AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Steven Erikson (202)


Devant les abris, son regard s'attarda sur un amas obscène de membres amputés. Un chœur brisé de milliers de lamentations s'élevait tel un chant funèbre de l'immense taudis de tentes et d'auvents de fortune des suiveurs de l'armée - lugubre rappel que la guerre est toujours liée au chagrin.
Commenter  J’apprécie          340
Je ne reprendrai jamais ma Liste des Morts aux Champs d’Honneur, car je sais désormais qu’un soldat anonyme est une bénédiction. Le soldat dont l’identité est connue - mort, de la cire fondue - exige une réponse des vivants… une réponse que nul ne peut fournir. Les noms ne nous sont d’aucun réconfort, ils sont un appel à parer ce qui est imparable. Pourquoi est-elle morte et pas lui ? Pourquoi les survivants demeurent-ils privés de nom, comme maudits, alors que les morts se voient révérés ? Pourquoi faut-il que nous nous accrochions à ce que nous avons perdu tandis que nous ignorons ce que nous possédons encore ? Nous ne devons pas nommer ceux qui tombent au combat, car ils se tiennent à notre place et y restent jusqu’à la fin de nos jours. Que ma mort ne charrie nulle gloire, que l’on me laisse mourir dans l’oubli et l’anonymat. Qu’on ne dise pas de moi que j’étais parmi les morts afin d’en accuser les vivants. 
Commenter  J’apprécie          100
Il ne sert à rien de commencer quelque chose sans nourrir une certaine ambition.
Commenter  J’apprécie          100
La seule leçon de l'Histoire est que personne ne la tire jamais.
Commenter  J’apprécie          90
Qu'est-ce qui rend un soldat Malazéen si dangereux ? Il est autorisé à penser.
Commenter  J’apprécie          80
Et peut-être s'agit-il là de la vérité ultime, la plus dévastatrice de toutes. Les dieux n'ont que faire des obligations ascétiques que les mortels s'imposent à eux mêmes. Ils n'ont que faire des règles de conduite, de la morale pervertie des prêtres et des moines des temples. Peut-être même se rient-ils des chaines que nous nous forçons à porter, de notre besoin incessant, insatiable, de nous chercher des imperfections dans ce que la vie exige de nous. Ou peut-être ne se rient-ils pas de nous, peut-être sont ils furieux. Peut-être cette négation de la vie célébrée constitue-t-elle la plus grande insulte adressée à la face de ceux que nous vénérons et que nous servons.
Commenter  J’apprécie          70
Grognard se tassa en grommelant dans sa barbe.
"Par tous les dieux, si seulement le monde pouvait n'être peuplé que de femmes passives et pleurnichardes".
Il songea quelques instants à cette assertion, puis fit la grimace.
"D'un autre côté, quel cauchemar ce serait. La tâche d'un homme est de faire en sorte que l'étincelle devienne flamme, pas de l'étouffer ..."
Commenter  J’apprécie          70
— Reine des Songes, marmonna Piocheuse tout en sanglant le harnais de cuir autour des membres de Ben le Vif, je ne t’ai jamais vu aussi effrayé, Magicien. Tu as une tête à m’en faire pisser des glaçons.

Ce furent les dernières paroles que Ben le Vif mémorisa de cette nuit-là, mais à l’évidence, il n’était pas prêt de les oublier.
Commenter  J’apprécie          60
— Dis-moi, Outil, qu’est-ce qui occupe tes pensées ?
L’Imass haussa les épaules.
— Je pense à la futilité, Adjointe.
— Tous les Imass pensent-ils à la futilité ?
— Non. Rares sont ceux qui pensent tout court.
— Pourquoi ?
Inclinant la tête de côté, l’Imass la dévisagea.
— Parce que c’est futile, Adjointe.
Commenter  J’apprécie          60
"Comment on dit "au revoir" à un bhok'aral ?
- À grands coups de pieds dans l'arrière-train, bien sûr !"
Commenter  J’apprécie          60
- Quel est votre nom Sorcier ?
Ben le Vif hésita avant de répondre. "Ben Adaephon Delat.
- Vous êtes censé être mort, fit observer Perle. Votre nom figure à ce titre sur les rouleaux contenant la liste des Grands Mages tombés faces à l'Empire dans les Sept-Cités."
Ben le Vif regarda en l'air.
"D'autres arrivent, Perle. Tu vas devoir combattre".
Le démon leva les yeux. Au-dessus de leur tètes, de brillantes silhouettes descendaient du ciel. Cinq étaient regroupées, un sixième venait derrière. Il émanait de cette dernière une puissance telle que le sang de Ben le Vif se glaça. Elle portait dans son dos un objet long et étroit.
"Ben Adaephon Delat, dit plaintivement Perle, voyez le dernier qui arrive. Vous m'envoyez à ma mort.
-Je sais, murmura Ben le Vif.
- Alors fuyez. Je les retiendrai assez pour vous permettre de vous échapper, mais pas davantage."
Ben le Vif se laissa glisser vers le sol.
Avant qu'il disparaisse entièrement de sa vue, le Korvalah le rappela. "Ben Adaephon Delat, avez-vous pitié de moi ?
-Oui", répondit le sorcier avec douceur. Puis il se retourna et plongea dans les ténèbres.
Commenter  J’apprécie          60
La vague de Tenescowris, masse humaine devenue folle de faim, se fracassa inexorablement contre les murailles de la ville, puis les submergea. Les barricades élevées à l’emplacement des portes, ployant sous la pression, finirent par céder.
Commenter  J’apprécie          50
— Une petite faim ? Yep.
— Serviteur va nous préparer à manger.
— Peut-il me servir dans la bibliothèque ?
Le Grand Prêtre fronça les sourcils.
— L’étiquette choit. Mais si tu insistes.
Le Trell se remit debout.
— Où est la bibliothèque ?
— Tourne à droite, avance de trente-quatre pas, tourne encore à droite, douze pas, puis la porte de droite, trente-cinq pas, encore onze pas sous l’arche à droite, tourne une dernière fois à droite, quinze pas, puis c’est la porte de droite.
Mappo dévisagea Iskaral Pust.
Le Grand Prêtre gigota nerveusement.
— Ou bien, fit le Trell les yeux plissés, je tourne à gauche et je fais dix-neuf pas.
— Yep, marmotta Iskaral.
Mappo se dirigea d’un pas vif vers la porte.
— Je prendrai donc le chemin le plus court.
— S’il le faut, grommela le Grand Prêtre tout en se ployant afin d’examiner l’extrémité hirsute de son balai.

