Citations de Steven Erikson (204)
Pourquoi faut-il que nous nous accrochions à ce que nous avons perdu tandis que nous ignorons ce que nous possédons encore ?
Un jour, tu comprendras peut-être que les regrets n’ont pour ainsi dire aucune importance. Leur valeur réside dans notre manière d’y répondre.
Qu'il était extraordinaire de constater comme de simples vies pouvaient se télescoper dans tout ce désordre, encore et encore, emportées dans la grande spirale. De quelle manière elles tournoyaient sans cesse et descendaient en apparence toujours plus bas. Toujours plus bas. Qu'ils étaient fous, ceux qui croyaient que l'on pouvait nager à contre-courant de cet irrésistible tourbillon.
Je suis un récipient toujours plein et cependant jamais rassasié. Il me faut toujours plus de Durhang. Plus d'hommes, plus de semence. Mon maître a découvert le lieu de mon plaisir et me l'a confisqué. Toujours pleine et cependant jamais rassasiée. Ce récipient n'a plus de fond. Voilà ce qu'il m'a fait.
(Scillara)
« L’imagination est comme un muscle. Il lui faut de l’exercice. Dès lors qu’on reste piégé dans ce monde aux exigences bassement matérielles, l’imagination – le cadeau qu’on a reçu dans l’enfance – s’atrophie, et, quand ça arrive, on perd un bien précieux que même la nostalgie ne restituera pas, brûlerait-on d’envie de le retrouver. Avec la mort de son imagination, on perd le sens de l’émerveillement. Or on a besoin de s’émerveiller. On a besoin de rester sain d’esprit, et on en a besoin pour empêcher son coeur de se changer en pierre. » (Samantha August)
Il aurait voulu prendre des vies les unes après les autres.
Un Oraclodomin ne suffirait pas. Un millier d'Oraclodomins ne suffirait pas.
Plus maintenant.
Il eut la sensation d'avoir de plus en plus froid, comme si son sang se voyait remplacé par une substance glaciale qui parcourait ses veines, se frayait un passage jusqu'à ses muscles, les emplissait d'une force étrange et inflexible. Il n'avait ressenti une telle sensation auparavant, mais ce phénomène se plaçait au-delà de sa considération. Il n'y avait pas de mots pour le décrire.
Pas plus, découvrirait-il bientôt, qu'il n'y aurait de mots pour décrire ce qu'il allait devenir, ce qu'il allait accomplir.
Crokus hocha la tête avec conviction. Puis, levant la pièce, il en examina l'une des faces. Tu crois à la chance, Kalam?
-Non, grommela l'assassin.
Crokus eut un sourire ravi. "moi non plus." Puis il lança la pièce en l'air.
Ils la regardèrent tous deux piquer dans l'eau et, jetant un dernier éclair, disparaître sous les vagues.
La chance n’est jamais gratuite.
Ambition is not a dirty word. Piss on compromise. Go for the throat
Rigga, Riggalai la Voyante, la sorcière aux bougies qui emprisonnait des âmes dans des chandelles pour les brûler... Des âmes dévorées par les flammes...
Pour ce que ça vaut, Plume Sorcière, la liberté n'a rien d'une bénédiction. Chaque voie est jalonnée de pièges, d'embûches destinées à t'entraîner dans des jeux dont les forces se placent au delà de ton entendement. Des forces qui préfèrent probablement les esclaves lorsqu'elles décident de se servir de mortels, vu que les esclaves comprennent intrinsèquement la nature de la relation qui leur est imposée.
Udinaas, à Plume Sorcière.
Par le souffle de Goule. C'est une bonne sentence, je trouve. Plus une attitude en elle-même qu'une suite de mots, d'ailleurs. Avec beaucoup de sens dedans, aussi. Un peu de "juste Ciel" et un peu de "putain de merde" et peut-être un peu de "on est tous dans la même galère". Donc une expression pour résumer les malazéens.
Il soupira et mit sa tête en arrière.
- Par le souffle de Goule, dit-il.
Et les autres hochèrent la tête. Il savait qu'elles le faisaient, il n'avait même pas besoin de regarder.
La mort est semblable à l'ombre de chaque mortel, sa véritable ombre, et le temps représente son serviteur, lui qui fait lentement tourner cette ombre sur elle-même jusqu'à ce que ce qui s'étend derrière chaque personne finisse par s'étirer devant elle.
J’en ai fini avec ce monde, car je m’y retrouve seul.
Connaissez vos ennemis mieux qu’ils se connaissent eux-mêmes. Ainsi parlait l’empereur Kellanved.
-Mes vers bleus, avait-elle dit, en faisant référence à un vers de vase du large originaire de la côte kanienne. Et tout comme les vers, ils commencent par être violet et bleu, puis après un jour ou deux au soleil, ils deviennent gris. Des goumis, sergent.
Et autant regarder les choses en face, l'humanité sans humilité est une force dangereuse. Je ne sais pas pourquoi je réfléchis comme si je voyais l'avenir, mais c'est l'impression que ça me donne. Un temps futur quand la sorcellerie en fera trop, quand elle résoudra tous nos problèmes... pour mieux en inventer de nouveaux. Si c'est ça notre véritable avenir, je n'en veux pas.
Shurq Elalle
- C'est tout ce que tu as à dire ? C'est une scène capitale, espèce de gros débile ! C'est là que tout commence vraiment, véritablement, enfin ! Alors, essore la bière qui imbibe ton cerveau, mortel, et dis quelque chose qui se montre digne de ton espèce. Tu te tiens devant un dieu ! Laisse exprimer ton éloquence pour la postérité. Fais preuve de profondeur !
- De profondeur..., hum.
Rageux garda le silence un long moment en détaillant les pavés à l'entrée de l'allée. Puis il leva sa tête casquée, fit face à Ombretrône et dit :
- Va te faire foutre.
- L'œil peut être aussi dur qu'une armure. On peut le renforcer pour qu'il voie sans rien ressentir, si la volonté s'avère suffisamment forte.
Sechul Lath
On ne peut pas demander à un soldat d'ouvrir son cœur. S'il le faisait, jamais plus il ne pourrait prendre la vie de quelqu'un.