AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Thierry Noiret (28)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Aujourd'hui, c'est déjà la nuit

Avec un recueil de 11 textes (fables modernes) je découvre enfin cet auteur aux multiples facettes. Je pensais, en réalité, commencer par ses poèmes, mais je fus finalement attirée par son dernier titre tout juste paru le 2 novembre. La quatrième de couverture me semble très éclairante, c'est pessimiste mais lucide et pour « la morale » le lecteur garde une belle marge de manœuvre.



Paradoxalement, j'aime les écrits en marge du désastre universel. Ici la plume est vive, alerte et caustique. J'ai beaucoup aimé « La Chute d'Icare » qui évoque le tableau de Pieter Brueghel l'Ancien ou la « Philosophie des objets » qui traite de l'affrontement des hommes aux machines et où on peut lire : « La grande difficulté à résoudre pour les concepteurs de systèmes informatiques n’est pas d’apprendre à la machine à trouver ni à choisir les informations dont elle a besoin mais de lui assigner des objectifs et des valeurs. […] l'homme ne descendrait-il pas tout autant de la machine que du singe ? ».



J'ai décelé de l'humour dans les textes « Moire », sur les Quasars (Quasi événements dus au hasard), ainsi que dans « Le Monde selon Saint Pantalon » ( où « l’humanité entière fut prise aussi d’une frénésie du jeu... ») mais pas que.



Ce que j'ai le plus aimé c'est « l'Entrevue avec le Narrateur (Art poétique) » où « l’écrivain naît et grandit non pas dans les choux mais au milieu des feuillets qu’il remplit » ainsi que la petite note d'espoir de l'épilogue.



Je recommande la découverte de la plume de Thierry Noiret qui se déguste lentement et qui incite merveilleusement à la réflexion. Voici un livre riche en questionnements, envoutant.

Commenter  J’apprécie          1404
sans majuscule

Quand j’ai traduit le poème « reste » en roumain, j’avais eu une difficulté insurmontable pour le vers « des poèmes émerveillés », mais j’ai aussi eu un avant-goût de ce souffle unique d’une poésie qui s’affranchit élégamment de la ponctuation et réclame à être déclamée.

C’est donc bien à voix haute que j’ai lu le recueil de Thierry (prêté ensuite à Francharb3, sic !) en suivant le fil du « poème qui défriche la canopée » avec grâce et foi en la littérature. Le lecteur n’a pas besoin d’être simplement « studieux », il sera « curieux » de progresser dans la lecture aisée de ces 36 poèmes et il touchera même son nez à la page 65, car il est 11 h 11 et… après avoir dansé avec « don jorg » (p. 21).

Plus qu’un « reste d’humanité », nous avons ici des aménités diverses et foisonnantes.

Commenter  J’apprécie          844
Dentelles des Flandres

L'écriture de Thierry Noiret est elle-même une dentelle délicate et délicieusement ciselée avec les outils du poète. D'ailleurs, la dédicace revêt la forme d'un poème (cf. citations postées ici).



Les quinze nouvelles semblent hors du temps et pourtant, le prologue est, quant à lui, bien ancré dans un temps pas si lointain (« un samedi fin avril 2016 »). Est-ce parce que les eaux opèrent lentement leur travail de dentellières (« la mer avait repris ses droits sur le plat pays ») que l'auteur affirme « tout vient, tout s'en va, les lieux ne sont pas éternels » ? Et pourtant, l'écriture est bien là pour saisir cette éternité de chaque instant, cette nostalgie à l'oeuvre dans ces récits d'une grande poésie, à lire lentement.



« Il est des carrefours où vient se perdre le pèlerin quand il oublie l'objet de sa quête » (p. 45). C'est précisément en pèlerin de belle écriture que je suis entrée, encore une fois, dans l'univers lumineux (malgré tout !) de Thierry Noiret. J'en sors émerveillée et humblement admirative.

Je précise enfin, que l'usage des répétitions apporte une étrange musicalité baroque.

Histoire et géographie se mêlent subtilement pour une flânerie hors pair.
Commenter  J’apprécie          820
Un an de défiance

Ce court recueil poétique évoque le confinement avec beaucoup de retenue, selon la volonté même de son auteur : « Une pincée d'angoisse, quelques cuillers de claustrophobie, un fond de solitude, beaucoup de tristesse, même un peu de nostalgie et un bon bouillon de rigueur hagarde. Comme vous tous avez pu le ressentir. »



Des ouvertures salutaires, dès les premiers mots : le balcon, la fenêtre, le ciel, face au huis clos imposé par l'épidémie. On apprend à vivre autrement et on se remet à faire son pain maison, comme autrefois. Un rythme parfois saccadé, comme ce souffle qui semble à bout. Des rimes qui résonnent et scandent l'impatience ou la révolte étouffée contre le royaume de la Pénurie.

L'incendie de la cathédrale Notre-Dame à Paris est également évoqué (p. 10) comme pour marquer le temps des chagrins.



