Complètement sous le charme de la couverture de Caraval, je me suis emparée de cette lecture dans l’espoir – très vif – d’y déceler un coup de cœur. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Au final, je suis mitigée. À la fois séduite par une lecture agréable et déçue par une auteure qui a manqué de rigueur.
- Un roman tout en contradiction -
- L’univers… -
Scarlett « voit les émotions en couleurs ». En voilà une idée intéressante. Elle donne surtout lieu à de jolis jeux de mots et d’esprit. Dans Caraval, les sens s’entremêlent : les émotions ont des couleurs, les instants ont des parfums, etc. C’était un vrai bonheur à lire – merci à l’auteur… et à son traducteur ? – et j’ai trouvé que ça participait plutôt bien à la mise en place de l’univers. En seulement quelques lignes, je me suis retrouvée dans un monde à la frontière du Magicien d’Oz et de la Venise du XVIIIème siècle.
- …au détriment de l’intrigue -
Alors que l’auteure avait réussi à m’emmener bien loin de mon quotidien et de ma petite vie, j’ai bien vite compris que l’histoire, elle, manquait un peu de profondeur. Au-delà de quelques incohérences innocentes, j’ai surtout eu le sentiment d’être totalement perdue par moment. C’est une sensation très étrange en fait, assez difficile à expliquer tout du moins. Scarlett, le personnage central, est dans la confusion pendant une grande partie du récit. Et le lecteur aussi. Les règles et les limites du jeu sont parfois floues, les rebondissements (pourtant bons !) tombent comme un cheveu sur la soupe, les évènements ont du mal à se relier solidement les uns les autres.
Je ne vais pas dire que cela m’a dérangée, ce serait mentir. Mais il faut être objectif : ces défauts expliquent sûrement ma déception, mon incapacité à considérer ce roman comme un chef d’oeuvre. Je vous parlais il y a peu de La Passe-miroir (tome 1 ou 2), qui pour moi est une réussite tant sur la création d’un monde à part que d’une histoire haletante qui tient la route. Ici, je reste sur ma faim.
- Parlons un peu de Scarlett -
- Des traits poussés un peu trop à l’extrême -
Depuis quelques jours, je flâne sur quelques blogs pour lire les critiques et comparer les avis. Et ce qui met tout le monde d’accord, c’est Scarlett. Enfin “d’accord” est un bien grand mot. Naïve, craintive, peu sûr d’elle, fade, elle peine très franchement à séduire.
Comme je vous le disais, Caraval est construit comme un miroir. Ce que Scarlett craint, sa soeur le provoque. Le résultat ? Des personnages qui sont soit blancs soit noirs, sans aucune nuance. Des stéréotypes. Et souvent… des têtes à claques.
- Le passage de fille à femme -
Encore une fois, vous allez penser que j’essaie de rattraper le coup. Mais en vérité, j’essaie juste de comprendre ce qu’a voulu exprimer Stephanie GARBER. Derrière ses maladresses, je vois en fait un parcours initiatique, celui d’une jeune fille sans repères en passe de devenir une femme. Tout y est, le manque de confiance – sentiment renforcé par le comportement violent de son père -, le manque d’assurance, etc.
Il ne faut pas oublier que Caraval est un roman destiné à la jeunesse et je pense que c’est avec des yeux de “pré-adulte” qu’il faut le lire. Laissez tomber vos a priori, oubliez vos expériences de lecture passées, tirez même un trait sur votre propre histoire : il vous faut être encore un peu loin de certaines réalités. Peut-être comprendrez vous mieux les premiers émois de Scarlett qui trouve l’amour, de son changement vers la maturité et j’en passe.
En bref ? Retrouvez la suite sur mon blog : https://krambolage.wordpress.com/2017/05/10/caraval-stephanie-garber/
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