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Critiques de Taiye Selasi (58)
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Ghana Must Go

Cette lecture a été pour moi une bonne surprise. L'autrice nous peint le portrait d'une famille africaine vivant aux états-unis, mais surtout celui d'une famille déchirée. Le tout est fait avec subtilité, navigant entre rancœurs et blessures intimes, espoirs d'immigrés, recherche d'identité au sein d'un pays qui n'est pas celui de nos parents et d'une famille dans laquelle on se sent parfois étranger. Dans les critiques de la presse j'avais lu que ce roman réinvente le roman africain. Je ne connais pas assez la littérature africaine, et je trouve difficile et resucteur de vouloir résumer ainsi la littérature de tout un continent, mais en tous les cas il me semble que c'est une approche moderne et delicate pour s'y intéresser. Il y a une certaine ressemblance avec "Americanah" dans le sujet traité mais avec un style et une sensibilité qui lui sont propres. En résumé, je le recommande sans réserve.
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Le ravissement des innocents

Décidément, j'ai la volonté en berne en ce moment : abandon de ce roman à la troisième page. Jamais cela ne m'était arrivé à ce stade de lecture mais tout de suite, le style de l'auteure m'a paru assez spécial, limite "tarabiscoté". Je ne me suis pas senti le courage d'aller au bout des quelques 370 pages. La vie est vraiment trop courte pour s'embêter, je laisse ce titre aux plus courageux.

La 1/2 étoile traduit juste mon abandon, pas la qualité de l'ouvrage, ni celle de l'intrigue bien sûr... que je n'ai pris le temps de découvrir. Honte à moi !
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Le ravissement des innocents

Voici un texte vivant qui vous prend dans ses bras pour ne plus vous lâcher, une langue vibrionnante qui donne l'impression d'être en formation permanente, comme les cellules d'un corps, avec des accélérations, des métamorphoses, des phases de stagnation, de plénitude.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Le ravissement des innocents

Cet ouvrage conte une histoire de famille, (celle de l'auteur ?), une grande saga familiale entre le Ghana et les Etats -Unis, un premier roman de Taiye Selasi, née à Londres, qui a passé son enfance dans le Massachusetts. Elle vit actuellement à Rome. Dés le début du livre, on est saisi par son sens du rythme " Kweku meurt pieds nus un dimanche matin avant le lever du jour, ses pantoufles tels des chiens devant la porte de la chambre." Un infarctus du myocarde emporte ce chirurgien Ghanéen à " sandalettes de chambre" que l'on dit "exceptionnel" .

Il a quitté la misère de son pays natal pour rejoindre les Etats- unis et entreprendre des études de médecine jusqu'à devenir un grand nom dans sa profession. Avec la belle Folasadé, Nigérienne,il se construit une solide famille de quatre enfants : Olu, l'aîné, qui deviendra un médecin brillant.....les jumeaux Taiwo et Kehinde, solaires, surdoués, fragiles, et la petite Sadie, qui a failli périr à la naissance...Un portrait modèle d'une famille exemplaire ?

Non, car chez les Saï, les relations sont compliquées , difficiles.... Un mauvais jour, une opération a mal tourné, le docteur Kweku est licencié, il ne peut supporter cette situation, il part un soir en laissant tout derrière lui, il...fuit, il tente une nouvelle vie au Ghana oú il va se mettre en ménage avec sa nouvelle épouse Ama...

C'est sa mort subite , pieds nus, aux portes de son jardin, dans sa maison du Ghana qui réunit toute la famille autour de Folasadé,elle aussi repartie vers l'Afrique....

Les retrouvailles vont cristalliser les heurts, les non- dits, les tensions, les manques, les absences, les attentes des uns et des autres. Chacun pleure beacoup.....

Est-ce que sa mort va être un des moyens de ressouder des liens qui se sont défaits ? Je n'en dirai pas plus....

Ce roman, assez difficile à lire, je dois l'avouer,recèle de très beaux portraits minutieux et fouillés , de multiples expériences et souvenirs mêlés , des descriptions infiniment poétiques : le jardin à Accra, la plage, le village oú est né

kweku......il combine et brasse couleurs, odeurs, humeurs, senteurs, notion d'identité, racisme, ambitions contrariées, mondialisation.....un arbre généalogique présente la famille de Kweku Saï avant le premier chapitre mais j'ai eu du mal quand même...comme si l'auteur en faisait trop, une construction ardue, manquant de cohésion parfois, difficile à saisir, mais ce n'est que mon avis....au final, un livre assez contrasté, bourré de qualités entre le brillant et l'original, la poésie, et la construction éclatée , la chronologie de l'histoire assez peu respectée....

