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Critiques de Thomas Römer (21)
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L'invention de Dieu

Dans une enquête fondée sur l'exégèse, la linguistique et des sources anciennes non bibliques, Römer écarte l'idée qu’un dieu d’Israël unique, universel, célibataire et aniconique ait existé avant la mise par écrit de la Torah vers le IVe siècle. Il relève dans les sources non bibliques et dans la Bible elle-même les traces d'une divinité proche des standards régionaux, c’est à dire un dieu national, guerrier, doublé d’un dieu créateur (comme l’association de Baal et El), figuré par des statues dans un temple, doté d’une parèdre, et auquel on offre des sacrifices humains. La théophanie du Sinaï, au pays de Madian où Moïse est au service de son beau-père Jethro qui est prêtre, montre que Yhwh n'a pas toujours été le dieu d'Israël. Le dieu du groupe du nom d’Israël, groupe dont le nom contient le nom divin « El » n’était pas Yhwh, et en tout état de cause n’était pas Yhwh seul. Yhwh est un dieu guerrier, lié à l’établissement de la monarchie israélite. Lorsque David s‘empare de Jérusalem, Yhwh l’accompagne dans son arche, aux côtés de l’armée de son peuple. Lorsque Salomon bâtit le premier temple, les figurines et les sceaux représentent une statue divine et une déesse associée (Asherah ou la reine du ciel). La Bible elle-même atteste leur existence antérieure par de nombreuses mentions et par le fait même qu’elle rapporte la destruction de l’une et l’interdiction de l’autre.

Yhwh demande à son peuple une loyauté absolue plutôt que l’amour. C’est un dieu dangereux, pour les hommes et pour son peuple. Il décide d’anéantir l’humanité (en sauvant toutefois Noé et sa famille), il se bat avec Jacob, et il veut tuer Moïse. "J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits. Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel" [Gn 6, 7-8]. "Et Jacob resta seul. Quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne le maîtrisait pas, il le frappa à l'emboîture de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. […] Jacob donna à cet endroit le nom de Penuel, car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie sauve" [Gn 32, 25-31]. "Pendant le voyage, en un lieu où Moïse passa la nuit, l'Eternel l'attaqua et voulut le faire mourir. Séphora prit une pierre aiguë, coupa le prépuce de son fils, et le jeta aux pieds de Moïse, en disant : Tu es pour moi un époux de sang !" [Ex 4, 24-25]). Par opposition aux polythéismes où un couple – ou une multitude – de divinités distribue la protection et la souffrance, Yhwh, dieu unique, est la source du bien et celle du mal : « Je suis Yhwh, il n’y en a pas d’autre, je forme la lumière et je crée les ténèbres, je fais le bien (salom) et le mal (ra’), moi, Yhwh, je fais tout cela (Es 45, 5-7) » (cité p 295).

L’évènement décisif pour l’établissement (« l’invention ») d’un dieu unique est la destruction de Jérusalem en 587. Un monothéisme universel est acquis quand les scribes postulent que la défaite de la nation, la destruction du temple et la déportation des élites ne sont pas les preuves de l’infériorité de Yhwh, mais au contraire celles de sa puissance : Yhwh s’est servi des Babyloniens pour punir les fautes du peuple élu, parce qu’il n’avait pas respecté les commandements divins. Cette thèse n’est pas nouvelle : elle était proposée par Norman Cohn dans « Cosmos, Chaos and the World to Come » (1993) qui citait lui-même des sources antérieures. Mais Römer souligne que le génie des rédacteurs de la Bible est de créer une « religion portative » fondée sur un livre, qui rend inutiles un territoire, une dynastie, un temple ou une statue. Cette religion révère un dieu universel et transcendant, dont le nom est secret et libéré de toute attache régionale : L’aniconisme juif est devenu un marqueur identitaire intriguant dans un contexte hellénistique et Romain. Lorsque Pompée entre en 63 avant notre ère dans le temple de Jérusalem, il découvre avec stupéfaction qu'il est vide, ce qui paraît une chose inconcevable (p 316). Le judaïsme naissant invente ainsi la séparation entre le pouvoir politique et la pratique religieuse et entre une pratique religieuse et un territoire spécifique, permettant au judaïsme de fonctionner comme une religion de diaspora. La transformation de Yhwh en Dieu unique est achevée par le refus du judaïsme de l'appeler par son nom et, surtout, par la traduction de la Torah en grec, ce qui permet alors au monde entier (vu de la perspective gréco-romaine) de le découvrir et, éventuellement, de se tourner vers lui (p 332).

