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Critiques de Steve Gerber (23)
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Essential Captain America, tome 4

Marrant, je pensais découvrir l’essentiel des épisodes de Captain America et le Faucon dans cet Essential, mais il s’avère que j’en avais lu un bon tiers il y a longtemps, certainement dans des albums Aredit.



Nous sommes dans ces années 1973-1975 où les comics Marvel n’hésitent plus à mêler les débats de la société à leurs affaires super-héroïques quotidiennes. Le symbole de la bannière étoilée ne pouvait pas passer entre les mailles. Captain America, qui reflète et ressent l’essentiel des idéaux positifs de l’Amérique, ne sait plus à quel saint se vouer alors qu’éclate le scandale du Watergate et que le citoyen de la rue doute de l’honnêteté de ses dirigeants.

À la suite d’une campagne de dénigration, le Captain renonce à incarner l’Amérique dont il ne reconnaît plus les valeurs. Après une courte période d’inactivité, il revient au boulot de super-héros sous le costume de Nomad. Mais ce n’est que le temps de quelques épisodes. Cap est de retour lorsque le danger néonazi que représente Crâne Rouge réapparaît ; par contraste les égarements de la nation US sont peu de choses.



Bien d’autres événements dans ce gros volume : Cap acquiert une super force lorsque le venin reptilien d’un vilain se mélange au sérum de super-soldat. Du coup, son partenaire le Faucon se sent réduit à un rôle de faire-valoir avant de s’équiper de ses fameuses ailes. Il y a aussi le retour de l’amour de années de guerre de Cap : Peggy Carter (oui, celle des films) qui a vieilli. Elle est toujours amoureuse de son « winghead » alors que celui-ci s’est entretemps entichée de… sa sœur Sharon, bien plus jeune (dans les films c’est la nièce de Peggy, décalage temporel accru oblige).



C’est Steve Englehart qui pilote le scénario de cet Essential. Point de vue dessin, Sal Buscema fait toujours son honnête boulot qu’il a appris avec frérot John : très fort dans les scènes d’action, beaucoup moins dans les décors. Sur la fin il est remplacé par Frank Robbins, et je dois avouer que j’ai rarement vu quelque chose d’aussi immonde. Marvel donnait parfois le crayon à n’importe qui, ma parole ! C’est cette fin gâchée qui m’a incité à réduire les étoiles.

C’est dommage, pour le héros étoilé.

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Essential Daredevil, tome 4

Enfin!



Enfin, après quelques épisodes de transition où Matt Murdock / Daredevil et Karen Page n’en finissent pas de pleurnicher et de regretter leur décision de se séparer, Gerry Conway donne son bon de sortie à la belle blonde et fait entrer quelqu’un d’infiniment plus intéressant :

Natasha Romanov, La Veuve Noire.



Natasha, c’est déjà un physique de rêve, particulièrement sous la plume inspirée de Gene Colan. Mais c’est surtout une guerrière, aussi agile que notre tête à cornes, avec une personnalité enflammée et affirmée. Tombée amoureuse de Matt, elle lui fera passer cette attitude macho, protecteur, solitaire, s’affirmant avec fort caractère comme son indispensable partenaire au point que la série change de nom et devient « Daredevil et la Veuve Noire ».



Le couple s’installe à San Francisco, ville qui n’a jamais vu de super-héros voltiger entre ses gratte-ciels, fait rapidement ami-ami avec la police locale et nettoie ses rues des quelques gangsters turbulents. Tous les voyants sont au vert dans l'ensemble.



Mais pas de comics sans vilain n’est-ce pas ? D’un seul coup il en apparaît des nids entiers dans la ville aux rues gondolées, donnant lieu à quelques excellents épisodes. Mr. Kline, androïde comploteur du futur renvoyé dans le passé pour supprimer les obstacles à l’avènement des machines (vous avez dit Terminator ?). Le richissime Damon Dran terrifié par la mort et décidé à trouver le moyen de l’empêcher. Et le début de l’arc de Kerwin J. Broderick, patron du cabinet d’avocat de Matt Murdock, qui envoie ses agents Mordecai (le Messie Noir) et Angar le cri terrifier la ville.



Un excellent tonneau publié entre 1971 et 1973 aux US (et quelques années plus tard en France dans Strange). Tonneau où est allée se noyer mon adolescence perdue… sniff !

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Essential Avengers - Volume 5

Essential Avengers vol.5 collecte les épisodes de la série éponyme 98 à 119 plus des compléments de crossovers (Daredevil #99, Defenders #8-11). Tout cela a été publié aux USA entre 1972 et 1974.



Il s’agit pour l’essentiel d’un très bon cru. Des situations critiques mettent à mal notre équipe aux membres variés et variables : une invasion olympienne guidée par Arès, les Sentinelles à la recherche des mutants Vengeurs – la Sorcière Rouge et son frère Vif-Argent – un complot interdimensionnel mené par Dormammu et Loki mettant face à face Avengers et Defenders (Dr. Strange, Surfeur d’Argent, Submariner, Hulk, Valkyrie) pour l’appropriation d’objets magiques de grande puissance (un classique du crossover de super-héros).



Mais plus intéressant est le sujet de la différence, souvent réservé aux X-men, et qui explose ici sous la plume de Roy Thomas toujours prêt à dégainer le sujet et bien repris ensuite par Steve Englehart. Car, enfin, l’androïde Vision et la mutante Wanda (la Sorcière Rouge) se déclarent leur amour. Et cela ne va pas sans causer des remous dans l’opinion publique, qui déjà se méfie des mutants mais n’est pas prête à accepter qu’un être vivant tombe amoureux d’une « machine ». On assiste même à un épisode où des extrémistes se transforment en bombes vivantes afin d’éliminer cette machine qui se prétend humaine, quitte à emporter tout le monde autour d’eux. L’écho avec les évènements contemporains ne pouvaient être plus fort. Son amour blessé, la Sorcière Rouge commence à développer une haine du genre humain et à se rapprocher des positions de Magnéto.

Les humains « normaux » ne sont d’ailleurs pas les seuls à réagir à cette idylle hors norme. Pietro (Vif_Argent) qui se lie en même temps avec l’Inhumaine Crystal (voir Essential Fantastic Four vol.6), victime toute sa vie de la vindicte humaine, ne réagit pas mieux en apprenant la liaison de sa sœur avec l’androïde. Il rompt purement et simplement le contact.



Le gros bémol du volume est le retour de Don Heck au pinceau. Et ça, c’est toujours une catastrophe. Heureusement, les premiers épisodes nous offrent le travail de Barry Windsor-Smith qui est autrement agréable à regarder.

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Captain America, tome 13 : Le Faucon et la ..

« Captain america : le Faucon et la Vipère » est un très bon comics old-school mené de main de maitre par un des duos les plus réputés de l'écurie Marvel.



Le scénario est habile, retors et permet de développer une intrigue à tiroirs dans laquelle surgissent de nombreux adversaires redoutables mettant le duo Captain-america/Faucon à l'épreuve.



Autre grande qualité du comics, le style élégant et puissant de Buscema qui révèle des héros aux traits élégants et aux corps d'un grand dynamisme athlétique.



Très bon donc, la nostalgie en prime !


Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Howard the Duck: The Complete Collection Vo..

Ce tome contient les épisodes 1 à 16 de la série Howard the duck (en abrégé HtD) et le numéro annuel 1, ainsi que sa première apparition dans Fear 19, et celles dans Giant size Man-Thing 1, Marvel Treasury edition 12, et des extraits de Giant size Man-Thing 4 & 5. Ces épisodes sont initialement parus en 1976/1977, et ils ont tous été écrits par Steve Gerber. Les dessinateurs sont Val Mayerik (Fear 19, HtD annual 1, Giant size Man-Thing 1), Frank Brunner (Giant size Man-Thing 4 & 5, HtD 1 & 2), John Buscema (HtD 3), Gene Colan essentiellement encré par Stev Leialoha (HtD 4 à 15), et Sal Buscema pour Marvel Treasury edition 12.



Howard le canard est (comme son nom l'indique) un canard anthropomorphe venant d'une autre dimension, avec des pieds palmés, des mains à 4 doigts, une veste de costume bleue, des gants blancs, un minuscule chapeau, et il fume le cigare. Il est arrivé par inadvertance dans notre réalité, lors d'une crise survenue au nexus des réalités (dans un marais de Floride où réside Man-Thing). Il a fini par rester pour de bon à Cleveland, où il s'est lié d'amitié avec Beverly Switzler. Ce n'est pas un superhéros, malgré ce que pourrait laisser penser le choix de la couverture pour ce recueil.



Après avoir accompagné Man-Thing et quelques autres dans un imbroglio transdimensionnel, il se retrouve sans le sous et sans emploi à Cleveland, dans l'état de l'Ohio. Au cours de ces nombreux épisodes, il va se retrouver à combattre une vache vampire (avec une cape), un sorcier souhaitant récupérer un objet de pouvoir (avec une apparition décalée de Spider-Man), l'homme-navet (sic), un somnambule magicien, un bonhomme de pain d'épice géant, les 4 membres de KISS, etc. Un concours de circonstance va le pousser à se présenter comme candidat à la présidentielle des États-Unis.



Ce recueil se termine avec de nombreux bonus, dont une postface en 1 page de Steve Gerber (datée de 2008), et une interview d'époque, de 9 pages, menée par David Anthony Kraft, beaucoup plus personnelle que ce à quoi on pouvait s'attendre (car parue dans un fanzine appelé FOOM, Friends Of Ol' Marvel). Dans cet entretien, le lecteur a la confirmation de ce que lui a montré la lecture de ces épisodes : Howard, c'est Steve Gerber. Il n'y a qu'à regarder le sous-titre de la série : piégé dans un monde qu'il n'a pas créé (Trapped in a world he never made). Derrière les aventures hallucinées d'Howard, le lecteur a accès à ses pensées intérieures qui reflètent l'esprit d'un individu inadapté à la société dans laquelle il se trouve.



La transposition d'Howard en Steve Gerber n'est ni systématique, ni de tous les instants. En fonction des épisodes, Howard peut se conduire en personnage principal traditionnel, assez sarcastique, ou être vu par les personnes qu'il croise comme un imposteur, un nain dans un costume de canard. Le lecteur sent que le scénariste tente de jouer sur cette méprise comme d'un élément comique, mais le niveau d'humour reste bas. Ses opposants sont souvent de drôles de clients, de la vache mordue par un vampire, à une quadragénaire convaincue qu'il existe une conspiration de voleur de foie à laquelle Howard est associée. Il croise de rares personnages de l'univers partagé Marvel : Spider-Man, Hellstorm, Man-Thing, et KISS dans leur version superhéros à la sauce Marvel.



Au bout de quelques épisodes, c'est la liberté narrative qui frappe le lecteur de plein fouet. Alors qu'Howard a commencé dans une série obscure d'un personnage (Man-Thing, alors écrit par Steve Gerber) déjà bien éloignée du modèle de base des superhéros, il s'éloigne encore plus du moule Marvel. Il n'est pas question à proprement parler de supercriminels costumés. Dans l'interview en fin de tome (ainsi que dans l'épisode 16), Steve Gerber reconnaît qu'il fait une concession majeure au comics de superhéros : inclure un affrontement physique par épisode, pour entretenir la dynamique du récit, mais c'est la seule. Il explique également qu'à l'époque l'expression créatrice des auteurs de comics était encore fortement bridée par l'existence et l'implémentation des exigence du Comics Code Authority, une forme de règlement d'autocensure mis en place par la profession pour éviter des récits trop traumatisant pour le public des enfants, avec le risque d'une censure extérieure plus drastique.



Toujours dans cette interview en fin, Steve Gerber revient sur la genèse du personnage. Il explique qu'il s'agissait d'un figurant dans une histoire de Man-Thing et qu'il avait explicitement précisé au dessinateur qu'il ne devait pas ressembler à Donald, pour éviter toute réclamation de Disney (il y en aura quand même). Au vu du caractère irascible d'Howard (et de son cigare), il y a peu de risque de le confondre avec Donald. La liberté de ton se manifeste donc dans la dimension loufoque des opposants, ainsi que dans les sujets abordés. Le scénariste peut aussi bien évoquer la difficulté pour une personne non-conformiste de vivre en société, que la religion organisée, que le paraître des hommes politiques, que le comportement potentiellement irrationnel des autres membres de la société, ou encore la déprime (proche de la dépression).



Dans l'interview, Gerber confirme ce que ressent le lecteur : il n'avait de plan à long terme pour Howard, préférant concevoir chaque épisode selon l'inspiration du moment. Ce genre d'approche narrative fonctionne donc plus sur les principes de la comédie dramatique, que sur le mécanisme d'une intrigue ambitieuse. En fonction de l'inspiration de l'auteur, le résultat peut être emballant (la dynamique de la candidature était personnelle et bien huilée), ou lassant (la suite de séquences liées à la déprime d'Howard). Dans les 2 cas, le lecteur n'a aucune idée de ce à quoi s'attendre.



Restant dans le cadre de récits destinés à la jeunesse, Steve Gerber se tient relativement éloigné d'une narration trop expérimentale ou psychédélique, pour rester sur la base d'histoires avec des personnages et une progression dramatique. Il aborde des sujets qui lui tiennent à cœur, et s'il n'était pas trop pressé ce mois-là, il réussit à mettre en scène ses propres convictions personnelles sur la solitude, la vie en société, l'amitié, et même la relation avec le lectorat. Ce dernier point est abordé dans l'épisode 16 de la série (le dernier de ce tome). Le lecteur découvre une suite de dessins en double page, avec des pavés de texte écrits par Steve Gerber. Ce dernier explique qu'il était en retard pour rendre son histoire, mais qu'il ne souhaitait pas que ce numéro soit une réédition d'un numéro précédent (pratique utilisée à l'époque, en cas de créateur en retard par rapport à la cadence mensuelle). Il rédige donc un texte très personnel dans lequel il se met en scène, avec Howard comme expression de sa conscience. Le lecteur a du mal à croire que le responsable éditorial de l'époque ait pu donner suite à un tel écart par rapport à l'ordinaire des comics. À la lecture de ce texte, il apparaît que l'auteur tient un propos à destination d'adultes et pas d'enfants, ni même d'adolescents.



Plusieurs dessinateurs se succèdent pour mettre en scène ce canard d'une race à part. Le premier est compétent par rapport aux standards de l'époque, dans une veine réaliste, avec un bon niveau de détails. Par contre quand Val Mayerik revient pour le numéro annuel, ses dessins sont devenus assez laids. Le lecteur ressent tout de suite un changement de qualité pour le mieux, avec la quarantaine de pages dessinées par Frank Brunner. Le niveau de réalisme est plus élevé, et les expressions du canard sont beaucoup plus parlantes. La mise en couleurs reste criarde et elle l'est tout au long du tome du fait de moyens techniques assez limités à l'époque. L'épisode 3 d'HtD permet d'apprécier une prestation honorable de John Buscema, pas trop pressé, mais par très inspiré non plus. Sal Buscema réalise un travail fonctionnel, assez laid en ce qui concerne les expressions des visages.



Environ les 3 quarts du volume sont dessinés par Gene Colan. L'association entre Howard et lui ne semble pas une évidence a priori. Pourtant son approche graphique est assez éloignée des standards des superhéros de l'époque, avec un rendu mettant en avant le mouvement, plus ou moins accentué en fonction des séquences. L'esthétique de Colan ne recherche pas la rondeur des contours, ni la propreté des surfaces. Les lignes de contour peuvent être torturées, cassantes, et les surfaces sont texturées par des traits ou de petits aplats de noir non significatifs. Au final cette esthétique très particulière sert plutôt Howard, qu'elle ne le dessert. Il n'apparaît ni comme un superhéros, ni comme un ersatz de Donald. L'encrage de Steve Leialoha est assez respectueux des crayonnés de Colan, en y intégrant des aspérités ou des précisions de détails pas toujours en phase avec la composition générale du dessin. Ce n'est pas le meilleur encreur de ce dessinateur, mais il ne trahit pas non plus l'esprit des dessins.



