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Citations de Studs Terkel (44)


Ce qui faisait vraiment mal, c'est quand on était obligé de demander l'aide sociale. On n'a pas idée de l'érosion de la dignité d'un homme.

Roberto Aucune, Ouvrier agricole - Adaptation de Harvey Pekar et illustrations de Dylan A. T. Miner - p. 26
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Le monde est plein de péchés. Je crois que nous vivons les derniers jours du monde. Je crois pas que ça va être très long parce qu’il y a beaucoup de prophéties de la Bible qui s’accomplissent aujourd’hui. Je ne pense jamais à la Bombe. Parce que si elle vient, on la prendra en pleine poire. Alors à quoi ça sert de s’inquiéter à l’avance ? J’ai un fils en Corée en ce moment. Mais je suis une goutte dans l’océan. Je pense simplement que ça vaut pas le coup de s’inquiéter, vu que je peux rien y faire.
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Quand on arrive dans la grande ville, c’est comme une jungle. La jungle des villes, on appelle ça. Même quand on marche dans la rue, on n’est pas en sécurité. Y a des coins dans cette ville où je n’oserais même pas aller la nuit. Mais là d’où je viens, à Luddington, dans le Michigan, les gens sont différents je trouve. Je veux dire qu’ils étaient plus honnêtes. Ils croyaient vraiment dans cette vieille philosophie : vivre et laisser vivre. C’est plus du tout quelque chose qu’on entend.
Ils se fichent de tout. C’est l’argent qui est roi aujourd’hui. La seule chose qui compte, c’est ça : si vous avez de la maille.
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Je crois que, lorsque ses enfants sont jeunes, la place d’une femme est à la maison. Mais quand ils sont assez grands, je pense qu’il est idiot qu’une femme tourne en rond et ne fasse rien. Ca la rend malheureuse.
Je connais des femmes qui sont devenues des fanatiques du bridge, d’autres qui sont devenues alcooliques, ou encore qui travaillent pour des associations qui les ennuient. C’est qu’il faut bien qu’elles fassent quelque chose. Il y a des femmes qui jouent au bridge tous les après-midi. Et elles jouent aussi chaque soir. Leur vie entière, leur seul horizon, c’est le bridge. Et je crois que ces mêmes femmes, si elles n’avaient pas leur bridge, elles tâteraient sérieusement de la bouteille. D’ailleurs, je crois que beaucoup de ces soi-disant bridgeuses sont, avant tout, des grosses buveuses.
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Et vous, avez-vous peur de quelque chose ?

Absolument de rien. Et pourtant la société est dangereuse. Les gens aiment se faire du mal. Pourquoi les gens vont aux courses de vitesse d'Indianapolis, deux ou trois centaines de milliers de personnes ? Pour voir des petits gars tourner en rond dans un bolide ? Bon Dieu, non. Ils y vont pour voir les gars se tuer. Si un cerveau humain peut mettre un avion dans le ciel, pourquoi un cerveau humain ne pourrait pas tuer aussi ? Et il le fait, partout dans la rue pour ça. Il y a des tueurs qui rôdent toute la journée, des tantouzes, des voyeurs, et les jeunes... Faut que j'y aille à la batte de base-ball sur ces gars-là, moi, qui suis du 43è Ward, ici, en plein coeur de Chicago. Nous, on ne contamine pas la morale. Ces gars-là, on les chasse.
On ne veut pas d'eux ici. S'ils viennent dans un restaurant où on est, qu'il commence à y avoir une sorte de réunions de pédés, on les fout dehors. On ne les aimes pas. Faut que je protège mes neveux et mes nièces. La loi ne le fait pas. La loi protège ces dilettantes dégénérés.
Si j'étais dictateur, moi, je ferais un génocide de tous ces dégénérés. Je les massacrerais. Regardez-moi ces gars qu'on fait des études. Vous croyez qu'ils savent ce qu'il faut faire ? Vous les mettez dans Lincoln Park et, au bout de trois quarts d'heure, il faut envoyer les boy-scouts pour les chercher. Ils ne savent même pas comment sortir. Comment survivre dans le système capitaliste ? Quoi, vous travaillez pendant vingt ans et, d'un coup, vous perdez votre place ? Qu'est-ce que vous allez faire ? Ma race peut survivre. Dieu nous protège, qu'il y ait le feu, la Bombe, une inondation, on survivra toujours.
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L'homme blanc n'aime pas le Noir et le Noir n'aime pas l'homme blanc. Et il y a plus de haine entre les hommes qu'entre les femmes. Les mâles, par nature, sont des bêtes sauvages. Oui, oui, des bêtes. Vous ne le saviez pas que le mâle était une bête ? Oui, une vraie bête. Il sort et il tue, il détruit, il assassine, il écrase les gens et les enfermes dans le coffre de la voiture, et les y abandonne. Qu'est-ce qu'il ne ferait pas ? Il tuerait sa mère. Il tuerait son enfant.
Ce ne sont pas les femmes qui font les guerres. C'est l'homme, la bête. Mettez-le hors du monde. Je dis : sortez les hommes du monde pendant dix ans et vous verrez la paix et l'amour régner. Il garde le monde et les nations le couteau sous la gorge. Depuis Johnson jusqu'au plus petit grouillot, tout homme n'a envie que d'une seule chose, se battre et se battre encore. Ils ne sont pas contents s'ils ne se battent pas d'une manière ou d'une autre. Et c'est pitié que ce soit eux qui mènent le monde. Si c'était les femmes...
Les femmes peuvent s'entendre entre elles oui, et parler. Les femmes peuvent s'entendre avec tout le monde : la Blanche avec l'homme de couleur et les femmes de couleur avec les Blancs.
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Vous croyez en Dieu ?

