Citations de Sven Hassel (37)
Atterrés, nous contemplions ce qui était tout à l’heure le visage d'un homme de vingt-cinq ans : nez et oreilles ont disparu, la bouche un trou noir, la langue arrachée de la gorge, un œil pend à un lambeau de chair devant les dents mises à nu. Alors le Vieux fixe les recrues qui s’assemblent autour de cette boucherie.
- Regardez bien ! dit-il les dents serrées. La voilà, la vie de soldat qu'on vous avait tant vantée. Si jamais vous revenez vivants, dites à vos fils ce que c'est, avant que ne se déclenche une nouvelle guerre.
J'étais l'ennemi de ces gens. Ils possédaient d'amples motifs de me haïr et de me maltraiter et de se foutre éperdument de tout ce qui pouvait m'arriver de fâcheux. N'étais-je pas, en somme, l'un de ceux qui avaient contribué à brûler des milliers de villages et à ruiner l'existence de millions d'hommes et de femmes ?
Nous sommes des soldats, pas des moines. Nous n’avons pas à respecter les lieux saints. Nous avons à nous battre et à survivre.
Nous n'étions pour eux que du matériel
Et pourquoi cette démence ? - Pourquoi ces horreurs...?
C'est la dictature, mon ami.
un soldat a des armes pour s. en servir.c'est ce que dit le règlement.
et un soldat doit se conformer au règlement.
en outre, ce sont des exemples qui font appliquer le règlement.
telle était l, éternelle litanie
du lieutenant colonel bon
weisshagen qui adorait le
règlement.
mais qui trouva , néanmoins, désagréable
de se faire trouer sa casquette par la balle précise d'un fusil.
cette nuit la fut joyeuse,
a la caserne.
toute chose vaut la peine d'être appréciée, d'une façon ou d'une autre,
proclame porta.ces putains de bordel de
cactus où on est embringués, par exemple...eh ben ça vaut y pas mieux que de se faire griller comme des lardons au fond d'un trou a rats par les
saloperies de lance flammes de ces fumiers de communiste.vous gueulez
ici parce qu'il fait chaud! mais alors vous
avez oublié, comment c'était a Kolyma.
là bas , tu sortais pour pisser un coup
ta bite gelait et se cassait comme un
bout de verre.et les grosses fourmis,
qu'es que c'est en comparaison des loups de Sibérie.quand je repense à ça,
je trouve qu'à côté cette balade c'est
presque un plaisir.
a la guerre, même les morts sont utiles.dit porta,
ils attirent les mouches et les
détournent de ceux qui sont encore vivant.
- ils ont massacré tout le bataillon, on est les seuls
survivants! crie un adjudant au visage ruisselant de sueur.
il est tombé dans une embuscade.j'ai fait volte-
face avec ma section et on
a pu s, en tirer.
- en d, autre termes,vous vous êtes enfuis,ricane porta ça ne plairait pas beaucoup a notre cher adolf, si par hasard il venait à l, apprendre pas vrai .c'est le genre de situation que connait bien
la grande Wehrmacht allemande.
- on peut se joindre à vous?
demande l,adjudant,
- vous pouvez rester,fait le vieux,seulement rappelez
vous une chose:c'est moi qui commande.on est dans la merde jusqu'au
cou,notre blindé n'est plus
qu'une carcasse carbonisée, donc il faut qu'on aille a pédibus,,et on
a les montagnes a traverser.
- vous les connaissez ces
montagnes?
- non! on dit que c'est le trou de balle de l, univers.
serpents,scorpions, fourmis géantes et dieu sait quoi encore..des cactus qui contiennent assez de poison pour remplir les bocaux d'un alchimiste.
- vous avez une meilleure
idée? demande le vieux.
Dieu, si vous existez, faites que cette innombrable armée de morts défile éternellement sous les yeux des maréchaux responsables ! Faites que le piétinement lugubre des souliers de ces soldats morts ne leur laisse pas un instant de paix ! Obligez-les à regarder en face ces centaines de milliers de regards accusateurs ! Que les mères, les femmes, les sœurs, défilent devant eux et leur jettent éternellement à la face la liste des crimes qu’ils ont commis, eux et leurs officiers d’état-major, qui ont organisé ces massacres hideux pour plaire à un petit bourgeois sans talent, un peintre en bâtiment aux trois-quart hystérique…
Quand une armée et ses généraux commencent à foutre le camp, c'est comme les wagons : ça descend des collines tout seuls.
Une tempête hurlante file au-dessus du fleuve et engloutit la terre dans un
édredon de neige. Impossible de reconnaître l'ami de l'ennemi. On marche en aveugle, on crie le mot de passe ; si la réponse ne vient pas assez vite, la baïonnette se fiche dans un corps. Celui qui est le plus rapide rallonge sa vie, mais on se trompe souvent et on ouvre le ventre d'un camarade. Qu'importe pourvu qu'on survive ! Ce genre de guerre, on ne nous l'a pas
appris à la garnison, c'est celle des grands fauves. Pendant les courtes pauses, on aiguise les couteaux de tranchée si effilés qu'on pourrait se raser avec.
Les Alsaciens étaient Français et c'était leur devoir de tirer sur les Allemands. Mais les frontaliers sont toujours comme un pou entre deux ongles. En 17, les Alsaciens sont devenus Allemands après la défaite de la France et ont dû obéir à Berlin. En 18, ils étaient redevenus Français et c'était Paris qui commandait. En 40, ils sont redevenus Allemands, et quand nous aurons perdu cette guerre, ils redeviendront Français. Tu crois que c'est facile de savoir où on en est ?
Dans une guerre, il y a toujours des traîtres. À l'école, on apprenait que les
Alsaciens étaient un peuple de traîtres. Ils nous t iraient dessus en 14. Mon prof qui savait bougrement bien donner des gifles y était, et un de ces satanés Alsaciens lui avait tiré une balle dans son épaule allemande...
L'homme ne vit qu'une fois,et meurt pour toujours.
Rien ne peut nous arrêter.Nous avons besoin d'espace vital et ceux qui se mettront en travers seront écrasés sans pitié.
Quand on est suffisamment ivre, on ne fait plus attention à la mort même venant d'un char ennemi.
Un ordre est un ordre, on apprend ça à tout bon Allemand dès le berceau.
Rien au monde n'est pire que le brouillard pour une armée qui avance. Le cœur battant,on craint à tout moment de se cogner à l'ennemi qui peut nous tomber dessus au couteau, avant d'avoir eu le temps de dire ouf !
Quand on a fait la guerre depuis un certain temps, tout paraît normal.
Amis ou ennemis, les grenades ne font pas de différence.