Superbe petit éloge des narines (« les odeurs sont les petites fées /de notre mémoire ») aux pages 11-12, hypocrisie des statistiques déshumanisées, exil obligé dans les livres (mais pas ceux de la bibliothèque publique), la muselière des masques avec la disparition des sourires, les rues désertes, souffrance de la quarantaine pour beaucoup, les « remparts la distanciation » (p. 23), évocation subtile, mais oh combien nécessaire, de la « liberté » (notamment celle de voyager), peur et « mort qui rôde », vaccin enfin, tout cela est consigné avec justesse pour que l'on s'en souvienne.

Commenter  J’apprécie          782
Poésie - Abstractions

MAGNIFIQUE ! Tout commence par la musique pure des « chuchotements lourds de sens » pour finir par mes poèmes préférés « Les musées vous diront », une chevauchée de fantaisies en présence physique des oeuvres d'art.



« Quand la nature fuit à toutes jambes

Je me jette dans les cieux sans nuages

Du haut de ce pont des âges

Et le temps caché dans mes vers tremble »



Je relève cette première citations. Et plus je pénètre dans ce livre de Thierry Noiret plus je sens que nos quêtes sont jumelles. Cette écriture me remplit de bonheur comme une rencontre, comme si nous nous étions croisés sur un pont. Mais ce n'est ni une passerelle parisienne, ni un ponceau vénitien, ni un géant enjambant le Saint-Laurent : c'est le Pont des Âges et c'est une autre dimension !

J'ai appris dans la présentation de l'auteur sur sa page Babelio qu'il considère les années de 2006 à 2013 comme son ère de Peinture. C'est un abandon provisoire de l'écriture pour abreuver la page blanche de formes et de couleurs. Il achève alors de nombreux tableaux et donne quelques expositions. Sur la couverture de cet opuscule est placée une de ses oeuvres : « Croisée des chemins » qui m'a immédiatement captivée et incitée à l'acquisition des poésies. Dans ma tête puis sur Internet, j'ai cherché des écrivains qui ont produit également des tableaux, vu mon intérêt particulier pour cet art. J'ai trouvé des noms aux quatre coins de l'horizon tels que Victor Hugo, Jean Cocteau, Henri Michaux, Jack Kerouac, Hermann Hesse, Günter Grass, Charles Bukowski, Henry Miller, William S. Burroughs, Edward Estlin Cummings, Tennessee Williams, Alain Yvars... Avec Pablo Picasso ou Oskar Kokoschka c'est plutôt l'inverse car leurs écrits sont aujourd'hui éclipsés par leur peinture. J'ai donc envie de continuer cette liste avec notre ami Thierry Noiret !

La première partie de ce recueil est une révélation pour mon odorat aiguisé de grande olfactive tant les descriptions et les évocations me motivent ! D'ailleurs j'ai posté quelques extraits avant de formuler ce billet émerveillé. Et pourtant l'auteur presque s'excuse pour ces « oeuvres de jeunesse »…

Au centre de cette moisson poétique se trouve « LE BANC », « vers pour une improbable tragédie », qui représente un dialogue incisif entre le Poète (P) et l'Actrice (A), le Rêve et la Réalité. En voici un petit bout pour goûter :

« P :

Je pose ma main sur tes yeux

Nous voilà enfermés

Dans les plus beaux déserts

A :

Où flottent

Poussières et récits

Histoire du monde qui recommence

Poussée par de trop vieux vents

Par des cortèges trop faux »



Je me confonds en citations ! Vive l'Abstraction ! En voici la dernière :

« Portrait de Greta, d'après Henri Matisse.

Femme de cuivre, bleue de cuivre, si tremblante lumière habillée de ciel couchant. Masque ou modelé de pâleur lunaire.

Corps translucide de nuit d'hiver qui tombe en patients pétales, tombe en regards pudiques. »

Commenter  J’apprécie          7526
Dentelles des Flandres



Ce recueil de 15 nouvelles, précédé d'un prologue et suivi d'un épilogue, est l'oeuvre d'un belgo-canadien habitant Montréal, mais né à Bruxelles en 1962.



Contrairement à mon habitude. je ne vous brosse pas la biographie de Thierry Noiret, pour la simple et bonne raison que l'auteur l'a fait lui-même sur Babelio, sous son pseudo "tiri_noiret" , mieux que moi je pourrais jamais rêver le faire.



Lorsque j'ai vu ce titre "Dentelles des Flandres", mon esprit s'est envolé directement à la splendide ville de Bruges et plus particulièrement au fascinant Béguinage, où ont vécu avant les pieuses béguines "responsables" de ces splendeurs que sont les fameuses dentelles qui attirent encore toujours de nombreux curieux et acheteurs dans les boutiques spécialisées.

Au Musée de la Dentelle, des cours sont toujours offerts aux amateurs intéressés et il y a donc moyen d'apprendre les fines ficelles de cet art.



Toutefois, les dentelles de Thierry Noiret sont la "dentelle humide des Flandres... ces terres marines, ces canaux ... ces terres salines" qui font le charme de cette région en-dessous du niveau de la mer.

Une région que l'auteur craint qu'elle disparaisse si "les eaux gelées des pôles viennent à fondre".



Une région si poétiquement et merveilleusement chantée par le grand Jacques Brel.



