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Citations de Thomas McGuane (116)


- Depuis qu'on s'est rencontrés, j'ai rompu avec mon fiancé, plaqué un bon boulot, je me suis fait violer dans un avion arabe, jeter en prison et emmener dans un restaurant chinois.
Un ange passe. Affreux résumé, pense Bobby.
- C'est tout ce que t'inspire notre histoire d'amour?
- Mais enfin quoi, Bobby, c'est la vérité!
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" Toutes ces folies que l'alcool nous fait commettre, pensa-t-il en traversant la cour. Première cause d'hospitalisation, première cause d'incarcération " - il se mit à marcher au rythme de cette litanie - " première cause de divorce, première cause d'absentéisme, première cause d'érections molles, première cause de fascination pour les orifices inappropriés, première cause de carie dentaire, première cause du communisme, première cause du fondamentalisme chrétien, première cause de calvitie, première cause de dysfonctionnement rénal, première cause d'ulcère chez le poulet...
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... il reçut une autre lettre d'Astrid, fort brève. Voici :

Je te déteste. Tu m'as volé ma voiture. Maintenant, je déteste tous les hommes.

Il répondit sur-le-champ :

Chère Astrid,
Dieu a créé la femme parce que les moutons ne font pas la cuisine.
Joe.

Il posta cette dernière missive avec une jubilation presque excessive, qui expliqua le prix énorme qu'il paya pour l'envoyer en exprès.
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Ils se léchaient la langue tandis que leurs deux nuques décrivaient des huit approximatifs. Il se répétaient : "Je t'aime" en essayant de synchroniser cette déclaration avec des bouffées d'extase ou des soupirs à fendre l'âme. Un silence prolongé, un soupir et un "Je t'aime" signifiaient qu'ils venaient d'entrevoir un long avenir et toutes ses servitudes familières, dont "Je t'aime" fournissait comme une sténographie.
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Je me rendais compte, grâce à plusieurs expériences similaires, que Wilmot devait être le genre d'homme capable de faire face aux maladies les plus graves, et même incurables, avec équanimité sans cesser de se plaindre de petits soucis -ses hémorroïdes, son eczéma, ses yeux trop secs, -parce que c'était des signes que la vie continuait.
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Ellen défit l'agrafe métallique de son soutien-gorge et ses seins jaillirent au grand jour. La main de Joe remontait lentement le long du buste de la jeune fille pour les englober, ou bien il les déballa avec grand soin. C'étaient deux pleines poignées de chair aux mamelons gracieux et menus. [...] Peu importait la position adoptée par Ellen, ils pointaient fièrement. S'il les massait doucement, ils reprenaient leur forme parfaite dès qu'ils les lâchaient. S'il les poussait sur le côté avant de retirer brusquement les mains, ils retournaient aussitôt à leur position initiale. Ils étaient pour ainsi dire tout neufs, et Ellen sous-entendait sans la moindre ambiguïté qu'ils étaient si splendide que tout espoir d'autre chose en devenait caduc.
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Il y aurait un bingo avec un présentateur professionnel et des jetons de bingo personnalisés (aux initiales des employés) ; un goût qualifié d’extraordinairement judicieux présida au choix des prix : silencieux « Hollywood » pour voitures, bavettes garde-boue en caoutchouc blanc avec cataphotes intégrés, dindes, chapeaux mous, matériels de barbecue, flamants roses en béton pour jardins, plateaux-télé, chiens en plastique à installer sur la lunette arrière de votre voiture et qui clignent de l’œil gauche ou droit en synchronisme avec votre clignotant, ensembles d’arc-et-flèches mohawk, coiffes de grands chefs pontiacs, sets de table paillards, portes de douche en verre dépoli avec cerfs bondissants gravés à la sableuse, et d’innombrables autres accessoires liés à l’automobile, à la télévision, aux distractions enfantines et aux allusions érotiques.
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Mère a des hauts et des bas. Tantôt elle nous reconnait, tantôt non, mais de moins en moins. C'est en tout cas l'opinion de Kurt. Moi, je pense qu'elle nous remet mais n'est pas toujours satisfaite de ce qu'elle voit. Parfois, quand elle est un peu lucide, j'ai l'impression que notre vue l'écoeure. Enfin, c'est ce qui transparaît sur son visage. Ou que nous sommes indécrottables.
(La fête aux corbeaux)
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La route était déserte. Les nuages qui s'allongeait jusqu'à l'horizon, pesaient de toute leur majesté sur le paysage. Joe débordait d'une folle impression de liberté, enfin libre de manger dans un fast-food, enfin libre de coucher avec une inconnue. Au lieu de résoudre ses problèmes, il était devenu quelqu'un sans problèmes, une espèce de fantôme.
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Un troupeau sombre de bisons à l'expression insouciante regardait la route derrière cinq fils de fer barbelés.
