Citations de Steve Laflamme (60)
Ils échafaudèrent une façon de procéder pour la suite des choses. Le risque était grand, mais la récompense, plus grande encore.
On peinait à savoir s’il s’agissait d’un adolescent jouant à l’adulte ou d’un adulte qui se prenait pour son propre fils. Bertolli ne se leva pas pour l’accueillir.
Remontez à la surface et la chute ne sera que plus profonde, disait-on.
J'ai entrebaîllé la porte. Il était là.
Un chat.
Mais les chats morts ne peuvent pas miauler.
- On est trois, les filles. Qu'est-ce qui pourrait bien arriver de si grave, hein ?
- Moi, je l'appelle l'avocat. Ou le cadavre. Ou l'avocadavre, a-t-il lancé avant de s'esclaffer.
Eltsine a recours à la bonne vieille méthode éprouvée pour s’enrichir : déclarer la guerre et s’approprier les richesses du vaincu. Ainsi s’ébranle la première guerre en Tchétchénie, au moyen d’un assaut fulgurant mené par les Russes le 11 décembre 1994. Ces salauds de Tchétchènes verront, comme le reste du monde, que la Russie est restée une superpuissance à l’échelle planétaire, n’en déplaise aux Occidentaux qui se frottent les mains de satisfaction parce qu’on a dissipé les derniers relents de la guerre froide.
En effet, c’est au tour de Lionel d’avaler une longue lampée d’alcool et de maudire ce verre de n’être pas plus profond. Il leur sert à tous les deux une nouvelle ration.
Des indésirables, dirait-on, si on se fie à l’emplacement dégradant qu’on leur a conféré, aux confins du cimetière. L’Orfel songe à l’élève que le maître oblige à se tenir face au mur, au fond de la classe, pour l’humilier. Mais à qui donc ces enfants morts-nés ont-ils pu déplaire ? Quelles règles ont-ils enfreintes ?
se sent désormais autorisé à laisser libre cours à des pulsions qu’il réprime depuis quinze ans. Des pulsions qui, contrairement à ce qu’il a déjà cru, ne se sont jamais évanouies, n’ont pas été effacées par le mariage avec Bianca et des années de sexualité désinhibée avec cette superbe Provençale aux ascendants corses passionnés, déchaînés.
Elle aurait voulu croire à une blague, mais Lionel ne blague jamais. Il y a en lui une espèce d’amertume gravée dans la pierre de ce qu’il est foncièrement, une tristesse dont Bianca elle-même n’a jamais vraiment identifié les causes. Depuis quelques années, elle croit avoir contribué à creuser ce sillon de mélancolie dans le cœur de son mari. Par tous les moyens, elle a tenté d’être l’épouse qu’il attendait : sexualité régulière, légèreté, conversations intellectuelles – elle lui a tout servi sans modération.
La belle Bianca, convoitée par tant d’hommes à La Ciotat que Lionel n’en a pas cru ses propres yeux lorsqu’elle a consenti à l’accompagner pour un verre, sur cette terrasse donnant sur la Méditerranée, le soir de leur rencontre. Il est peut-être là, le problème, résonne une voix en lui : trop souvent L’Orfel aura été spectateur de sa propre vie.
La vérité, c’est que la rupture fait mal, parce qu’elle vous catapulte en avant, vous propulse sur un territoire que vous n’avez pas cru bon d’explorer. Le territoire du vide. De l’absence. Du manque. De l’inconnu.
À force d’observer l’abysse, on laisse l’abysse voir en soi – L’Orfel ne se rappelle pas avec exactitude les mots de Nietzche, mais il en saisit l’essence. Ainsi, à force de fixer l’immensité bleue étalée devant lui, L’Orfel en vient à réfléchir à sa propre existence, à ce qui l’a amené jusqu’ici, à sentir les aiguilles de la culpabilité lui picorer l’abdomen. Puis, inexorable, le souvenir de Bianca et des garçons se manifeste.
D’aucuns y verraient une tentative d’intimidation, voire une hostilité ouvertement xénophobe. Un Français va venir nous dire comment travailler, maintenant ? Un Français ? Or L’Orfel lit autre chose dans la physionomie d’Enrico Caplan.
Avec raison. On ne se remet pas aisément de la découverte d’un cadavre de bébé. Encore moins du cadavre d’un bébé qui a été mutilé de la sorte. Il faut un être profondément malade, dérangé, pour commettre un crime aussi atroce.
J’aime que le roman me donne le droit de m’étendre, de prendre toute la place qu’il me faut. Mais j’aime beaucoup aussi l’effet de surprise de la nouvelle – un shooter de ton alcool le plus fort, qui passe dans le gosier à la vitesse de ta plus vile pensée. Puisque je déteste choisir entre deux options, j’ai tranché à mi-chemin entre les deux genres – j’ai opté pour la novella qui, par définition, est plus courte que le roman et plus longue que la nouvelle.
Et il y a eu cette réflexion de King, qui a achevé de me charmer : « La nouvelle […], c’est comme le baiser furtif d’une inconnue dans le noir. Rien à voir, bien sûr, avec une liaison ou un mariage, mais les baisers peuvent être suaves et leur extrême brièveté exerce en elle-même une attraction. »
Il suffit de voir le visage du Mal une seule fois pour être marqué par son joug.
ah je vais raconter ma propre vie quelle bonne idée cette revue
de soi meme chose convenable avant la mort et ne peut nuire
a personne je commence...