Dans ce livre distant, intelligent et parfaitement construit, on ne trouvera pas une lecture religieuse de la Bible, selon la tradition léguée par Origène qui conseillait le lire le Livre saint trois fois, au sens littéral, au sens moral puis au sens spirituel. C’est l’œuvre d’un historien savant. On y trouve pourtant un peu de la richesse mystérieuse et poétique du Livre : Le Psaume 17, une complainte individuelle, décrit un processus qui va de la complainte durant la nuit (v.3) : « Tu sondes mon cœur, tu l'inspectes la nuit, tu m'éprouves, tu ne trouveras rien », à l'exaucement le matin, au moment du réveil (v. 15) : Moi, avec justice, je contemplerai ta face ; je me rassasierai au réveil de ton image » (p 206).

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Le Peuple élu et les autres

C’est un petit livre, de moins de cent pages, qui se lit donc très vite, et qui apporte néanmoins une quantité considérable d’informations et de sources de réflexions sur un thème sur lequel on entend proférer tant de sottises : l’élection du peuple juif.

Les références bibliques sont celles d’un véritable expert du livre le plus édité dans le monde, c’est à dire de quelqu’un qui connaît non seulement le texte sous la forme canonique reçue aujourd’hui (les formes, devrait on dire de manière plus appropriée), mais aussi le contexte de sa rédaction au cours des âges, tel qu’il transparaît à travers les découvertes de l’archéologie, l’analyse stylistique, etc.

Et l’on découvre, sans surprise pour un ouvrage aussi riche et dont la rédaction s’est étendue sur des siècles, voire des millénaires, que chacune des idées qu’il porte y est présentée sous des aspects divers, parfois contradictoire, et qu’il en est ainsi de la notion d’élection, qui, du reste, est déjà mise en valeur sans utiliser le mot de "choix" dans des parties qui précèdent le récit explicite du choix de Dieu, après la sortie d’Égypte, puisque, implicitement, toute la geste d’Abraham est aussi une histoire d’élection.

Le lecteur apprend donc que, si la présentation de l’élection sous une forme qui exclut les autres existe bien, elle est très minoritaire, et s’explique par le contexte historique de l’époque de la rédaction des rares passages en question et on trouve dans la bible bien plus souvent cette notion comme porteuse d’une responsabilité de qui en bénéficie, responsabilité notamment vis à vis des autres.

Et l’on perçoit bien ce que la pensée biblique doit à l’épisode de la déportation des élites de Judée à Babylone, et de leur retour près d’un demi-siècle plus tard, avec ce besoin que développent les exilés d’affirmer leur identité religieuse d’une manière qui puisse ne pas être seulement liée au pays qu’ils ont dû abandonner.

Pour qui s’intéresse au rapport entre l’universel et l’identité propre, pour qui accepte de découvrir pourquoi les deux ne sont pas nécessairement antagonistes, et aussi pour qui s’intéresse à l’histoire de la mise en forme du récit biblique, ce petit livre est à recommander.

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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 23 : Nai..

La petite bédéthèque des savoirs offre des sujets décidément très diversifiés.

CE tome nous entraine, comme dans un reportage à travers le temps, aux origines historiques et littéraires de la bible ou, plutôt, du pentateuque (pour faire très simple : l'Ancien Testament des Chrétiens et la Thora des Juifs).

Les informations sont données parThomas Römer, THE spécialiste de la question.

Et bien, c'est vraiment intéressant. Les récits des livres tels que la Genèse ou l'Exode sont mis en parallèle de récits mythologiques d'Asie Mineure et les influences sont alors évidentes.

J'avoue que certains livres de la Bible m'étaient complètement inconnus...encore une lacune de comblée.

Côté dessin, c'est sympa et ça fait le job.
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Moïse en version originale : Enquête sur le récit..

Une des premières questions que l’on se pose en lisant la Bible c’est : Qui l’a écrit, cela est-il historique ?

Pour la Genèse Darwin est passé par là mais pour le reste, tenez par exemple Moïse, qui était-il ? Il a fait l’objet de tableaux, de fresques, de sculptures, célébré comme défenseur des opprimés mais était il un prophète, un libérateur de son peuple ou seulement un homme sectaire et violent ?

Pour cela voilà un essai de Thomas Römer, sans doute le meilleur spécialiste de l’aventure de l’Exode et de Moïse son personnage emblématique.



Il est le bibliste qui nous conduit vers la lecture érudite et détaillée des textes. Il enrichit le propos de moults apports philosophiques (Freud et son Moïse) historiques, archéologiques.