La faillite de l’étiquette apparut de façon manifeste lorsque Mappo entra dans la bibliothèque et qu’il constata que la petite pièce tenait également lieu de cuisine. Icarium était assis à une robuste table noire située à quelques pas du Trell sur sa droite, tandis que Serviteur était penché sur un chaudron suspendu par une chaîne au-dessus de feu à un pas sur la gauche de Mappo. La tête du compagnon d’Iskaral Pust était presque invisible, perdue au milieu d’un nuage de vapeur, trempée d’une condensation qui dégoulinait dans la marmite tandis qu’il effectuait de grands cercles bouillonnants à l’aide d’une louche en bois.
— Je crois que je me passerai de soupe, observa Mappo.
Commenter  J’apprécie          50
Enfin, personne ne jure sur ce bateau à part moi, quel que soit le degré d’inventivité dont vous pourriez faire preuve.
Commenter  J’apprécie          50
Tayschrenn reprit doucement la parole.
- La femme nommée Lorn, cette femme qui fut une enfant, qui eut une famille...
Il posa sur l'Adjointe un regard douloureux.
- Cette femme n'existe plus. Elle a cessé d'exister le jour où elle est devenue Adjointe.
Les yeux écarquillés, Lorn dévisagea les deux hommes.
Toc vit alors leurs paroles ébranler sa volonté, briser sa colère, réduire en poussière les ultimes vestiges de son identité. Le calme glacial de l'Adjointe de l'Impératrice réapparut dans son regard. Le cœur battant, Toc comprit qu'il venait d'assister à une exécution. La dénommée Lorn avait surgi des brumes du passé pour obtenir justice et recouvrer une existence propre. Mais elle s'était vu opposer une fin de non-recevoir. Non pas par Dujek ou Tayschrenn, mais par cette chose connue sous le nom d'Adjointe.
Commenter  J’apprécie          50
Kallor dit: " J'ai parcouru cette terre alors que les T'lan Imass étaient encore des enfants. J'ai commandé des armées fortes de cent mille âmes. J'ai répandu le feu de ma colère sur des continents entiers et j'ai siégé seul sur de grands trônes. Comprends-tu ce que cela signifie ?
-Oui, dit Caladan Brood. Tu n'apprends jamais. "
Commenter  J’apprécie          50
La loyauté ne survit jamais à un estomac vide.
Commenter  J’apprécie          40
Kallor dit: " J'ai parcouru cette terre alors que les T'lan Imass étaient encore des enfants. J'ai commandé des armées fortes de cent mille âmes. J'ai répandu le feu de ma colère sur des continents entiers et j'ai siégé seul sur de grands trônes. Comprends-tu ce que cela signifie ? "

- Oui, dit Caladan Brood. Tu n'apprends jamais.
Commenter  J’apprécie          40
- Nous n'avons pas d'herbes à infuser, maître. J'ai dû improviser.
- Avec quoi ? De la peau de mouton ?
- Presque. Il me restait quelques chutes de laine.
- La jaune ou la grise ?
- La grise.
- Ah. Dans ce cas tout va bien.
Il but une petite gorgée.
- Très bonne.
- Oui, je pensais bien que ça pourrait convenir.
- Nous ne risquons pas de nous empoisonner j'espère ?
- Pas outre mesure, maître.
- Il y a des jours, intervint Shurq Elalle, où je regrette d'être morte. Mais pas aujourd'hui.
Les deux hommes la dévisagèrent d'un air spéculatif tout en sirotant leur infusion.
- Idéalement, poursuivit-elle, je devrais m'éclaircir la gorge pour évacuer cet instant de gêne. Mais je suis incapable de me sentir davantage gênée que dans mon état normal. Deuxièmement, il serait fâcheux que je me racle la gorge, vu les fluides qui risqueraient d'en sortir.

Tehol Beddict, Bugg et Shurq Elalle.
Commenter  J’apprécie          40
- De simples mots peuvent-ils constituer des vecteurs de magie ? (...)
Icarium lui fit cette réponse :
- Une magie tellement puissante qu'elle peut forcer les dieux à ployer le genou.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Steven Erikson (814)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

De Diderot : "Les bijoux …...."

volés
indiscrets
de la reine
précieux

15 questions
78 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}