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Critiques de Tatiana Tolstoï (II) (7)
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Le Slynx

Cet étonnant roman se déroule en Russie dans un monde d'après, près de trois siècles après une catastrophe nucléaire surnommée l'Explosion, dans un petit bourg perdu quelque part entre steppes et forêts. Un certain Fiodor Kouzmitch, le Grand Mourza, y exerce un pouvoir totalitaire. le récit nous fait suivre les tribulations de Benedikt, modeste fonctionnaire qui copie d'obscurs textes ou des oukases transmis par le tyran.



Pendant une bonne moitié du récit, l'intrigue est assez statique, Tatiana Tolstoï préférant prendre le temps de poser un décor pour le moins déconcertant, enchaînant avec une exhaustivité quasi encyclopédique des descriptions précises de tous les aspects de cette communauté imaginaire ( ses fêtes, le travail, les variations saisonnières, la nourriture etc ).



On a beau être dans un récit dystopique, le lecteur cherche à retrouver des indices spatio-temporels familiers. Et là, tout est brillamment brouillé. Une catastrophe nucléaire ? Forcément, on pense à Tchernobyl puisque l'autrice a commencé à l'écrire en 1986. Ici aussi, il y a des Séquelles sous la forme de mutations grotesques qui transforment les habitants en véritables freaks dont les corps s'ornent de crêtes de coq, de griffes ou d'ouïes ; même la faune et la flore sont étranges, avec des lièvres noirs à la chair venimeuse qui volent. Il y a même un Slynx, créature monstrueuse tapie dans la forêt que personne n'a jamais vu, mais dont le cri lugubre kyyyss ! kyyyss ! annonce une attaque horrible qui vide un homme de toute sa raison.



Si on est en 1986, alors on est au début de la Perestroïka, et en effet, le Slynx pourrait être une satire féroce des tensions de la société post-soviétique … à moins que ce ne soit une satire de l'URSS tout court ( l'Explosion serait alors la révolution bolchevique de Lenine en 1917 ? ) car le bourg de Fiodor-Kouzmitchsk connait la faim, des pénuries chronique et du rationnement, a une police politique et une nomenklatura.



Et en même temps, le décor à proprement parler est celui d'une Russie tsariste éternelle avec ses fêtes paysannes, ses isbas noircis protégés par des hautes palissades de pieux, et son parler archaïque que Christophe Glogowski a traduit par une langue matinée d'ancien français rabelaisien pour lui conserver toute sa verve ludique, ainsi que la grivoiserie de certains passages.



Chaque page étonne et détonne dans ce miroir déformant de la politique russe du XXème siècle, à l'anachronisme permanent qui donne l'impression de traduire un éternel recommencement, incapacité de la Russie à rompre la malédiction qui l'empêche d'intégrer pleinement l'Histoire.



Même si j'ai senti que pas mal de références m'échappaient, j'ai trouvé l'inventivité de ce texte incroyablement stimulante. Drolatique aussi tant l'autrice a l'imagination truculente pour nous plonger dans cette communauté fruste et arriérée qui a régressé jusqu'à un nouvel âge de fer au point de se nourrir de souris sous toute ses formes. On se sent presque indécent de rire d'autant de misère, mais le rire gras est bien présent.



Tout le récit est vu au travers du personnage de Benedickt dont l'évolution s'accélère dans la deuxième moitié. Au départ, il incarne la servitude passive d'un peuple soumis par un régime totalitaire. Et puis, il est initié aux livres anciens, écrits pré-Explosion, interdits et pourchassés par le régime du Grand Mourza, qui seuls peuvent donner au passé son mode d'emploi et peut-être sonner l'heure de la révolte.



« Toi, Livre, toi seul oncques ne me trompes, ne me malmènes, ne m'offenses, ne me quittes ! Silencieux, tu ris pourtant, tu cries et tu chantes ; humble et docile, tu me comprends me stupéfies, me taquines, me séduis ; tu es si petit, et cependant peuplé de lettres, mais pour peu que tu le veuilles, tu me fais tourner la tête, me déroutes, me chavires, m'embrumes, et voilà que perlent les larmes, le souffle vient à manquer, l'âme toute entière palpite comme une toile au vent, ondule, déploie ses ailes ! »



Un roman très riche, exigeant, mélange de tristesse dystopique, de satire sociale caustique et de farce absurde.
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Le Slynx