Cette première moitié des épisodes d'Howard the Duck ne s'adresse pas à tous les lecteurs. Il vaut mieux être familier avec la forme des comics de l'époque, ou de Steve Gerber pour disposer de la motivation nécessaire, afin d'entamer cette lecture. Sous cette réserve, le lecteur découvre une série de Steve Gerber en total décalage avec la production de l'époque, très personnelle, et différente des autres qu'il a pu écrire (Man-Thing, Omega the Unknown, et autres). 5 étoiles pour une œuvre personnelle d'un créateur piégé dans un monde qu'il n'a pas créé.
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Morbius: The Living Vampire

Au cours des années ’70, Marvel se diversifie et lance de nouveaux personnages qui s’éloignent des clichés du bon et du méchant pour s’inscrire dans un intermédiaire plus ambigu. L’époque est propice à ce genre de héros avec l’Inspecteur Harry ou le Justicier dans la ville. L’occulte et le surnaturel constituent, eux aussi, un nouveau terrain pour la Maison des Idées. La firme va ainsi réactualiser Dracula (TOMB OF DRACULA), le Loup Garou (WEREWOLF BY NIGHT), la créature (MONSTER OF FRANKENSTEIN),…La période voit aussi Ghost Rider, Man Thing ou Man Wolf devenir populaires, sans oublier l’apparition de Blade le chasseur de vampires. Dans ce foisonnement apparait également Morbius, le Vampire Vivant. Ce-dernier n’est pas une véritable créature de la nuit mais bien un scientifique, atteint d’une maladie du sang, qui tente de survivre en se transformant en un monstre assoiffé de sang. Le personnage va évoluer au fil des scénaristes et ce recueil copieux permet de voir les changements qui s’opèrent entre 1971 et 1975.

L’histoire tragique de Morbius (qui nous sera rappelée à plusieurs fois au cours du bouquin) débute dans AMAZING SPIDER MAN 101 et 102. A cette époque Spidey vient d’acquérir quatre bras surnuméraires et sollicite l’aide de son ami Connors pour s’en défaire. L’Araignée du quartier croise la route de Morbius et réveille le Lézard. Une bonne entrée en matière pour Morbius que l’on retrouve dans deux Team Up opposé à la Torche et aux X-Men.

La suite diffère grandement avec une large portion dévolue à VAMPIRE TALES : le dessin (très réussi) passe au noir et blanc et le ton se veut plus mâture et sérieux, avec un long arc narratif davantage porté sur le fantastique et l’épouvante.

Morbius combat également un étrange culte satanique, rencontre une gamine qui peut devenir son moi future (une puissante sorcière) et affronte Man Wolf et le Werewolf by Night.

Dans l’ensemble cette collection définit parfaitement ce que les anglophones appellent un « mixed bag » : les parties en noir et blanc sont visuellement superbes mais l’intrigue parait confuse et recourt trop fréquemment aux scènes de combats pour résoudre les problèmes posés. Le reste est plus satisfaisant et témoigne d’une époque où Marvel se diversifiait avec des personnages originaux comme Man Wolf ou Blade.

Le tout se lit cependant davantage comme une curiosité et une tentative, louable mais pas vraiment aboutie, de faire évoluer le comic mainstream vers quelque chose de plus personnel, mâture et audacieux. Un témoignage historique pour une lecture mi-figue mi-raisin.


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Man Thing

Ce tome contient l'histoire complète en 3 épisodes parus en 2012, écrite par Steve Gerber et illustrée par Kevin Nowlan qui réalise également la mise en couleurs. Ce tome comprend également l'épisode 12 de la série Man-Thing (paru en 1974), ainsi que la première apparition de Man-Thing dans "Savage Tales" 1 paru en 1971.



"Song-cry of... the living dead man" (18 pages, scénario de Steve Gerber, dessins de John Buscema, encrage de Klaus Janson) - La créature Man-Thing est attirée par les fortes émotions qui émanent d'un asile d'aliénés désaffecté. À l'intérieur Brian Lazarus, un écrivain, est en proie à des émotions qui s'incarnent en des individus lui réclamant tout un tas de choses. Il devra son salut à l'ingérence de Sybil Mills.



Cette histoire est placée après celle de Gerber et Nowlan, mais il vaut mieux la lire en premier, car la suivante y fait référence. Dans années 1970, une nouvelle génération de scénaristes débarque dans le monde des comics avec des ambitions dépassant la simple histoire de superhéros, et un mode de pensée enraciné dans la contre-culture, avec des opinions politiques de gauche. Parmi eux, Steve Gerber ressort comme créateur inventif et capable d'utiliser le genre "superhéros" pour écrire n'importe quel type d'histoire. Il est passé à la postérité pour les aventures hors du commun d'une non-équipe de superhéros (Defenders), pour les pérégrinations d'un canard parlant caustique (Howard the duck) et Man-Thing, un personnage qu'il a tellement fait sien que personne après lui n'a pu en tirer quelque chose après lui. Les épisodes de Man-Thing par Gerber ont été réédités en noir & blanc dans Essential Man-thing 1 et Essential Man-Thing 2, puis en couleurs dans the Man-Thing Omnibus (tout en anglais).



Man-Thing est une créature végétale des marais dépourvue d'intellect, capable de ressentir avec acuité les émotions, et tous ceux qui éprouvent de la peur brûlent à son contact. Dans ce premier épisode, l'esprit empathique de Man-Thing est agressé par les émanations psychiques de Brian Lazarus. Steve Gerber raconte l'histoire d'un individu qui passe trop de temps tout seul dans sa tête et qui n'accepte pas les compromis qui accompagnent le passage à l'âge adulte, l'abandon de sa soif d'absolu. Le résultat est une plongée dans les névroses ordinaires de tout adulte composant avec les nécessités matérielles de la vie, mais aussi d'une personne créative utilisant ses talents à des fins mercantiles (un scénariste de comics par exemple).



Les illustrations de John Buscema (plutôt ses crayonnés, achevés par Klaus Janson) sont professionnelles, sans être très jolies ou très attractives. En 1 épisode, Steve Gerber prouve de manière éclatante qu'un monstre de boue et de plantes peut servir de dispositif narratif pour évoquer le mal être de la vie en société, du créateur à l'imagination réduite en esclavage au service du profit. 5 étoiles.



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"Screenplay of the living dead man" (62 pages, Gerber & Nowlan) - Une dizaine d'années plus tard, Brian Lazarus est de retour dans le marais. Il recroise la route de Sybil Mills. Il est de nouveau en proie à de violentes émotions, et il s'adresse constamment à une espèce de petite plante anthropomorphe qui est à ses cotés et qu'il a affectueusement surnommée Mindy. À nouveau la force des émotions de Brian perturbe Man-Thing.



Dans les années 1980, Marvel Comics annonce un nouveau récit de Man-Thing écrit par Steve Gerber et illustré par Kevin Nowlan ; mais ce dernier tarde à réaliser le projet. Gerber décède en 2008. L'histoire paraît en 2012. Elle constitue un prolongement de l'histoire de Brian Lazarus. Il a fini par se marier et trouver sa place dans la société. Mais le chômage a remis en question cet équilibre fragile et il est de retour dans les Everglades. Gerber écrit une histoire sur l'industrie du divertissement et un créateur nourrissant cette machine (en lui sacrifiant son intégrité artistique) qui doit être nourrie en permanence, pour débiter un flux ininterrompu d'émissions, de spectacles et de films. Son constat est noir et impitoyable.



Kevin Nowlan utilise un style très affirmé qui peut demander un temps d'adaptation au lecteur. Les formes sont détourées par des traits fins presque fragiles, et les couleurs apportent autant d'informations visuelles que les crayonnés. Afin de satisfaire aux exigences du scénario, il mélange une approche réaliste des personnages et des endroits, avec les manifestations virtuelles de l'esprit de Lazarus sous une forme plus enfantine. Sa mise en couleurs permet de lier les 2 modes de représentation sans solution de continuité. Il a une capacité très déconcertante à capturer l'expression d'une émotion sur un visage au travers d'un rendu très personnel. Il n'hésite pas à recourir à un registre graphique moqueur ou exagéré pour introduire une forme de dérision et de second degré qui décuple la dimension critique du scénario. En fait Nowlan ne se repose sur aucun des codes graphiques habituels des superhéros, pour un résultat idiosyncrasique qui complémente le scénario, ajoutant une dimension onirique, une saveur particulière unique. 5 étoiles.



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"... Man-Thing" (11 pages, noir & blanc, scénario de Gerry Conway & Roy Thomas, illustrations de Gray Morrow) - Il s'agit du récit des origines de Man-Thing, la transformation de Ted Sallis en cette créature des marais.



Le tome se termine avec la courte histoire relatant la première apparition de Man-Thing. Il s'agit d'une histoire d'horreur avec une chute rapide. En 11 pages, le lecteur apprend tout ce qu'il y a à savoir sur Man-Thing pour apprécier ses histoires. 4 étoiles pour l'intérêt historique, dans une histoire qui n'a pas trop mal vieilli.
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Nova, n°163

« Nova n°163 » est un bijou de comics et atteint le sans faute.



Les FF sont à leur bon niveau habituel avec une aventure cosmique « larger than life » dans laquelle les Avengers et les Shi'ar viennent apporter un complément nécessaire.



Si comme souvent chez Marvel, le choc tant attendu entre Thor et Gladiator accouche d'une match nul rapidement expédié, l'histoire contient suffisamment d'ingrédients et de rebondissements pour tenir en haleine.



Plus pauvre que celui de Byrne, le style graphique de Simonson fait néanmoins l'affaire.



Même sans super menace cosmique à l'horizon, le Surfer est lui aussi au rendez-vous avec une passionnante histoire de ségrégation sociale dans un monde fasciste gouverné par une intelligence artificielle impassible.



Les réelles bonnes surprises sont en revanche Miss Hulk, qui combine une bonne humeur contagieuse avec une aventure haletante critiquant avec talent l'emprise de l'église évangélique sur une petite ville américaine, et Spider-man avec le Scarabée, archétype du looser type embringuée dans une histoire qui le dépasse.



Comme souvent avec Spidey, l'humour est au rendez-vous mais malgré son manque de combativité le Scarabée demeure un adversaire plutot coriace.



Parfait en tous points, ce « Nova n°163 » est un pur régal !
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Son of Satan Classic

Ce tome comprend les différentes apparitions du personnage Son of Satan (en abrégé SOS) dans les années 1970. Il contient les épisodes suivants : Ghost Rider (1973) 1 & 2, Marvel Spotlight (1972) 12 à 24, Marvel Team-Up (1975) 32, Marvel Two-In-One (1976) 14, Son of Satan (1975) 1 à 8.



Ghost Rider 1 & 2 - Johnny Blaze a été grièvement blessé, au point que Ghost Rider n'ose pas reprendre sa forme humaine. Dans une réserve indienne, Sam Silvercloud a fait appel un exorciste appelé Daimon Hellstrom pour s'occuper de Linda Littletree qui est possédée par une entité démoniaque. Marvel Spotlight 12 - Daimon Hellstrom (le fils de Satan) met un terme à l'affaire qui lui avait été confiée, avec l'aide de Ghost Rider. Marvel Spotlight 13 à 24 - Daimon Hellstrom rentre chez lui, à bord de son chariot céleste tiré par 3 chevaux démoniaques, dans sa demeure en Nouvelle Angleterre sur les rives de Fire Lake. Il doit aller confronter son père en Enfer. Par la suite, il accepte une invitation de Katherine Reynolds à travailler pour l'université de Saint Louis dans le Missouri. Il affronte plusieurs manifestations démoniaques, ainsi qu'un groupe d'individus se faisant appeler la Légion des Nihilistes, habillés en légionnaires romains (de pacotille). Il bénéficie également d'une lecture de tarot en 10 cartes, autant de tableaux qui semblent se réaliser de manière littérale. Il effectue également un petit détour par l'Atlantide antique, sans oublier un face-à-face peu amical avec sa sœur Satana. Marvel Team-up 32 - Daimon Hellstrom vient en aide à Johnny Storm (Human Torch) dont l'ami Wyatt Wingfoot est possédé par une entité démoniaque. Marvel Two-in-One 14 - Daimon Hellstrom vient en aide à Benjamin Grimm (The Thing) pour exorciser une ville de l'Ouest américain, hanté par un spectre malfaisant.



Son of Satan 1 à 8 - Daimon Hellstrom a quitté Saint Louis et est revenu chez lui dans sa demeure en Nouvelle Angleterre. Il y retrouve des carreaux cassés, le journal intime de sa mère a été dérobé et un individu se faisant appeler Possessor (Raphael Zoran) lui en veut personnellement. Puis il accepte une invitation pour intégrer la chaire de parapsychologie dans l'université de Georgetown à Washington DC. Il y fait la connaissance de Saripha Thames, se fait manipuler par les visions de Proffet, et affronte un individu appelé Mindstar. Le dernier épisode ramène l'esprit de Daimon Hellstrom lors de la crucifixion du Christ.



Avec le recul, il est difficile de croire que l'éditeur Marvel Comics ait pu un jour vouloir publier un comics intitulé le Fils de Satan. La petite histoire veut qu'au départ Stan Lee ait même commandé à Roy Thomas un titre dont Satan lui-même aurait été le personnage principal. L'éditeur en chef de l'époque lui avait suggéré d'éviter un titre aussi provocateur pour s'intéresser plutôt à son fils. Les 2 premiers épisodes sont écrits par Gary Friedrich (un dessiné par Tom Sutton, le deuxième par Jim Mooney) et ils établissent clairement que Daimon Hellstrom est bel et bien le fruit de l'union entre une femme humaine et le diable en personne. Les dessins sont un peu naïfs, le récit est très basique, avec une histoire de possession et Hellstrom qui se retrouve en enfer devant son père, un démon de forme humanoïde, avec des cornes sur la tête et une peau rouge comme si elle était enflammée. Cette histoire se conclut dans les épisodes Marvel Spotlight 12, consacré à Daimon Hellstrom. L'épisode 13 permet de découvrir son histoire personnelle, à savoir son origine. Le lecteur le voit alors pour la première fois dans son costume. Ces 2 épisodes sont également écrits par Gary Friedrich. Ils sont dessinés et encrés par Herb Trimpe. L'apparence visuelle des dessins est très laide, mais Trimpe donne une consistance inattendue à ces démons et au paysage rocailleux et dénudé des enfers.



À partir de Marvel Spolitght 14 (toujours consacré au fils du diable), Daimon Hellstrom est pris en main par Steve Gerber, le scénariste ne travaillant que sous la contrainte des délais rapprochés, n'oubliant jamais de rattacher ses personnages à l'humanité et aux civils. Dans un premier temps, ce scénariste ne semble pas avoir de plan à long terme pour le personnage, ni même à moyen terme, et tout juste à court terme, c’est-à-dire le temps d'un épisode. Il utilise donc des démons en provenance des enfers qui s'en prennent à de pauvres civils innocents. Ça fournit la matière nécessaire à des combats peu inspirés, avec des personnages secondaires sans personnalité, sans identité. Ça change à partir de l'épisode 15, avec la Légion des Nihilistes, puis avec le tirage de tarot de madame Swabada. En fonction des épisodes, il s'agit à nouveau de simples confrontations sans grand suspense, ou parfois de métaphore sur un défaut ou un trait de caractère négatif du caractère humain.



