AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Thierry Poncet (76)


Je le contemple, ce colosse quasi à poil. La tête de mercenaire bachi-bouzouk.
La pépite qui luit sur le torse.
L’index barré d’une bague de pirate sculptée à Bali.
Son geste ample quand il porte le joint à la bouche.
Le souffle de dragon au épicé de délires et d'aventures qu’il exhale.
Commenter  J’apprécie          40
- Putain, c'est quoi, ce trou, râle Tony.
- C'est peut-être une météorite, dis-je.
- Une quoi ?
- Une pierre tombée de l'espace.
- Pfff...
- Ça se peut, tu sais...
Il hausse les épaules. Il ne me dit pas où je peux me la mettre, ma météorite, mais il le pense si fort que ça s'entend.
Commenter  J’apprécie          61
Ô Tanezrouft, plaine infinie...
Une dalle vide à perte de vue, plate à chier, morne à chialer, avec au bout, très loin, un horizon tiré à la règle.
Le sol est de sable épais aggloméré à des milliards de petits cailloux, brun tiède le matin, jaune aveuglant toute la journée, roux de cuivre cramé au couchant.
Commenter  J’apprécie          110
La chaleur, c'est des coups de poing.
La lumière, des coups de lame dans les yeux.
Le désert, dans le coin, c'est une houle de dunes hautes et dorées, terrils fauves à reflets roux qui se succèdent en rangées sinueuses à pertes de vue.
Suspendu dans un ciel compact, d'un bleu sans nuances, le soleil est une médaille de bronze en fusion.
Commenter  J’apprécie          150
On croit que les animaux ont toujours le même comportement. Mais ils sont comme les humains. Des fois, sans qu'on sache pourquoi, ils deviennent complètement cinglés...
Commenter  J’apprécie          10
La gentillesse, c'est un truc de société. Un vernis. La plupart du temps, dès que tu grattes un peu, la méchanceté apparaît. C'est comme ça, la vilénie est la chose la mieux partagée du monde.
Commenter  J’apprécie          10
C'est brut. Violent. Chaque phrase s'assène, coup à la tête du lecteur, sec, net et impitoyable entre ses deux points.
Commenter  J’apprécie          00
Eh bien si... Il a quand même réussi à me surprendre. Je demande :

- Comment ça mon tour?

Il aspire une longue bouffée de joint, la rejette.

- On va écrire un roman signé de ton nom.

- ...

- ça fait des années que tu me sers avec fidélité. Il est temps que tu aies ton bouquin à toi...
Commenter  J’apprécie          10
Elle s'appelle Indra.

Est née au-dessus d'un étang d'ordures dans les faubourgs de Bandung, une des mégalopoles de l'île voisine de Java, il y a, pense-t-elle, vingt-cinq ans, peut-être vingt-huit.

Était une gaminette aux nichons naissants à l'heure de son premier micheton.

A fait la pute, depuis, aux quatre coins de l'archipel.

Sa peau, c'est du miel, chaud comme une flaque de soleil, doux comme un cuir fin.

Ses yeux, deux lacs d'huile noire.

Son odeur, un souffle de vanille et de poivre.

Sa voix, un chant rauque.
Commenter  J’apprécie          10
Zykë lui explique patiemment qu'il est en train de perdre son temps :

- Nos papiers sont en règle et nous ne transportons rien d'illégal.

L'autre ne peut pas s'empêcher de rigoler.

- Ecoute, hombre, je suis un officier de police. Dans la police, on nous enseigne à reconnaître les bandits. Et toi, tu es un bandit !

Zykë ne lui dénie pas son sens de l'observation poulardière.