Et même si la gueule était celle d'une brebis, du moment que l'âme est humaine – Proverbe russe -



Le Slynx est le premier et unique roman de Tatiana Tolstoï, écrit en 2000 et traduit en français en 2002. J'ai cru confusément au début de ma lecture qu'il s'agissait de la fille aînée de Léon Tolstoï, Tatiana Soukhotina-Tolstoï, mais il n'en est rien. Cette autrice russe est née en 1951 à Léningrad et a commencé à publier des récits dans différentes revues en 1983. La Tatiana de ce Slynx est également une descendante du grand écrivain, mais d'une descendance plus lointaine. Elle est considérée cependant comme l'une des principale voix littéraire de la nouvelle Russie née avec la chute du communisme.



Cette oeuvre aurait demandé treize années de travail à l'auteure. Treize années pour nous mitonner un livre flamboyant. Une anti-utopie acerbe pleine d'humour noir.

Oui, le moins que l'on puisse dire est qu'il s'agit d'un roman éminemment singulier, une fable truculente, une satire burlesque, cynique et comique de la société russe, de son pouvoir autocratique. Et surtout un formidable hommage aux livres et à la littérature.

Il mêle légendes et superstitions, poésies et chants de l'ancienne Russie et relève à la fois du fantastique et de la science-fiction. Un entrelacement d'une grande richesse et, je dois le dire, parfois déroutant, surtout au début du livre, serti par une langue ludique parsemée de mots inventés et de tournures très rabelaisiennes, pour reprendre l'adjectif utilisé par Marie-Laure (@Kirzy) à qui je dois (une nouvelles fois) cette lecture (mille mercis Marie-Laure !!).



Les éditions Les Argonautes nous offrent cette année 2024 une belle réédition (il faut dire que l'édition en 2002 était passée quelque peu inaperçue) dans laquelle le traducteur, Christophe Glogowski, a fait un travail tout à fait remarquable…En effet, l'écriture truculente et particulièrement inventive, libre, pétillante et grivoise, a dû donner pas mal de fils à retordre au traducteur…je me suis demandée à plusieurs reprises comment il avait pu ainsi rendre compte des inventions de langage, des expressions dont use et abuse l'auteure…Il explique en préambule avoir développé une sorte de langage archaïque, mâtiné d'ancien français (il s'est nourri du français du 16ème siècle), afin de rester au plus près de l'esprit voulu par l'auteure russe, de son ton ironique, de sa verve ludique. C'est très audacieux mais pose éminemment la question de la traduction au centre de cet ouvrage. Je connais quelques amis ici (n'est-ce pas Sonia ?) qui auraient été grandement interpellés par cette problématique et ces choix.



Le Slynx m'a fait penser à la mythique « chasse au dahut », expression désignant une mission absurde, un canular, qu'on retrouve dans différentes sociétés et cadres institutionnels, qui consiste à pousser les « victimes » à accomplir des actions manifestement stupides. Or là, Tatiana Tolstoï a poussé toute la société russe dans un état manifestement absurde, du moins burlesque, puisqu'elle la fait revenir à l'état féodal suite à l'Explosion, sans doute une catastrophe nucléaire, l'auteure ayant démarré la rédaction de ce roman en 1986 (Impossible de ne pas faire le parallèle avec Tchernobyl) ; à moins que ce ne soit l'Explosion de l'après Pérestroïka et du retour d'un pouvoir autocratique avec Poutine ; ou alors l'Explosion de la révolution bolchévique et des ravages du communisme.



Nous sommes trois siècles après cet événement, dans un petit village de steppes et de forêts parsemées d'isbas sombres, et où chaque élément de la communauté est décrit par Tatiana Tolstoï de façon pittoresque depuis les repas, en passant par les croyances, les superstitions et les fêtes, ou encore le travail quotidien qui rythment cette étrange communauté.

L'auteure a le don pour croquer certaines scènes (celle par exemple du jour de paie est absolument géniale) et se moquer des structures profondes de la société russe avec subtilité et en mettant en valeur la précarité du peuple, l'absurdité de l'impérialisme, la mélancolie qui étreint ce peuple, le peu de place accordé à l'individu, la bureaucratie absurde.



