Le roman de L'Atelier de la rue Voltaire commence par quelques phrases de Stéphanie Esnard qui touchent en plein coeur "A vous qui avez été spectateur de la décrépitude, de la déchéance, qui avez tenté avec détermination, avec votre coeur, avec votre âme, avec votre rage, votre maladresse et vos tripes parfois de sortir une personne des griffes de son tortionnaire. Une main tendue, une oreille attentive, des bras réconfortants sont déjà de très belles preuves d'amour. La peur cristallise tout. Et toi, peut-être me lis tu? N'oublie pas que je t'aime pour la vie... N'oublie pas que nous t'aimons tous.".
Touchée en plein coeur car ce message porte en lui une évidence, celle de la main tendue, de l'oreille attentive, du réconfort, de la simple présence...
L'évidence qui permet de sortir une personne en détresse du marasme dans lequel elle est enfoncée au quotidien, sans parfois s'en rendre compte ou en se voilant la face.
C'est ce qui arrive à Louise, personnage principal de l'Atelier de la rue Voltaire.
Un beau mariage, un mari avec une situation professionnelle florissante, du charisme, un charme qui envoûte. Louise est heureuse!
Mais petit à petit, pas à pas, doucement mais inexorablement, le charme se fissure pour faire place à un maléfice: son mari change.
Celui qui encensait sa beauté, déclarait son amour, a dorénavant un désir de possession de sa femme total, à tous niveaux: mental, physique, charnel, au quotidien.
Inexorablement, il tisse sa toile d'araignée, surveillance des faits et gestes, dénigrement, interdictions, violence physique et sexuelle,... Louise passe par tous les stades de ce comportement ensorcelant de son mari qui la couvre à la fois de gifles, d'excuses, d'insultes, de compliments et de cadeaux.
Désarçonnée, elle voit son quotidien se rétrécir, ses liens sociaux interdits, sa liberté physique entravée, ses rêves s'enfuir.
Et malgré cela, elle reste...
On a pourtant envie de lui dire "Louise, pars, réagis!".
Car à la première gifle, au premier rapport sexuel non consenti, au premier harcèlement moral, on voudrait tellement que ces femmes réagissent de suite!
Alors, on suit Louise, dans la perte de sa personnalité, sa fuite d'elle-même, ses peurs, ce qu'elle cache à son entourage et on espère avec elle, pour elle qu'une main tendue viendra...
La suite, c'est l'Atelier de la rue Voltaire qui la décidera ainsi que ses occupants!
On aurait tous envie que des "Louise" dans la vie aient ce genre d'amis!
On aurait tous envie de bras réconfortants, d'entraide, d'écoute, d'amis qui voient ce qui se cache derrière les sourires factices, les coups de fil auxquels on ne répond plus, les invitations qu'on décline.
Des amis qui devinent, qui agissent, pour toutes les Louise du monde entier!
La suite pour Louise? A vous de le découvrir dans ce roman qu'est L'Atelier de la rue Voltaire!
Un roman choc par ses mots, par les actes endurés, par les situations vécues, mais rempli d'espoir également par l'humanité qui s'en dégage autour de Louise.
J'ai détesté le comportement du mari, Arthur, de son frère, de son meilleur ami,... ces hommes qui voient les femmes comme des "canons de beauté", des femmes objets, soumis à leurs désirs. Des femmes dont on parle telles de la marchandise. J'ai détesté leurs rires, leurs moqueries, leurs paroles vis à vis des femmes! Stéphanie Esnard décrit très bien ce genre d'hommes dans son roman.
Heureusement, il n'existe pas que des "Arthur" de par le monde!
Heureusement!
Merci à Stéphanie Esnard pour ce roman dont on a envie de connaître la fin pour savoir quel sort sera réservé à Louise, dont les pages défilent avec horreur parfois mais aussi avec bonheur lorsque l'humanité et la bienveillance prennent le pas sur la violence des paroles et des mots.
Un roman écrit avec les mots de la vie réelle, nous ne sommes ni dans un conte de fées ni dans le pays des Bisounours, juste dans la vie de certaines femmes à qui on a envie de dire comme Stéphanie Esnard "N'oublie pas que nous t'aimons tous" 🙏
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