Le temps de ces 9 épisodes, le lecteur observe comment le personnage imaginé par Gary Friedrich s'apparente à un superhéros : costume moulant aux couleurs vives et primaires (jaune et rouge), arme exotique (un trident qui crache du feu de l'âme), grande cape flottant au vent, signe cabalistique avec les 3 doigts de chaque pour évoquer la forme d'un trident. Pour conserver une fibre sataniste, Daimon Hellstrom arbore un pentagramme sur sa poitrine, parfois une étoile blanche à 5 branches, parfois les contours du pentagramme. Après Herb Trimpe, c'est le tour de Jim Mooney de dessiner les démons et le feu de l'âme pour les épisodes 14 à 17. Ses dessins évoquent l'élégance de ceux de John Romita senior, en plus appliqués et un peu moins raffinés. Les civils gagnent en naturel, les démons deviennent plus kitchs, presqu'en plastique. L'artiste obéit à la directive du scénario qui veut que les membres de la Légion des Nihilistes s'habillent comme des soldats romains, avec une sorte d'armure métallique sur le torse. C'est absolument impossible à croire. Les épisodes 18 & 19 sont dessinés par Gene Colan, la narration visuelle devient tout de suite plus évocatrice, plus adulte. Si la mise en couleurs avait été un peu plus sombre, ces 2 épisodes sembleraient récents. Sal Buscema (l'homme qui dessine plus vite que son ombre) s'installe pour le restant des épisodes 18 à 24. Il dessine de manière claire et efficace, avec un degré de simplification raisonnable, et des expressions de visages souvent exagérées et répétitives. Les situations sont représentées de manière littérale, ce qui donne lieu à quelques images d'un naturel confondant malgré ce qui est représenté. Par exemple, le lecteur se frotte les yeux en voyant 3 êtres humains en tenue civile, avec le mors aux dents pour tirer le chariot enflammé d'Hellstrom, avec une sensibilité masochiste déplacée. Ce premier gros morceau des aventures d'Hellstrom se lit comme une curiosité dans l'histoire des publications Marvel. 3 étoiles. Steve Gerber ne tire pas vraiment profit de la dualité de l'esprit de Daimon Hellstrom, déchiré en sa partie humaine, et sa partie démoniaque.



L'épisode de Marvel Team-Up est écrit par Gerry Conway et dessiné par Sal Buscema (encré par Vince Colletta) celui de Marvel Two-in-one est écrit par Bill Mantlo et dessiné par Herb Trimpe (encré par John Tartag). À chaque fois, Daimon Hellstrom intervient pour un cas de possession et le scénariste étire comme il peut son point de départ pour remplir une vingtaine de pages avec un combat peu inspiré. Le lecteur passe alors à la deuxième partie du recueil, celle contenant les 8 épisodes de la série titrée Son of Satan. Le dernier est une histoire bouche-trou (des histoires en 1 épisode, commanditée par le responsable éditorial prête à être publiée en cas de retard de l'équipe mensuelle) écrite par Bill Mantlo (toujours pas très adepte de la nuance) et très joliment dessinée par Russ Heath. Les épisodes 1 à 7 sont écrits par John Warner et dessinés par Sonny Trinidad, avec des crayonnés de P. Craig Russell pour les épisodes 4 & 5. Ce nouveau scénariste développe 2 histoires, la première sur 3 épisodes avec une créature démoniaque aménageant des confrontations physiques contre Daimon Hellstrom, la deuxième sur 4 épisodes avec une enquête surnaturelle mettant en scène des démons et un individu établissant des prophéties.



Il semble au lecteur que le récit avance moins à la va comme je te pousse que les épisodes de Steve Gerber. Le scénariste utilise un peu mieux la dualité de l'âme d'Hellstrom et les personnages sont plus intrigants. Néanmoins, ils ne sont pas plus développés et la narration s'éloigne un peu du commun des mortels. Les dessins de Sonny Trinidad sont moins simplifiés que ceux de Jim Mooney et moins superhéros que ceux de Sal Buscema. En outre il utilise un encrage soutenu pour rendre compte de la noirceur des événements. Ils sont moins séduisants au premier abord, mais plus soignés que ceux d'Herb Trimpe. Trinidad réussit à s'approprier à plusieurs reprises des conventions visuelles propres aux récits horrifiques, avec une certaine conviction. Malgré tout, ces épisodes restent des récits premier degré, sans une utilisation plus intelligente de la dualité de l'âme de Daimon Hellstrom.



Globalement, ce recueil est à réserver aux amateurs de l'univers Marvel qui souhaitent découvrir comment cet éditeur a pu consacrer 2 séries d'une dizaine d'épisode au fils de Satan, habillé en superhéros, luttant contre des démons et cherchant à échapper à l'influence de son père qui participe à l'action à plusieurs reprises. Les différents scénaristes ont la bonne idée de se tenir à l'écart de tout dogme religieux, et ne pas faire intervenir dieu, ce qui évite de tomber dans une vision trop manichéenne et infantile. 2 étoiles pour un lecteur de passage, 3 étoiles pour un lecteur motivé.
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Guardians of the Galaxy: Earth Shall Overcome

Ce tome regroupe le numéro 18 de "Marvel Super Heroes" (paru en 1969), les épisodes 4 & 5 de "Marvel two-in-one" (parus en 1974), le numéro 5 de "Giant size Defenders" (1975), et les épisodes 26 à 29 de la série "Defenders" (parus en 1975). Ils ont été réédités dans Tomorrow's Avengers - Volume 1 avec les épisodes 3 à 12 de "Marvel presents" (ces derniers également réédités dans The power of Starhawk).



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- Marvel Super Heroes 18 (scénario d'Arnold Drake, dessins de Gene Colan, encrage de Mickey Demeo) - En 3007, Charlie 27 revient sur Jupiter, pour découvrir que toute la population a disparu et que la planète est conquise par de méchants extraterrestres, des Badoon. Il utilise un téléporteur pour se rendre sur Pluton où il se retrouve face à Martinex. Sur Terre, le Major Vance Astro et Yondu sont également prisonniers des Badoon.



À la découverte de cet épisode, la première chose qui saute aux yeux est le découpage déjà si particulier des planches de Gene Colan, ainsi que les angles de prise de vue très inclinés, ce donne un dynamisme incroyable à chaque séquence. Les décors sont peu présents, et plutôt de type bon marché, voire simpliste, par contre chaque mouvement des personnages est accentué par la prise de vue emportant le lecteur dans une ronde effrénée.



Côté scénario, Arnold Drake imagine rapidement un groupe de 4 superhéros du futur, chacun survivant ultime d'une forme d'humanité, avec un coup du sort bien cruel pour Vance Astro (parti le premier, il arrive à destination avec 800 ans de retard par rapport aux premiers). Pour le reste, Drake invente une race extraterrestre belliqueuse et expansionniste, modelée sur des lézards anthropomorphe, sans une once d'ambigüité. 2 étoiles pour un récit vieillot et peu consistant.



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- Marvel two-in-one 4 & 5 (scénario de Steve Gerber, dessins de Sal Buscema, encrage de Frank Giacoia et Mike Esposito) - Benjamin promène Wundarr au zoo. Ils y croisent Namorita qui accepte de se charger de Wundarr, puis Captain America et Sharon Carter qui raccompagnent Ben Grimm au Baxter Building. Par un usage malencontreux de la machine à voyager dans le temps calibrée par Reed Richards, ils se retrouvent en 3014, à lutter aux côtés des Guardians of the Galaxy, pour libérer New York du joug des Badoons.



À l'époque "Marvel two-in-one" est un mensuel dévolu à Ben Grimm qui fait équipe avec un superhéros différent à chaque épisode ou presque. Il s'agit d'aventures bon enfant, avec une continuité d'un épisode à l'autre. C'est la raison pour laquelle Ben Grimm se trouve à emmener Wundarr au zoo. Cette rémanence des épisodes précédents est rapidement évacuée pour passer au plat de résistance : amener Captain America au 31ème siècle, le symbole de la liberté et des États-Unis. Sal Buscema est un bon artisan de l'époque : il réalise des pages claires et rapidement lisibles. Il s'économise autant qu'il peut sur les décors et quand ils sont présents, ils manquent singulièrement de consistance. 4 personnages sur 5 ont la bouche grande ouverte, dessinée en forme de trapèze, sans aucune nuance. Il est également visible qu'il s'inspire vaguement de Jack Kirby pour un décor futuriste et qu'il a bien profité des leçons de son frère John Buscema pour les postures des personnages. Les costumes de 4 Gardiens de la Galaxy ont été redessinés par Dave Cockrum (enfin 3, parce que ça ne s'applique pas à Martinex qui ne porte pas de costume. Hé oui, un héros qui se promène tout nu).



Steve Gerber reprend fidèlement les bases posées par Stan Drake dans "Marvel Super Heroes" 18, en insistant à nouveau sur l'ironie cruelle qui s'est abattue sur Vance Astro. Les Badoon reste une race extraterrestre générique dont l'apparence (des affreux lézards écailleux) indique clairement qu'ils sont les méchants de l'histoire, là encore sans aucune nuance. Il s'agit d'une histoire rapide et efficace. En fonction de la sensibilité du lecteur : 2 étoiles s'il ne supporte pas les tics narratifs de l'époque, 3 étoiles sinon.



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- Giant size Defenders 5 & Defenders 26 à 29 (scénario de Steve Gerber, aidé par Gerry Conway, Roger Slifer, Len Wein, Chris Claremont et Scott Edelman pour Giant size 5, dessins de Sal Buscema, sauf Giant size 5 dessiné par Don Heck) - Les Defenders (équipe composée de Doctor Strange, Nighthawk, Valkyrie, et Hulk) se retrouvent à lutter contre une sorte d'anguille électrique (un gymnote) géante et anthropoïde. Dans le même temps, le vaisseau des Guardians of the Galaxy s'est écrasé dans la banlieue de New York. Charlie-27 erre dans les rues de New York. Yondu et Vance Astro se lancent à sa recherche pendant que Martinex effectue des réparations de fortune sur leur vaisseau spatial. Par la suite les Defenders vont accompagner les Guardians of the Galaxy en 3015 pour initier la révolte contre la confrérie des Badoons.



Steve Gerber a écrit les épisodes 20 à 41 (sauf le numéro 30) de la série "Defenders", développant plusieurs personnages secondaires. Cette rencontre avec les GotG s'inscrit donc dans la continuité du titre, en particulier le développement des relations entre Valkyrie et Jack Norriss (le mari de Barbara dont l'esprit de Valikyrie occupe le corps). Le lecteur pourra aisément faire le parallèle avec les épisodes de "Marvel two-in-one". Sal Buscema est égal à lui-même : des planches sagement découpées en rectangles disposés côte à côte, des bouches en trapèze, des décors à l'économie, un respect total de la conception graphique des personnages. La prestation de Don Heck sur le numéro annuel reste difficile à regarder du fait d'une esthétique sommaire qui pique les yeux.



Steve Gerber reprend au départ la même trame que pour les épisodes de "Marvel two-in-one" en remplaçant Captain America par les Defenders. Mais dès l'épisode 26, il développe une étrange histoire du futur à base de catastrophe écologique à l'échelle planétaire (la disparition de la couche d'ozone), en y intégrant l'invasion martienne et Killraven (voir Essential Killraven - War of the Worlds). Il explique la conquête des autres planètes du système solaire par l'humanité, puis l'invasion des Badoons (toujours aussi méchants). Les Gardiens de la Galaxie gagnent un peu en personnalité. Martinex devient le savant et le mécanicien, Charlie-27 devient le bon soldat, Yondu est le bon sauvage, et Vance Astro reste garant de l'esprit d'initiative de l'humanité (du vingtième siècle).



Mais Gerber ne se contente pas d'une nouvelle rébellion contre les Badoons, il développe également le mode de reproduction de cette race extraterrestre, avec un rôle inattendu pour le sexe femelle. Les relations homme / femme entre Jack et Valkyrie ont des relents d'émancipation et de libération de la femme. Même Hulk devient l'objet de convoitise d'une femme visiblement troublé par sa virilité. Au fil des pages, le lecteur apprécie le savoir faire de Gerber en tant que conteur. La présence de Jack Norriss assure un point de vue d'humain normal (et donc un point d'ancrage immédiat pour le lecteur) dans ce récit de science fiction mâtiné de superhéros. L'introduction d'un nouveau personnage très mystérieux augmente le niveau de suspens (malgré son rôle de deus ex machina, apportant des informations à point nommé). Qui est Starhawk, cet individu qui s'est lui-même surnommé "celui qui sait" ? Du coup, l'accumulation de ces particularités (de l'histoire du futur aux réactions de Jack Norriss) transforme une nouvelle rébellion en un récit d'anticipation personnel, renvoyant à des questions de jeune adulte.



Ce prologue à la série consacrée aux Gardiens de la Galaxie (dans "Marvel presents") conserve une saveur très particulière, malgré les dessins industriels de Sal Buscema et quelques facilités de scénario (il est trop fort ce Docteur Strange, toujours une formule magique efficace dans sa manche). En fonction de la sensibilité du lecteur, 3 étoiles si réfractaire aux histoires trop marquées années 1970 ; 4 étoiles pour un amoureux de l'univers Marvel, pour un fan de Steve Gerber.
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Hard Time: Sixteen

Ce tome est le deuxième de la série, après 50 to life (épisodes 1 à 6). Il contient les épisodes 7 à 12, les derniers de la saison 1, parus en 2004/2005. Cette série a connu une deuxième saison courte en 7 épisodes, avant de s'arrêter faute de ventes. Tous les scénarios sont de Steve Gerber, et les dessins de Brian Hurtt.



Dans le premier tome, Ethan Harrow (âgé de 15 ans) est condamné à 50 ans de prison ferme pour avoir été jugé coupable de meurtre. Il partage la cellule d'un vieux monsieur appelé Hubert Wallace qui a passé une trentaine d'années en prison et qui n'attend plus rien. Il a réussi à abandonner tout espoir ; il est résigné. Au début de ce tome, Ethan Harrow est confiné dans une cellule disciplinaire pour avoir participé à une rixe. Swift (un chef de la confrérie aryenne) marche difficilement avec des béquilles, ce qui fragilise sa position, malgré la présence constante de 2 gardes du corps à ses cotés (Siggy & Erik). Il a du mal à supporter les attentions affectives de Cindy (Edward Crane) qui joue le rôle de sa compagne. Deshon Miller a pété les plombs et agressé Robert Dinkens, le psychologue de la prison, ce qui signifie que George Cole aura bientôt un nouveau codétenu pour partager sa cellule. Arturo Lopez finit par accepter une responsabilité quand il prend conscience de l'état avancé de la grossesse de Mercedes, sa compagne, qui ne dispose pas de revenus pour subsister.



Je n'ai pas lu le premier tome de cette série qui est paru en 2004 (alors que celui-ci est paru en décembre 2012, espérons qu'il faudra moins de temps pour sortir le recueil des 7 épisodes de la saison 2), ce qui ne m'a pas empêché de pouvoir suivre toutes les intrigues. Ce qui m'a immédiatement attiré dans cette série est l'identité du scénariste : Steve Gerber (1947-2008), créateur anticonformiste surtout connu pour Howard the duck et Man-Thing (2 séries ayant connu les honneurs d'une réédition en omnibus pour les épisodes écrits par Gerber).



Comme le résumé l'indique, avec cette série, Steve Gerber (aidé par Mary Skrenes, non mentionnée dans la page des créateurs) plonge dans le récit de genre : la vie de gros durs en prison. Autant le dire tout de suite : Ethan Harrow n'est pas toujours crédible en jeune adolescent. Il en a certes la morphologie, et le niveau d'études, avec une certaine fougue, mais il s'exprime dans le même langage ordurier que les autres, et est déjà tout autant endurci par ce milieu. Comme à son habitude, Gerber ne se limite pas à un seul genre, il introduit également plusieurs intrigues secondaires à mi-chemin entre la comédie dramatique et la sitcom, avec une composante fantastique marquée (lorsqu'Ethan Harrow perd conscience, il libère une entité ectoplasmique aux pouvoirs formidables). Parmi ces différentes composantes, celle relative à la prison prime sur les autres, suivie de près par la comédie dramatique.



