J'ai découvert, au hasard de mes visites à la boite à livres de ma ville, ce roman des années 80 dont je n'avais jamais entendu parlé.
Après une petite recherche, l'autrice
Susan Howatch s'est visiblement faite connaître pour ses romans familiaux de type saga qui décrivent la vie de personnages liés pendant de longues périodes.
La 4e de couverture quand à elle, me promettait « un livre ensorceleur », « un Autant en emporte le vent, la redoutable finesse psychologique anglaise en plus ! »
N'en jetez plus, j'ai ramené ce beau bébé (plus de 700 pages très grand format et d'une typographie minuscule : même pas peur ! ) à la maison et en ai attaqué la lecture aussi sec !
Globalement, je dois dire que ce fut une très bonne lecture. le style de l'autrice est travaillé, mais abordable, agréable, pour une lecture fluide (indispensable sur une pavasse pareille!) bien que pas exempte de certaines longueurs (mais je ne les ai plus senties au bout d'un moment).
Le roman est construit en six parties. Pour chacune d'elle, c'est un membre de la famille Godwin qui nous conte l'histoire de son point de vue.
Je dois dire cependant que sur les 100 premières pages, j'ai eu des doutes. L'histoire met énormément de temps à se mettre en place et surtout, j'ai eu énormément de mal à apprécier le premier personnage que l'on suit, Robert.
Il faut dire que tout le long du roman, nous allons suivre toute une galerie de personnages plus dysfonctionnels les uns que les autres, et qu'il est donc parfois difficile d'avoir de l'empathie envers eux. Mais l'autrice finit par « nous avoir » et c'est parfois assez dérangeant puisqu'on en arrive à plaindre ou comprendre des personnages dont on n'approuve pas du tout les actions.
Finalement, les vrais personnages principaux du romans, sont en fait Oxmoon, la « maison » familiale située au Pays de Galles, et le Destin, cette roue de la fortune dont les citations de
Boèce marquent chaque partie du roman, mais aussi les personnages.
Enferrés dans cette obsession « d'une tare héréditaire qui les condamnerait à la dégradation morale contre leur volonté » (John), les personnages nous paraissent plutôt enfermés dans une société anglaise dépassée, restée coincée dans son carcan victorien (ne surtout pas déroger aux convenances!) quand bien même le Monde a changé. Et les guerres mondiales traversées ne feront qu'accélérer ce changement et cette dichotomie entre les aspirations de chacun et ce que la société exige d'eux.
Robert dira : « La fortune nous offre des choix, et c'est à nous de décider. Mais il est très difficile de faire le bon choix . » Effectivement, nos personnages sont confrontés à des convenances qui leur imposent une attitude impossible à concilier avec des besoins qu'ils ne peuvent maitriser, et qui vont finalement les mener à cette folie qu'ils redoutent tant.