Le ravissement du lecteur?















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Le ravissement des innocents

D’où viennent les traumatismes d'enfance ? Souvent des non-dits, des cachotteries, de l'égoïsme des parents. Et là Kweku a frappé fort, un séisme. Certes il a été licencié abusivement par l'hôpital dans lequel il travaillait à Boston, mais est-ce une raison pour le cacher à sa femme et leurs quatre enfants ? Oui il était promis à un bel avenir, brisé par ce couple de blanc, mais pourquoi quitter sa famille quand l'un des siens découvre que Kweku ne travaille plus à l'hôpital depuis presque un an ? Le séisme engendré se répercutera sur les cinq membres de la famille pendant des années. Et ce n'est pas l'oncle Fémi qui aidera la famille à aller mieux.

Flash-back. Ghana. Nigéria. Etats-Unis. La vie de tous les membres de la famille est passée au crible des émotions.

Déchirements, rapprochements, larmes, joies, réussites, échecs ... c'est un livre d'ambiance avec de longues et complètes descriptions.

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Le ravissement des innocents

Kwaku Sai, le père, d'origine ghanéenne a quitté l'Afrique pour partir aux Etats Unis. Il en est de même pour sa future femme Fola d'origine nigériane.

Ils se rencontrent et construisent leur famille (4 enfants) tout en menant à bien, pour le père, de brillantes études de médecine. Il devient même un chirurgien très réputé

Après une terrible humiliation professionnelle, tout en gardant sa honte pour lui, le père décide de rentrer au Ghana en abandonnant femme et enfants sans regarder derrière lui.



Avec en toile de fond l'Afrique, cette saga familiale est très aboutie et l'auteur y fait preuve d'une impressionnante maitrise de la langue.

Elle sait nous faire partager les émotions, les déchirements et la dislocation de cette famille.

Outre l'évocation de l'émigration, le sujet premier de ce roman est sans aucun doute l'amour avec ses complexités, mais aussi ses ruptures.

Seule la mort réunira à nouveau la famille..
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Le ravissement des innocents

C’est un livre en contraste.

L’écriture est belle et envoûtante. L’histoire de cette famille est intéressante de par les éléments qui la composent : jalousie, trahison, rancune, douleurs, bonheurs, réconciliation, pardon, etc.

Néanmoins, ce livre m’a paru long, très (trop ?) long. La narration y est pour beaucoup : la chronologie de l’histoire n’est pas respectée – l’auteur passant de l’un à l’autre des membres de la famille parfois au moment de leur enfance, tantôt lors de leur vie d’adulte, tantôt au moment du décès du patriarche – ce qui embrouille fortement le récit. D’autre part, les personnages sont nombreux et ces changements temporels incessants n’aident pas à resituer directement le personnage dont il est question.

Je ne regrette pas de l’avoir lu tant la plume est belle mais, malheureusement, le récit manque, à mes yeux, de cohésion.

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Le ravissement des innocents

Le premier roman de Taiye Selasi est aussi virtuose qu’agaçant, à la fois original et prévisible, enlevé et redondant, percutant et convenu.
Lien : http://www.chronicart.com/li..
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Le ravissement des innocents

Taiye Selasi nous dresse un magnifique portrait d’une famille écorchée, malmenée et de la lutte désespérée de ses membres en quête de foyer. L’errance de cette famille de l’Afrique de l’Ouest à l’Amérique, ses drames, ses souffrances, ne peuvent laisser indifférent.

Dans une écriture pudique et poétique, l’auteure nous emmène tour à tour à la rencontre des différents personnages et des tournants de leurs histoires.

Un premier roman très réussi qui monte en puissance au fil de la narration. Les nombreux allers-retours dans la chronologie peuvent déstabiliser dans un premier temps. Néanmoins, on s’accorde progressivement au rythme de l’écriture qui se calque aux mouvements de cette famille dispersée.

Une belle découverte et un agréable moment de lecture !
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Le ravissement des innocents

(Lecture partagée du 18 octobre 2016)



Histoire d’une famille africaine et les déchirements provoqués par le départ du père, chirurgien reconnu, licencié injustement.