Non, vraiment pas. Je suis un fervent agnostique. Qui était Jésus-Christ ? Il était incroyable. Un roi de l'arnaque. Il avait appris l'hypnose en Inde. Mais quand Il a attaqué Israël, on a voulu Le descendre parce qu'Il provoquait des tas d'émeutes et de trucs pas normaux, alors Il a dit qu'Il était le Fils de Dieu. De nos jours, on ne Le tuerait pas. On Lui conseillerait de se faire soigner par des psychiatres, parce que, le pauvre, Il en avait bien besoin. Quand Il a nourri la foule avec ses poissons, Il avait hypnotisé une demi-douzaine de personnes. Ils ont répété l'histoire. Mais qui avait-Il nourri, en fait ? Personne. Qui a-t-Il guéri de la lèpre ? Il avait hypnotisé les gens. Alors, ils se levaient et marchaient. Et Il s'est fait tuer à trente-trois ans. Il ne pouvait pas fermer sa grande gueule.
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Je regarde les Blancs et ils m'irritent. Chaque Blanc veut gagner un million de dollars. Son but dans la vie, c'est un yacht sur le lac Michigan, un yacht et des bains de soleil. Il n'a pas de vrai but. Le Noir, lui, il en a un bien défini. Les Blancs doivent chercher eux-mêmes, ils faut qu'ils trouvent exactement ce qu'ils veulent, et s'ils ne le font pas, les communistes s'empareront de ce pays sans même tirer un coup de fusil.
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Non seulement le Noir américain a tout pour lui, mais maintenant, il se tape nos femmes blanches. Et les femmes ont l'air de préférer la pigmentation de nos jours. J'ai deux nièces et je me fais de la bile. Les gars de couleur - et pourtant, je suis pas du tout raciste -, voilà qu'ils viennent des grandes villes et ils trouvent du travail. Et les voilà qui s'amènent bien habillés et qu'ils ont l'air d'avoir appris des choses sur eux-mêmes. Mais les filles qui aiment ça, elles ne sont pas des villes, elles sont de l'Ohio, de l'Iowa, de l'Indiana ou de tout petits patelins.
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Il y a une chanson que j'adore. "Un homme avec un rêve est un homme béni. Car les rêves font l'homme, l'homme qu'il désire être." On peut être tout ce qu'on veut dans le monde si on rêve assez fort et assez longtemps.
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Pour nous les Jaunes, le mouvement des droit civiques nous a fait prendre conscience qu'on n'avait pas de présence, pas d'image dans la culture américaine en tant qu'hommes, en tant que peuple. On considérait qu'on était intelligents mais qu'on n'avait pas le même don pour le sport que les Noirs et les Blancs. On était plus favorisés que les Noirs, mais il nous manquait leur virilité. Alors certains d'entre nous ont décidé de s’approprier le blackness. on s'habillait comme eux, on imitait leur démarche et on se mettait à parler noir. On s'appelait "Bro", on utilisait des expressions du Sud : "Hey, man !".

