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Critiques de Stig Holmas (12)
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Le condor

William Malcolm Openshaw, un homme à bout de souffle, un homme en fin de course.

Un homme qui a quitté la meute:

« Je suis un loup des villes et je possède les instincts du loup des villes. »



Isolé et acculé dans les bidonvilles de Lisbonne, un homme lui tend la main...

Rencontre programmée ou fortuite?

Henry Richardson, agent au service de l'Ambassade britannique, semble ne plus vouloir le lâcher: d'un rendez-vous à l'autre Richardson, intrusif, pousse William à affronter son passé et réveille ses démons, ses souffrances.



Si William a choisi la fuite, l'exil, il a ses raisons: la douleur, il crève de chagrin.

Le peu qu'il a eu, il l'a perdu.

Reste le souffle du passé, le souffle asphyxiant, oppressant de la peur.

Mais au terme de sa cavale, de ses tours de cache cache, il écrase le souffle vacillant du bonheur (la sauterelle) et perd l'odeur des coquelicots qui longtemps l'accompagne...



« Les ailes du condor ne peuvent rien pour sa volonté. Le condor celui qui vole, a le regard triste. »



Chez les parias africains ou dans les bidonvilles de Benfica, William s'interroge:

« Y-a-t-il quelque chose de bon dans ma vie en ce moment? Je m'arrête, ferme les yeux quelques secondes. L'odeur des coquelicots est tout ce que j'ai. »



Stig Holmas nous propose avec Le condor un voyage au bout de l'enfer.

Il nous livre les pensées de son anti-héros, un poète, et un activiste des années 70.

Grâce à une construction étonnante, les parties s'intercalent, se chevauchent ou glissent de l'une à l'autre.

En effet, William aime écrire, surtout des poèmes:

« - Oui, j'écris. Mais cette fois-ci, c'est une sorte de journal fictif, les notes rédigées par un homme qui vit chez une pute et se souvient. »

Et c'est bien ses souvenirs, grâce au talent de Stig Holmas, qui glissent l'un sur l'autre quand on tourne les pages, que ce soit ses rêves ou ses cauchemars, ses moments de grâce ou de violence.



J'ai adoré ce roman, découvrir, au gré des vagues de souvenirs qui submergent William, sa vie, son enfance, son adolescence, son grand amour, ses passions alors que nous le savons reclus dans l'ombre, du côté des damnés de la terre, des opprimés.



Belle et cruelle histoire que celle de William Openshaw, poète maudit, fils d'un marin écossais et d'une mère originaire de l'Algarve:

à Birmingham avec Sandra, sa mère

à Moscou avec Elena, à Londres et San Francisco avec Monica

à Lisbonne avec Ana Maria Lisbela et à Calcutta avec Indira

Toutes ces femmes balisent sa vie.



A travers elles, le parcours et le destin de Williams se dessinent.



Qui pourra saisir le condor avant son dernier vol?



Je n'oublierai pas de si tôt la poésie qui se dégage de l'écriture de l'auteur, ni les champs de haricots,

les champs de haricots sont remplis de coquelicots...



Un coup de coeur .
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Le condor

Les personnages:



William Openshaw est un poète, un homme écorché au passé sombre. On le suit dans ses pérégrinations dans les bas-fonds de la société, et par son œil avisé, nous offre une vision sombre mais intéressante des rues les plus mal famées. On est pris dans ses pensées, dans son malheur, on le plaint autant qu’on le réprouve, mais il est sans contexte un personnage fort!



Ce que j’ai ressenti:…Une bien triste envolée…



Le temps passe.Lentement, comme un aveugle.