D'un coté, Steve Gerber semble ne s'être pas trop foulé : une fraternité aryenne agressive, une communauté hispanique qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, quelques noirs entre les 2. Il a repris les plus grosses ficelles du genre. De fait, le lecteur s'intéresse rapidement plus aux individus qu'aux fluctuations de pouvoir pour assurer sa dominance. Alors qu'il était possible de s'attendre à une ambiance tendue et agressive, impitoyable et baignant dans la testostérone, c'est finalement les espoirs des uns et des autres qui portent le récit. La composante fantastique repose également sur une visitation extraterrestre dans un millénaire passé, qui s'installe doucement, sans beaucoup sortir des sentiers battus. Seul le recours à une revue bon marché mentionnant la déesse Kaga na Yu' usha est assez rigolote. Par contre, sans avoir l'air d'y toucher, Gerber (et donc peut être Skrenes) fait ressortir l'unicité de la situation de chaque personnage et de son caractère. Si Ethan Harrow a du mal à être crédible, certaines situations le concernant dépassent les clichés et touchent des questions sensibles (par exemple lorsqu'il constate que sa mère refait sa vie avec l'avocat chargé de son dossier). La relation fragile qui s'installe entre Ethan, Hubert Wallace et sa petite fille ne se limite pas aux stéréotypes attendus, et Gerber fait preuve d'une sensibilité prenant en compte les émois adolescents, la peur de l'espoir chez Hubert Wallace, et la conviction inébranlable de Norma Rothenberg (Red, sa petite fille). De scène en scène, le charme opère et le lecteur se prend d'affection pour ces individus complexes et fragiles.



Brian Hurtt dessine de manière réaliste et un peu simplifiée, ce qui permet une lecture rapide de chaque case La densité d'informations visuelles n'est pas très élevée, et les couloirs de prison finissent vite par tous se ressembler. Lorsque l'action se déroule en dehors de l'enceinte de la prison, Hurtt prouve qu'il sait créer des décors intéressant que ce soit l'intérieur douillet de la maison de Sheila Harrow (la mère d'Ethan), ou la rassurante maison de repos où se trouve Alyssa Nichols (l'une des personnes ayant assisté à la tragédie qui a conduit à la condamnation d'Ethan). De scène en scène, les illustrations de Hurtt participent au rapprochement et à l'empathie pour les personnages. Il exagère légèrement les expressions des individus pour mieux montrer leurs émotions, et il est difficile d'y résister. Hurtt peaufine les traits des visages de chaque individu, à tel point que le doute plane quant à l'identité sexuelle de "Cindy", sans que cela ne paraisse exagéré ou ridicule. Il est également très facile de croire à l'excentricité d'Alonzo Mullins qui prétend rentrer en transe quand la déesse s'empare de son corps, et le coté revêche d'Hubert Wallace est aussi irritant qu'irrésistible. S'il faut un peu de temps pour accepter que Brian Hurtt ne transcrira pas la tension et la violence des rencontres entre les diverses factions des prisonniers (par exemple sa représentation de Deshon Miller avec sa muselière n'a rien d'angoissant, on est loin d'Hannibal Lecter), son parti pris graphique devient une évidence au fur et à mesure que le lecteur se prend d'affection pour ces individus atypiques.



Pour les lecteurs ayant développé une addiction à cet auteur étrange qu'est Steve Gerber, ils auront le plaisir de retrouver sa marque de fabrique (refus de se cantonner à un seul genre, utilisation de stéréotypes pulp accommodés à sa sauce) et de le voir développer des personnages très attachants. Pour les lecteurs sans affection particulière pour Gerber, ils découvriront une histoire de genre (vie en prison) mêlée à d'autres genres (fantastique et sitcom) pour un récit dépaysant, farfelu, drôle, émouvant, déconcertant, très humain.
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Les Gardiens de la Galaxie : l'intégrale, Tom..

Un album qui risque de n'intéresser que les amateurs de vieux comics, laissant indifférents les nouvelles générations actuelles.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Guardians of the Galaxy: Tomorrow's Avenger..

Ce tome regroupe des épisodes précédemment parus dans 2 recueils : "Earth shall overcome" et "The power of Starhawk".



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- Earth shall overcome : "Marvel Super Heroes" 18, "Marvel two-in-one" 4 & 5, "Giant size Defenders"5, "Defenders" 26 à 29)



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- Marvel Super Heroes 18 (scénario d'Arnold Drake, dessins de Gene Colan, encrage de Mickey Demeo) - En 3007, Charlie 27 revient sur Jupiter, pour découvrir que toute la population a disparu et que la planète est conquise par de méchants extraterrestres, des Badoon. Il utilise un téléporteur pour se rendre sur Pluton où il se retrouve face à Martinex. Sur Terre, le Major Vance Astro et Yondu sont également prisonniers des Badoon.



À la découverte de cet épisode, la première chose qui saute aux yeux est le découpage déjà si particulier des planches de Gene Colan, ainsi que les angles de prise de vue très inclinés, ce donne un dynamisme incroyable à chaque séquence. Les décors sont peu présents, et plutôt de type bon marché, voire simpliste, par contre chaque mouvement des personnages est accentué par la prise de vue emportant le lecteur dans une ronde effrénée.



Côté scénario, Arnold Drake imagine rapidement un groupe de 4 superhéros du futur, chacun survivant ultime d'une forme d'humanité, avec un coup du sort bien cruel pour Vance Astro (parti le premier, il arrive à destination avec 800 ans de retard par rapport aux premiers). Pour le reste, Drake invente une race extraterrestre belliqueuse et expansionniste, modelée sur des lézards anthropomorphe, sans une once d'ambigüité. 2 étoiles pour un récit vieillot et peu consistant.



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- Marvel two-in-one 4 & 5 (scénario de Steve Gerber, dessins de Sal Buscema, encrage de Frank Giacoia et Mike Esposito) - Benjamin promène Wundarr au zoo. Ils y croisent Namorita qui accepte de se charger de Wundarr, puis Captain America et Sharon Carter qui raccompagnent Ben Grimm au Baxter Building. Par un usage malencontreux de la machine à voyager dans le temps calibrée par Reed Richards, ils se retrouvent en 3014, à lutter aux côtés des Guardians of the Galaxy, pour libérer New York du joug des Badoons.



À l'époque "Marvel two-in-one" est un mensuel dévolu à Ben Grimm qui fait équipe avec un superhéros différent à chaque épisode ou presque. Il s'agit d'aventures bon enfant, avec une continuité d'un épisode à l'autre. C'est la raison pour laquelle Ben Grimm se trouve à emmener Wundarr au zoo. Cette rémanence des épisodes précédents est rapidement évacuée pour passer au plat de résistance : amener Captain America au 31ème siècle, le symbole de la liberté et des États-Unis. Sal Buscema est un bon artisan de l'époque : il réalise des pages claires et rapidement lisibles. Il s'économise autant qu'il peut sur les décors et quand ils sont présents, ils manquent singulièrement de consistance. 4 personnages sur 5 ont la bouche grande ouverte, dessinée en forme de trapèze, sans aucune nuance. Il est également visible qu'il s'inspire vaguement de Jack Kirby pour un décor futuriste et qu'il a bien profité des leçons de son frère John Buscema pour les postures des personnages. Les costumes de 4 Gardiens de la Galaxy ont été redessinés par Dave Cockrum (enfin 3, parce que ça ne s'applique pas à Martinex qui ne porte pas de costume. Hé oui, un héros qui se promène tout nu).



Steve Gerber reprend fidèlement les bases posées par Stan Drake dans "Marvel Super Heroes" 18, en insistant à nouveau sur l'ironie cruelle qui s'est abattue sur Vance Astro. Les Badoon reste une race extraterrestre générique dont l'apparence (des affreux lézards écailleux) indique clairement qu'ils sont les méchants de l'histoire, là encore sans aucune nuance. Il s'agit d'une histoire rapide et efficace. En fonction de la sensibilité du lecteur : 2 étoiles s'il ne supporte pas les tics narratifs de l'époque, 3 étoiles sinon.



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- Giant size Defenders 5 & Defenders 26 à 29 (scénario de Steve Gerber, aidé par Gerry Conway, Roger Slifer, Len Wein, Chris Claremont et Scott Edelman pour Giant size 5, dessins de Sal Buscema, sauf Giant size 5 dessiné par Don Heck) - Les Defenders (équipe composée de Doctor Strange, Nighthawk, Valkyrie, et Hulk) se retrouvent à lutter contre une sorte d'anguille électrique (un gymnote) géante et anthropoïde. Dans le même temps, le vaisseau des Guardians of the Galaxy s'est écrasé dans la banlieue de New York. Charlie-27 erre dans les rues de New York. Yondu et Vance Astro se lancent à sa recherche pendant que Martinex effectue des réparations de fortune sur leur vaisseau spatial. Par la suite les Defenders vont accompagner les Guardians of the Galaxy en 3015 pour initier la révolte contre la confrérie des Badoons.



Steve Gerber a écrit les épisodes 20 à 41 (sauf le numéro 30) de la série "Defenders", développant plusieurs personnages secondaires. Cette rencontre avec les GotG s'inscrit donc dans la continuité du titre, en particulier le développement des relations entre Valkyrie et Jack Norriss (le mari de Barbara dont l'esprit de Valikyrie occupe le corps). Le lecteur pourra aisément faire le parallèle avec les épisodes de "Marvel two-in-one". Sal Buscema est égal à lui-même : des planches sagement découpées en rectangles disposés côte à côte, des bouches en trapèze, des décors à l'économie, un respect total de la conception graphique des personnages. La prestation de Don Heck sur le numéro annuel reste difficile à regarder du fait d'une esthétique sommaire qui pique les yeux.



Steve Gerber reprend au départ la même trame que pour les épisodes de "Marvel two-in-one" en remplaçant Captain America par les Defenders. Mais dès l'épisode 26, il développe une étrange histoire du futur à base de catastrophe écologique à l'échelle planétaire (la disparition de la couche d'ozone), en y intégrant l'invasion martienne et Killraven (voir Essential Killraven - War of the Worlds). Il explique la conquête des autres planètes du système solaire par l'humanité, puis l'invasion des Badoons (toujours aussi méchants). Les Gardiens de la Galaxie gagnent un peu en personnalité. Martinex devient le savant et le mécanicien, Charlie-27 devient le bon soldat, Yondu est le bon sauvage, et Vance Astro reste garant de l'esprit d'initiative de l'humanité (du vingtième siècle).



Mais Gerber ne se contente pas d'une nouvelle rébellion contre les Badoons, il développe également le mode de reproduction de cette race extraterrestre, avec un rôle inattendu pour le sexe femelle. Les relations homme / femme entre Jack et Valkyrie ont des relents d'émancipation et de libération de la femme. Même Hulk devient l'objet de convoitise d'une femme visiblement troublé par sa virilité. Au fil des pages, le lecteur apprécie le savoir faire de Gerber en tant que conteur. La présence de Jack Norriss assure un point de vue d'humain normal (et donc un point d'ancrage immédiat pour le lecteur) dans ce récit de science fiction mâtiné de superhéros. L'introduction d'un nouveau personnage très mystérieux augmente le niveau de suspens (malgré son rôle de deus ex machina, apportant des informations à point nommé). Qui est Starhawk, cet individu qui s'est lui-même surnommé "celui qui sait" ? Du coup, l'accumulation de ces particularités (de l'histoire du futur aux réactions de Jack Norriss) transforme une nouvelle rébellion en un récit d'anticipation personnel, renvoyant à des questions de jeune adulte.



Ce prologue à la série consacrée aux Gardiens de la Galaxie (dans "Marvel presents") conserve une saveur très particulière, malgré les dessins industriels de Sal Buscema et quelques facilités de scénario (il est trop fort ce Docteur Strange, toujours une formule magique efficace dans sa manche). En fonction de la sensibilité du lecteur, 3 étoiles si réfractaire aux histoires trop marquées années 1970 ; 4 étoiles pour un amoureux de l'univers Marvel, pour un fan de Steve Gerber.



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- The power of Starhawk : épisodes 3 à 12 de la série "Marvel presents", initialement parus en 1976. Steve Gerber a écrit les scénarios des épisodes 3 à 7 et 9. Roger Stern a écrit les scénarios des épisodes 10 à 12. L'épisode 8 est essentiellement composé d'une réédition d'une partie de l'épisode 2 de la série "Silver Surfer", écrit par Stan Lee, dessiné par John Buscema et encré par Joe Sinnott. Al Milgom a dessiné tous les épisodes, encré par Pablo Marcos (épisode 3), lui-même (épisodes 4 & 9), Howard Chaykin (épisode 5), Terry Austin (épisode 6), Bob Wiacek (épisodes 7, 10 à 12).



Après avoir aidé à débarrasser la Terre des Badoons, les Gardiens de la Galaxie aident à la reconstruction. Mais ils s'aperçoivent bien vite qu'ils ne sont pas faits pour une vie civile, sur Terre. Ils décident de réembarquer à bord de leur vaisseau spatial le "Captain America". L'équipe se compose du major Vance Astro, de Martinex, de Yondu, de Charlie-27 et de Starhawk. Ce dernier les informe qu'ils doivent enquêter sur une étrange entité spatiale (plus tard appelée Karanada) qui se nourrit de l'énergie libérée par l'explosion de galaxies. En route, ils sont attaqués par un petit vaisseau terrien, à bord duquel ils récupèrent Nikki, la dernière survivante de la planète Mercure. Leurs pérégrinations vont les amener à affronter Karanada, à séjourner sur une planète ressemblant à la Terre du début des années 1980 (épisode 5), à récupérer un appareil enregistreur ayant conservé la première rencontre du Silver Surfer avec les Badoons sur Terre, à se battre contre les arcturiens, et à faire des réparations sur la base spatiale géante Drydock. En cours de route, ils auront découvert les origines de Starhawk, et le lien qui l'unit à Aleta.



Steve Gerber continue de narrer les aventures des gardiens de la galaxie, cette fois-ci sans intervention de superhéros du vingtième siècle, et en restant en l'an de grâce 3015. Il s'agit d'une forme de science-fiction de type "space opera", avec voyage stellaire en vaisseau spatial, des distances entre étoiles parcourues en quelques heures, sans explication particulière sur le mode de propulsion. Steve Gerber conserve la composante superhéros. Chacun des personnages dispose d'un superpouvoir : la télékinésie pour Vance Astro, la superforce et super-résistance pour Charlie-27, la capacité de générer du chaud et du froid pour Martinex, des flèches guidées par les harmoniques du sifflement pour Yondu (et une forme de sagesse shamanique), une super agilité (et des cheveux en flamme) pour Nikki, et la capacité de vol autonome ainsi qu'une forme d'omniscience pour Starhawk. Il y a également les tenues vestimentaires qui évoquent des costumes moulants de superhéros (Charlie-27 conservant un masque alors qu'il n'a aucune identité secrète à protéger).



Côté science-fiction, Gerber incorpore des voyages dans l'espace, des races extraterrestres anthropoïdes (avec les méchants Badoons ressemblant à de répugnants lézards), des individus à tête de chien, et des êtres humains à l'autre bout de la galaxie (probabilité proche de zéro dans la réalité). Il utilise des approximations franchement fausses pour les distances stellaires (pas très aidé par les dessins de Milgrom qui n'a aucune compréhension de ce type de distance).



Pourtant les épisodes écrits par Gerber présentent un pouvoir de séduction et de divertissement assez élevé. Pour d'anciens lecteurs des éditions Lug, l'épisode 5 sera resté dans les mémoires. Astro, Charlie-27; Nikki et Yondu se retrouvent sur une planète éloignée, dans une ville qui ressemble en tous points à New York, sauf pour ses habitants extraterrestres. Les GotG (Guardians of the Galaxy) doivent échapper aux griffes de la pègre et acheter un composant électronique. Ils sont pris à partie de toute part par des habitants peu amènes. La révélation finale sur ces comportements constitue un commentaire social sur la vie moderne urbaine toujours aussi mordant.