Il se trouve que le tout premier chapitre "L'abbaye des Sables" est situé tout près de l'endroit où j'habite à La Panne. L'auteur voit "près des côtes françaises, un espace vide de verdure, d'habitations... bien connu des exilés, des fraudeurs et contrebandiers, des passagers clandestins, un véritable désert où ne cohabitent bien péniblement que vents et sables".



Incroyable coïncidence amère, ce matin, 21 janvier 2020, de cet "espace vide" un petit bateau est parti pour traverser la Manche, avec à bord 14 réfugiés d'origine afghane et iranienne. Un peu plus loin il a chaviré et sombré, 6 migrants ont pu être sauvés, les 8 autres sont portés disparus et les considérables opérations de recherches viennent d'êtres abandonnées !

C'est un endroit que je connais bien pour y avoir souvent promené mon setter irlandais (avant l'invasion féline de ma maison) et croyez-moi cela m'a causé un choc en regardant les informations.

Je m'excuse auprès de l'auteur pour cette petite parenthèse personnelle.



Rivières et canaux si poétiquement évoqués par Thierry Noiret, forment le cadre physique de mon enfance. Derrière le jardin de la maison de mes parents coule la Lys à un endroit au nom très catholique de Vive-Saint-Éloi (Sint-Eloois-Vijve en Flamand) et sépare ce village du village voisin au nom tout aussi catholique de Vive-Saint-Bavon (Sint-Baafs-Vijve).



Le poète flamand d'expression française, Ėmile Verhaeren (1855-1916), grand ami de Stefan Zweig, a consacré à la Lys un merveilleux poème :



Lys tranquille, Lys douce et lente

Dont le vent berce, aux bords, les herbes et les plantes,

Vous entourez nos champs et nos hameaux, là-bas,

De mille et mille méandres,

Pour mieux tenir serrée, entre vos bras,

La Flandre.



La Lys, qui avec ses méandres, se dirige à Gand où elle termine sa lente course dans l'Escaut.

La ville de Gand, cher ami Thierry, que vous semblez aimer tant et que vous mentionnez de façon si lyrique, a été le cadre de ma jeunesse, puisque j'y ai reçu, au Collège Saint-Michel, mon enseignement secondaire et rencontré ma première petite amie, qui elle suivait des cours au Pensionnat Saint-Bavon, un peu plus loin.

Donc, je suis bien placé pour comprendre ce que vous appelez "le chant de mélancolie" qui vous attache à cette ville.



On ne peut parler des canaux de Flandre sans mentionner, comme vous faites d'ailleurs, ceux de Damme, où l'écrivain Charles De Coster (1828-1879) a placé son rebelle sympathique, Till l'Espiègle, que des décennies plus tard le grand Gérard Philipe incarnera définitivement à l'écran.



Vous n'avez pas non plus oublié les "bas nuages" au-dessus de la ville d'Ypres, tristement célèbre comme épicentre des batailles de la Première Guerre mondiale et le Canal de Furnes qui relie cette région au bassin français de Dunkerque.



Mon ami Thierry, je ne sais franchement pas comment vous remercier pour vos superbes évocations littéraires, poétiques et émouvantes du pays où j'ai passé mon enfance et adolescence et où je vis actuellement.

Commenter  J’apprécie          6815
Sous la neige, le fleuve

Entre solitude des grandes étendues glacées et solitude de l'exil.

Une poésie vive et piquante comme le froid canadien.

Solitude, oubli, exil sont des thèmes récurrents. La neige, le fleuve, l'histoire et les histoires d'un pays forment une alternance de récits et poèmes.

Un pays neuf pour oublier, un exil du coeur et d'un pays . Mais est-ce s'éloigner où se rapprocher de ce que l'on fuit.

Suivre le fleuve, conter les habitants, leur vies, ce repli sur soi imposé par la neige.

Thierry Noiret a un sens de l'humour, de la fantaisie mais aussi un esprit critique avec lui les mots se font idées. C'est un belle prose, un beau voyage. On y trouve aussi un certain désenchantement.

Une chose est sûre : Sous la neige, le fleuve est une belle découverte.



Challenge POÉVIE : la POÉSIE c'est la VIE (2022-2023)

Commenter  J’apprécie          562
sans majuscule

Ce recueil n'existerait probablement pas sans Babelio, sans les fils de conversation poétique (Merci @Morphil) auxquels j'ai participé et pour lesquels j'ai osé recommencer à écrire de la poésie.

Trente-quatre textes pour donner corps au temps qui passe et à l'absurde de la vie... Je laisse mes amis commenter et critiquer à leur envi.

Commenter  J’apprécie          434
Dentelles des Flandres



Carnet de voyages d'un type particulier, son auteur, flânant au fil de l'eau, au long des canaux interminables et dans des cités parmi les plus emblématiques de son pays natal, nous promène dans une Flandre sublimée par un imaginaire poétique et par un onirisme qui ne renient aucunement, ni le passé légendaire de cette dernière, ni ses plus illustres représentants, symbolistes, expressionnistes ou surréalistes.