Le début du livre est difficile, brouillon, confus, trop touffu. On éprouve des difficultés à se repérer dans les personnages. Il y a beaucoup de retours en arrière qui ne facilitent pas la compréhension.

Le style est souvent forcé, artificiel.

Cependant l’histoire est prenante, le thème intéressant, notamment le contexte politique. Il y a de belles « photographies » de l’Afrique d’aujourd’hui.

Le titre original, en anglais : « Ghana must go » colle mieux à l’histoire.

En conclusion, on peut dire que ce roman qui raconte une belle histoire vaut la peine d’être lu malgré une écriture souvent gênante.
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Le ravissement des innocents

Taiye Selasi est née en Angleterre et a grandi aux Etats-Unis (diplômée de Yale). Son père est ghanéen, sa mère nigériane, et elle vit à Rome. Une candidate idéale pour la "littérature-monde" ? Bien sûr, même si l'intéressée s'en défend. En gros, ses contempteurs vont dire qu'elle écrit à l'américaine pour des lecteurs avides d'exotisme. Et ils n'ont pas tout à fait tort. La construction de son premier roman, Le ravissement des innocents, pose problème. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Avant les retrouvailles finales au Ghana, Taiye Selasi détaille la vie de ses personnages, dans un désordre, hum, très organisé. Il y a là une volonté de faire sens à tout prix, avec des trouvailles poétiques assez remarquables mais aussi, c'est là où le bât blesse, des répétitions et un style parfois (souvent ?) forcé comme si elle voulait absolument être considérée comme une romancière douée (elle l'est assurément), capable de nous faire entrer dans la tête d'une demi-douzaine de personnages. Tout cela manque d'empathie, en définitive. On admire la virtuosité mais on regrette la structure éclatée et redondante du livre. Et cette scène scabreuse avec les jumeaux ? Elle est déplaisante et décrite d'une manière graphique et presque esthétique là où l'ellipse aurait été d'une subtilité bien plus maligne. Ceci posé, quand Taiye Selasi aura décidé de ne pas vouloir "épater" à tout prix ses lecteurs, elle a tout à fait le talent d'écrire un livre de toute beauté. Wait and see.
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Le ravissement des innocents

Kweku Sai est un grand chirurgien généraliste ghanéen exerçant aux Etats-Unis. Il est marié à Folasadé, nigériane avec qui il a 4 enfants : Olu, les jumeaux Taiwo et Kehinde, Sadé. Un jour, l’hôpital, sous des pressions extérieures, lui impute injustement la mort d’une patiente. Son monde s’écroule. Il fuit au Ghana, abandonnant sa famille…

Un roman merveilleusement écrit qui entremêle les voix et les temps de narration, les allers retours entre passé et présent, les actions passées et leurs conséquences aujourd’hui. Taiye Selasi nous fait entendre les pensées intimes de tous les membres de cette famille dévastée par les répercutions du départ du père. Du grand art. Un premier roman magistral !
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Le ravissement des innocents

Un pere (manquant) meurt et c'est toute la famille (dysfonctionnelle) qui se retrouve et se souvient.

Injustement chassé de l'hôpital où il officiait, un brillant chirurgien fuit les siens pour ne pas affronter son échec et retourne en Afrique. Ses quatre enfants, quoique très doués et très beaux, et leur mère, quoique très douée, très belle et très charismatique, ont encore du mal à se remettre de ce départ précipité et honteux, d'autant plus que l'injustice a toutes les couleurs du racisme.

Et ben non. Ce n'est pas ça du tout. C'est certainement ce qui fait de ce livre un roman typiquement américain. L'auteur ne croit pas qu'on puisse se sentir mal uniquement parce qu'on a été élevé sans pere, dans un pays où être noir n'est pas toujours facile. Non, non. En réalité, le mal de vivre s.explique par un traumatisme majeur bien glauque et bien degueu, sans ça, hein, qu'est-ce que les personnages auraient comme raison de déprimer?

Mais ouf, maintenant qu'ils se sont parlé, ils vont aller mieux (ce n'est pas subir une agression majeure qui est grave, évidemment: c'est de ne pas en parler). À part ça, le style est souvent très beau, souvent chichiteux, les personnages sont tellement semblables (beaux, doués, charismatiques et pas tout à fait heureux) qu'on les confond allègrement dans leur élégant desarroi commun.