L'affrontement contre Karanada est également délirant et ébouriffant, inventif et inattendu. Steve Gerber est capable de tout, y compris d'un ennemi à la véritable forme imprévisible, avec une cathédrale abritant une secte peu commune. Après ce passage aussi délirant que séduisant par son anticonformisme, Steve Gerber laisse la place à une réédition d'une partie de l'épisode 2 de la série Silver Surfer car il était trop occupé à promouvoir la campagne présidentielle de Howard the Duck (véridique). Il revient pour le premier épisode des origines de Starhawk, toujours aussi surprenant, et il quitte la série. On peut supposer que la notoriété du canard Howard l'ait accaparé. Roger Stern explique qu'il a dû reprendre la série dans des délais très contraints et que de surcroît Gerber lui a expliqué qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il voulait mettre dans la deuxième partie des origines de Starhawk. Les épisodes de Gerber possède une verve étonnante (l'homme topographique), avec un ton irrévérencieux et des approximations énormes (les distances stellaires élastiques, la situation des enfants d'Aleta, ou encore la composante superhéros superflue). Les épisodes de Stern perdent la dimension sociale pour se recentrer sur l'action efficace.



Allen Milgrom réalise des dessins de type descriptif, assez méticuleux (pour des comics) présentant une bonne densité d'information visuelle. En fonction des encreurs, l'apparence est plus ou moins fignolée, plus ou moins jolie. Il convient de mentionner le travail détaillé réalisé par Terry Austin sur l'épisode 6. La mise en page de Milgrom oscille de dessin en double page, à 10 cases par page, en fonction des exigences de la séquence concernée. Le langage corporel et les expressions des visages manquent de nuances. Les manifestations des superpouvoirs ne sont pas très originales, plutôt fonctionnelles, se conformant aux stéréotypes de l'époque. Les scènes d'action vont de découpages heurtés, à une mise en scène ingénieuse (Charlie-27 bondissant sur la coque extérieure de Drydock). Pour un lecteur d'aujourd'hui, il s'agit de dessins un peu appliqués manquant un peu de grâce, mais transcrivant correctement l'histoire en images.



Il est probable que ces histoires n'offriront que peu d'attrait pour des lecteurs qui n'ont pas déjà un petit faible pour Steve Gerber, ou une soif de connaissance pour les personnages les plus obscurs de l'univers partagé Marvel. Pour ceux qui ont déjà eu un accès partiel à quelques uns de ces épisodes, c'est l'occasion de tout remettre dans l'ordre et de plonger dans un opéra de l'espace mâtiné de superhéros, avec une dimension sociale et spirituelle peu conventionnelle, avec des dessins compétents sans être inoubliables. Cette série s'est arrêtée avec l'épisode 12 de "Marvel presents". Les apparitions suivantes des Guardians of the Galaxy sont regroupées dans Tomorrow's Avengers - Vol. 2 ("Thor Annual" 6, "Avengers" 167 & 168, 170 à 177 et 181, "Ms. Marvel" 23 "Marvel Team-up" 86, "Marvel Two-in-one" 61 à 63, et 69).
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Les Gardiens de la Galaxie : l'intégrale, Tom..

Ce tome présente les toutes premières histoires des Gardiens de la Galaxie, en 3007, une équipe sans rapport avec celle du film de 2014. Il regroupe le numéro 18 de "Marvel Super Heroes" (paru en 1969), les épisodes 4 & 5 de "Marvel two-in-one" (parus en 1974), le numéro 5 de "Giant size Defenders" (1975), et les épisodes 26 à 29 de la série "Defenders" (parus en 1975), ainsi que les épisodes 3 à 12 de "Marvel presents".



Pour continuer à découvrir les Gardiens de la Galaxie, le lecteur peut se plonger dans Marvel Classic 15 (Thor Annual 6, Marvel Team-Up 86, Marvel Two-in-one 61 à 63 et 69), Héritage (série de 2008 se déroulant au temps présent), Les gardiens de la galaxie Marvel Now (série de 2013 se déroulant également au temps présent), Marvel Universe 2013 06 (première apparition de Rocket Raccoon).



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- Marvel Super Heroes 18 (scénario d'Arnold Drake, dessins de Gene Colan, encrage de Mickey Demeo) - En 3007, Charlie 27 revient sur Jupiter, pour découvrir que toute la population a disparu et que la planète est conquise par de méchants extraterrestres, des Badoon. Il utilise un téléporteur pour se rendre sur Pluton où il se retrouve face à Martinex. Sur Terre, le Major Vance Astro et Yondu sont également prisonniers des Badoon.



À la découverte de cet épisode, la première chose qui saute aux yeux est le découpage déjà si particulier des planches de Gene Colan, ainsi que les angles de prise de vue très inclinés, ce donne un dynamisme incroyable à chaque séquence. Les décors sont peu présents, et plutôt de type bon marché, voire simpliste, par contre chaque mouvement des personnages est accentué par la prise de vue emportant le lecteur dans une ronde effrénée.



Côté scénario, Arnold Drake imagine rapidement un groupe de 4 superhéros du futur, chacun survivant ultime d'une forme d'humanité, avec un coup du sort bien cruel pour Vance Astro (parti le premier, il arrive à destination avec 800 ans de retard par rapport aux premiers). Pour le reste, Drake récupère une race extraterrestre belliqueuse et expansionniste, modelée sur des lézards anthropomorphe, sans une once d’ambiguïté (apparue pour la première fois dans l'épisode 2 de la série "Silver Surfer" en 1968). 2 étoiles pour un récit vieillot et peu consistant.



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- Marvel two-in-one 4 & 5 (scénario de Steve Gerber, dessins de Sal Buscema, encrage de Frank Giacoia et Mike Esposito) - Benjamin promène Wundarr au zoo. Ils y croisent Namorita qui accepte de se charger de Wundarr, puis Captain America et Sharon Carter qui raccompagnent Ben Grimm au Baxter Building. Par un usage malencontreux de la machine à voyager dans le temps calibrée par Reed Richards, ils se retrouvent en 3014, à lutter aux côtés des Guardians of the Galaxy, pour libérer New York du joug des Badoons.



À l'époque "Marvel two-in-one" est un mensuel dévolu à Ben Grimm qui fait équipe avec un superhéros différent à chaque épisode ou presque. Il s'agit d'aventures bon enfant, avec une continuité d'un épisode à l'autre. C'est la raison pour laquelle Ben Grimm se trouve à emmener Wundarr au zoo. Cette rémanence des épisodes précédents est rapidement évacuée pour passer au plat de résistance : amener Captain America au 31ème siècle, le symbole de la liberté et des États-Unis. Sal Buscema est un bon artisan de l'époque : il réalise des pages claires et rapidement lisibles. Il s'économise autant qu'il peut sur les décors et quand ils sont présents, ils manquent singulièrement de consistance. 4 personnages sur 5 ont la bouche grande ouverte, dessinée en forme de trapèze, sans aucune nuance. Il est également visible qu'il s'inspire vaguement de Jack Kirby pour un décor futuriste et qu'il a bien profité des leçons de son frère John Buscema pour les postures des personnages. Les costumes de 4 Gardiens de la Galaxy ont été redessinés par Dave Cockrum (enfin 3, parce que ça ne s'applique pas à Martinex qui ne porte pas de costume. Hé oui, un héros qui se promène tout nu).



Steve Gerber reprend fidèlement les bases posées par Stan Drake dans "Marvel Super Heroes" 18, en insistant à nouveau sur l'ironie cruelle qui s'est abattue sur Vance Astro. Les Badoon reste une race extraterrestre générique dont l'apparence (des affreux lézards écailleux) indique clairement qu'ils sont les méchants de l'histoire, là encore sans aucune nuance. Il s'agit d'une histoire rapide et efficace. En fonction de la sensibilité du lecteur : 2 étoiles s'il ne supporte pas les tics narratifs de l'époque, 3 étoiles sinon.



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- Giant size Defenders 5 & Defenders 26 à 29 (scénario de Steve Gerber, aidé par Gerry Conway, Roger Slifer, Len Wein, Chris Claremont et Scott Edelman pour Giant size 5, dessins de Sal Buscema, sauf Giant size 5 dessiné par Don Heck) - Les Defenders (équipe composée de Doctor Strange, Nighthawk, Valkyrie, et Hulk) se retrouvent à lutter contre une sorte d'anguille électrique (un gymnote) géante et anthropoïde. Dans le même temps, le vaisseau des Guardians of the Galaxy s'est écrasé dans la banlieue de New York. Charlie-27 erre dans les rues de New York. Yondu et Vance Astro se lancent à sa recherche pendant que Martinex effectue des réparations de fortune sur leur vaisseau spatial. Par la suite les Defenders vont accompagner les Guardians of the Galaxy en 3015 pour initier la révolte contre la confrérie des Badoons.



Steve Gerber a écrit les épisodes 20 à 41 (sauf le numéro 30) de la série "Defenders", développant plusieurs personnages secondaires. Cette rencontre avec les GotG s'inscrit donc dans la continuité du titre, en particulier le développement des relations entre Valkyrie et Jack Norriss (le mari de Barbara dont l'esprit de Valikyrie occupe le corps). Le lecteur pourra aisément faire le parallèle avec les épisodes de "Marvel two-in-one". Sal Buscema est égal à lui-même : des planches sagement découpées en rectangles disposés côte à côte, des bouches en trapèze, des décors à l'économie, un respect total de la conception graphique des personnages. La prestation de Don Heck sur le numéro annuel reste difficile à regarder du fait d'une esthétique sommaire qui pique les yeux.



Steve Gerber reprend au départ la même trame que pour les épisodes de "Marvel two-in-one" en remplaçant Captain America par les Defenders. Mais dès l'épisode 26, il développe une étrange histoire du futur à base de catastrophe écologique à l'échelle planétaire (la disparition de la couche d'ozone), en y intégrant l'invasion martienne et Killraven (voir Essential Killraven - War of the Worlds en anglais). Il explique la conquête des autres planètes du système solaire par l'humanité, puis l'invasion des Badoons (toujours aussi méchants). Les Gardiens de la Galaxie gagnent un peu en personnalité. Martinex devient le savant et le mécanicien, Charlie-27 devient le bon soldat, Yondu est le bon sauvage, et Vance Astro reste garant de l'esprit d'initiative de l'humanité (du vingtième siècle).



Mais Gerber ne se contente pas d'une nouvelle rébellion contre les Badoons, il développe également le mode de reproduction de cette race extraterrestre, avec un rôle inattendu pour le sexe femelle. Les relations homme / femme entre Jack et Valkyrie ont des relents d'émancipation et de libération de la femme. Même Hulk devient l'objet de convoitise d'une femme visiblement troublé par sa virilité. Au fil des pages, le lecteur apprécie le savoir faire de Gerber en tant que conteur. La présence de Jack Norriss assure un point de vue d'humain normal (et donc un point d'ancrage immédiat pour le lecteur) dans ce récit de science fiction mâtiné de superhéros. L'introduction d'un nouveau personnage très mystérieux augmente le niveau de suspens (malgré son rôle de deus ex machina, apportant des informations à point nommé). Qui est Starhawk, cet individu qui s'est lui-même surnommé "celui qui sait" ? Du coup, l'accumulation de ces particularités (de l'histoire du futur aux réactions de Jack Norriss) transforme une nouvelle rébellion en un récit d'anticipation personnel, renvoyant à des questions de jeune adulte.



Ce prologue à la série consacrée aux Gardiens de la Galaxie (dans "Marvel presents") conserve une saveur très particulière, malgré les dessins industriels de Sal Buscema et quelques facilités de scénario (il est trop fort ce Docteur Strange, toujours une formule magique efficace dans sa manche). En fonction de la sensibilité du lecteur, 3 étoiles si réfractaire aux histoires trop marquées années 1970 ; 4 étoiles pour un amoureux de l'univers Marvel, pour un fan de Steve Gerber.



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- Épisodes 3 à 12 de la série "Marvel presents", initialement parus en 1976. Steve Gerber a écrit les scénarios des épisodes 3 à 7 et 9. Roger Stern a écrit les scénarios des épisodes 10 à 12. L'épisode 8 est essentiellement composé d'une réédition d'une partie de l'épisode 2 de la série "Silver Surfer", écrit par Stan Lee, dessiné par John Buscema et encré par Joe Sinnott. Al Milgom a dessiné tous les épisodes, encré par Pablo Marcos (épisode 3), lui-même (épisodes 4 & 9), Howard Chaykin (épisode 5), Terry Austin (épisode 6), Bob Wiacek (épisodes 7, 10 à 12).



Après avoir aidé à débarrasser la Terre des Badoons, les Gardiens de la Galaxie aident à la reconstruction. Mais ils s'aperçoivent bien vite qu'ils ne sont pas faits pour une vie civile, sur Terre. Ils décident de réembarquer à bord de leur vaisseau spatial le "Captain America". L'équipe se compose du major Vance Astro, de Martinex, de Yondu, de Charlie-27 et de Starhawk. Ce dernier les informe qu'ils doivent enquêter sur une étrange entité spatiale (plus tard appelée Karanada) qui se nourrit de l'énergie libérée par l'explosion de galaxies. En route, ils sont attaqués par un petit vaisseau terrien, à bord duquel ils récupèrent Nikki, la dernière survivante de la planète Mercure. Leurs pérégrinations vont les amener à affronter Karanada, à séjourner sur une planète ressemblant à la Terre du début des années 1980 (épisode 5), à récupérer un appareil enregistreur ayant conservé la première rencontre du Silver Surfer avec les Badoons sur Terre, à se battre contre les arcturiens, et à faire des réparations sur la base spatiale géante Drydock. En cours de route, ils auront découvert les origines de Starhawk, et le lien qui l'unit à Aleta.



Steve Gerber continue de narrer les aventures des gardiens de la galaxie, cette fois-ci sans intervention de superhéros du vingtième siècle, et en restant en l'an de grâce 3015. Il s'agit d'une forme de science-fiction de type "space opera", avec voyage stellaire en vaisseau spatial, des distances entre étoiles parcourues en quelques heures, sans explication particulière sur le mode de propulsion. Steve Gerber conserve la composante superhéros. Chacun des personnages dispose d'un superpouvoir : la télékinésie pour Vance Astro, la superforce et super-résistance pour Charlie-27, la capacité de générer du chaud et du froid pour Martinex, des flèches guidées par les harmoniques du sifflement pour Yondu (et une forme de sagesse shamanique), une super agilité (et des cheveux en flamme) pour Nikki, et la capacité de vol autonome ainsi qu'une forme d'omniscience pour Starhawk. Il y a également les tenues vestimentaires qui évoquent des costumes moulants de superhéros (Charlie-27 conservant un masque alors qu'il n'a aucune identité secrète à protéger).



Côté science-fiction, Gerber incorpore des voyages dans l'espace, des races extraterrestres anthropoïdes (avec les méchants Badoons ressemblant à de répugnants lézards), des individus à tête de chien, et des êtres humains à l'autre bout de la galaxie (probabilité proche de zéro dans la réalité). Il utilise des approximations franchement fausses pour les distances stellaires (pas très aidé par les dessins de Milgrom qui n'a aucune compréhension de ce type de distance).



Pourtant les épisodes écrits par Gerber présentent un pouvoir de séduction et de divertissement assez élevé. Pour d'anciens lecteurs des éditions Lug, l'épisode 5 sera resté dans les mémoires. Astro, Charlie-27; Nikki et Yondu se retrouvent sur une planète éloignée, dans une ville qui ressemble en tous points à New York, sauf pour ses habitants extraterrestres. Les GotG (Guardians of the Galaxy) doivent échapper aux griffes de la pègre et acheter un composant électronique. Ils sont pris à partie de toute part par des habitants peu amènes. La révélation finale sur ces comportements constitue un commentaire social sur la vie moderne urbaine toujours aussi mordant.



