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Critiques de Thomas Mullen (168)
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Darktown

Sous la pression de la communauté noire qui, malgré la ségrégation, représente néanmoins une certaine force en termes de voix lors des scrutins municipaux, le maire d’Atlanta, en cette année 1948, a dû se résigner à recruter des officiers noirs dans la police de la ville. Ils sont seulement huit, dont Lucius Boggs et son coéquipier Tommy Smith. Attention toutefois : dans une police municipale encore très majoritairement raciste et noyautée par le Ku Klux Klan, pas question pour ces policiers noirs de patrouiller en dehors des quartiers noirs. Pas question non plus de procéder eux-mêmes a des arrestations ou de partager les mêmes locaux que leurs collègues blancs. Alors quand Boggs et Smith commencent à s’intéresser aux circonstances de la mort d’une jeune fille noire qui a été vue pour la dernière fois avec un ancien policier blanc, autant dire qu’ils s’engagent sur un chemin semé d’embûches. De son côté, le jeune policier blanc Denny Rakestraw, vétéran de la guerre en Europe, obligé de faire équipe avec Lionel Dunlow, vieux flic raciste et corrompu, n’entend pas non plus laisser impuni le meurtre de cette jeune femme. Lui aussi va se heurter à la dure réalité.

Annoncé comme le premier volet d’une série, Darktown est un roman classique dans sa forme, tant pour la façon dont le récit est mené que par son intrigue à base d’alliances de la carpe et du lapin dans un contexte ultra corrompu. Mais le contexte dans lequel il s’inscrit, cette Amérique raciste d’avant le grand mouvement en faveur des droits civiques, lui confère une dimension autrement originale. Cela tient bien entendu à tout ce que peut nous dire Thomas Mullen sur cette époque et ce Vieux Sud, la manière dont le lynchage persiste, celle dont est gérée la ségrégation au sein de la police, ou le fait que même après avoir combattu sous la bannière étoilée, les noirs américains de ces États ségrégationnistes n’ont pas intérêt à défiler en uniforme au risque de se faire salement amocher ou d’être purement et simplement battus à mort. Cela tient aussi, indéniablement, à la façon dont Mullen sait faire ressentir l’extrême frustration de Boggs et de ses collègues, le poids des vexations qu’ils subissent mais aussi leur position ambigüe vis-à-vis de la population noire qui voit en eux à la fois ceux qui pourraient les protéger, et au mieux les faire-valoir ou pire les complices d’un pouvoir qui les opprime. Par ailleurs, l’auteur sait aussi rendre avec mesure et sans caricature la position elle aussi précaire de Rakestrow, la manière dont il se retrouve écartelé entre ses principes et le fonctionnement de la société dans laquelle il évolue et de l’institution pour laquelle il travaille.

C’est, alliée à une intrigue qui pour n’être pas foncièrement originale est solidement menée, ce qui fait de Darktown un roman prenant et intelligent et, donc, un début prometteur et très convaincant pour cette série annoncée. Une belle découverte.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Darktown

Un roman policier assez classique mais qui se démarque largement par le fond historique.



Atlanta 1948, Boggs et Smith font partie des 8 premiers policiers noirs de la ville. Pas le droit de patrouiller en voiture, pas le droit de boire de l’alcool, pas le droit de porter l’uniforme en dehors des horaires de boulot, pas le droit d’exercer dans les quartiers blancs et surtout pas le droit d’enquêter! Des policiers noirs pour les quartiers noirs, pour régler les problèmes entre ivrognes. Des policiers noirs très mal vus par leurs confrères blancs.

Quand une jeune fille métisse est retrouvée morte, nos deux hommes refusent que le dossier soit enterré et vont aller contre toutes ces règles absurdes pour découvrir la vérité.



Un scénario qui peut sembler finalement assez simple pour ce genre littéraire mais se serait sans compter sur la retranscription des mœurs de l’époque qui donne de la consistance à cette histoire.



Amateur de policier, foncez. C’est un sans faute. Amateur de littérature US, foncez aussi, vous découvrirez une intéressante peinture de l’Amérique ségrégationniste de l’après guerre.



Boggs et Smith ont tout pour devenir des personnages récurrents et on comprend aisément que la télévision pense à l’adapter en série.



Traduit par Anne-Marie Carrière
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Darktown

Livre reçu dans le cadre de Masse critique Mauvais genre : Merci à babelio et aux éditions Rivages/Noir.



Je ne sais plus quel écrivain disait que les États unis se sont fondés sur une histoire violente : Le massacre des Amérindiens,puis l esclavage, et enfin la ségrégation raciale .

Cette ségrégation raciale est au coeur de ce roman, à chaque page.



En 1948, à Atlanta, même si le Ku Klux Klan est dissous depuis 4 ans, la ségrégation raciale est loin d être du passé.

Pour la première fois, 8 policiers noirs font partie de l effectif.

Parmi eux, Lucius BOGGS et Tommy SMITH, Noirs, quartier Darktown.

Ces deux la font devoir se faire une place et se faire respecter.

D un autre côté, un autre duo, Blanc, RAKE et DUNLOW.

Quand le cadavre d une métisse est retrouvé, ce n est pas la priorité du moment.



BOGGS et SMITH vont enquêter de leur côté, et prendre de gros risques...



J ai mis un peu de temps à rentrer dans le roman, mais les 100 dernières pages sont vraiment excellentes.

Les personnages évoluent au cours du roman, ce que j ai bien aimé.