Roman artificiel, donc, qui m'a parfois fait penser que Meryl Streep pourrait écrire ce genre de livre: avec tous les efforts que fait l'auteur, on voit mal comment on pourrait lui refuser l'Oscar.
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Le ravissement des innocents

C'est Kweku qui parle du "ravissement des innocents" : "le garçon était animé d'une gaieté indomptable, une qualité que Kweku n'avait remarquée que chez les enfants vivant dans la misère à proximité de l'équateur : la faculté instinctive de se moquer du monde tel qu'il est, d'y trouver matière à rire, un enthousiasme inextinguible devant tout et rien, inexplicable étant donné la situation. La situation les amuse."



Quand le livre s'ouvre, Kweku Sai, cinquante cinq ans, médecin chirurgien qui a fait ses études aux USA et y a exercé, se lève un matin, très tôt, sans faire de bruit pour ne pas déranger sa seconde épouse ; il arrive, pieds nus dans le jardin de la belle maison qu'il a fait construire à Accra, au Ghana et meurt d'un infarctus.

C'est un homme qui est constamment accompagné d'un cameraman invisible qui filme sa vie ou la vie de l'homme qu'il veut être, c'est un homme donc qui se regarde vivre. De quoi meurt-il exactement ? Ce père de famille de quatre enfants, victime d'une terrible injustice dans l'hôpital américain où il travaillait, revoit son passé et surtout son grand amour, sa première femme Folasadé, la mère de ses enfants, dont il se demande encore, seize ans plus tard pourquoi il l'a quittée.



C'est une saga, celle d'une famille ébranlée par plusieurs évènements qui la disloquent ; Olu, le fils aîné, raisonnable et sérieux, est chirurgien comme son père, aux Etats Unis ; les jumeaux magnifiques et surdoués Taiwo la rebelle et Kehinde l'artiste peintre, qui auparavant étaient si soudés se sont fâchés et le vivent mal ; ils n'habitent pas loin l'un de l'autre mais ne le savent pas. Et enfin Sadie, le "bébé", presque morte à la naissance parce que très prématurée, se croit moins douée que les autres et souffre d'un complexe d'infériorité. La mort du père, son enterrement au Ghana auquel tous viennent assister permettront-ils aux membres de la famille de trouver la force de se ré-unir ? Et celle de révéler quelques secrets?



L'écriture est très belle : raffinée, poétique, très originale ; le récit se lit et s'écoute comme un chant, puissant et majestueux. Taiye Selasi est une conteuse extraordinaire et elle a écrit un livre superbe !



Premières phrases : " Kweku meurt pieds nus un dimanche matin avant le lever du jour, ses pantoufles tels des chiens devant la porte de la chambre. Alors qu'il se tient sur le seuil entre la véranda fermée et le jardin, il envisage de retourner les chercher. Non. Ama, sa seconde épouse, dort dans cette chambre, les lèvres entrouvertes, le front un peu plissé, sa joue chaude en quête d'un cion frais sur l'oreiller, il ne veut pas la réveiller. Quand bien même il le tenterait, il n'y parviendrait pas. Elle dort comme un taro. Un tubercule privé de sensations. Elle dort comme la mère de Kweku, coupée du monde. Des Nigérians en sandalettes déboulant devant leur porte dans des chars russes rouillés pourraient dévaliser leur maison, sans la moindre discrétion, ainsi qu'ils y ont pris goût à Victoria Island (d'après ses amis en tout cas : grossiers rois du pétrole et cow-boys démobilisés dans la mégapole de Lagos, cette bizarre race africaine : intrépide et riche), elle continuerait à ronfler mélodieusement, on dirait une composition musicale, à rêver de bonbons et de Tchaïkovski."



Décidément il y a de jeunes écrivaines africaines très intéressantes ; à découvrir avec beaucoup de bonheur !

(Voir précédemment "Americanah" de Chimamanda Ngozi Adichie)
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Le ravissement des innocents

J'ai rencontré l'auteur à Manosque accompagnée de sa traductrice, c'est le premier roman de cette jeune romancière ghanéenne. La façon dont elle a parlé de son livre m'a tout de suite donné envie de le lire.

Au début, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman, gênée par l'écriture surprenante, un peu hachée (ou est-ce dû à la traduction?) mais il ne faut surtout pas s'arrêter à ça car ensuite on est très vite happé par cette saga familiale qui nous entraine du Ghana et du Nigeria, à Boston et New York en passant par Londres...