C’est une lecture en poésie et en polar noir, elle fleure bon le coquelicot, part dans des envolées vertigineuses, sombre dans les plus grands gouffres des affres humaines. C’est une lecture qui ne laisse pas indemne, qui vous dévoile ses noirs secrets au détour d’une page, pour mieux vous envoler dans les lueurs lyriques. Suivre William dans ses rues, c’est découvrir la pauvreté, s’y confronter, nous la faire sentir jusque dans ses odeurs…Elle suinte de ses pages, mais en même temps, il y a une farouche volonté de s’accrocher aux petites choses infimes qui font toute la différence dans une vie…



Mais le parfum des coquelicots m’accompagne. Il est rouge et léger, comme les battements du cœur d’un condor qui plane dans le ciel.



C’est un livre qui se dévore, dans un souffle: on est pris dans la douceur des mots mais la noirceur des cœurs envahit cette beauté. C’est bien ce double effet qui rend cette histoire captivante, hypnotique. L’écriture aussi y est pour beaucoup, et ce découpage en instants suspendus ajoute une originalité à l’ensemble, autant qu’un rythme haletant.



Je suis le loup des villes. J’ai de la poix sous les pattes.



Une bien belle idée que cette réédition puisque elle nous permet de mettre une nouvelle fois en lumière la majesté de ce condor, de s’enivrer d’envolées, de toucher du bout des doigts les failles humaines dans un voyage aux quatre coins du monde.


Lien : https://fairystelphique.word..
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Le condor

Il est de ces romans qui sortent du lot par leur manière de survoler les codes des genres. Il est de ces écritures qui chamboulent nos habitudes. Le condor de Stig Holmas est de ceux-là.



Le condor est un roman noir dont je serais bien en peine de vous résumer l’histoire. Ça tombe plutôt bien, cette lecture est à vivre davantage à travers les ressentis qu’à travers son intrigue.



Un récit inclassable et plutôt déstabilisant. Ou l’art de la structuration par la déstructuration. Je crois n’avoir jamais lu de roman construit ainsi, passant du passé (de moments du passé, au pluriel) au présent, telle une suite d’associations d’idées. Pas de chapitres, de simples sauts de paragraphes. Pas de fil d’Ariane, mais un enchevêtrement de lacets.



Étrange roman. Étrange personnage principal qui a vécu une multitude de vies, souvent dans la violence, et qui ne sait trouver sa place dans un monde qu’il ne comprends pas. Au point d’aller se perdre (ou se retrouver) dans la misère la plus ultime, dans une fange d’indignité qui pourrait aboutir à retrouver une certaine dignité.



Paradoxal, à l’image du roman tout entier. Une lecture qu’il convient d’appréhender l’esprit ouvert, afin d’y plonger tête la première. Le seul moyen d’arriver à voler aux cotés de l’auteur norvégien.



Un auteur atypique dans le monde du Noir, davantage poète qu’écrivain de fiction. D’où sa manière très personnelle de conter cette très sombre histoire, en soignant avant tout son écriture. Une plume à la fois lyrique et âpre qui m’aura fait vivre d’étranges sensations. Tour à tour subjugué, déstabilisé, ou agacé (plus rarement), j’ai vécu cette lecture avec autant de curiosité que d’appétit. Certains passages m’auront fait chavirer le cœur, d’autres m’auront laissé un sentiment d’imperméabilité.



Car Stig Holmas a (dé)construit son récit pour nous questionner sur la condition humaine. Il laisse planer le doute sur ses intentions, au point que chaque paragraphe est une surprise en puissance. L’art de nous interroger, avec force, sur le sens des choses ou le déterminisme.



Il n’est pas étonnant que certains crient au chef d’œuvre face à ce livre si hors des normes. Même si je suis plus mesuré dans mon ressenti, voilà le genre de lecture qui laisse des traces. On oubliera sans doute très vite l’histoire en elle-même, mais il restera certainement des impressions, des émotions et des cicatrices au delà de cette lecture.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Le condor