L'affrontement contre Karanada est également délirant et ébouriffant, inventif et inattendu. Steve Gerber est capable de tout, y compris d'un ennemi à la véritable forme imprévisible, avec une cathédrale abritant une secte peu commune. Après ce passage aussi délirant que séduisant par son anticonformisme, Steve Gerber laisse la place à une réédition d'une partie de l'épisode 2 de la série Silver Surfer car il était trop occupé à promouvoir la campagne présidentielle de Howard the Duck (véridique, VO). Il revient pour le premier épisode des origines de Starhawk, toujours aussi surprenant, et il quitte la série. On peut supposer que la notoriété du canard Howard l'ait accaparé. Roger Stern explique qu'il a dû reprendre la série dans des délais très contraints et que de surcroît Gerber lui a expliqué qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il voulait mettre dans la deuxième partie des origines de Starhawk. Les épisodes de Gerber possède une verve étonnante (l'homme topographique), avec un ton irrévérencieux et des approximations énormes (les distances stellaires élastiques, la situation des enfants d'Aleta, ou encore la composante superhéros superflue). Les épisodes de Stern perdent la dimension sociale pour se recentrer sur l'action efficace.



Allen Milgrom réalise des dessins de type descriptif, assez méticuleux (pour des comics) présentant une bonne densité d'information visuelle. En fonction des encreurs, l'apparence est plus ou moins fignolée, plus ou moins jolie. Il convient de mentionner le travail détaillé réalisé par Terry Austin sur l'épisode 6. La mise en page de Milgrom oscille de dessin en double page, à 10 cases par page, en fonction des exigences de la séquence concernée. Le langage corporel et les expressions des visages manquent de nuances. Les manifestations des superpouvoirs ne sont pas très originales, plutôt fonctionnelles, se conformant aux stéréotypes de l'époque. Les scènes d'action vont de découpages heurtés, à une mise en scène ingénieuse (Charlie-27 bondissant sur la coque extérieure de Drydock). Pour un lecteur d'aujourd'hui, il s'agit de dessins un peu appliqués manquant un peu de grâce, mais transcrivant correctement l'histoire en images.



Il est probable que ces histoires n'offriront que peu d'attrait pour des lecteurs qui n'ont pas déjà un petit faible pour Steve Gerber, ou une soif de connaissance pour les personnages les plus obscurs de l'univers partagé Marvel. Pour ceux qui ont déjà eu un accès partiel à quelques uns de ces épisodes, c'est l'occasion de tout remettre dans l'ordre et de plonger dans un opéra de l'espace mâtiné de superhéros, avec une dimension sociale et spirituelle peu conventionnelle, avec des dessins compétents sans être inoubliables. Cette série s'est arrêtée avec l'épisode 12 de "Marvel presents".
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Howard the Duck: The Complete Collection Vo..

Ce tome fait suite à Howard the Duck: The Complete Collection Volume 1 (épisodes 1 à 16, annuel 1, et autres) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 17 à 31 de la série mensuelle, ainsi que Howard the duck magazine 1, initialement parus entre 1977 et 1979. Steve Gerber a écrit les épisodes 17 à 27, et 29. L'épisode 28 a été écrit par Marv Wolfman, avec des dialogues de Mary Skrenes. L'intrigue de l'épisode 29 a été imaginée par Mark Evanier. Les épisodes 30 et 31 et le numéro 1 du magazine ont été écrits par Bill Mantlo. Les épisodes 17 à 20 et 25 à 27 ont été dessinés par Gene Colan et encrés par Klaus Janson. Carmine Infantino a dessiné les épisodes 21 (encré par Klaus Janson) et 28 (encré par Frank Giacoia). Val Mayerik a dessiné les épisodes 22 (encré par William Wray) et 23 (encré par Mayerik). L'épisode 24 a été dessiné par Gene Colan et encré par Tom Palmer. L'épisode 29 a été dessiné et encré par Will Meugniot. Enfin les épisodes 30 et 31 ont été dessinés par Gene Colan et encrés par Al Milgrom. Le magazine 1 est en noir & blanc, avec des dessins de Michael Golden encré par Klaus Janson, puis de Gene Colan encré par Bob McLeod, puis par Dave Simmons.



Le docteur Bong est apparu sur un navire de croisière et a enlevé Howard et Beverly Switzler pour les emmener dans son château perché sur une montagne rocheuse. Il prend Beverly à part pour lui raconter l'histoire de sa vie, et il confie Howard aux bons soins de Fifi, une cane anthropomorphe, mais avec une taille d'humaine et de belles courbes. Le docteur Bong confie à Beverly sa réelle identité Lester Verde et comment il en est venu à adopter cette étrange identité masquée. Howard réussit à s'enfuir du château avec l'aide de Fifi, mais il a été transformé en un véritable humain, avec seulement quatre doigts à chaque main.



Ayant retrouvé sa forme de canard, Howard va se retrouver à faire la plonge dans un bar, et à affronter un nettoyant pour toutes les surfaces, ayant une forme anthropomorphe. Par la suite, il est enlevé par l'esprit de Dakim, et il accompagne Jennifer Kale et Korrek dans une aventure spatiale. En revenant d'avoir sauvé l'univers, il se demande ce qu'il va bien pouvoir faire de sa vie. Il va encore se retrouver enrôlé de force dans le Crique du Crime de Maynard Tiboldt (Ringmaster). Enfin le docteur Bong va revenir à la charge et Howard va se voir doté d'une armure technologique, aux options pas tout à fait comparables à celle d'Iron Man.



Le premier tome de ces rééditions avait permis au lecteur de découvrir les obscures origines d'Howard le canard, dans les pages de la série Man-Thing, puis la première partie de ses aventures écrites par son créateur Steve Gerber. Ce deuxième tome contient la deuxième partie des épisodes écrits par Gerber, avant qu'une dispute entre lui et les responsables éditoriaux ne l'amène à claquer la porte, abandonnant sa création contre sa volonté, et la laissant entre les mains de Bill Mantlo. En regardant qui a fait quoi dans les pages de titre, le lecteur se rend compte (ou se souvient) qu'à l'époque certains scénaristes de Marvel pouvaient être leur propre responsable éditorial sur leur série. Cela explique comment Steve Gerber a pu réaliser des épisodes aussi atypiques par rapport à la production de cet éditeur. Lorsque Jim Shooter a pris les responsabilités d'éditeur en chef de Marvel, il a rétabli la fonction de responsable éditorial sur chaque série, en leur fixant des directives, ce qui a participé au départ de Steve Gerber de sa série.



Effectivement dans cette dizaine d'épisodes écrits par Steve Gerber, il continue à réaliser une œuvre très personnelle avec un canard anthropomorphe et en respectant les spécificités des comics de superhéros, enfin quelques-unes. Howard n'a pas de superpouvoirs de type offensif, mais il dispose d'une langue bien pendue et d'un regard décillé sur le monde qui l'entoure. Il y a bien un supercriminel, le docteur Bong, et de la technologie d'anticipation peu crédible. Mais le docteur Bong est déjà une parodie bien décalée, un supercriminel à tête de cloche (une vraie cloche dans les 2 sens du terme), qui se tape sur la tête pour déclencher ses superpouvoirs, ces derniers ne semblant pas connaître de limite. Les supercriminels du cirque du Crime sont traités de manière plus classique, mais il y en a quand même un qui arrive à se plaindre de la situation économique. La dame persuadée d'une conspiration pour voler les reins des humains est de retour, et Howard se retrouve embringué dans une parodie de Star Wars qui n'en est en fait pas du tout une.



Comme dans le premier tome, Steve Gerber se sert de la série comme d'une thérapie pour exposer quelques-unes de ses opinions et de ses états d'âme, non pas à l'état brut du ressenti, mais avec une réflexion. La récupération de quelques éléments visuels de Star Wars (le premier Épisode IV : Un nouvel espoir, 1977) commence en fait avec le retour de personnages issus de Man-Thing by Steve Gerber: The Complete Collection Vol. 1, rappelant le lien entre Howard et cette série. Bien vite, l'histoire se transforme en une métaphore sur la commercialisation outrancière des produits dérivés, avec une pique supplémentaire contre les californiens qui incarnent une race d'êtres humains uniquement dans le paraître, se soumettant sciemment aux diktats de l'apparence, sans aucune réflexion quant au système auquel ils participent et qu'ils entretiennent. On est loin de la simple récupération d'un succès populaire pour profiter de sa notoriété.



Alors même que le lecteur suit les aventures du canard, avec des affrontements physiques et des ennemis, il plonge dans les dialogues et dans les pensées d'Howard, découvrant un personnage (et donc un auteur) qui s'interroge sur la condition humaine, sur l'absurdité de son existence, sur la bizarrerie de tout ceux dont il croise le chemin, sans parler de la sienne (un canard prisonnier d'un monde qu'il n'a pas créé). Le lecteur découvre l'origine secrète du docteur Bong, à la fois très en phase avec le pauvre individu méprisé qui cherche à prendre sa revanche sur le monde, à la fois une critique acerbe contre le journalisme sensationnaliste, déconnecté des faits, et une attaque en règle contre les individus qui se font mousser en calomniant les autres. Le scénariste en rajoute une couche plus discrète avec les formes de Fifi, calquées sur une silhouette féminine parfaite, en décalage avec la forme de canard d'Howard, plus animale, comme si les femmes devaient conserver leur beauté physique quelle que soit leur nature. Au fil de ces épisodes, Steve Gerber donne son avis sur les ligues morales tentant d'aseptiser la réalité et donc d'imposer une norme à laquelle tout individu doit se plier, sur les mécanismes du show business et sur la réalité derrière l'image d'une star, sur la manière de transformer une cause charitable (une maladie incapacitante) en spectacle éhonté. Il se pose des questions existentielles comme celle d'être un individu dans une société consumériste, de savoir quoi faire après avoir accompli un acte remarquable ou atteint un objectif essentiel, ou encore d'être considéré par son entourage comme quelqu'un avec une attitude trop souvent négative.



En même temps, Steve Gerber ne donne jamais l'impression de se prendre au sérieux. Pour commencer, il a choisi un canard anthropomorphe comme personnage principal, ce qui constitue une image irréaliste, enfantine, et donc pétrie de dérision. Ensuite, ce scénariste se montre régulièrement très drôle, que ce soit de manière visuelle (un face à face entre Howard et Bong dans une minuscule salle de bain avec un joli rideau de douche), ou avec un produit nettoyant multi-usage qui acquiert une forme humaine et une forme de conscience. Les récits comprennent également des éléments plus réalistes, comme les prostituées ou les revendeurs de drogue dans un quartier mal famé, ou encore le choix très pragmatique de Beverly Switzler quant à son mariage arrangé. La personnalité de Steve Gerber s'exprime en toute liberté dans ces épisodes, et il est à nouveau possible de dire qu'Howard le canard c'est lui.



En consultant rapidement la page de garde, le lecteur est rassuré de voir que Gene Colan a illustré 8 des épisodes écrits par Steve Gerber. Il retrouve ces formes aux contours pas toujours très bien finis, ou en tout cas présentant des angles inattendus, des détails de forme pas forcément réalistes. Il retrouve également cette propension à utiliser des cases en trapèze pour accentuer les mouvements des personnages. Pour une raison non explicite, Gene Colan en diminue leur proportion pour presque ne plus les utiliser arrivé à moitié du tome. À l'exception du docteur Bong et des criminels du Cirque du Crime, les personnages ont une morphologie réaliste. En particulier il croque quelques rombières très convaincantes. Le dessinateur a également décidé de donner une taille de vrai canard à Howard, ce qui donne lieu à quelques gags visuels du fait de sa petitesse. Grâce à l'implication de Gene Colan, le lecteur promène son regard dans des endroits spécifiques et reconnaissables : les rues de New York, le château médiéval du docteur Bong, plusieurs établissements de restauration, et même leur cuisine, un magasin de vêtements, une banlieue dortoir, un chapiteau de cirque. Étrangement, l'encrage de Klaus Janson convient mieux que celui de Tom Palmer pour donner une apparence légèrement plus dure aux dessins de Gene Colan.



Les dessins de Val Mayerik présentent une esthétique plus classique pour un comics, avec des détails de temps à autres, mais une sensation plus descriptive, et moins vivante que les dessins de Gene Colan. L'épisode 28 est un épisode bouche-trou. À l'époque, les responsables éditoriaux demandaient à une autre équipe artistique de réaliser une histoire en 1 épisode (inventory issue), indépendante de la continuité, susceptible d'être publiée si l'équipe en place sur le titre prenait trop de retard sur les délais. Sur cet épisode 28, Carmine Infantino se montre très convaincant, avec des personnages étonnants (en particulier cette espionne du troisième âge), même si ses décors sont dessinés de manière plus enfantine que ceux de Gene Colan. Marv Wolfman ne s'en tire pas trop mal pour une histoire bien loufoque sous forme de comédie de situation à base d'espionnage, mais dépourvue de l'implication personnelle de Steve Gerber.



L'épisode 29 marque donc le début de la fin pour la carrière de Steve Gerber chez Marvel. Il utilise une intrigue conçue par Mark Evanier, le coscénariste et dialoguiste de Groo de Sergio Aragonés. La narration conserve le mordant et les sarcasmes de Steve Gerber, avec un jeu sur la dualité de l'apparence et de la réalité d'un individu. Will Meugniot (un collaborateur régulier de Mark Evanier sur d'autres séries) réalise des dessins plus descriptifs et plus tassés, plus denses en informations visuelles. Steve Gerber claque alors la porte de Marvel et Bill Mantlo lui succède.



Dans ces 2 épisodes (30 & 31) et le premier numéro sous format magazine, Bill Mantlo ne démérite pas. Il hérite d'une série qui était l'extension de son créateur originel, ainsi qu'une forme de bande dessinée dans laquelle il abordait les sujets qui lui tenaient à cœur. À l'évidence, Bill Mantlo n'est pas Steve Gerber, mais il ne peut pas non plus s'éloigner trop de la dynamique de la série. Il conserve donc ce canard qui parle, ainsi que ses sarcasmes. Il ramène le docteur Bong comme ennemi principal, et il en profite aussi pour rapatrier Beverly Switzler, toute désignée comme second rôle régulier. Il conserve le principe d'intrigues farfelues, Howard héritant d'une armure conçue sur mesure par un inventeur s'appelant Stark, mais très farfelu et sans aucun lien de parenté avec Tony Stark. Ces 2 épisodes se lisent avec plaisir, grâce à l'humour ironique et aux dessins de Gene Colan toujours en forme. Mais le cœur du récit n'y est plus, car Bill Mantlo s'accroche à l'intrigue et aux gags, en s'affranchissant de toute vision personnelle du monde qui entoure Howard. L'histoire en 3 partie racontée dans le magazine relève de la même eau, avec des dessins très agréables. En lisant l'introduction, le lecteur apprend qu'à l'époque il s'agissait d'une forme de consécration pour un personnage d'accéder à un magazine de BD en noir & blanc, car ils étaient destinés à un lectorat plus adulte.



Ce tome se termine avec 6 pages de gags extraits de Crazy Magazine (un décalque du magazine MAD, à la sauce Marvel), une interview de 4 page de Gene Colan & Steve Gerber réalisée en 2008 à l'occasion de la parution de Howard the duck Omnibus et de nombreuses publicités internes dans les comics de Marvel, pour la série et le magazine Howard the duck avec des dessins de Gene Colan, Frank Brunner, Marko Djurdjevic et Frank Cho. La suite des épisodes écrits par Bill Mantlo a également bénéficié d'une réédition dans Howard the Duck: The Complete Collection Vol. 3 (contient Howard the duck Magazine 2 à 7).
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Guardians of the Galaxy: The Power of Starh..