On s'est mis à parler des sœurs qui faisaient le trottoir et des frères qui étaient derrière les barreaux. J'avais été en prison et je je n'y avais pas vu un seul jaune. Je ne voyais pas beaucoup de nos sœurs faire le trottoir aussi. C'était pas notre truc. Dommage, on aurait peut-être pris notre pied plus souvent.
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J’avais le sentiment qu’être une Blanche de la classe moyenne était vraiment stigmatisé. Que tout était de notre faute. Ces dernières années, dès qu’il était question de quelque chose dans le journal, on aurait dit que c’était de ma faute. C’était de ma faute s’il y avait des gens à la rue. C’était de ma faute s’il y avait des problèmes au gouvernement. Partout où j’allais, on aurait dit que c’était ma faute. Même à l’église. Ça me mettait vraiment en colère.
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Si un noir passe à la télé et se moque des blancs, ou les imite en prenant l’air apeuré, c’est un humoriste. Mais si un blanc passe à la télé et dit la même chose des noirs, c’est un raciste. Je trouve ça pas juste. Et je ne suis pas le seul à le penser.
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Il y a toute une nouvelle génération de jeunes Américains blancs qui n’ont pas connu le mouvement pour les droits civiques. Ils ne savent rien de cet événement majeur de l’histoire de l’Amérique. Ils ont grandi sous les deux mandats de Reagan. Ils ne se sentent pas particulièrement coupables.
Les enfants noirs connaissent le mouvement grâce à la télévision et à ce que leur ont raconté leurs parents. Ils ne l’ont pas vécu. Il y a un regain d’intérêt pour Malcolm X, mais ils n’appréhendent pas l’homme sous toutes ses facettes.
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Je sais une chose : il y a des gens bien sous chaque couleur de peau. […] Il y a des gars bien chez les Blancs, il y a des gars bien chez les Noirs, il y a des gars bien chez les Latinos. Ce qu’il faut, c’est les chercher et les trouver.
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Je suis d’accord avec l’idée qu’il faut agir contre les discriminations, mais on ne peut pas rabaisser l’élite pour aider ceux du bas, cela reviendrait à détruire le pays. Il faut que les meilleurs continuent à progresser quelle que soit leur couleur de peau.
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Ici, ce n’est pas un melting-pot. C’est plutôt un mille-feuille. Je crois que nous sommes une société pluraliste. Cette ville est divisée par des viaducs, des voies de chemin de fer, des sens interdits. On dit : là, c’est polonais ; là, c’est italien ; là, c’est juif ; là, c’est une communauté mexicaine. Il faut vivre et laisser vivre. Mais nous devons préserver notre identité.
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Depuis l’élection de Ronald Reagan en 1980, le dénigrement racial s’exprime de façon plus ouverte et impudente.
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Mises à part quelques incursions ailleurs, le théâtre de ce travail est la ville de Chicago. De toutes nos villes, c’est celle qui incarne le mieux l’Amérique. C’est ici que sont venus chercher du « boulot » des gens issus de toutes les ethnies, venus d’Europe de l’Est ou de la Méditerranée ; c’est ici aussi que sont venus les Appalachiens des Etats frontaliers, mais aussi les Africains-Américains du Sud profond qui, comme les autres, venaient chercher ici une vie meilleure.
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Depuis Reagan, le fossé entre les races s'est creusé. La colère des Blancs est même devenue chic, dans certains cas. La haine vis-à-vis des Noirs est devenue socialement acceptable dans un nombre incroyable d'endroits. On voit ce qui se passe sur les campus. On a légitimé le racisme.

Parmi les pires, il y a les anciens progressistes, qui ne se distinguent des racistes d'antan que par le langage savant qu'ils utilisent.
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