L'histoire commence par la mort du père de famille Kweku d'une crise cardiaque, celui ci se remémore les moments importants de sa vie avant de disparaître, ensuite les révélations sur cette famille sur plusieurs générations seront finement distillées au fur et à mesure des souvenirs de chacun avec un dénouement où tout se dénoue.

Cette famille a été profondément marquée par l'abandon de sa famille par Kweku car, ce chirurgien renvoyé injustement de l'hôpital, n'est pas parvenu à partager sa honte avec sa famille et a préféré s'enfuir.

Les personnages sont riches et très bien campés. Les émotions de chaque âge sont très bien traduites depuis le nourrisson qui s’agrippe à la vie du bout des doigts jusqu’à la grand-mère qui se dirige vers la mort, un papillon posé sur le pied.

La complexité des relations familiales, le racisme, les origines, le déracinement, l'exil et l'enracinement impossible pour la première génération d'immigrants, les ruptures et les déchirements, les non dits et les secrets dans une famille sont au centre de ce roman.

J'ai quitté les personnages avec regret, ils restent longtemps dans l'esprit et nous hantent longtemps après avoir fermé le livre.

Roman très bien structuré avec de nombreux éléments secondaires (l'oiseau, le caméraman, les pantoufles de Kweku, la salle de bain comme lieu où on se prépare pour paraitre au monde mais aussi lieu où on peut être seule sans souci de paraitre...).

Texte très vivant.

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Le ravissement des innocents

La vie de l'auteur est déjà tout un roman: elle est née à Londres, a passé son enfance dans le Massachussetts, elle vit à Rome , parle parfaitement le français, ses origines sont nigériennes et ghanéennes

Elle est aussi belle que ses héroïnes et je vous encourage à voir ses photos sur internet

C'est un roman familial, plein de ruptures , de déchirements et d'amour et de pardon avec en toile de fond la "noirceur "et la beauté des deux continents africains et américains

et il faut les aimer tous les deux pour déguster ces phrases remplies de sensualité et de chaleur
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Le ravissement des innocents

Ce roman commence par la mort d’un homme, Kweku. La disparition de ce médecin nous plonge dans la vie de ses enfants, de leurs réactions à ce drame jusqu’aux plus profonds reproches qu’ils lui faisaient. C’est une histoire familiale qui nous est contée, celle d’un homme qui laisse sa première femme et ses enfants suite à une humiliation professionnelle. Chaque enfant apporte sa pièce au puzzle familial.



Ce premier roman ressemble à des recherches généalogiques et un grand voyage, du Ghana à New-York en passant par Londres et Boston. Les lieux et surtout les maisons ont une importance folle dans ce livre. Ces bâtiments sont le reflet d’une ambition sociale du père soit acceptée soit rejetée ensuite par les enfants. Le roman se fait aussi recueil de souvenirs compilant tous les sentiments de cette progéniture qui n’a pas tout dit au patriarche.



Le roman de Taiye Selasi est tout à fait saisissant par la facilité avec laquelle l’auteure déroule le récit familial sans sacrifier aucun de ses personnages. Les enfants deviennent les garants d’une histoire qu’ils ont vécu mais dont leur mémoire a réécrit certains passages.



L’auteure insinue certains artifices de fictions comme celui de faire apparaître un cameraman à certains moments. Ainsi, elle décrit des instants de vié souvent témoins d’une chaleur humaine et d’un réconfort familial. Alors elle imagine un homme capa tant cette douceur avec sa caméra. Tout au long de ce roman poignant, Taiye Selasi pose la question du moment vécu et ses empreintes indélébiles dans la chair et le cœur.


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Le ravissement des innocents

Bien mais vous pouvez mieux faire. Voilà comment je commenterais le premier roman "Le ravissement des innocents" de Taiye Selasi.

Il y a clairement un fort potentiel mais qui est mal exploité.



C'est donc avec un sentiment mitigé que je referme la dernière page de ce livre complexe, touffu et pas évident à lire (il m'aura fallu 9h environ ce qui est assez long pour 370 pages).



Le livre raconte l'histoire de la famille Sai, africains d'origine et vivant aux Etats Unis. Il démarre par la mort du père Kweku, chirurgien ghanéen marié à Fola, père de 4 enfants mais qui a fui au Ghana suite à une injustice.