Parti avec le dessein d'écrire un ouvrage et de rendre hommage aux cités flamandes, mais aussi, visiblement, avec cet élan romantique de wanderer retourné sur les lieux de son passé afin d'assouvir au passage sa propre «Sehnsucht», il s'y égarera néanmoins plus souvent peut-être que prévu au départ, s'abandonnant sans aucune retenue à ses propres rêveries, ce jusqu'à se confondre avec l'environnement, si bien que son livre, à force de miroiter cette fragile «dentelle humide de ces terres marines» où ni l'homme ni l'eau n'ont jamais tout à fait le dernier mot, finit par ressembler à celle-ci comme…deux gouttes d'eau !



Eaux, digues, pluie, marées, canaux, fleuves se déversent sur ces "liquid papers" qui ne cessent de vouloir donner une forme provisoire à l'estuaire imaginaire de l'invétéré rêveur, à l'instar des contours mouvants, par essence changeants, de ces «terres périssables», au-dessus desquels la menace de submersion, réelle ou imaginaire, plane constamment, alimentée par les conséquences catastrophiques, à terme, d'un dérèglement climatique aggravé, autant que par celui d'une mémoire qui, avec le temps, et la distance s'installant, risquerait aussi de partir à vau-l'eau…



Suivant les traces de Rachel, sa muse, ou plutôt «aquemuse» d'ailleurs, habitante de «quelque fleuve paisible aux berges désertes, ou parmi les vagues dans le creux des digues », ce sont en l'occurrence celles entre matérialité et immatérialité, entre souvenirs et fantaisies, entre passé et avenir, ou bien entre poésie et prose, qui risquent plutôt, pour notre plus grand plaisir de lecteurs, à tout moment de se rompre ici !



Circuit géopoétique où, entre autres, il sera question d'une abbaye bâtie à partir des seuls sables, vents et eau de mer ; d'une cité qui, à force de construire des digues pour se protéger des eaux, se fait engloutir par une marée de terre ; d'une rébellion de statues, bronzes, cariatides, anges et gargouilles livrés à un étrange rite païen au bord de l'Escaut; d'un cortège de monuments historiques en rang serré, venus tels la montagne à Mahomet, à la rescousse d'un voyageur de retour dans une ville qu'il ne reconnait plus ; d'un mouvement spontané de foule lancé à la recherche d'eaux souterraines bruxelloises, la Grande Place transformée pour l'occasion en un immense réservoir à ciel ouvert ; ou encore, de vacanciers emportés vers les hauteurs d'Ostende, suspendus dans les cieux comme dans le tableau de Magritte lors d'une étrange marée d'équinoxe… !

Où notre auteur, enfin , quoique solide transbordeur d'imaginaires, collectifs et individuel, submergé à son tour par la force incontrôlée de ses grandes marées intérieures, se demandera au bout d'un moment s'il est lui-même le véritable auteur de cet ouvrage, ou si ce dernier ne serait en réalité qu'une pâle copie d'un autre livre, déjà écrit, probablement des siècles avant sa naissance, et dont il aurait sans s'apercevoir usurpé les mots et les légendes, aujourd'hui oubliées.

(Rassurez-vous, Thierry, dans des cas comme celui-ci, et dans ce sens précisément, cela arrive plus souvent qu'on ne le croit de se plagier un autre qu'on ignorait jusque-lors accueillir au sein de soi-même !!)



Moi en tout cas, qui ai le coeur flottant entre deux latitudes éloignées, entre un vieux et un nouveau monde, séparé par un océan véritablement atlantique, je m'y suis souvent reconnu dans les contemplations empreintes de lyrisme naturel et de douceur nostalgique traversant ces textes courts d'un recueil hybridé par un spleen de fond, à mi-chemin entre poésie et prose.



Voilà en quelque sorte, me suis-je dit, des «dentelles langagières» aussi, que l'auteur voudrait peut-être pouvoir offrir en cadeau à sa «matrie» qui s'éloigne. Et dont, pour ce qui me concerne, ma propre «saudade» à moi aurait certainement contribué à faire apprécier leur texture particulière, ajourée, leurs tonalités fugitives ou leur délicate évanescence…



Dans ces évocations d'un «expatrié» de retour provisoirement chez lui, le ton d'épopée qui, d'autre part, les insufflerait par moment, ne pourrait-il servir en même temps d'exutoire face à cette angoisse de perdre pied, de se sentir étranger chez soi, planant dans les airs comme ces touristes accidentels à Ostende, inquiétante étrangeté que j'ai eu moi aussi l'occasion de connaître à maintes reprises, celle qui s'empare de vous lorsqu'on remet effectivement les pieds dans son Ithaque mythique ?



"Je revins chez moi comme un enfant trouvé."



Ou peut-être ne fais-je que broder à mon tour… !?



Mais tout bien considéré, ne serait-ce pas parce que l'auteur lui-même, conscient apparemment du fait que chaque lecteur est co-auteur du livre qu'il est train de lire, et laissant spontanément «s'épancher son âme» sans chercher à tout prix à extraire un sens sec et ferme à ses récits mouvants et humides, m'aurait en fin de compte largement incité à faire pareil?