- Tu as raison, avant j'étais un bandit, mais maintenant je suis un écrivain.
Commenter  J’apprécie          20
Le langage de Zykë ne souffre aucun relâchement. Jamais de pause. Pas de faiblesse ni de temps morts. Sont bannies toutes les suavités du "bien écrire", toutes les formules coulantes qui embellissent le propos, toutes les miséricordes que me seraient les subordonnées, les comparaisons imagées et les formules poétiques.
Non.
C'est brut.
Violent.
Chaque phrase s'assène, coup à la tête du lecteur, sec, net et impitoyable entre ses deux points.
Commenter  J’apprécie          140
Tenu éveillé par la faim dans ma chambre sous les toits, j'ai passé la nuit à bosser sur une nouvelle.
L'écriture, y a rien qui m'décolle plus.
Ni vin. Ni alcool. Pas même le cul.
Commenter  J’apprécie          131
- Tu es naïf, tu crois que, parce qu'elle est mignonne, elle devrait être gentille?
Je soupire:
- Sais pas.
- La gentillesse, c'est un truc de société. Un vernis. La plupart du temps, dès que tu grattes un peu, la méchanceté apparaît. C'est comme ça, la vilénie est la chose la mieux partagée du monde.
- C'est dégueulasse.
- Peut-être. Mais on ne peut rien y changer, le mieux, c'est d'en profiter...
Commenter  J’apprécie          240
[...] sous cette appellation pompeuse et faussement aéropostalienne, Paris-Dakar, se cache une caravane stupide de grands cons trop bien nourris qui font joujou avec des bagnoles.
Une inutilité scandaleusement chère.
Un gâchis aussi futile que bruyant et salissant.
Zykë et moi avons observé des Touaregs misérables franchir les dunes au volant de vieilles Peugeot 403 lourdes comme des wagons et faire foncer le long des pistes des camions à bout de souffle, tordus, rafistolés au fil de fer.
On ne voit pas d'exploit dans le fait de traverser les mêmes sables à bord de 4 x 4 ultra-puissants, aux moteurs réglés comme des horloges, chaussés de pneus neufs aux sculptures aussi profondes que celles des roues de tracteurs.
Commenter  J’apprécie          30
On fume un moment en silence, puis Zykë reprend :
- En France, les écrivains de l'élite font chier le peuple et ceux qui s'adressent à la masse prennent les gens pour des cons. Ils ne leur servent que des copies de conneries américaines ou bien des merdes produites à bas prix.
- Hon hon...
- Toi, tu es prêt. Tu as voyagé à mes côtés, tu t'es endurci, tu as compris certaines choses... Alors...
- Alors ?
- Alors, il est temps d'aller nous tailler notre vraie place dans la littérature française, toi et moi. On va devenir ce qu'on est : les rois de la littérature po-pu-laire. Et ramasser un maximum d'artiche au passage.
Commenter  J’apprécie          10
Gloire et richesse au prix de son intégrité morale, très peu pour lui !
A un succès qu'il jugerait imparfait, au plaisir qu'il penserait taché d'une victoire de compromis, il préfèrera toujours l'amertume de l'échec absolu.
Le repli hautain.
La noblesse du je-me-contrefous.
L'arrogance de l'allez-vous-faire-enculer.
Commenter  J’apprécie          10
La gentillesse, c'est un truc de société. Un vernis. La plupart du temps, dès que tu grattes un peu, la méchanceté apparait. C'est comme ça, la vilénie est la chose la mieux partagée du monde.
Commenter  J’apprécie          00
Indra continue de me faire jouir, jouir, jouir.
Jouir de ses doigts.
De paumes et de peau.
Toujours.
Sa langue, les lèvres.
Tous les jours, liesse !
Jouir en fesses et jouir en sexe.
Cris, murmures.
Toute nuit.
Je jouis et rejouis.
Serments et ordures.
Toutes les nuits.
De rires et morsures.
Jouis et encore jouis.
D’affolements en griffures.
Commenter  J’apprécie          262
Au crépuscule, Zykë débouche les bouteilles de champagne australien.
- Joyeux Noël, les gars !
Ce liquide au goût de cidre sucré, épouvantablement chaud d’avoir été oublié au soleil pendant toute l’après-midi, me donne le coup fatal.
Je sombre dans la cuite.
Du reste de cette douce et sainte nuit, je ne conserve en mémoire que des bribes, des instants sans liens, des images aux bords étrécis par l’alcool.
Un homme accroupi déchire à pleines dents la chaire crue d’une cuisse de kangourou, menton et poitrine couverts de sang pourpre…
Une femme dépoitraillée, danse sur place, psalmodiant une mélodie, une bouteille dans une main, serrant de l’autre un pack de boîtes de bière sur ses nichons ballants…
Un chien sauvage dévore les entrailles des kangourous, le mufle plongé dans le magma de viscères, dans un concert de claquements de mâchoires et d’écœurants bruits mouillés…
Commenter  J’apprécie          172
Au fond s’élèvent trois lits-cages de facture grossière, ceints de cotonnades dépareillées qui les isolent les uns des autres.
Et, poireautant devant, trois monuments d’ébène, doucement luisants dans la semi-pénombre.
Trois femmes délicieusement obèses qui attendent le chaland, vautrées chacune sur une natte.
Un trio de déesses cuissées de baobabs, arrière-traînées d’hippopotames, nichonnées d’outres.
Larges.
Rondes.
Hautes.
Ventrues.
Mafflues.
Joufflues.
Fessues.
Rigolantes.
Provocantes.
Allumardes.
Vicelardes.
Trois fois un quintal et un saupoudré de décigrammes de lucre, le tout triplement enveloppé dans des kilomètres carrés de peau teintée moka qui – nous ne tarderons pas à nous en rendre compte – offrent le toucher de la soie et exsudent à l’usage d’enivrants parfums de tamarin poivré.[…]
L’instant d’après, je suis à l’ouvrage, pâlichon vermisseau chu sur une buflesse, les deux bras légèrement écartés, me retenant des deux poings à des tétons qui me semblent des poignées de guidon de bicyclette.
Tandis que courageusement j’ahane, colibri tentant d’un vit maigrelet d’insuffler quelque passion dans un gouffre d’éléphante, je m’aperçois que je suis en l’air.
Complètement.
Pas un pouce de ma peau ne touche la paillasse qu’écrase le poids de ma titanesque amoureuse.
Je repose entièrement sur elle, naufragé échoué, nabot dessus géante !
Commenter  J’apprécie          264



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Thierry Poncet (106)Voir plus

Quiz Voir plus

Couples célèbres de la litterature

Julien Sorel

Louise de Renal
Maguerite Gautier
Ariane
Camille
Celimene

10 questions
621 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , théâtreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}