L'Humanité a subi d'étranges mutations. Ceux nés après l'Explosion ont de multiples doigts ou pas de doigts du tout, certains ont des oreilles aux aisselles, d'autres une apparence de centaures, ou encore des crêtes de coq sur les paupières, des queues, de longues griffes, certains crachent du feu…dégénérescences, Séquelles comme les nomme certains, atavismes pour d'autres, rendant les femmes et les hommes presque à l'état de bêtes, sans parler des transcarnés, sortes de sous-homme servant d'esclaves et traités comme des bêtes de somme.

Les gens nés avant l'Explosion n'ont pas de Séquelles mais sont devenus immortels. Seuls des éléments extérieurs, champignons vénéneux par exemple ou accident, peuvent tuer ces multi-centenaires.

La cohabitation entre ces deux types d'êtres est délicate, les premiers, nés à l'âge de fer sont sauvages, féroces, vulgaires, sales et immoraux, et font penser à des monstres de Jérôme Bosch ou aux personnages de Maurice Pons dans les Saisons. Ils se nourrissent de vers et de souris. Les seconds ayant connu le monde d'avant, davantage marqués par le progrès, la culture et le confort. Ils vivent dans l'attente d'une renaissance spirituelle.



Nous suivons les pérégrinations de Benedikt, fils métissé d'une femme née avant l'explosion (mais décédée suite à l'ingurgitation de dattes contaminées) et d'un homme née après (qui ne supportait d'ailleurs pas de voir sa femme ne jamais vieillir). Il incarne le mélange des deux mondes, celle de l'avant et de l'après Explosion.

Benedikt est scribe du gouvernement et copie chaque jour sur des bouts de bois de bouleau la poésie du tyran en place…des poèmes qui ressemblent étrangement aux plus grands poèmes russes des 19ème et 20ème siècles. C'est leur seule source de culture, les livres antiques sont totalement interdits car, irradiés, ils peuvent contaminer quiconque les toucherait.

La passion boulimique de lecture de Benedikt, passion transmise par son beau-père, va le conduite progressivement dans la quête acharnée d'ouvrages anciens, chose interdite, quête ainsi entachée par la peur irrationnelle d'être attaquée par le Slynx, félin imaginaire, mystérieux et invisible, destiné à terrifier la population, métaphore de la cruauté, de l'égoïsme, de l'immoralité, de le perte de valeur morale pouvant engloutir les hommes. Cette interdiction n'est pas sans rappeler Fahrenheit 451 de Bradbury.



Dans ce livre sur l'amour des livres, sur le rôle salvateur de la littérature, dans lequel Pouchkine est particulièrement mis à l'honneur mais aussi Blok, ou encore Lermontov, Mandelstam, et tant d'autres, les deux niveaux de lecture pouvant être appréhendés - le niveau de lecture politique pointant du doigt le pouvoir totalitaire en place et l'abêtissement de la population consécutive, la langue de bois du pouvoir russe aboutissant à des situations ubuesques ; et le niveau de lecture plus écologique mettant en valeur les conséquences d'une explosion nucléaire - rendent la lecture vraiment très intéressante.

Alors que le souvenir de Tchernobyl, et l'angoisse des séquelles physiques consécutives, est bien présent comme le montre le physique monstrueux des personnes, la disparition d'une grande partie de la faune et de la flore, les oeufs en forme de triangle, la contamination des fameux ardents, sorte de dattes, nous devinons également une satire de la politique russe du 20ème siècle. Ainsi le village change-t-il de nom au fil des dictateurs par exemple, la liberté d'expression est vaine, le culte du chef poussé à son paroxysme. Les deux niveaux de lecture sont bien entrelacés. Et les générations avant et après ces explosions appartiennent à deux mondes différents comme le montre de façon métaphorique le livre.



Attendez-vous à exploser de rire à tout moment, à trouver certains passages étranges, à sourire tendrement, à être étonnée par l'inventivité de la langue, à être touchée par la mélancolie qui transparait en filigrane, à grimacer aussi parfois… L'humour est corrosif, la dénonciation frontale, le ton de la fable poétique donne une teinte surannée au charme irrésistible.





Ai-je aimé ce livre ? Enormément et de façon croissante au fil des pages. Si j'avais du mal au premiers tiers du livre à plonger dedans tant le style est dense et exigeant, original et décalé, une fois ma lecture lancée, le burlesque et l'humour m'ont totalement enchantée. La dénonciation est délicieuse et tellement bien vue. La langue châtiée et grivoise à la fois. Les références culturelles passionnantes.