Dans tous les cas, ce que je suis sûr de retenir de cette lecture, c'est que, réels ou fictifs, «tous les paysages existent lorsque l'on parle d'eux» !



Et ceux, surprenants, tout à fait nouveaux pour moi de la campagne et des cités flamandes que j'ai découverts grâce à ce recueil, me feront sûrement porter un regard différent sur les choses lors de mon prochain séjour en Belgique.



Merci l'auteur ! Merci l'ami... !





..

Commenter  J’apprécie          3811
sans majuscule

L'auteur nous apprend dans sa préface qu'après l'avoir délaissée, il renoue avec la poésie.

Un échange avec un tiers lui en a insufflé le désir, que semble confirmer la naissance du premier poème — de l'aveu même de l'auteur, ce retour est vécu comme un rapprochement avec soi et comme un « ravissement ».



C'est donc avec ce premier texte fondateur que s'ouvre le recueil de trente-quatre poésies, « sans majuscule ». C'est très probablement aussi ce texte qui a façonné les autres poèmes, leur contenu, la couleur lyrique, la visée et le principe poétique formel, dont il est annoncé qu'il sera résolument tourné vers la musique.

Quant à la forme, pour en dire plus, elle est celle du vers libre, sans ponctuation, sans majuscule. Sans titre, les poèmes sont numérotés.



« reste

il y a le brouillard tous ces nuages

reste te dis-je même si le ciel était d'azur

les feuilles mortes pourrissent sous la neige

je n'ai plus de fleurs à t'offrir



Dès l'incipit, le lecteur partage la délectation de l'écrivain devant la prosodie qui, de texte en texte, va fleurir sous ses yeux.

« reste… » nous commande le poème. « Nous », dis-je, car on se sent appelé par cet impératif et prêt à recueillir cette prière murmurée comme une supplique adressée au lecteur.

Ce dernier ne demandera pas mieux que d'entrer plus avant dans ce jardin de fleurs, tant celui-ci est frais, tant il s'ouvre sans manières, sans poses, mais selon un projet authentiquement révélé.



Dès le deuxième poème, le lecteur comprend en effet que les trente-quatre poèmes sont l'émanation d'un vécu. Poème de l'existence, monde de l'observation, de l'apprentissage, et, somme toute, de l'expérience humaine, de l'épreuve de la vie…

« reste »… entend-il d'abord.



Puis :



« le poème n'est pas fiction […] »



« […] tout ce qui suit a été vécu et éprouvé (confie l'auteur dans sa préface) : le fleuve près duquel je vis, le quartier d'Uccle (très en pente) de mon enfance, mes voyages (Rome, Épi¬daure, Paris, Compostelle, Dublin, Samarkand...), mes lectures (Jorge Luis Borges, Ulysse, Voltaire, Érasme, Rabelais et ses géants...), mes premières amours (près du moulin à aubes ou dans une église) etc… »



Poésie de l'intime, aux inflexions amères (« le poème est un drame »), ou ensoleillées et lyriques (« le pain nourrit et renaît / chaque matin chez le boulanger »), non exempte ni des vicissitudes ni des inquiétudes sur le futur de l'Homme, voilà où se tient ce recueil qui exalte la beauté et le concret de la vie.



Il est fort juste et inspiré, cher Thierry Noiret, ce retour en poésie !



« déchiffrer l'alphabet cyrillique

déterrer la poussière

fouiller la décharge

de notre destinée

comme de vulgaires archéologues

creuser le passé jusqu'à

sa première partition



que retenir des enfers

sous la grammaire trouverons-nous

l'entropie

ou une autre plage



il y a de l'ancien dans notre existence

les civilisations jettent des ordures

nous nous baignons dedans

rien ne peut nous en laver

encore moins la dernière pluie



chaque matin nous cuisons

de nouveaux oeufs nés de vieilles poules

chaque matin nous croyons

au matin

mais hier nous avale dès le premier

café

[…] »



*



Quelques mots pour finir sur la maison d'édition québécoise où est paru ce beau recueil.

ELP Éditeurs, que je salue ici, est une petite maison d'édition accueillante mais exigeante. Animée par deux écrivains de grand talent, Daniel Ducharme et Paul Laurendeau, c'est une maison qui défend la littérature, selon des critères très sélectifs, et dans laquelle l'auteur est assuré d'avoir été choisi. le soin apporté à la fabrication des livres est par ailleurs en tout point remarquable.

Commenter  J’apprécie          388
Sous la neige, le fleuve

« Au commencement, était le vide… »



C'est par ces quelques mots que débute le joli livre de Thierry Noiret. Certains reconnaîtront leur ami The_Noir, auteur de neuf livres, dont celui-ci paru en 2017 et que j'ai choisi pour son titre. On rêve souvent d'un livre à partir de son titre.



« Au commencement, était le vide » ayant l'heureux effet d'inviter le lecteur aux promesses de l'après, c'est avec une grande curiosité que je me suis laissée embarquer. Car c'est ainsi qu'il faut cheminer dans ce livre qui n'a pas d'histoire au sens strict d'un seul récit mais une géographie. Des aéroports, des grottes, des provinces, des lacs, la ville de Montréal et le fleuve Saint-Laurent.

