait pour vous.
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Yo-yo

Un livre éprouvant et pourtant, lumineux, plein d'espoir. Le dilemme de Martin Montag fait monter en lui une pression qui le pousse à envisager le pire. Une alternative de toute façon imparfaite. L'amitié entre ce médecin brillant et son ancien patient, ex-SDF, est au coeur de ce livre, encore plus porteuse d'espoir que l'amour de Martin pour Petra. Une amitié pour se comprendre, pour survivre...
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Le cheval soleil

Le Cheval Soleil raconte l'histoire touchante de Li' que l'on suit de son enfance pas tellement heureuse à l'âge adulte pas tellement plus heureux. Elle vit une enfance sans parents, non pas parce qu'ils sont absents physiquement mais parce qu'ils ne s'occupent jamais d'elle et de son frère. Ils ont bien plus à faire dans leur métier... Les deux enfants vivent donc leur propre vie, à l'écart de ceux qu'ils nomment entre eux Les époux. La période de l'enfance est extrêmement bien rendue, Li' ne reproche rien à ses parents, elle constate seulement, elle fait un état des lieux, elle pense juste que ses parents n'étaient surement pas faits pour être parents... Alors elle et son frère se débrouillent sans l'affection de leurs parents, ils se créent leur monde à eux... La vie de Li' se déroule ainsi, ni vraiment triste ni vraiment heureuse, elle rencontre un homme, se marie, a deux filles mais dans son coeur la place est prise par son Amoureux dont elle s'est éprise à l'adolescence. C'est le retour de cet amoureux qui provoque le retour de Li' sur sa vie passée. Il y a de beaux passages très poétiques (très bien traduits !), de très belles réflexions sur le sens de la vie, sur la mort, c'est à la fois triste et nostalgique... Mais je ne sais pas trop si j'ai aimé ou pas ce livre. J'ai aimé son style mais je trouve l'histoire et la façon dont elle est traitée un peu trop déprimante...
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