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Critiques de Susan Howatch (5)
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Passion noire

Graham Carter a tout pour être heureuse. Habitant au 35ème étage d'un immeuble du Barbican, quartier de Londres, elle exerce un métier prenant dans un cabinet d'avocats d'affaires réputés et gagne suffisamment d’argent pour rouler en Porsche. Sa vie est totalement planifiée, et côté personnel, tout va pour le mieux également. Dès qu’elle et Kim seront mariés, elle pourra avoir les deux enfants qu'elle s'est promis d'avoir avant ses 35 ans. Oui mais voilà, Kim, la cinquantaine, avec son poste à responsabilité et gagnant bien sa vie comme elle, est en instance de divorce. Et au dernier moment, Sophie, sa presque ex-femme, décide de compliquer la procédure de divorce et surtout met tout en œuvre pour parler à Carter. Bien que Carter raccroche aux coups de fils incessants et déchire les lettres que Sophie lui envoie, elle ne peut empêcher la scène quand elles se retrouvent face à face au supermarché dans lequel l'a suivie Sophie. Là où les choses commencent à se déliter, c'est lorsque Sophie ne lui apparait pas comme une femme revancharde car abandonnée par son mari, mais semble plutôt vouloir l'informer, la protéger. Des mots comme "occultes" émaillent son discours dans lequel elle indique à Carter qu’elle ne connait pas vraiment Kim, et elle lui propose de se renseigner au sujet d’une certaine Mme Mayfield. C'est alors que des choses commencent à dérailler également dans l'appartement que Carter et Kim partagent : des tableaux tombent des murs, des poubelles sont renversées. Et lorsque Kim confirme qu'il connait bien une Mme Mayfield, Carter se demande ce qu'il a bien pu lui cacher et quelle importance cela peut avoir. C'est ainsi que commence l'escalade du désastre.



Passion noire est le deuxième livre de Susan Howatch à s’inscrire dans le cadre du ministère de la guérison de Saint Benet by the wall, après le Pardon et la Grâce. Il n'est absolument pas nécessaire d'avoir lu le premier tome pour suivre le second, mais j'ai retrouvé avec plaisir les personnages charismatiques qui m'avaient tant plu dans le premier opus. Ceci dit, ce volume est celui de Carter, et c'est elle qui nous raconte son histoire à la première personne du singulier.

Ce qui est intéressant avec Susan Howatch, c'est qu'elle montre comment une fragilité, une blessure, un manque non reconnu et non assumé peut éclater en cas de difficulté. Ses romans portent également sur la nécessité de ne pas ignorer un aspect de son âme et illustre ce qui se passe quand c'est le cas. Elle insiste sur l'importance de la spiritualité avec nos vies d'aujourd'hui, et défend la notion d'un dieu d'amour, guérisseur, toujours du côté de ceux qui souffre, prévalant sur l’idée d’un Dieu de justice. Explicitement, elle explique comment se complètent idéalement médecine, psychologie et religion, représentées dans ses œuvres par des personnages différents agissant ensemble. D'ailleurs, chez Howatch, psychologie et "théologie" sont souvent utilisées de façon à décrire un même évènement en utilisant un vocabulaire et des concepts différents, les deux domaines servant finalement et indifféremment à décrire une même réalité. Ce faisant, elle nous fait part des grandes vagues qui secouent l'évolution de l'église anglicane dans les années 80 : l'ordination des femmes ou des homosexuels, le positionnement de l’église concernant l'homosexualité, et plus récemment, l'ordination de femmes évêques, mais aussi les différences existants entre les courants de cette Eglise qui représente 77 millions de fidèles mené par l'archevêque de Canterbury (moins dans ce tome que dans le précédent).

Divisé en 6 parties elles-mêmes composées de chapitres courts, le livre se lit comme un roman policier, mélangeant allègrement l'histoire de Carter et le point de vue et des autres sur un aspect de l’histoire. C'est drôle, émouvant, instructif ou parfois effrayant, et toutes ces émotions émanent de la capacité de l’auteure à décrire simplement et clairement des concepts pas si faciles que ça à appréhender. J'aime beaucoup !