Or cette géographie, qui embrasse l'histoire du pays et des hommes, sans complaisance et parfois même avec amertume et colère, se présente comme un assemblage de mini-séquences - soit un prologue et dix parties. Nous pensons au premier abord qu'il pourrait s'agir d'un catalogue d'expériences biographiques, de mythes et de légendes, mais non. Le contraire de tout cela. Car chacune des parties, dont la tendance est de se dérober, semble continûment recouverte de blanc comme une page qui attendrait d'être remplie. C'est là que le cheminement devient intéressant car nous allons de surprise en surprise, le narrateur, lui, avançant de sa plume comme un aventurier n'ayant pas préparé son effet. Tout semble sortir de sa rêverie, laquelle, erratique comme se présentent les rêves, passe d'une forme à l'autre, avec la même fluidité qu'un nuage qui dérive et se métamorphose. Tantôt journal intime, tantôt récit, tantôt essai, tantôt conte ou légende, tantôt poème.



C'est un livre que l'on respire, narrateur et lecteur faisant route dans l'air froid et la neige qui est omniprésente. La poésie y laisse à même le sol gelé des traces protéiformes que l'on se délecte d'identifier, comme un petit bestiaire à côté d'un fleuve aussi légendaire que prodigue et dans un hiver interminable qui au sortir des dernières neiges commence à rêver d'équinoxe.



Je recommande vraiment. C'est un très joli moment de lecture.

Commenter  J’apprécie          329
Roman, un jour

Non pas une critique - ce serait mal venu de ma part à propos de mes écrits - mais un moment de réflexion sur ce qu'est une biographie. Est-on plus ce qu'on a fait ou ce qu'on a voulu faire, ce qu'on a aimé faire ou ce qu'on a été ?



Roman, un jour est une biographie mais qui ne parle ni de moi, ni de personne, une biographie qui ne parle que de ce qu'on a envie de dire, d'écrire sur un moment vécu, qui pourrait l'être ou l'avoir été, qui le sera certainement, vécu en mots et phrases, en périphrases et en périodes.

Commenter  J’apprécie          327
Un an de défiance

Non pas une critique - ce serait prétentieux de ma part à propos de mes écrits - mais comme une excuse : mes vers, pendant le confinement se sont faits plus humbles, plus routiniers, sans plus aucune approche formelle, plus de musique, plus de rythme sinon le quotidien qui, dans ce quasi journal, captait le tonitruant silence de ceux que l'on ne peut rencontrer, des voyages et randonnées que l'on ne peut faire, des livres et de la musique que l'on ne peut acheter.
Commenter  J’apprécie          320
sans majuscule

Après l’une des plus belles dédicaces qui soit : « à ma compagne Lucie qui chaque jour illumine le chemin qui me mène à l’écriture » (j’ai toujours adoré qu’on désigne son amoureux par « compagnon » et surtout c’est très beau quand l’amour conduit à l’écriture lumineuse, superbement accomplie comme ici), j’apprends, grâce à l’humour de Thierry que nous avons en commun deux passions : la fréquentation de babelio et les pâtes au pesto. Non, plus sérieusement, merci, Tandarica pour le prêt de ce recueil en effet SUBLIME !



Même l’auto-ironie est subtile :



« aujourd’hui le bibliothécaire claque

la porte échappe ses clés

oublie la consigne de silence

que va-t-il rester de mon livre

sur ce pupitre

ouvert à la page de demain ».



Quelle que soit la page, ouvrez, sans plus attendre, « sans majuscule » !



Commenter  J’apprécie          282
Aujourd'hui, c'est déjà la nuit

Non pas une critique - ce serait mal venu de ma part à propos de mes écrits - mais l'envie de partager ce moment de réflexion sur ce qu'on retient du passé. En 1989, je m'étonnais de la chute du mur de Berlin, du rideau de fer, de la fin d'une guerre vraiment froide.

Aujourd'hui, en Europe, elle est revenue, brûlante même, cette guerre avec entre autres les mêmes préoccupations, la lutte des grands empires, la souveraineté des territoires et surtout derrière une population qui souffre, qui aspire à une juste paix, à l'autodétermination et la liberté.



Voilà pourquoi Aujourd'hui, c'est déjà la nuit... une fois de plus !



Partager des moments de l'histoire, de notre passé n'est jamais perdu : raconter nous ravive la mémoire de ce qu'on

croyait fini mais non oublié.
Commenter  J’apprécie          280
Roman, un jour

Le roman de Thierry Noiret explore une idée originale et audacieuse que l'auteur s'est donné comme une contrainte d'écriture qu'il respecte scrupuleusement tout au long du récit.

Il établit un parallèle, qui devient de plus en plus évident au fur et à mesure de la lecture, entre la conception, le développement et la naissance d'un roman et ceux d'un être humain.

Le roman s'est fait homme. le roman se fera homme. Il naîtra, il vivra, il mourra non sans avoir connu les vicissitudes de la vie, ses aléas et ses tracas.



