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Citations de Stephen Jay Gould (216)


« Au 18e siècle, tandis que l'on amorçait la prise en compte de la démarche linnéenne et que la science de la géologie, en train de naître, commençait à révéler le grand âge de la Terre, un large débat s'est instauré chez les naturalistes européens de cette époque : une espèce entière pouvait-elle s'éteindre ? De nombreux scientifiques de premier plan rejetaient cette possibilité, soit sur la base des croyances créationnistes traditionnelles (car il y aurait alors eu un trou dans le système des relations voulu comme permanent et complet par un Dieu omniscient), soit sur la base d'une argumentation tirée des premières formes de la pensée évolutionniste (dans le système de Lamarck, par exemple, les espèces possédaient trop de souplesse adaptative pour mourir, bien qu'elles pussent se transformer en quelque chose de plus élevé dans l'échelle). »
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Gould termine ce livre en citant « les célèbres mots » D'Arcy Thompson (« pour faire comprendre à quel point nous ne savons rien du monde microscopique ») : « Nous sommes arrivés au seuil d'un monde dont nous ne connaissons rien ; et où toutes nos préconceptions doivent être reformulées. »
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« L'histoire évolutive se lit dans ses imperfections. »
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« Notre société est profondément anti-intellectuelle, mais ce n'est pas irréversible. En fait, nous ne sommes pratiquement liés à rien. Il se pourrait bien que nous soyons la culture la plus labile de toute l'histoire, au sein de laquelle peuvent se produire des changements rapides et massifs d'opinions, imposés par des mouvements concertés des médias. La passivité et l'absence d'esprit critique sont les facteurs primordiaux qui autorisent une telle labilité. Tout nous est fourni sous la forme de séquences sonores et visuelles ne durant pas plus de quinze secondes. Tout signe d'ambivalence y est gommé – or l'ambivalence n'est-elle pas ce qu'une analyse critique peut découvrir de plus précieux ?... »
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« Devant un grand problème (qui défie toute solution) – comme la définition de la beauté –, il ne faut pas rechercher la solution générale et absolue ; il faut choisir un angle d'attaque et creuser. »
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Quelle définition de l'individualité devons-nous donc prendre, et pourquoi cette question est-elle importante pour la théorie de la biologie, et n'est pas simplement une question de mots ? Pour poser un point de départ à notre discussion, on pourrait commencer par admettre qu'un individu est issu à la fois d'un seul programme génétique et d'un développement maintenant la continuité physique entre toutes les parties de l'organisme. Or le réseau fongique du Michigan soulève un problème capital qui est aussi illustré par de nombreux autres organismes, comme un plant d'herbe ou une tige feuillée de bambou.
Nous envisageons classiquement un individu comme une entité délimitée et dotée de formes définies : une baleine, un arbre, une blatte, un être humain. Par analogie, il semblerait qu'un plant d'herbe, ou bien une tige feuillée de bambou, ou bien un champignon pourrait être considéré comme un individu. Cependant pensez aux critères proposés ci-dessus sur la continuité physique entre toutes les parties et l'unicité de l'origine génétique. Une tige feuillée de bambou ressemble à l'entité que nous appelons habituellement une plante entière, mais chacune des tiges feuillées que l'on voit dans un champ de bambou peut provenir d'un même système de racines adventives ; elles sont donc toutes unies et dérivent toutes par multiplication végétative d'une même graine de départ. La tige feuillée individuelle de bambou n'est-elle donc pas une partie d'un plus grand individu, tout comme les carpophores d'Armillaria ne sont que les éléments visibles d'une vaste entité souterraine ?
Les botanistes rencontrent plus fréquemment que les zoologistes le problème posé par des parties d'un tout qui ressemblent à des individus ((bien qu'une colonie de coraux soulève exactement le même dilemme). Ils ont donc mis au point une terminologie particulière pour traiter de ces cas ambigus où des parties d'un tout ressemblent à des organismes entiers dans le sens courant du mot, mais sont en réalité des organes d'une totalité plus vaste, si l'on se réfère à une définition génétique. Ils appellent ces éléments (parties d'un tout) morphologiquement bien définis tels qu'un plant d'herbe, une tige feuillée de bambou ou un champignon (plus exactement, le carpophore) un ramet ; tandis que le système entier, avec ses parties inter-reliées (les racines adventives souteraines et les tiges feuillées ; le réseau de rhizomorphes, avec ses occasionnels carpophores), est appelé un genet. En d'autres termes, l'individu, dans le sens courant, est un ramet, tandis que l'individu, au sens génétique, est un genet. Cette terminologie ne résout pas le problème conceptuel de savoir comment définir un individu, et les noms proposés ne font que mettre en lumière ces cas classiques d'ambiguïté fondamentale.
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la séquence poisson-amphibien-reptile-mammifère ne retrace pas le déroulement des changements évolutifs qui se sont produits chez les vertébrés ; elle ne représente qu'un cheminement parmi les milliers d'autres qui ont donné le buissonnement complexe de l'évolution des vertébrés.