Je déplore le choix du titre français, qui, outre de n’avoir pas beaucoup de rapports avec le contenu de l’ouvrage, engage à imaginer qu’il s’agit d’un mauvais roman de lecture sentimentale. Vive le titre originel : The high flyer.
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Le brise-coeur

Après les évènements relatés dans "Passion noire" et la fin prématurée de son mari, Carter Graham (qui se fait à présent appeler Carta) a stoppé ses activités lucratives d'avocate de la City pour mener une campagne de recueil de dons pour la paroisse de Saint-Benet-by-the-Wall. Il faut dire que ses membres, et notamment le très charismatique pasteur Nicholas Darrow, l'ont soutenue lorsqu'elle était à deux doigts du désastre.

De fil en aiguille, de rencontres avec d'ex-connaissances du monde des affaires potentiellement candidates à faire œuvre de leurs livres pour la rénovation de la paroisse, Carta est amenée à rencontrer Gavin. Il est beau, sexy, intelligent, à tomber bref, et d'ailleurs Carta vacille. En même temps, elle n'est pas la seule à vaciller : le beau Gavin connait un succès fou en exerçant le métier de "professionnel de la détente", c'est-à-dire en vendant très cher son joli corps bien musclé aux cadres stressés de la capitale.

Mais la rencontre de Gavin et de Carta fait voler en éclat le miroir aux alouettes devant lequel se complet Gavin depuis des années. Au contact de la jeune femme, Gavin se rend compte qu'il est au centre d'un empire criminel régi par son amie, amante, associée, enfin bref, par sa proxénète ! Et c'est sa vie que Gavin va devoir risquer pour sauver son âme.



Pour clore sa trilogie dont la place forte est la petite paroisse de Saint Benet by the Wall, Susan Howatch s'attache à nous faire plonger dans l'esprit et dans l'âme d'un prostitué. De sa plume toujours aussi percutante, et avec sa touche d'humour "so british" à portée de clavier, elle émaille son discours de passages plus crus que dans les deux premiers opus, mais qui ne tombent jamais ni dans le vulgaire ni dans le sordide, pas plus que dans la facilité.

Il est en tout cas difficile de ne pas se sentir touché par ce récit à deux voix, celle de Gavin qui se cherche, celle de Carta qui se trouve, et de la multiplication des possibles pour chacun née de l'alchimie de leur rencontre. La première moitié du récit est véritablement prenante voire stressante, à la façon d'un thriller. La seconde partie m'a semblé quant à elle plus convenue, moins surprenante. Forcément, au bout du troisième livre d'une trilogie, on commence à comprendre où l'auteure veut nous emmener !

J'ai un peu l'impression que le message de l'auteure s'affirme et s'affine au fur et à mesure de la trilogie : si l'Eglise d'Angleterre est presque un personnage à part entière dans "Le pardon et la grâce", elle apparait de moins en moins au fil des romans, pour se focaliser sur des notions qui tiennent plus du message religieux que de l'institution. Ces livres parlent de pardon, d'erreurs, de rédemption, de guérison, de la lutte du bien contre le mal, sous toutes ses formes, et bien sûr, d'amour. De l’amour de soi, de l’amour des autres, de l’amour de l’autre, indissociables et aussi nécessaires les uns que les autres. Voilà un joli message, et un livre au final gai, plein d'espoir et palpitant, que nous livre cette fondatrice d’une chaire de théologie !
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La roue de la fortune

J'ai découvert, au hasard de mes visites à la boite à livres de ma ville, ce roman des années 80 dont je n'avais jamais entendu parlé.

Après une petite recherche, l'autrice Susan Howatch s'est visiblement faite connaître pour ses romans familiaux de type saga qui décrivent la vie de personnages liés pendant de longues périodes.



La 4e de couverture quand à elle, me promettait « un livre ensorceleur », « un Autant en emporte le vent, la redoutable finesse psychologique anglaise en plus ! »

N'en jetez plus, j'ai ramené ce beau bébé (plus de 700 pages très grand format et d'une typographie minuscule : même pas peur ! ) à la maison et en ai attaqué la lecture aussi sec !



Globalement, je dois dire que ce fut une très bonne lecture. Le style de l'autrice est travaillé, mais abordable, agréable, pour une lecture fluide (indispensable sur une pavasse pareille!) bien que pas exempte de certaines longueurs (mais je ne les ai plus senties au bout d'un moment).

Le roman est construit en six parties. Pour chacune d'elle, c'est un membre de la famille Godwin qui nous conte l'histoire de son point de vue.



Je dois dire cependant que sur les 100 premières pages, j'ai eu des doutes. L'histoire met énormément de temps à se mettre en place et surtout, j'ai eu énormément de mal à apprécier le premier personnage que l'on suit, Robert.