Rédigé sous forme de questions le récit interroge nos propres convictions sur le sujet et s'il nous pousse parfois à sourire voire à rire, il nous pousse souvent dans nos retranchements.

L'auteur pose la question que nous nous posons tous en venant au monde : c'est quoi la vie, comment nous est-elle donnée et qu'en faisons nous ?

« Venir au monde, ce n'est pas rien ! Il vaut mieux y réfléchir à deux fois. Tant qu'il en est encore temps ! L'essayer c'est l'adopter, lui souffle-t-on dans l'oreillette. »



Au moment de l'impact d'un spermatozoïde et d'un ovule ; alors qu'il n'est qu'une vague idée déambulant paresseusement dans les circonvolutions cérébrales de l'écrivain, le foetus/roman est-il conscient de ce qui est sur le point de lui arriver ?



Retranché maintenant dans son domicile utérin, passé à l'état de notes griffonnées à la hâte sur un papier de circonstances, le foetus/roman est-il plus conscient de son avenir probable ?



Il vit douillettement, sans risques, à l'abri du besoin sans aucune conscience de ce qui l'attend !



Arrive le moment de la naissance. Ce saut dans l'inconnu : conséquence d'une décision volontaire ou résultat d'un réflexe donnant le signal du terme échu ? Allez savoir !

« Il y a enfin ce besoin impérieux. Une crampe, ça vient de l'intérieur, ça lui donne envie de contracter tout le corps puis de sucer, téter, crier. Oui, comme ça, la succion le calme. Encore du nouveau, une impression douce et crémeuse, tiède, réconfortante qui se glisse au plus profond de lui-même. Il s'apaise, cela suffit, le sommeil le prend. »



Il est sorti ! Et maintenant ?



« Maintenant il a une maman. Et pour longtemps, il sait qu'il peut compter sur elle. le monde peut enfin dormir. Il peut aussi poser sa plume, le récit prend forme. »

Il laisse à ses parents, le soin de le nommer :

« - Je te baptise, Roman, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »



Roman est double. Mais, « (…) il ne veut pas de cette chose, chétive, charnelle mais sans chaleur.(…) Roman se sait fait de mots, pas de chair : il suffit d'assembler les pages de sa biographie pour développer son être pensant… Pourquoi s'encombrer d'une anatomie ? »



C'est dans cette enveloppe charnelle que Roman connaîtra de sa vie, celle qu'il veut, va, est en train de, raconter :

« La vie de Roman s'égrène ainsi : impossible d'échapper au rituel des courses pour dîner, des files, des foules aux chariots encombrés, des cartons publicitaires qui vous attendent dès l'entrée, de cette musique suave entrecoupée de « Monsieur Biencourt est attendu caisse trois ».



Il passe au stade de la révolte, de la volonté d'en finir avec cette enfance contrainte :

« Roman, enfant, ça le fatigue qu'on décide tout pour lui, ses parents, ses professeurs. Plus tard, ce sont ses patrons, son rédacteur en chef, son éditeur… et surtout celui-là qui ne sait pas toujours de quoi il parle mais qui s'obstine à raconter sa vie quitte à remplir le vide des pires élucubrations : le narrateur. »



« Il emballe le tout dans le drap posé à même le sol, va au vide-ordures et d'un tour de bras bien ferme, sans regret ni rancune, sans empressement ni émotion aucune, jette son enfance. »



Sait-il qui il est réellement ?

« À jouer à s'incarner, Roman se prend au jeu. Parfois à force de remplir le papier, il se sent des morceaux de chair gratter sur tout le corps. Alors, se pose une fois encore la question de l'existence. Une vie pour de vrai ? »



Il revient toujours à cette question existentielle :

« Roman croit que l'on ne peut pas se couper de sa propre histoire. »



Il parvient maintenant aux rivages de la sénescence, de l'oubli et de la fin :

« Au moment de poser son stylo, il hésite un instant. Oui, s'il manquait encore quelque chose à sa vie, non pas tant à faire ou à voir, ni une mélodie à écouter ? »



« Alors, vivre ou s'écrire ? Où est la subtile différence ? S'il n'a jamais existé, c'est tout bien mieux ainsi. Les livres aussi disent « je ». »



Vous pouvez lire le roman maintenant, il est intitulé Roman un jour.…



Un grand plaisir de lecture ! Merci Thierry Noiret
Commenter  J’apprécie          271
Un an de défiance

« Un an de défiance, vers pour une année de confinement » est le premier recueil que je lis de Thierry Noiret, un petit livre d’impressions poétiques sur l’instant, sur cette période marquante que fut celle de la pandémie de la Covid et du confinement.