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L’hiver arriva comme une suite de couleurs en demi-teintes ; Lucien peignait avec application les valeurs qui pâlissaient. En mars quelque chose devint tout à fait évident : Lucien n’avait aucun talent. Boire et courir les femmes lui sembla la seule solution. Aussi, brusquement, le solitaire mystérieux quitta son ranch pour devenir un pilier de bistrot. Il apprit à dormir sur le juke-box. Il ramenait souvent ses compagnes à la source bleue, où ils jouaient, se trempaient et se traînaient dans la boue chaude pour faire l’amour comme des ivrognes. Toute tentative joyeuse ne faisait qu’enfoncer plus profondément la partenaire dans la boue. Grogner en pataugeant pendant que ses membres faisaient des bruits de succion, Lucien s’en rendait compte, était une façon de briser la glace pour les filles les plus timides. Lucien espérait un jour transformer l’endroit en source thermale.
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les chevaux de Robert étaient du genre vif, et le seul endroit où on risquait rien dans les parages, c'est quand on était sur leur dos. Mêlés à un troupeau de vaches, ils se tenaient tranquilles, et on peut dire qu'ils avaient l'odorat le plus fin de l'Ouest. On aurait dit qu'il leur avait mis des ampoules électriques à la place des yeux. Robert leur montrait partiemment comment s'acquitter de leurs tâches, et c'était vraiment chouette de les voir aller ramener un vache dans le troupeau.
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Devant la clôture basse fabriquée par Olson, étaient garées les voitures et quelques motos Harley-Davidson aux pneus gros comme ceux d'une automobile, aux énormes selles en forme de part de tarte, arborant davantage de chromes qu'une salle de bains dans un motel.
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Il passa près d'un petit bayou où un jeune homme en bermuda de surfer couvert de publicités pour des marques de bière surveillait un bouchon sur le miroir de l'eau. Ce spectacle anodin recelait à ses yeux un grand mystère. Il y eut un splendide paysage liquide près de la rivière Pascagoula, strié de courbes argentées visible jusqu'à très loin à travers les salicornes, tandis que la route le traversait en décrivant de larges virages bas. Il s'arrêta pour regarder des pêcheurs décharger des bateaux pleins de crabes. Il descendit à pied et s'assit sur un pilier brisé. Une femme tendait à un vieux pêcheur une pinte de whisky dans un sac en papier.
- Si tu me bats encore comme le week-end dernier, lui dit-elle, je t'achète plus d'ce machin-là.
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J'occupais toujours la maison, par nous repeinte si précipitamment que nous avions passé le rouleau en lignes irrégulières sur les prises de courant et sur les plinthes, ce qui donnait l'impression que notre intérieur était en quelque sorte drapé de peinture.
(La maison au bord de Sand Creek)
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J'ai le chic pour exalter en théorie la paix et la tranquillité sans les goûter dans la pratique, et je me retrouve en train d'éluder l'idée que j'ai été abandonné.
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Le temps tourna progressivement à l'orage ; le conflit entre l'hiver et le printemps engendra d'immenses cascades de lumières qui donnèrent à Joe l'impression de léviter chaque fois qu'il entrait dans de vastes zones d'ombre, ou qu'ils les quittait. Les camions de la sécurité routière de l'Etat paraissaient embrasés d'une fabuleuse lumière jaune. Les messages brutaux des panneaux routiers se ruaient vers lui en un éclat sauvage. Sur les voies de chemin de fer, les cheminots étaient éclairés comme des acteurs sur une scène de Broadway. Une bourrasque surgit soudain de ce décor mouvant pour se dresser devant lui comme le roi mort dans un opéra. Un camion de ferme déglingué passa, un smoking accroché à la vitre arrière. Il y avait des tatous écrasés sur la chaussée.
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Juste après qu'il eut traversé le confluent de la rivière Ville du Chien de prairie et de la Red River, un train arriva au loin. Lorsqu'il approcha, seul son pare-brise devint visible ; le convoi proprement dit se résumait à un énorme monticule tumultueux de neige et de glace. Que se passait-il donc ici ? Allume la radio, mon ami. Il tomba sur un autre prêcheur, qui expliquait cette fois que l'esprit ne fonctionnait pas tout à fait comme un dépôt d'ordures, et que nous ne pouvions pas éliminer toutes les saletés qui y pénétraient. Il fallait donc avant tout prendre garde à ne pas y entasser trop de détritus.
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Il est possible que j'aie été habité par la même peur, la prise de conscience que, finalement, en s'écartant des règles de l'humanité pour satisfaire à l'émotion, on prend le chemin de la cruauté. Au plus strict minimum, on était dans l'erreur. Les pierres tombales assorties avec leurs coeurs ciselés m'encouragèrent à penser que la réalité sous toutes ses formes finissait toujours par se réduire à un produit de l'imagination humaine.
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Pendant sa première année d’université, il sortait avec deux filles de chez lui, Emily et Suzanne. Avec Emily, il tiendrait un ranch et serait peintre de sujets sportifs à la manière de Thomas Eakins. Avec Suzanne, il s’accrochait désespérément à ses excellents résultats aux examens, se plaçait parmi les pourcentages les plus élevés, ne s’étant préparé que de façon générale, et irait en Amérique latine pour l’Agence d’information des États-Unis, et distribuerait des tracts aux millions de mestizos. Il épousa Suzanne.
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