Il faut dire que tout le long du roman, nous allons suivre toute une galerie de personnages plus dysfonctionnels les uns que les autres, et qu'il est donc parfois difficile d'avoir de l'empathie envers eux. Mais l'autrice finit par « nous avoir » et c'est parfois assez dérangeant puisqu'on en arrive à plaindre ou comprendre des personnages dont on n'approuve pas du tout les actions.



Finalement, les vrais personnages principaux du romans, sont en fait Oxmoon, la « maison » familiale située au Pays de Galles, et le Destin, cette roue de la fortune dont les citations de Boèce marquent chaque partie du roman, mais aussi les personnages.



Enferrés dans cette obsession « d'une tare héréditaire qui les condamnerait à la dégradation morale contre leur volonté » (John), les personnages nous paraissent plutôt enfermés dans une société anglaise dépassée, restée coincée dans son carcan victorien (ne surtout pas déroger aux convenances!) quand bien même le Monde a changé. Et les guerres mondiales traversées ne feront qu'accélérer ce changement et cette dichotomie entre les aspirations de chacun et ce que la société exige d'eux.



Robert dira : «  La fortune nous offre des choix, et c'est à nous de décider. Mais il est très difficile de faire le bon choix . » Effectivement, nos personnages sont confrontés à des convenances qui leur imposent une attitude impossible à concilier avec des besoins qu'ils ne peuvent maitriser, et qui vont finalement les mener à cette folie qu'ils redoutent tant.
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Le pardon et la grâce

J'avais énormément aimé « PENMARRIC », grand roman historique de cette auteure, paru au début des années 70.

Depuis, je n'avais plus rien lu de Susan HOWATCH.



Ce roman-ci m'a écoeurée, il n'y a pas d'autre mot.



L'histoire me paraissait intéressante : une paroisse au coeur de Londres, dont le pasteur est une sorte de démiurge, qui arrive à soigner et même à guérir – du moins psychiquement – les malades qui se pressent à ses offices.



Il a fondé une petite communauté qui travaille et vit dans les bâtiments entourant l'église, dans une grande simplicité, voire de dénuement. Lui-même est marié, comme peuvent l'être les prêtres protestants mais sa femme vit dans leur maison à la campagne, où il ne la rejoint que le week-end. Ils ont deux fils, grands adolescents.



Une jeune femme, cuisinière de son état, vient rejoindre cette équipe et la régale de ses succulentes recettes.

Jusque là, rien à dire.



Hélas, l'histoire s'emballe ensuite dans un sombre salmigondis, basé sur la description d' un satanisme découlant, d'après le pasteur, de l'hystérie maladive et de l'épilepsie de certains malades, en particulier une femme, son bras droit, qui fait une fixation sur lui. C'est le cas aussi de la cuisinière.



Les deux autres prêtres, assistants du pasteur, l'un âgé et veuf et l'autre célibataire, sont affligés de toutes sortes de maux psychologiques.



Je n'ai pas pu continuer ma lecture, j'avais le coeur au bord des lèvres. J'ai « survolé » un peu le reste du livre.



C'est une horreur absolue ! Tout, absolument tout, est basé sur les obsessions sexuelles et même pornographiques de tout un chacun, et le roman, à partir de la première centaine de pages du début, ne parle plus de rien d'autre.



Ces « possédés » je ne vois pas comment les décrire autrement, sont, en plus de tout, torturés par leurs « fautes » que leur religion stigmatise. Aucun ne parvient à assumer ses désirs ni ses pulsions, surtout pas, pour l'un d'eux, homosexuelles !



Le drame survient et le groupe éclatera sous la pression des événements.



La fin est à la fois niaise et grotesque.



On dirait un de ces fresques médiévales, on l'on voit des diables grimaçants poursuivant de pauvres créatures !



Et dire que ce roman est le premier d'une trilogie ! Je ne lirai pas les deux autres !
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Passion noire

C’est un thriller dans lequel les personnages sont confrontés à leur fragilité. Les blessures anciennes non assumées éclatent en plein jour au moment de grandes difficultés. La place de la spiritualité dans la vie est mise en évidence à travers la vie de l’héroïne. Ce livre est drôle, émouvant, effrayant.

Fondatrice d'une chaire de théologie et de sciences naturelles à l'université de Cambridge, Susan Howatch est internationalement connue pour ses grands romans à succès dont Penmarric, La Roue de la fortune et, plus récemment, Le Pardon et la Grâce.

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