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Citations de Sulaman Addonia (14)


Quand j'ai conduit l'imam à la mosquée, il haletait. J'avais l'impression de mener un taureau enragé vers l’arène. J'ai levé les yeux vers l'immeuble de Fiore. Je ne savais toujours pas à quel étage elle vivait, mais j’espérais que le discours de l'imam ne l’atteindrait pas. Jassim m'avait dit un jour : « Tu peux te protéger de la pluie en te réfugiant sous un arbre, ou attendre la fin d'une tempête à l’intérieur d'une maison, mais la voix de l'imam est si puissante que personne où qu'il soit ne peut échapper à ses sermons.»
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Habibi, s'il te plaît, pardonne ma colère, mais j'espère que tu comprends ma frustration. Bien qu'elle soit née, il y a plus de mille ans, Khadija, qu' Allah ait son âme, avait plus de droits que les jeunes filles du vingtième siècle.
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Les trois membres de la famille partageaient le dîner.
Trois silences.
Celui de Saba.
Celui de son frère.
Celui de sa mère.
Ils étaient vides de choses à se dire les uns aux autres. Et Saba se demandait comment le camp vous privait aussi de votre langage comme s'il s'agissait de chair attachée aux os. Elle visualisait I'hémorragie de ses mots, des mots de tout le monde. Sans langage, personne n'est en vie.
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« Oh, ya Allah, nous implorons ton pardon. Celui-là va me donner du fil à retordre. Écoute, Nasser, garçons et filles ne doivent pas se mélanger.
— Pourquoi ?
— C'est haram, mon garçon.
— Pourquoi est-ce haram ?
— Accorde-moi ta patience, ya Allah. Parce que... » Il s'est interrompu et a détourné le regard. Après quelques secondes, il a continué. « Parce que nous sommes comme le feu et l'huile, et si les deux se rencontraient, il se produirait une grande flamme et ce serait l'enfer sur terre et dans l'au-delà. Alors, vois-tu, mon garçon, Allah tente de nous protéger pour notre bien. D'accord ?
— D'accord. » Je me suis appuyé contre la fenêtre. Je n'avais rien compris.
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"Quand deux amants sont surpris, l'homme reçoit des coups de fouet mais peut continuer à vivre. s'il s'excuse et demande pardon à Allah, il peut mener une vie heureuse et normale. Mais la femme, après la douleur des coups de fouet, se retrouve confrontée à une douleur bien plus terrible : elle a perdu son honneur. Plus aucun homme ne la touchera, plus aucun homme ne voudra l'épouser, on la fuira comme un chien enragé, et si un coup de feu ne la tue pas, la solitude et l'abandon s'en chargeront."
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Hommes et femmes marchaient côte à côte sans un regard, sans un frôlement, sans un murmure, sans même oser respirer. Nous vivions dans un monde lugubre où la peur était omniprésente, où le rire constituait un péché, où embrasser une femme était aussi grave que voler et où admirer son visage conduisait tout droit en enfer.
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Doucement, j'ai caressé son épaule comme s'il s’agissait de l'unique rose dans le désert. J'ai embrassé son cou avec la soif du musulman qui a renoncé à l'alcool et découvre les rivières de vin du paradis d'Allah.
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"Avec un soupir il m'avait répondu : "La loi, mon garçon, ne s'applique que contre les pauvres et les étrangers, pas contre les riches ou les membres de la famille royale."
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Saba et Zahra se promenaient dans le camp. De sa mosquée de fortune délimitée par des cailloux rouges, l’imam appelait à la prière du soir. Des enfants couraient en tous sens. L’odeur des grains de café torréfiés flottait dans l’air. Tiens-moi contre toi, demanda Saba.

Je pensai que tu n’aimais pas être aussi près, dit Zahra.

Parfois, si.

Tu as tes humeurs, conclut Zahra. Exactement comme moi.

Elles éclatèrent de rire et se prirent par la main.

Saba ?

Oui.

Je peux être franche ?

Saba hésita, puis hocha la tête. Oui.

Parfois ton silence me perturbe, avoua Zahra. Enfin, celui de ton frère est naturel, mais le tien paraît forcé.

Saba ne répondit rien.

Je me fais du souci pour toi.

Il n’y a pas de quoi, dit Saba. C’est à cause des sardines. Mon haleine sent le poisson, alors je me tais.

Je suis sérieuse. Tu as toujours été comme ça ?

Zahra, depuis combien de temps sommes-nous ici ?

Tu vois, tu essayes de changer de sujet.

Zahra consulta la montre qu’elle portait au poignet.

L’objet avait appartenu à sa mère, qui lui avait dit avant de partir au front : Elle gardera la trace du temps qui passe. Pour que tu saches qu’il viendra un temps ou nous serons à nouveau réunies. Mais la pile de la montre était morte et maintenant le temps restait immobile au poignet de Zahra. Zahra avait manipulé la montre pour que les deux aiguilles se rejoignent, s’étreignent. La mère et la fille inséparables dans le temps, à défaut de l’être dans l’espace.
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Quoiqu'il arrive, je ne mourrai pas, parce que je n'ai pas encore vécu, parce que j'ai soif de vivre. Et parce que je sais que la vie est belle.
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Tu penses peut-être ne pas être saoudienne, mais l'enfer, lui, ne fait aucune différence.
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La première fois que je t'ai vu, j'ai eu l'impression que l'on me plantait une graine au milieu du cœur. Ensuite, chaque fois que je t'apercevais dans la rue, c’était comme si des gouttes de pluie venait arroser cette graine. ET maintenant, elle s'est transformée en une fleur dont le bourgeon vient d'éclore.
Je t'offre mon amour. L'accepteras-tu ?
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"Nasser, y a-t-il vraiment quelque chose de mal en moi qui pousse les hommes vers le mal ? Pourquoi devrais-je m'inquiéter de l'enfer ou du paradis qui les attend, pourquoi serait-ce à moi de payer le prix de leur faiblesse , Je ne suis qu'une femme qui voudrait mener sa vie librement."
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En revanche, il a fallu plus longtemps pour résoudre la question de la nationalité de Saba : sa mère est éthiopienne, a dit la sage-femme, mais je pense que son père était érythréen.

Je vous crois sur parole, a dit le Juge, comme s’il était soucieux d’avancer.

Non, a lancé un homme qui a ajouté, les yeux exorbités : Si son père était érythréen, alors elle est érythréenne ; l’identité d’un enfant dépend de celle du père.

Le fils d’une combattante décédée s’est levé brusquement : Ma mère ne s’est pas battue jusqu’au martyre pour que quelqu’un comme toi prétende que son identité à elle comptait moins.
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