Un polar qui m'a fait penser par moments à "Après la guerre" d Hervé Le corre : même période, même ambiance ...
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Darktown

On est en Georgie dans la ville la plus peuplée de l’état suivant la seconde guerre mondiale. Pour la première fois des agents du département de police sont recrutés parmi la communauté noire. Dans cette atmosphère électrique, où malgré une volonté politique de poser les fondements d’une concorde et d’une égalité de façade, on assistera à la coexistence de deux unités policières distinctes. Et justement, l’équité de traitement, de mission, de statut restent loin d’atteindre son but. Le plafond de verre est toujours solide mais des hommes tentent de faire évoluer les lignes en se battant avec leurs armes.



«Atlanta, 1948. Sous le mandat présidentiel de Harry S. Truman, le département de police de la ville est contraint de recruter ses premiers officiers noirs. Parmi eux, les vétérans de guerre Lucius Boggs et Tommy Smith. Mais dans l’Amérique de Jim Crow, un flic noir n’a le droit ni d’arrêter un suspect, ni de conduire une voiture, ni de mettre les pieds dans les locaux de la vraie police. Quand le cadavre d’une femme métisse est retrouvé dans un dépotoir, Boggs et Smith décident de mener une enquête officieuse. Alors que leur tête est mise à prix, il leur faudra dénouer un écheveau d’intrigues mêlant trafic d’alcool, prostitution, Ku Klux Klan et corruption. »



En se lançant dans cette saga, Thomas Mullen, nous offre une vision, sa vision, d’une Amérique amputée de ses forces vives en n’octroyant pas les mêmes chances à ses différentes communautés. C’est de cette période trouble et charnière de la fin des années 40, début des années 50, que se situe son propos. Il nous permet alors de suivre deux binômes policiers, l’un blanc, l’autre noir. Et leur combat se détermine par leur histoire, leur passé. Entre courage d’affronter l’injustice ou abnégation de conserver des acquis raciaux, les frictions seront légions et conduiront à une désinhibition de valeurs opposées.



Thomas Mullen transpose avec maestria son propos dans ce sud U.S où règne ambivalence, discrimination et violences raciales. Il dépeint avec justesse et documentation une période qui sera un des points de départ d’un volonté émancipatrice de ce peuple opprimé. En mettant en scène un duo d’agents noirs face à leur « pendant » blanc, il s’éloigne de l’écueil du manichéisme. Chaque tentative de créer de la liberté, de l’égalité fait face à des actes contraires aux vertus de fraternité. Et c’est bien en cela que le roman est moins binaire qu’il n’y parait. L’enquête en toile de fond est révélatrice de ce que le politique refuse de voir. Il l’entraperçoit, il le distingue plus ou moins clairement mais se refuse à l’avouer.



Cette série policière sera adaptée à l’écran et l’on peut se ravir à l’idée qu’elle soit partie sur des bases solides teintées de noir lumineux.
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Darktown

Je ne peux qu'encourager la lecture de ce roman policier/social, qui m'a fait passer un excellent moment. Enfin, tout est relatif, parce que les événements décrits y sont plutôt glaçants.

Darktown, c'est l'histoire croisée de policiers noirs et blancs, dans la ville d'Atlanta en 1948, qui sont confrontés à une affaire de meurtre que beaucoup voudraient voir enterrée.

Point de départ classique, mais tout l'intérêt du roman est dans la retranscription des mœurs de l'époque, au premier plan la condition (déplorable) des Afro-américains.

Inégaux en tout points aux blancs, méprisés, humiliés, lynchés même, ils vivent une vie peu enviable. En symbole de cette situation, le policier noir qui fait office de personnage principal, l'officier Boogs, est témoin et acteur de ces injustices quotidiennes. Le propos du livre m'a fait réagir, il est en effet difficile de rester de marbre quand on lit tout ce que ces hommes ont dû subir au nom d'un racisme malheureusement ordinaire à l'époque aux Etats-Unis.

Petit plus pour la plume de l'auteur, qui réussit bien à mettre en scène ses personnages et la ville d'Atlanta avec finalement assez peu de descriptions. C'est un style agréable, qui se lit assez vite, mais sans empressement.

Finalement, si ce roman se voit accorder une suite, comme l'annonce l'éditeur, c'est avec plaisir que je la lirai.
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Darktown

Polar très noir, avec une intrigue au rythme implacable par ses changements de point de vue, Darktown offre une plongée captivante dans l'Amérique de 1948. Thomas Mullen, dans une prose à l'efficacité sans afféterie, livre un superbe portrait d'Atlanta juste après la guerre. Fort heureusement, le roman parvient à ne pas s'en tenir à une dénonciation de la ségrégation sudiste.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Les protecteurs

Je n’ai pas été très emballé par cette histoire assez classique de « bidouilleur » du temps genre retour vers le futur mais en moindre drôle et sans vraiment de chute. On passe.
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Les protecteurs

IL y a quelques semaines j'avais lu le roman jeunesse d'Ann Brashares Ici et Maintenant et je vois une certaine analogie entre cette histoire celle de Les Protecteurs de Thomas Mullen. L'idée que des voyageurs du temps passe du bon temps dans notre présent leurs futur passé (des tourismes ou plus des sentinelles vu dans la série Fringe). Le futur dans le roman de monsieur Mullen reste floue, pour une bonne raison, si il existe un monde utopique pourquoi voyagent-ils à notre époque ? En connaissant des événements marquant (tel le fameux 11 septembre 2001). L'intrigue est cousue de fil blanc et le personnage principal un veuf (sorte de héros à son époque), les explications du romancier son boiteuses et je n'ai pas accroché assez pour finir le livre moins gros que celui d'Ann Brashares mais mal fignoler.
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