Le Slynx est une fable grotesque et fantastique derrière laquelle se cache en réalité un éloge somptueux de la littérature. C'est un récit à découvrir absolument, mais notez qu'il faut un peu s'accrocher au début pour mieux savourer la substantifique moelle de cette incroyable maestria verbale considérée comme un chef d'oeuvre et un classique de la littérature russe contemporaine ! Un ouvrage d'autant plus troublant à l'heure où la Russie mène la guerre en Ukraine…espérons que le Slynx fasse un détour par le Kremlin…et en attendant, lisons !





"Toi, Livre, toi seul oncques ne me trompes, ne me malmènes, ne m'offenses, ne me quittes ! Silencieux, tu ris pourtant, tu cries et tu chantes ; humble et docile, tu me surprends, me stupéfies, me taquines, me séduis ; tu es si petit, et cependant peuplé de nations innombrables ; tu n'es rien qu'une poignée de lettres, mais pour peu que tu le veuilles, tu me fais tourner la tête, me déroutes, me chavires, m'embrumes, et voilà que perlent les larmes, le souffle vient à manquer, l'âme toute entière palpite comme une toile au vent, ondule, déploie ses ailes ! "





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Le Slynx

Voilà déjà un moment que je voulais lire ce livre. La quatrième de couverture était (et reste) très alléchante mais après 4 chapitres j'ai abandonné.



"Comment transposer en français le russe archaïque et truculent que parlent la plupart des personnages du Slynx?"



C'est illisible et incompréhensible… quand on passe plus de temps à essayer de comprendre une phrase qu'à profiter de l'histoire… oula… c'est que cela donne mal à la tête! Je vais aller faire un tour 20.000 lieues sous les mers ^_^

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Feu et poussière

Contrairement à la première critique de ce recueil de nouvelles, j'ai pour ma part beaucoup apprécié ces petites textes (c'est même la une relecture !), dans lesquels, il est vrai, l'action n'est pas au premier plan, mais là n'était pas l'objectif, c'est l'âme russe toute entière qui se dessine, ses traditions, son doux fatalisme, tout ce charme que les amoureux de la Russie apprécieront à coup sûr.

Quant au style, nous n'avons pas affaire à la concision moderne, française, mais bien qu'un peu désuet, j'y retrouve ce ton humaniste-ironique typiquement russe, cet amour de la vie, de la nature, des jolies phrases, qui ne surfent pas avec le XXIème siècle, mais avec la nostalgie douce-amère de la fin du XXème siècle.
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Le Slynx

Un chef-d'oeuvre ! Une gageure éditoriale !

Atypique, original, il est dans la cour des grands.

La Russie dans une satire où l'histoire des hommes s'avère d'une implacable cruauté.

Mais le ton bercé d'humour et de dérision emporte la palme.

Une volonté intrinsèque de sarcasme, une succession de symboles avec un déterminisme d'une haute clairvoyance. Comme une connivence entre Tatiana Tolstoï et un langage juste né.

On ressent d'emblée un halo engagé et l'arrogance des humains est mise à mal.

Ici, tout est étrange, hors du commun, hypnotique.

La fiction souveraine, rare, comique et irrésistible. Un grand tourbillon linguistique qui happe et sidère par sa portée fabuleuse.

La littérature contemporaine, aux ramifications superbes et multiples.

Magnétique, solaire, on pourrait presque penser à un conte, une légende qui remue les limites de la réalité. Sauf qu'ici, c'est le chant métaphorique, les paraboles, et les signaux qui forgent ce microcosme.

Moscou lève son voile dans une prononciation hors du temps, dans un entre monde où les livres sont interdits. Un autodafé psychologique. La dictature qui contre les intelligences. Une Russie en déliquescence. Un retour dans un monde en perdition de lui-même. L'ignorance et la bêtise, le constat des vulnérabilités humaines.

Devenus des bêtes, l'annihilation dans un quotidien où le grotesque prend assise.

« Le Slynx » est un récit caustique. le totalitarisme pointé du doigt. L'écriture comme une parole floutée. Tout se passe dans la signification d'un troisième degré de lecture. L'heure haute, judicieusement politique et lucide.