L'avantage des piles à lire, c'est qu'on y trouve parfois des pépites dont on a oublié l'achat. Ce roman bien noir est une de mes lectures préférées de cette année. Openshaw est un voyageur un peu particulier, puisque c'est la misère qui l'attire. On le retrouve à Lisbonne, où il partage le taudis d'Anna Maria et de ses quatre enfants. La déroulé de ses journées est ponctué de ses réminiscences. Souvenirs d'un enfance traumatisante, d'une brève période de bonheur avec Monica, de son passé de communiste et de braqueur. Le narrateur nous livre son passé par bribes et on reconstitue le puzzle jusqu'au dénouement final. Le suspense est très bien entretenu, on a envie de savoir qui est Openshaw et ce qu'il a fait. Ce que j'ai particulièrement aimé, c'est que c'est un personnage clivant ; au fur et à mesure qu'il nous révèle son histoire, nos sentiments à son égard entrent en conflit. Chose rare, la mot de la fin m'a particulièrement plu !
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Le condor

C'est par hasard, au gré d'une rencontre, que William Openshaw se retrouvera braqueur de banque, commençant par n'être que chauffeur avant d'entrer lui-même avec ses complices dans les banques et de finalement être amené à tuer.

Le récit qu'Openshaw nous livre mêle différents moments de sa vie, et on le retrouve en divers endroits du monde, de sa ville natale de Birmingham aux côtés de ses parents alcooliques jusqu'au Lisbonne des années 90, alors qu'il vit plus ou moins avec Ana Maria Lisbela et ses enfants, en passant par la Russie ou la Californie.

Openshaw est un grand poète, de renom, mais il traîne son existence de manière misérable avec en tête le souvenir constant de Monica, son amour perdu suite à ses méfaits.

Le portrait d'un homme empêtré dans une existence qu'il ne parvient pas à maîtriser, bercée par le parfum des coquelicots ibériques.
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Le condor

D'une profonde noirceur, Stig Holmås nous compte la vie de William Openshaw, poète adulé et passionné d'oiseaux, qui enfouit aujourd'hui sa vie en errant de bidonvilles en bas-fonds, dans toutes les grandes capitales du monde. Il côtoie la misère, partage la souffrance et les privations. Il y noie dans l'alcool son passé et ses erreurs. Bon ok, dis comme cela ça n'a rien de tentant n'est-ce-pas ?



Et pourtant, si vous saviez comme l'écriture de ce roman est belle, profonde, et prenante. Le démarrage est un peu déstabilisant, mais passé les premiers paragraphes, et non les chapitres car il n'y en a pas, on est pris par ce récit. Je ne parlerai pas d'intrigue à proprement parler car il s'agit là du récit d'une vie, tout simplement.



La suite sur le blog ;)
Lien : http://bookenstock.blogspot...
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Le condor

Ce polar assez confidentiel est une vraie pépite. Le roman revient sur la vie d'un braqueur de banque. Sa vie est présentée comme un puzzle dont l'auteur nous donne les éléments pièce par pièce, pour découvrir le tableau final surprenant. Ne vous attendez pas à de l'action à tout va. Ce roman aborde essentiellement la psychologie du braqueur pour expliquer son passé, son errance et sa fuite en avant. Le mystère des personnages est très bien entretenu et le style de l'auteur, qui n'est pas sans nous rappeler la poésie de son personnage, est envoûtant. Le final est de haute volée. A découvrir ABSOLUMENT !!
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Le condor

Cet homme qui traîne sa misère d'une capitale à l'autre, c'est William Openshaw, poète reconnu mondialement, grand connaisseur des oiseaux et braqueur de banques.

Quels hasards, quels incidents, quelles motivations guident ses pas ?

Il est hanté par de mystérieuses tragédies et des secrets dont il ne parle jamais.

Puis un jour au Portugal, il fait la connaissance de Henry Richardson, attaché à l'ambassade britannique, qui semble en savoir beaucoup sur le passé trouble de William.

Mais... Qu'a-donc laissé,  William, dans son sillage ?

Encore une oeuvre qui sort de l’anonymat.

Sortie il y a presque 20 ans chez un petit éditeur nantais, c'est la série noire qui nous le fait découvrir 5 ans plus tard.