Ce tome fait suite à Earth shall overcome ("Marvel Super Heroes" 18, "Marvel two-in-one" 4 & 5, "Giant size Defenders"5, "Defenders" 26 à 29). Il contient les épisodes 3 à 12 de la série "Marvel presents", initialement parus en 1976. Steve Gerber a écrit les scénarios des épisodes 3 à 7 et 9. Roger Stern a écrit les scénarios des épisodes 10 à 12. L'épisode 8 est essentiellement composé d'une réédition d'une partie de l'épisode 2 de la série "Silver Surfer", écrit par Stan Lee, dessiné par John Buscema et encré par Joe Sinnott. Al Milgom a dessiné tous les épisodes, encré par Pablo Marcos (épisode 3), lui-même (épisodes 4 & 9), Howard Chaykin (épisode 5), Terry Austin (épisode 6), Bob Wiacek (épisodes 7, 10 à 12). "Earth shall overcome" et "The power of Starhawk" ont été réédités dans Tomorrow's Avengers - Vol. 1.



Après avoir aidé à débarrasser la Terre des Badoons, les Gardiens de la Galaxie aident à la reconstruction. Mais ils s'aperçoivent bien vite qu'ils ne sont pas faits pour une vie civile, sur Terre. Ils décident de réembarquer à bord de leur vaisseau spatial le "Captain America". L'équipe se compose du major Vance Astro, de Martinex, de Yondu, de Charlie-27 et de Starhawk. Ce dernier les informe qu'ils doivent enquêter sur une étrange entité spatiale (plus tard appelée Karanada) qui se nourrit de l'énergie libérée par l'explosion de galaxies. En route, ils sont attaqués par un petit vaisseau terrien, à bord duquel ils récupèrent Nikki, la dernière survivante de la planète Mercure. Leurs pérégrinations vont les amener à affronter Karanada, à séjourner sur une planète ressemblant à la Terre du début des années 1980 (épisode 5), à récupérer un appareil enregistreur ayant conservé la première rencontre du Silver Surfer avec les Badoons sur Terre, à se battre contre les arcturiens, et à faire des réparations sur la base spatiale géante Drydock. En cours de route, ils auront découvert les origines de Starhawk, et le lien qui l'unit à Aleta.



Steve Gerber continue de narrer les aventures des gardiens de la galaxie, cette fois-ci sans intervention de superhéros du vingtième siècle, et en restant en l'an de grâce 3015. Il s'agit d'une forme de science-fiction de type "space opera", avec voyage stellaire en vaisseau spatial, des distances entre étoiles parcourues en quelques heures, sans explication particulière sur le mode de propulsion. Steve Gerber conserve la composante superhéros. Chacun des personnages dispose d'un superpouvoir : la télékinésie pour Vance Astro, la superforce et super-résistance pour Charlie-27, la capacité de générer du chaud et du froid pour Martinex, des flèches guidées par les harmoniques du sifflement pour Yondu (et une forme de sagesse shamanique), une super agilité (et des cheveux en flamme) pour Nikki, et la capacité de vol autonome ainsi qu'une forme d'omniscience pour Starhawk. Il y a également les tenues vestimentaires qui évoquent des costumes moulants de superhéros (Charlie-27 conservant un masque alors qu'il n'a aucune identité secrète à protéger).



Côté science-fiction, Gerber incorpore des voyages dans l'espace, des races extraterrestres anthropoïdes (avec les méchants Badoons ressemblant à de répugnants lézards), des individus à tête de chien, et des êtres humains à l'autre bout de la galaxie (probabilité proche de zéro dans la réalité). Il utilise des approximations franchement fausses pour les distances stellaires (pas très aidé par les dessins de Milgrom qui n'a aucune compréhension de ce type de distance).



Pourtant les épisodes écrits par Gerber présentent un pouvoir de séduction et de divertissement assez élevé. Pour d'anciens lecteurs des éditions Lug, l'épisode 5 sera resté dans les mémoires. Astro, Charlie-27; Nikki et Yondu se retrouvent sur une planète éloignée, dans une ville qui ressemble en tous points à New York, sauf pour ses habitants extraterrestres. Les GotG (Guardians of the Galaxy) doivent échapper aux griffes de la pègre et acheter un composant électronique. Ils sont pris à partie de toute part par des habitants peu amènes. La révélation finale sur ces comportements constitue un commentaire social sur la vie moderne urbaine toujours aussi mordant.



L'affrontement contre Karanada est également délirant et ébouriffant, inventif et inattendu. Steve Gerber est capable de tout, y compris d'un ennemi à la véritable forme imprévisible, avec une cathédrale abritant une secte peu commune. Après ce passage aussi délirant que séduisant par son anticonformisme, Steve Gerber laisse la place à une réédition d'une partie de l'épisode 2 de la série Silver Surfer car il était trop occupé à promouvoir la campagne présidentielle de Howard the Duck (véridique). Il revient pour le premier épisode des origines de Starhawk, toujours aussi surprenant, et il quitte la série. On peut supposer que la notoriété du canard Howard l'ait accaparé. Roger Stern explique qu'il a dû reprendre la série dans des délais très contraints et que de surcroît Gerber lui a expliqué qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il voulait mettre dans la deuxième partie des origines de Starhawk. Les épisodes de Gerber possède une verve étonnante (l'homme topographique), avec un ton irrévérencieux et des approximations énormes (les distances stellaires élastiques, la situation des enfants d'Aleta, ou encore la composante superhéros superflue). Les épisodes de Stern perdent la dimension sociale pour se recentrer sur l'action efficace.



Allen Milgrom réalise des dessins de type descriptif, assez méticuleux (pour des comics) présentant une bonne densité d'information visuelle. En fonction des encreurs, l'apparence est plus ou moins fignolée, plus ou moins jolie. Il convient de mentionner le travail détaillé réalisé par Terry Austin sur l'épisode 6. La mise en page de Milgrom oscille de dessin en double page, à 10 cases par page, en fonction des exigences de la séquence concernée. Le langage corporel et les expressions des visages manquent de nuances. Les manifestations des superpouvoirs ne sont pas très originales, plutôt fonctionnelles, se conformant aux stéréotypes de l'époque. Les scènes d'action vont de découpages heurtés, à une mise en scène ingénieuse (Charlie-27 bondissant sur la coque extérieure de Drydock). Pour un lecteur d'aujourd'hui, il s'agit de dessins un peu appliqués manquant un peu de grâce, mais transcrivant correctement l'histoire en images.



Il est probable que ces histoires n'offriront que peu d'attrait pour des lecteurs qui n'ont pas déjà un petit faible pour Steve Gerber, ou une soif de connaissance pour les personnages les plus obscurs de l'univers partagé Marvel. Pour ceux qui ont déjà eu un accès partiel à quelques uns de ces épisodes, c'est l'occasion de tout remettre dans l'ordre et de plonger dans un opéra de l'espace mâtiné de superhéros, avec une dimension sociale et spirituelle peu conventionnelle, avec des dessins compétents sans être inoubliables. Cette série s'est arrêtée avec l'épisode 12 de "Marvel presents". Les apparitions suivantes des Guardians of the Galaxy sont regroupées dans Tomorrow's Avengers - Vol. 2 ("Thor Annual" 6, "Avengers" 167 & 168, 170 à 177 et 181, "Ms. Marvel" 23 "Marvel Team-up" 86, "Marvel Two-in-one" 61 à 63, et 69).
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Essential Defenders - Volume 3

Comme tous les tomes de la série "Essential", les épisodes sont ici reproduits en noir et blanc sur du papier journal. Mais le prix, la netteté des dessins et l'exhaustivité des épisodes rendent ce format absolument imbattable et incontournable. Ce recueil comprend les épisodes 31 à 60 de la série, ainsi que l'annual 1. Ce qui m'a attiré est que Steve Gerber signe les scénarios de 12 épisodes et David Anthony Kraft ceux de 16 épisodes. Par respect pour leurs auteurs, je passerai sous silence les 3 épisodes de Gerry Conway et celui de Chris Claremont.



Dans la première partie, Steve Gerber mène à bien l'affrontement entre les Defenders (Nighthawk, Doctor Strange, Hulk, Valkyrie et Jack Norris) et les Headmen (Arthur Nagan, Chondu, Jerry Morgan et Ruby Thursday), avec l'intervention de Nebulon. Comme à son habitude, Gerber prend bien soin d'ancrer les déambulations de ses personnages dans le monde réel grâce à la présence d'un homme très normal : Jack Norris, le mari de Barbara Norris dont le corps est habité par Valkyrie. Il prend également soin de montrer que les destructions des héros ont des conséquences : Valkyrie se retrouve en prison. Comme à son habitude, Gerber introduit des degrés d'étrangeté très inventifs : que ce soit le cerveau de Nighthawk qui se retrouve dans une assiette à soupe remplie de liquide nutritif, ou un faon (surnommé Bambi par Hulk) qui a des pulsions meurtrières. Comme à son habitude, Gerber emmène son scénario au-delà des simples affrontements pour évoquer les avantages et les désavantages de différentes formes de dictatures (bien intentionné pour celle de Nebulon, ou mal intentionnée pour celle des Headmen). L'intégralité des ces épisodes est dessinée par Sal Buscema qui réalise plutôt des crayonnés ou des esquisses. Et il appartient alternativement au vétéran Jim Mooney et au débutant Klaus Janson d'embellir (compléter même) et encrer les dessins. Et grâce à cette association, les dessins de Sal Buscema sont moins caricaturaux, mécaniques et répétitifs ; la lecture des planches est beaucoup plus agréable que celle du tome précédent, même s'il reste encore beaucoup de bouches en trapèze. Seul regret dans ces épisodes très divertissant, Steve Gerber n'a pas la possibilité de mener à son terme l'intrigue secondaire de l'elfe avec un pistolet.



À partir de l'épisode 46, David Anthony Kraft se charge du scénario. Une fois de plus Marvel a su trouver un scénariste qui sort du moule pour s'occuper de cette équipe qui n'en est pas vraiment une. Les Defenders doivent quitter le Sanctum Sanctorum de Doctor Strange qui quitte l'équipe et ils vont s'installer dans un ranch de Kyle Richmond. L'équipe se compose alors de Hellcat (Patsy Walker), Valkyrie, Red Guardian (Tania Belinsky), Hulk et Nighthawk. On voit aussi apparaître le temps de quelques épisodes Luke Cage (Powerman), Moon Knight et Demon Slayer (Eric Simon Payne).



Ce qui est vraiment inespéré, c'est que Kraft réussit à garder le ton décalé de la série. Il commence, contre toute attente, par garder Jack Norris pour conserver cet ancrage dans la normalité. Dans un premier temps, les Defenders affrontent une pierre précieuse qui a pris possession du Doctor Strange (sous la forme du Red Raja). Puis ils doivent faire face à Jacob Fury (Scorpio), le frère de Nick Fury. Jacob Fury a 52 ans et il a décidé de laisser son empreinte dans le monde en créant une nouvelle race d'êtres robotiques doués de conscience. Non seulement ce personnage est très humain car il passe par une phase de déprime réaliste, mais en plus il entretient des relations très humaines avec son frère et des espoirs très humains pour la création d'un nouveau zodiaque.



David Kraft consacre ensuite un épisode de transition à un criminel costumé (Ringer) qui s'en prend au méchant capitaliste qu'est Kyle Richmond. Et dans cet épisode, Kraft met en scène un criminel victime de la crise qui s'en prend à un riche patron et qui perd sur le plan idéologique : Kyle Richmond fait l'apologie du capitalisme et de l'esprit de libre entreprise, alors que Ringer apparaît comme le minable voleur qu'il est en réalité.



Puis Namor vient demander l'aide des Defenders pour lutter contre l'empoisonnement aux radiations de son peuple. L'origine de ce phénomène est due aux expérimentations d'un savant russe ayant muté au-delà de toute norme et se faisant appeler Presence (aucune relation avec moi). Pendant ce temps là, Valkyrie s'inscrit, non sans peine, à la fac (parcours du combattant dans l'administration) et se heurte à un étrange contestataire grimé du nom de Lunatik. Le tome se clôt sur le retour de Doctor Strange pour empêcher des démons d'une autre dimension (d'inspiration très lovecraftienne) d'asservir les êtres humains.



Avec ces personnages, David Kraft est vraiment très à l'aise que ce soit pour les relations entre les Defenders (à chaque fois ils doivent convaincre Hulk de les aider) ou pour les nouveaux venus (Libra du Zodiac reste neutre à tout prix pour rester fidèle à se nature) ou pour intégrer son amour du Blue Oyster Cült (avec l'intégration des titres des 4 premiers albums studios dans les dialogues, et même la pochette de Agents Of Fortune dans les dessins).



La partie scénarisée par Kraft est essentiellement illustrée par Keith Giffen très en forme avec de jolis hommages graphiques à Jack Kirby. En particulier sa version de Moon Knight fait plaisir à voir car elle rend une aura de mystère à ce personnage qui était au départ surtout un décalque visuel de Batman. On trouve également 2 épisodes dessinés par Carmine Infantino avec ses angles de vue tout en diagonales étirées. Suivent 3 épisodes dessinés par Ed Hannigan qui a bien du mal à composer des pages lisibles (le dernier en particulier est vraiment difficile à déchiffrer).



J'avais déjà lu une partie de ces épisodes en français dans les collections pocket ou relié souple d'Arédit et d'Artima. C'est avec un grand plaisir que j'ai enfin pu lire dans l'ordre l'intégralité de ces histoires qui sont à part dans celles de superhéros des années 1970 (ces épisodes sont parus entre 1976 et 1978). Elles font la part belle à la dimension humaine des personnages, à leur situation économique et sociale, aux questions de gouvernement, de démocratie, etc. Et cette fois, les illustrations ont bien vieilli et se laisse regarder avec plaisir.
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Essential Defenders, tome 2

Ce tome repend les numéros 15 à 30 (parus entre 1974 et 1976) de la série mensuelle des Defenders, plus les giant size, plus les épisodes de crossover dans d'autres séries indispensables à la continuité des histoires. Encore une fois Marvel a bien fait son boulot sur ces rééditions en noir et blanc : en un seul tome vous avez une tranche complète de continuité sans avoir besoin d'acheter 3 autres tomes.



Ce tome contient du bon, voire même du très bon, et du dispensable, voire même du difficilement lisible plus de 30 ans après. Les épisodes signés Len Wein ou Gerry Conway au scénario sont difficiles à avaler. Seules subsistent quelques curiosités : Magneto ramené à l'âge de bébé (mentalemet et physiquement), une apparition de la wrecking crew avec le Wrecker (que l'on retrouve dans The New Avengers), Luke Cage sous sa forme de Powerman (avec chemise jaune vif et diadème).



Il faut attendre le deuxième tiers du tome pour arriver aux épisodes signés Steve Gerber. Avec le recul, les fans n'ont pas hésité à qualifier cet homme de Grant Morrison des années 70. Il faut dire qu'il n'hésite à aborder des sujets comme les sans-abris, la spéculation foncière, l'insalubrité, les risques des expériences génétiques sur les êtres humains, l'épuisement des ressources énergétiques, le trou dans la couche d'ozone...



Et pour les fans purs et durs de Marvel, Gerber les gâte également : le mari de la Valkyrie, la relation entre Egghead et Yellow Jacket, la première aparition des headmen, la chronologie du Marvel du futur avec Killraven et les badoon, le retour d'Hellstorm, une longue histoire avec l'équipe originelle des Guardians of the Galaxy (pour sa nouvelle incarnation, se référer à Guardians Of The Galaxy 1...