Par touches légères, par un resserrement d’images et d’évocations de son expérience personnelle, Thierry Noiret fait remonter à la surface de notre conscience (intime et collective) ce temps éprouvant fait de pénurie, de manque, de ce flot médiatique ininterrompu, paroles d’hommes sans visage (ils étaient responsables politiques, ils étaient experts scientifiques) qui nous parlait avec gravité de restrictions, de précautions, de risques. Et puis tous les autres, les invisibles, présents en première ligne (médecins, infirmières, soignants). Le port du masque, les distanciations, les gestes que l’on disait « barrière », les couvre-feu (sur le feu qui couve), etc. faisait de nous des exilés involontaires, retenus dans notre propre maison, dans notre quartier, et partout ailleurs. Reclus chez nous et en nous-mêmes, la cité du dehors fermait ses accès :



« Pas de coiffeur de torréfacteur d’aviateur

pas de bar de terrasse de table ouverte

ni libraire ni bréviaire

pas de lupanar de caviste

ni de suaire

pandémie oblige »



L’expérience de la réclusion, du manque et de l’absence a éveillé d’autres ressources, dont celle de la mémoire. Dans de légères digressions et une belle écriture, Thierry Noiret se remémore Paris et Notre-Dame en proie aux flammes :

« (…)

Me suis promené

Mais n’ai pu m’approcher

Mettre la paume sur tes plaies

Mettre un nom sur ton brasier »



ou encore les senteurs, les saveurs douces de l’enfance et des terres arides du sud de la France :



« (…)

Sous l’antique pont qui traverse le Gard

La garrigue s’enflamme et inonde notre carré de terre

Ça sent le thym la grillade le romarin et l’eau

Qui n’est encore qu’une rivière

Cette odeur d’eau que nul parfum de femme n’égale

(…) »





Entre désenchantement et résilience, avec la crainte alors de tout perdre, Thierry Noiret écrit des poèmes concis, dépouillés. Des textes dans lesquels les vers, les mots effleurent et ravivent en creux des souvenirs nés de circonstances très particulières. Comme un éloignement, un dépaysement intérieur :





« Jamais je ne suis resté si longtemps loin de mon pays

Loin de mes racines

Jamais avant le temps n’avait occulté l’espace d’ici

A là-bas ma naissance

M’ont-ils oublié vont-ils un jour me laisser rentrer

Ai-je encore ma nationalité

Mes papiers se sont-ils désagrégés pulvérisés

Le virus les a-t-il dévorés

Existent-ils encore ceux qui ont peuplé

Ma jeunesse mon école mes murs

Se sont-ils effacés sans bruit sans pitié

Mes souvenirs mes murmures

Jamais ne suis resté ainsi si loin de mon enfance

(…) »





En plein confinement, il fallait savoir compter sur le pouvoir du langage et de la poésie pour maintenir un espace à soi, un espace de liberté.

Aujourd’hui, la pandémie s’est éloignée, le confinement est remisé. Restent les mots, précieux, comme ceux de Thierry Noiret.





.
Commenter  J’apprécie          243
Des continents plein les poches

Des continents plein les poches est un superbe recueil de poésie de voyages.

Au travers de toutes ses pérégrinations, l'auteur nous emmène avec lui faire un tour du monde des continents. Mais au lieu d'un simple carnet de voyage,

Il nous livre des impressions saisies sur le vif comme un peintre faisant son tableau. S'attachant aux nombreux détails des lieux qu'ils soient urbains ou campagnards, il photographie par les mots, en versification ou en prose, les ambiances, les monuments, les endroits où les choses qui l'entourent.

Cependant témoigner de ces promenades autour du globe ne lui suffisait pas, il n'hésite pas avec un ton et des expressions bien à lui superposer un imaginaire d'évasion sur ses propres expériences rendant le récit poétique parfois onirique. En cela, il est pour moi le digne disciple de Blaise Cendrars, poète voyageur journaliste à la rhétorique instinctive avec un zeste de fantaisie poétique.

Merci beaucoup à Thierry Noiret alias the_noir pour m'avoir fait voyager en poésie.

Commenter  J’apprécie          232
sans majuscule

sans majuscule est un carnet de voyage

un long poème divisé en plusieurs voix d'un chant unique

une marche qui ne minimise aucune étape

puisqu'aucune n'est en majuscule



j'ai beaucoup aimé ce recueil

me laissant porter par mon intuition

des fragments qui m'ont happé

d'autres sur lesquels je suis passé



le poète est un voyageur immobile depuis sa feuille

abreuvé de visions qui ne trompent pas

(ou alors il est très fort)



j'ai aimé le savant mélange des images entendues

d'autres plus insolites

des points de repères dans l'horizon de l'errance

qui ne rend jamais rance

mais toujours un peu plus humain



il est bon de lire une telle poésie

elle est douce forte sensible

et puissamment utile



merci
Commenter  J’apprécie          207
Poésie - Abstractions

Non pas une critique - ce serait mal venu de ma part à propos de mes écrits - mais une pensée subite :



Quoi de plus interpellant qu’une toile abstraite ?

Sinon une poésie abstraite - ou peu s'en faut -

Une poésie qui invente les mots dont elle a besoin.
Commenter  J’apprécie          200




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Thierry Noiret (17)Voir plus

Quiz Voir plus

Le chant d'Achille

Comment se nomme le narrateur?

Ulysse
Achille
Hector
Patrocle

11 questions
93 lecteurs ont répondu
Thème : Le Chant d'Achille de Madeline MillerCréer un quiz sur cet auteur

{* *}