Au travers de 3 parties finalement très complémentaires (le retour, le voyage, le départ), l'auteur aborde plein de sujets qui nous amène forcément à réfléchir: l'identité, l'expatriation, la fuite, la construction ou reconstruction (en fonction des personnages), les non-dits et les secrets, la violence, l'amour, le pardon...



Le gros point fort est assurément l'écriture et le style original de l'auteur. Envoutante, subtile, poétique voire par moment lyrique, alternant les narrations et les dialogues, le passé et le présent, elle donne une belle densité au récit.



Toutefois, les multiples flashback noient le lecteur et donne l'impression d'un copier/coller sans cohérence. On a souvent du mal à s'y retrouver.

De plus, il y a souvent trop de détails, ce qui dilue le message principal et finit par ennuyer le lecteur. J'ai ainsi survolé certains passages et eu beaucoup de mal dans certains chapitres très (trop) longs.

L'absence de chronologie des faits y est aussi certainement pour beaucoup, comme le récit de scènes de sexe dont on se demande ce qu'elles font là!



Taiye Selasi a voulu en faire trop et c'est bien dommage. Il y avait moyen de faire un roman significatif et à l'arrivée ça fait un peu pschitt pour moi.

Le ravissement des innocents n'en reste pas moins un bon roman que je ne regrette pas d'avoir lu.



3/5
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Le ravissement des innocents

« Nous ne sommes pas une famille ! » répètent les enfants de la famille Sai.

Kweku meurt dès la première ligne du roman. Trop occupé à penser à sa famille qu’il a abandonnée, à sa femme, la belle Fola et à leurs quatre enfants.

Plusieurs années auparavant, il avait injustement été licencié de l’hôpital, à Boston où il était un excellent chirurgien. Humilié, il est rentré au Ghana sans un mot d’explication.

Malgré la bonne volonté de Fola, comme cette famille peine à se construire !

Chacun des personnages est doué d’une intelligence supérieure, d’une réussite sociale ; aucun n’a confiance en ses qualités.

Olu, l’aîné est devenu médecin, il demeure figé dans le modèle de son père.

Les jumeaux partagent un pénible secret. Kehinde est un peintre reconnu, Taiwo cumule des succès universitaires et une beauté exceptionnelle.

La jeune Sadie, son père lui a insufflé la vie, est la préférée de sa mère, elle doute d’elle-même et jalouse ses aînés.

Un jour c'est le clash. Fola décide de rentrer au Ghana où elle va cultiver des fleurs. C’est pour l’enterrement de leur père qu’elle va réunir ses enfants. Alors surgissent les souvenirs, les rencontres, les anciennes jalousies, les secrets qu’ils ont enterrés…

Et les racines … avec lesquelles cette famille pourra vivre désormais.

Ce roman est un ravissement. L’auteure est magnifique, avec une prestance de reine et une écriture que j’ai beaucoup appréciée.

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Le ravissement des innocents

J'avais absolument adoré "Americanah" de Chimanda Ngozie Adichie qui fut un gros coup de cœur et depuis je rêve de retrouver un livre comme celui là, qui m'emmène de l'Afrique aux Etats Unis avec une belle success story à l'américaine qui ne soit pas niaise (amis lecteurs aidez moi si vous avez des suggestions!), et j'ai donc demandé au service Kube que je testais pour la première fois de m'aider à retrouver ce bonheur de lecture.

J'ai reçu ce livre, que j'avais déjà repéré sur goodreads et babelio justement pour sa proximité supposée avec Americanah.

Je l'avais écarté car les notes des lecteurs n'étaient pas excellentes, j'avais peur d'être déçue.

Et bien ça n'a pas loupé.

Ça commençait pourtant bien!! L'histoire est bonne. Mais l'écriture ne m'a pas du tout plu, un style trop forcé qui manque de simplicité. Une lecture donc assez difficile qui se termine avec l'histoire cachée entre les jumeaux et alors là... trop c'est trop. Franchement quel était l'intérêt d'ajouter cette scène au roman si ce n'est pas pour rajouter du pathos?

Cela étant dit, je garderai un œil sur cette auteur car en dehors du style à alléger et de cette scène ratée, il y a effectivement un très grand potentiel.

A suivre donc...
Lien : http://piccolanay.blogspot.f..
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