Rien que pour cette prestation sortant de l'ordinaire, j'aurais bien accordé une étoile supplémentaire... Mais voilà les 3 quarts du tome sont illustrés par Sal Buscema en mode stakhanoviste "je dessine plus vite que mon ombre". Et là aussi les rétines souffrent terriblement. La moitié des bouches sont dessinées sous la forme du même trapèze, les sourcils sont plus qu'à leur tour arqués en accent circonflexe et les héros au repos se tiennent tous debout les jambes écartés (des fois qu'ils seraient déstabilisés par une secousse tellurique).



Néanmoins le lecteur le plus persévérant ou le fan le plus indulgent sera récompensé par 1 épisode dessiné par Jim Starlin et par l'art consommé de Steve Gerber a créer une empathie chez son lecteur en consacrant le tiers de chaque épisode à des personnages secondaires de la vie de tous les jours.
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Omega: The Unknown Classic

Ce tome regroupe les épisodes 1 à 10 de la série "Omega the unknown" (c'est-à-dire l'intégralité de la série), initialement parus en 1976/1977, ainsi que les épisodes 76 & 77 de la série "Defenders" initialement parus en 1979.



Omega the unknown - Quelque part sur une planète inconnue, un individu habillé d'un costume moulant bleu avec une cape rouge se bat contre des robots oppressifs, émettant des décharges d'énergie à partir des paumes avec une marque en forme de lettre oméga. Il s'agit d'un cauchemar de James-Michael Starling (un jeune adolescent) qui se réveille en sueur. Ses parents arrivent et lui rappellent que c'est le jour où ils l'emmènent à New York pour qu'il intègre une école. Jusqu'ici il a vécu élevé et éduqué par ses parents dans leur demeure perdue dans les bois du New Jersey. Sur le trajet, leur voiture est percutée par un camion. Les 2 parents périssent dans l'accident, James-Michael découvrant qu'il s'agissait en fait de 2 robots. Il finit par être adopté par Amber Grant, une infirmière, par intégrer un établissement scolaire d'Hell's Kitchen, tout en étant suivi médicalement par le docteur Thomas Barrow.



Cette série hors norme a été créée par Steve Gerber et Mary Skrenes, les coscénaristes. Ils ont écrit les épisodes 1 à 6, 9 et 10. Tous les épisodes sont dessinés par Jim Mooney (sauf le 8 dessiné par Lee Elias) qui s'encre lui-même sauf sur les épisodes 4 (encrage de Pablo Marcos), et 6 (encrage de Mike Esposito). L'épisode 7 a été écrit par Scott Edelman, et le 8 par Roger Stern.



Contre toute attente ces épisodes ont marqué une génération de lecteur, de par leur originalité. Contre toute attente, parce qu'en surface ces histoires présentent un dessin vieillot, un peu naïf, avec des expressions des visages un peu exagérées, un costume bleu et rouge avec un cape encombrante, des affrontements physiques basiques (et pour certains franchement opportunistes, par exemple la participation d'Electro ou Hulk). Il y a également ces parents robots pour lesquels il n'y a aucune explication ou le lien existant entre Omega et James Michael qui ne semble pas intéresser le scénariste.



Pourtant arrivé au deuxième épisode, le lecteur s'installe aux côtés de James Michael dans une narration prenante. Alors que ces épisodes datent de 1976/1977, il n'y a quasiment aucune bulle de pensées, Gerber recourant déjà à des flux de pensée dans des petits rectangles. Ce n'est que 2 ou 3 ans plus tard que Frank Miller perfectionnera ce dispositif narratif dans la série "Daredevil" (voir Daredevil by Frank Miller & Klaus Janson - Volume 1).



Ensuite, Steve Gerber ancre son récit dans un quotidien très prosaïque, dans un quartier populaire de New York bien réel : Hell's Kitchen. Gerber ne tire pas son récit dans le misérabilisme, mais le lecteur constate que James Michael s'installe dans un petit appartement déjà en collocation, que les petits commerces de quartier exigent une présence permanente de leur propriétaire pour de maigres bénéfices, que l'école sert de garderie à des élèves rebelles et sans goût pour l'étude, que les gangs sont présents et s'arrogent une partie de la loi. Sur ce point le contraste entre les 8 épisodes écrits par Gerber et les 2 autres met en évidence la sensibilité et l'implication de ce scénariste qui ne cherche pas à abêtir son histoire parce qu'il écrit pour un jeune lectorat.



Gerber se montre encore plus habile dans la manière dont il fait évoluer James Michael Starling. Ce dernier est un adolescent surdoué, n'éprouvant que de rares émotions. Du coup, le lecteur voit cette réalité quotidienne par ses yeux intelligents, curieux et critiques, dépourvus de naïveté. Gerber dresse donc un tableau des impressions de Starling, établissant ainsi une critique douce et perspicace des relations interpersonnelles et du quotidien dans ce quartier.



Parallèlement, les affaires auxquelles Omega se trouve mêlé reflètent également des aspects polémiques de la société : un supercriminel interdit de droit de visite de son fils et incapable de payer la pension, un gourou abusant de son autorité, une forme de contrainte générée par la notoriété. Sans avoir l'air de rien, Steve Gerber incorpore plusieurs thèmes adultes et concrets à son récit dont les prémisses apparaissent si farfelues et décousues.



Avec ces épisodes, Steve Gerber crée une série unique à base de superhéros, abordant les thèmes qui lui sont chers de manière personnelle, comme il l'avait fait sur d'autres séries de superhéros telles que Man-Thing (Essential Man-Thing - Volume 1), Defenders (Essential Defenders - Volume 3) ou Howard (Essential Howard the duck). À la lecture, il n'est pas possible de discerner l'apport de Mary Skenes dans ces épisodes. Ils collaboreront à nouveau dans les années 2000 : Hard Time: Sixteen.



Ces épisodes ont à ce point marqué les lecteurs que des années plus tard les responsables éditoriaux de Marvel en autoriseront une relecture : Omega: The Unknown de Jonathan Lethem et Farel Dalrymple (2007).



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- Defenders 76 & 77 (scénario de Steven Grant avec l'aide de Mark Gruenwald pour 77, dessins d'Herb Trimpe, encrage d'Al Milgrom, Steve Mitchell et Chick Stone) - Juste après la fugue de James Michael Starling et le départ d'Oméga pour Las Vegas, les Defenders se lancent à la recherche de James-Michael Starling, à la demande de Richard Rory (sous la pression d'Amber Grant). L'équipe des Defenders se compose de Valkyrie (Barbara Norris), Hellcat (Patsy Walker) et Wasp (Janet van Dyne) avec l'aide de Moondragon (Heather Douglas).



2 ans après l'arrêt de la série d'Omega, les responsables éditoriaux de Marvel décident de boucler le récit, en en confiant la responsabilité à un autre scénariste (par la force des choses, puisque Steve Gerber était parti fâché entretemps) : Steven Grant. Sans surprise, Grant n'arrive pas à reproduire l'étrange réflexion intérieure de Gerber. Il s'attache à résoudre l'intrigue, à expliciter le lien qui unit James-Michael Starling à Omega, à raconter comment ces 2 individus ont acquis la capacité d'émettre des décharges d'énergie, à lever le voile sur les origines de Starling.



Même si la narration est datée (avec combats poussifs, dialogues basiques), Steven Grant a concocté une explication inattendue et intéressante, dans le droit fil de la composante science-fiction présente dans les récits de Gerber. Le lecteur apprécie donc une résolution en bonne et due forme, respectant l'étrangeté de la situation initiale de la série d'Omega.



D'un point de vue graphique, les dessins sont assez laids et basiques, en particulier les expressions des visages très moches et dénuées de toute nuance. Trimpe se limite à être descriptif, avec une bonne dose de simplisme dans ses décors. Les dessins donnent un support visuel à l'histoire, mais il ne faut pas en attendre plus.



Avec ces 2 épisodes, le lecteur ne pourra pas se faire une idée de la qualité de la série Defenders, mais il aura droit à une explication originale du lien unissant Omega à James-Michael Starling, et de leur histoire.
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Marvel Firsts: The 1970s - Volume 3

Ce tome fait partie d'une série de 4 consacrés à la réédition de premières apparitions de personnages, ou premières histoires en solo : Marvel Firsts, the 1960s, Marvel Firsts, the 1970s v1, Marvel Firsts, the 1970's v2 et Marvel Firsts, the 1970s v3. Les histoires contenues dans ce tome sont paru entre1975 et 1979.



Par rapport au tome précédent, celui-ci recèle plus de pépites. À tout seigneur, tout honneur : Jack Kirby. Ces années correspondent à son retour chez Marvel (après être passé chez DC pour les New Gods, Mister Miracle, Forever People, Jimmy Olsen, Demon, Kamandi, OMAC, Losers, etc.) et il est en pleine forme. Il reprend à sa sauce l'éventualité d'un contact entre les mayas et des extraterrestres pour de magnifiques pages de sculptures monumentales érodées. Il imagine une amitié fruste entre un dinosaure et un proto-humain pour des combats de titans entre dinosaures. Et il suppose l'existence d'un robot doté de conscience, avec plein de gadgets. Ce tome comprend la reprographie de 76 couvertures supplémentaires qui laissent entrevoir la série de Black Panther par Kirby, la première graphic novel Marvel (sur le Silver Surfer) par Stan Lee et Jack Kirby (publiée en France dans Nova) et la série "2001, space odyssey" également par Kirby. Ces 2 dernières séries n'ont jamais été rééditées du fait de problèmes de droits d'auteur.



Ces années correspondent également à la montée en puissance des mouvements féministes aux États-Unis, c'est l'une des raisons pour lesquelles les personnages féminins se multiplient (l'autre raison étant une sombre histoire de droits de propriété sur les noms féminisés des superhéros). C'est ainsi que le lecteur peut découvrir Ms. Marvel, avec Carol Danvers qui travaille pour J. Jonah Jameson, Spider Woman (Jessica Drew) avec son origine liée au High Evolutionnary et ses relations avec Nick Fury (Bendis s'en est souvenu lorsqu'il l'a intégrée aux New Avengers), et She-Hulk (Jennifer Walters, la cousine de Bruce Banner). Par rapport à l'imagination débridée de Kirby, les scénarios ne volent pas très haut et chacune combat le méchant du mois.



Parmi les superhéros assez connus, il est possible de repérer Nova (Richard Rider). Avec le recul, il étonnant de constater à quel point Marv Wolfman s'est inspiré de la personnalité Peter Parker, et du Green Lantern Corps. Moon Knight a le droit à sa première apparition solo. Et le lecteur connaissant l'univers Marvel reconnaîtra facilement les superhéros composant les Champions, une collection de personnages sans série fixe à l'époque, dont 2 des X-Men d'origine.



Il est intéressant de constater qu'à cette époque Marvel continue de développer ses personnages cosmiques en attribuant une série continue aux Guardians of the Galaxy, et en introduisant un nouvel héros (Peter Quill, futur Star Lord) qui rejoindra plus tard les Guardians of the Galaxy. Marvel lance également sa propre série d'histoires imaginaires sous la forme de "What if ?" et à la lecture de ce premier épisode mal fichu, le lecteur est droit de se demander comment cette série a pu dépasser les 3 numéros.



Et puis il y a les superhéros méconnus ou oubliés. Omega the Unknown est resté dans les mémoires comme une création atypique de Steve Gerber (ne le sont-elles pas toutes ?) qui a eu droit à une relecture des années plus tard sous la forme de Omega the Unknown dans un registre presqu'indépendant. 3D Man a eu droit à des apparitions dans les Avengers de Kurt Busiek et George Perez ; Ulysses Bloodstone (et parfois sa fille) apparaît de ci de là dans les années suivantes (par exemple dans une aventure de Captain America, The Bloodstone hunt). Black Goliath a connu son heure de gloire en trépassant lors d'un crossover dont Marvel a la spécialité (c'était le mort obligatoire de ce genre d'événement). Et malgré ma solide connaissance de l'univers Marvel, je n'avais jamais entendu parler de Jim Scully.



Les 76 couvertures supplémentaires permettent d'apprécier le volume de personnages licenciés par Marvel à l'époque (surtout des personnages de dessins animés), mais également Rom, Micronauts, et Star Wars. C'est également l'époque où ils commencent à importer les superhéros développés par la branche Marvel UK, tel que Captain Britain (Brian Braddock).



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*** Contenu ***



* SKULL THE SLAYER 1 (scénario de Marv Wolfman, illustrations de Steve Gan) - Après passage par le triangle des Bermudes, un avion s'écrase dans un territoire peuplé de dinosaures. Jim Scully peut enfin laisser ses talents de guerrier s'exprimer.



* CHAMPIONS 1 (scénario de Tony Isabella, dessins de Don Heck, encrage de Mike Esposito) - À Los Angeles, le hasard veut que Black Widow, Ghost Rider, Hercules, Angel et Iceberg s'allient pour former une équipe.



* MARVEL PRESENTS 1 (scénario de John Warner, dessins de Mike Vosburg & Pat Boyette, encrage de Bob McLeod et Pat Boyette) - Première apparition d'Ulysses Bloodstone, tueur de monstres avec son fusil à canon scié, et sa pierre rouge incrustée dans sa poitrine.



* BLACK GOLIATH (scénario de Tony Isabelle, dessins de George Tuska, encrage de Vince Coletta) - Première histoire solo de Bill Foster avec le sérum d'Hank Pym le transformant en géant



* MARVEL PREVIEW 4 (scénario de Steve Englehart, illustrations de Steve Gan) - Première histoire et origine de Peter Quill (Star Lord), futur membre des Guardians of the Galaxy



* MARVEL PRESENTS 3 (scénario de Steve Gerber, dessins d'Al Milgrom, encrage de Pablo Marcos) - Première histoire solo des Guardians of the Galaxy, composés de Vance Astro, Martinex, Charlie 27, Yondu et Starhawk



* OMEGA THE UNKNOWN (scénario de Steve Gerber et Mary Skreenes, illustrations de Jim Mooney) - Première apparition d'Omega et James-Michael Starling



* ETERNALS 1 (scénario et dessins de Jack Kirby, encrage de John Veerporten) - Première apparition d'Ikaris, des Deviants, des Eternals et des Celestials



* NOVA 1 (scénario de Marv Wolfman, dessins de John Buscema, encrage de Joe Sinnott) - Première apparition et origine de Nova (Richard Rider)



* MS. MARVEL 1 (scénario de Gerry Conway, dessins de John Buscema, encrage de Joe Sinnott) - Première apparition de Ms. Marvel (Carol Danvers)



* MARVEL SPOTLIGHT 32 (scénario d'Archie Goodwin, dessins de Sal Buscema, encrage de Jim Mooney) - Première apparition et origine de Spider Woman (Jessica Drew)



* WHAT IF ? 1 (scénario de Roy Thomas, dessins de Jim Craig, encrage de Pabo Marcos) - Et si Spider-Man avait rejoint les Fantastic Four ? Réponse : ils seraient devenus les Fantastic Five.



* MARVEL PREMIERE 35 (scénario de Roy Thomas, dessins de Jim Craig, encrage de Dave Hunt) - Première aventure solo et origines de 3D man (Chuck Chandler)



* DEVIL DINOSAUR 1 (scénario et dessins de Jack Kirby, encrage de Mike Royer) - Première apparition de Devil Dinosaur et Moon-Boy



* MACHINE MAN 1 (scénario et dessins de Jack Kirby, encrage de Mike Royer) - Première apparition et origine de Machine Man (Aaron Stack)



* HULK ! 11 (scénario de Doug Moench, dessins de Gene Colan, encrage de Tony DeZuñiga) - Première histoire solo de Moon Knight (Marc Spector), déjà apparu dans la série "Werewolf by night"



* SAVAGE SHE-HULK 1 (scénario de Stan Lee, dessins de John Buscema, encrage de Chic Stone) - Première apparition et origine de She-Hulk (Jennifer Walters)
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