Il n'a pas vraiment fait beaucoup de bruit. Il faut dire que ce texte est vraiment singulier.

Un OLNI, un Objet Littéraire Non Identifié.

Et puis miracle, Sonatine le ressuscite dans sa collection semi poche. Et hop le condor prends son envol.

Et quand le condor plane ainsi au-dessus de vous, c'est que votre esprit est ouvert et vos neurones tournent au maximum de leurs possibilités.

Et l'auteur tel un chamane convoque sa plume hypnotique et poétique pour nous entraîner dans son sillage. Et il invoque tous les thèmes qui font de ce titre un grand roman noir, les choix mal assumés, les regrets, l'enfance volé et ses traumatisme et la recherche de redemption.

Non, je ne dirai pas comme certain que ce livre est un chef d'oeuvre mais je pense que sa lecture va vous marquez à jamais comme je l'ai été. Elle déroute, dérange, agace et lasse parfois. Mais toujours elle nous fait battre notre coeur.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le condor

Un très bel exercice de style sur le portrait du déclassé...
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Le condor

C'est un roman à la fois déroutant et charmeur. C'est le portrait d'un homme, William, de nationalité anglaise. C'est un portrait impressionniste, par touches successives. Eparpillé façon puzzle dirait Audiard. Des bribes de sa vie, dans le plus grand désordre. William est à la fois poète, communiste, alcoolique, braqueur de banque et obsédé sexuel. Il fuit. Sa fuite perpétuelle et son manque de ressources fixes l'amènent à se retrouver dans différents taudis d'Europe, d'Asie et d'Afrique. Il noie sa honte dans l'alcool et le sexe avec des prostituées. Ses moments de bonheur sont sa poésie et ses souvenirs d'enfance ou d'adolescence: le parfum des coquelicots, la sauterelle sur la grosse pierre ou le vol des condors.



L'auteur nous réserve quelques beaux moments poétiques, quelques belles pages d'écriture. C'est la partie du roman que j'ai préférée. Il maintient un certain suspense, car braquer des banques n'est jamais sans danger. Et même à l'autre bout du monde, on peut tomber sur la mauvaise personne. Mais on n'éprouve aucune empathie pour un tel ‘héros' solitaire et au lourd passé, ni pour lui, ni pour les personnages fugaces qui traversent sa vie. Le volet émotionnel est trop absent de ce roman. Il ne reste qu'une suite d'aventures, de saouleries et de triste sexe. Dommage.
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Le condor

Une histoire qui monte crescendo pour un final qui remue bien comme il faut...

J'ai adoré !
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Le condor



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LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE, NON CLASSÉ, POCHE, ROMAN NOIR

Le condor

Publié par TOURNEUR DE PAGES le 12 MAI 2017

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William Malcolm Openshaw raconte ses vies, toutes celles qui l’ont mené à braquer des banques, à écrire des poèmes et à tomber amoureux de Monica. Il rencontre Henry Richardon qui connaît son passé et ses zones d’ombre.

Dès les premières lignes, un ton direct et sincère est installé entre le narrateur et le lecteur. William raconte sa vie, les moments éparpillés, les villes dont il arrive à se souvenir. Il est tout au long confronté à son histoire, ses échecs et ne peut y échapper. Mais il n’arrive pas à tenir un discours clair et fluide car tout cela est trop lourd et douloureux pour lui. Ce n’est pas tant les histoires qu’il raconte qui touchent mais ce qui ressort du protagoniste. William devient rapidement la véritable intrigue de l’histoire. La fin de sa vie est connue mais lui qui a toujours fuit, se retrouve obligé d’affronter son parcours. Il doit alors essayer de comprendre les raisons de ces échecs. En livrant cette vie par bribes, Stig Holmas construit un personnage en morceaux, détruit, au bout de lui-même. Ce roman devient une sorte de portrait de la dépression. C’est beau, haletant et bouleversant.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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