Benedikt est le scribe du gouvernement. Il reproduit des poèmes, dictés par le tyran Fiodor Kauzmitch. Des vers qui semblent ceux que l'on a dans nos armoires littéraires, gardés précieusement, tels Pouchkine, Maïakovski, etc. L'enjeu ultime comme une intransigeance à l'encontre de notre contemporanéité.

« Le Slynx » dont « sa griffe fouille les chairs… Et le bonhomme se trouve vidé de toute sa raison. »

L'imaginaire comme une porte noire ouverte sur les consciences. Nous sommes véritablement en transmutation dans une oeuvre visionnaire. La fulgurance du syndrome totalitaire. Comme un miroir qui déforme l'apparence. Le récit est l'immensité du monde et du mal.

L'incontestable réussite d'une fiction qui donne de la hauteur à l'art et bouge les codes du bien pensant.

La vigueur d'une trame burlesque, complètement déjantée. L'emblème de nos échecs, des faillites d'oppressions. Une Russie dont il faut mettre un déguisement pour échapper à la censure. Ici, c'est la tension d'un récit à double sens qui attise les flammes.

La belle inventivité d'une plume surdouée qui a polie un texte d'autodérision. Ce récit fantastique, sardonique proclame la gageure créatrice.

« Vassiouk-les-Oreilles écarta les coudes, oyant anxieusement dans son coin : est-ce que Benedikt déclamait tout comme il convient, est-ce que tout était conforme à l'Oukase… »

« … Pour la finesse, je me débrouille… Mais où avez-vous appris comment il est, mon poutentiel ? »

« Si je comprends bien, cela non plus, ce n'est point Fiodor Kouzmitch, gloire à lui, qui l'a écrit ? - Probablement non. - Alors qui ? - Je l'ignore… Il faut le demander aux Anciens. »

« Le Slynx » bouscule nos approches. Dans le sombre d'une altitude de réflexions, il est une valeur inestimable. Comme l'exprime l'éditrice Katharina Loix van Hooff. « Il est le fruit de quatorze ans de travail, il fut hautement attendu par le milieu intellectuel russe. »

L'anticipation au garde à vous, ce livre est le rayonnement d'une littérature rare.

Tatiana Tolstoï est issue de la grande famille des Tolstoï. Reconnue et célébrée comme une autrice culte. Ce livre arpente le champ littéraire comme jamais au préalable.

Traduit du russe par Christophe Glogowski. Saluons ce travail de traduction remarquable tant les formes sont variées et le rythme comme un vent qui se soulève et bouscule les mots et les phrases et les dialectes comme des messages à double sens.

Ici, c'est l'oeuvre d'une décennie.

Voici le premier livre d'une collection au bel avenir : « L'Européenne » Les grandes traductions du continent. Publié par les majeures Éditions Les Argonautes.





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Le poète et la muse

Les désarrois sentimentaux d'une jeune femme médecin dans la Russie soviétique.

L'auteur, Tatiana Tolstoï, est la petite fille d'Alexeï Tolstoï, classique de la littérature soviétique. Elle vit aux USA et a été traduite dans plusieurs pays, dont la France.

Le livre présente un personnage féminin très attachant.

Beaucoup d'humour et de dérision.
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Feu et poussière

J'ai lu la première "sous l'auvent doré", attaqué la 2ème, puis lu la dernière "peters".

C'est d'une part le style que je déteste, c'est-à-dire vieillot, avec des phrases pleines de subordonnées et des noms qui ne peuvent pas vivre sans adjectif.

exemple : "Des moissons d'arc en ciel s'inclinaient au-dessus de maisons lointaines, des tempêtes de neige goulument juvéniles accouraient du fond des forets septentrionales, poussaient le temps devant elles, et le jour vint où la femme aux grands pieds abandonné Peters, referma doucement la porte, partit acheter un savon et touiller les fonds de casserole pour un autre." Donc un excellent niveau de maîtrise de la langue mais rien qui se passe au niveau du reste ;-)

Ce recueil de nouvelles est plutôt d'ailleurs un recueil de textes, de petites chroniques ; il n'y a pas ou peu d'action, pas de chute à proprement parler, bref, c'est pas franchement le truc qui tient en haleine, loin de là, on est sur de la démonstration littéraire et rien qui sort des tripes ;-)
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