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... deux choses rarement rencontrées chez les universitaires en activité : du temps pour lire soigneusement et une absence de préjugés qui déforment. (...) Qu'avons-nous d'autre à proposer au jugement de nos contemporains ; à quoi accordons-nous de la valeur ; dans quoi plaçons-nous notre honneur, sinon dans l'intégrité de nos idées – en employant le terme intégrité à la fois dans le sens moral de probité dans l'argumentation et, ce qui est encore plus important, dans le sens littéral d'entièreté, de totalité de nos différentes idées, réunies en une synthèse conceptuelle cohérente ? C'est une telle intégrité à son point le plus élevé, suscitant la surprise, ainsi que l'impression de puissance et de beauté, qui conduit à qualifier une œuvre intellectuelle de brillante. Les penseurs véritablement grands dans l'histoire des idées n'ont pas simplement fait des découvertes ; ils ont tissé une tapisserie bigarrée, mais solide et de grande ampleur.
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Le retournement d'Hallucigenia a été le couronnement de toute cette histoire. Et la conclusion suivante semble à présent inévitable : dans la grande période de diversité morphologique et d'expérimentation maximales ayant suivi cette explosion cambrienne qui a peuplé pour la première fois le Terre d'animaux multicellulaires d'allure moderne, les onychophores ont constitué un grand groupe indépendant d'organismes marins très divers, qui a connu un important succès. Les espèces terrestres actuelles ne sont qu'un minuscule vestige d'un lignage qui, autrefois, représentait l'une des divisions majeures de l'arbre de vie. Les stratégies du chausse-pied et du rabot ne nous avaient conduit qu'à des conclusions erronées. Les groupes qui, aujourd'hui, sont pauvres en espèces peuvent avoir occupé par le passé une place très remarquable dans le tableau phylogénétique des êtres vivants. ”
(...) mais nous pouvons aussi nous réjouir de l'acquis conceptuel. Car, en tirant les enseignements de nos dernières découvertes sur les débuts de l'histoire de la vie, nous pouvons déclarer comme normale l'existence actuelle de groupes dérangeants, tels que ceux des onychophores. (...) Mais la ré-interprétation du Schiste de Burgess, ainsi que, plus généralement, les nouvelles recherches sur les débuts de la vie animale, ont indiqué que le concept de cône est non seulement erroné, mais se situe à rebours de la réalité. L'ensemble des êtres vivants multicellulaires a probablement connu, au moment de sa naissance, une période d'expérimentation maximale en matière de plans d'organisation anatomique, et l'histoire de la vie a ensuite consisté en une diminution de la diversité des configurations morphologiques initiales par le biais d'une décimation, et non pas en une expansion continue.
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La variation fortuite est bien la matière première du changement, mais la sélection naturelle parvient à concevoir des organes efficaces en rejetant la plupart des variantes tout en acceptant et en accumulant celles qui améliorent l'adaptation à l'environnement local.
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Tous les paléontologistes savent que, parmi les fossiles, on ne compte que peu de formes intermédiaires ; les transitions entre les grands groupes sont particulièrement brutales.
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Les plumes, conçues initialement pour l’isolation, furent bientôt utilisées dans un autre but, le vol. Il est en effet difficile d’imaginer que les plumes aient pu se développer sans avoir eu un autre usage que le vol. Les ancêtres des oiseaux ne volaient certainement pas et les plumes ne sont pas apparues brutalement et toutes formées. Comment la sélection naturelle pourrait-elle élaborer, à travers une série de phases intermédiaires, un caractère adaptatif qui ne présenterait aucune utilité pour les animaux qui l’auraient possédé ? En attribuant aux plumes une fonction originelle d’isolation thermique, on peut les considérer comme un moyen ayant permis aux dinosaures à sang chaud d’avoir accès aux avantages écologiques liés à la petite taille.
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Je ne pense pas que deux personnes puissent être plus proches l'une de l'autre (une séparation d'une minuscule fraction de millimètre) que les deux figures se trouvant au recto et au verso d'un billet de banque. Tout le monde sait, bien sûr, que la chute de n'importe quel pétale de fleur est répercutée dans tout l'univers et va perturber jusqu'à la plus lointaine des galaxies.
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La science est marquée par le progrès ; les arts, par le changement. Les découvertes scientifiques peuvent être faites de façon interchangeable, par tel ou tel savant, leurs noms respectifs n'ayant pas grande importance par rapport aux faits universels qu'ils mettent en lumière.
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Enfant, pensant aussi grand que grand peut être grand, sans pour autant être le moins du monde récompensé de mes efforts, je restais souvent, la nuit, éveillé dans mon lit, à méditer sur les mystères de l'infini et de l'éternité - impressionné et effrayé (de manière informe, mais intense et enfantine) par mon impuissance totale à comprendre.
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