Les pays anglo-saxons, et en particulier les États-Unis, sont très friands de nouvelles. Quand Babelio m'a recommandé ce livre de
Thomas McGuane, je me suis finalement dit « Pourquoi pas ? »
Lire un recueil de nouvelles, c'est un peu comme assister à la projection d'une lanterne magique. Une première histoire s'anime sur le mur blanc. Un père devient tellement gros que sa femme le met à la porte. Son fils va l'aider à maigrir et à reconquérir sa femme. le billet de retour pour cet homme devenu encombrant passera par la balance.
Clac. La lanterne projette déjà une autre histoire. Pas le temps de respirer. le calme apparent de l'huile de John Register en couverture ne laisse rien transparaître.
Thomas McGuane observe des êtres désaxés, en perdition dans un Ouest chancelant. Des couples qui éclatent, des désillusions, des infidélités découvertes sur le tard, des adultes aux ambitions éteintes. Des vieillards qui radotent, perdent la tête, finissent dans des mouroirs. Et des enfants piégés, tristes, en fuite, à la recherche d'un avenir.
Suite d'images d'une Amérique qui se délite, loin du mythe d'antan. Dix-sept histoires d'un désordre profond sur le ton de la satire, avec le Montana en décor. L'auteur excelle en nouvelliste. Il peint formidablement bien cette Amérique extravagante, désenchantée et destructrice. Cet habile conteur nous parle des absurdités de la vie et des illusions perdues dans une ruralité secrète.
Il ne tombe jamais dans le pathos, et réussit à faire de ce recueil un incontournable.
Dix-sept histoires de ce portraitiste qui décrit un désordre profond sur le ton de la satire contemporaine. Les antihéros mordent parfois la poussière, mais sont souvent touchants dans leur extravagance.
Bien sûr, j'ai mes préférences, comme « Le bon Samaritain », la « Partie de pêche à Canyon Ferry » ou « Camping sauvage », mais elles sont toutes d'un excellent niveau.
Une très bonne lecture !