Les croyances et les récits antérieurs au monde hébreu viennent éclairer le personnage. Sous le nom de Moïse se cachent sans doute de multiples plumes, entrecroisées, parfois redondantes, j’avais souvent été agacée par ces versets répétitifs mais surtout interrogative devant des versets totalement contradictoires mais sans vraiment en comprendre la raison.

L’apport de Thomas Römer est déterminant, on voit à travers son livre se construire un mythe, une construction collective s’appuyant sur des traditions car la Bible et l’Exode en particulier « n’a pas été mise par écrit d’un seul trait; elle est le résultat de nombreuses relectures et de compilations de documents qui étaient à l’origine indépendants les uns des autres »



J’ai à sa suite et grâce à son éclairage lu et relu le livre de l’Exode qui raconte la première célébration de la Pâque, la fameuse traversée de la mer Rouge et surtout l’Alliance d’un peuple avec son Dieu.



C’est fascinant de suivre la recherche du bibliste, son interprétation, ses doutes, ses remises en question, bref à l’opposé des dogmatismes religieux et des intransigeances dangereuses.

Si comme moi vous avez en tête la scène du film avec Charlton Heston c’est le moment de remiser vos images au placard et de vous plonger dans ce livre riche et stimulant intellectuellement qui demande un peu d’attention mais qui vous fait entrer dans le monde des hébreux armé pour en comprendre les particularités.


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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 23 : Nai..

Dans sa préface à cette BD, David Vandermeulen évoque la leçon inaugurale au Collège de France de Römer Thomas, l'un des deux auteurs avec Léonie Bischoff de ce 23e tome de la petite Bédéthèque des Savoirs. Dans cette leçon inaugurale, Thomas Römer compare la Bible au film Mamma Mia ! : "Le fil narratif, donc la chronologie de ce film, est clairement secondaire. le seul but de l'intrigue est de permettre de regrouper et d'organiser un certain nombre de chansons du groupe suédois ABBA, qui à l'origine ne racontent pas une histoire continue et qui n'ont pas de liens thématiques entre elles. Il en va de même pour certaines chronologies bibliques". Tout le propos de cette BD est là : expliquer de manière très didactique, claire, tout en étant très précis, la manière dont les différents textes qui composent la Bible ont été rassemblés, leurs inspirations, leurs finalités religieuses et politiques au moment où ils ont été rédigés. Thomas Römer réussit le tour de force de synthétiser des décennies de travaux (les siens et ceux de nombreux historiens, linguistes, philologues...) et ainsi à expliquer ce que tout lecteur de la Bible, ce que tout le monde, devrait savoir pour mieux replacer cet ensemble de textes dans leurs contextes de création. Un propos passionnant, servi admirablement par le dessin très coloré de Léonie Bischoff, qui s'inspire aussi bien de fresques et peintures des peuples de l'antiquité que de documents et oeuvres postérieures. Elle livre des dessins qui sont bien plus que de simples illustrations "à plat" des informations présentées au fil des pages. Et bien qu'elle se mette elle-même en scène avec Thomas Römer pour donner à l'ensemble de la BD le ton de la conversation, procédé qui peut parfois se révéler périlleux, ce n'est jamais au détriment de la fluidité de lecture. Bref, une excellente BD documentaire.
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 23 : Nai..

Je ne suis pas un habitué des BD mais lorsque c'est LE spécialiste mondial de l'histoire de la Bible qui l'écrit, comment résister ?

Si j'avais été moins paresseux, j'aurais pu m'attaquer à L'invention de Dieu, du même auteur, mais je voulais avoir une sorte de résumé préalable et m'assurer que le monsieur était lisible.

Test réussi. L'exposé est simple et clair, même si à la fin de la BD, on devine que l'éditeur a obligé l'auteur à couper quelques explications, probablement pour de vulgaires raisons commerciales..

Donc, amis parpaillots qui vous demandez encore comment quelques allumés ont réussi à faire croire à un tiers de l'humanité que les soucoupes volantes existaient.. Ah non, je me trompe.. Que les pains se multipliaient d'un coup de baguette magique et que les morts pouvaient ressusciter.. Donc, disais-je, ce livre est pour vous. Il n'explique pas tout mais c'est un bon début et vous pourrez ensuite continuer avec le bouquin d'Emmanuel Carrere, le Royaume (après la page 300, là où il arrête enfin de parler de lui et commence à parler de la Bible) pour compléter utilement votre information.
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 23 : Nai..

Il s'agit d'une bande dessinée de 62 pages, en couleurs. Elle est initialement parue en 2018, écrite par Thomas Römer, dessinée et mise en couleurs par Léonie Bischoff. Elle fait partie de la collection intitulée La petite bédéthèque des savoirs, éditée par Le Lombard. Cette collection s'est fixé comme but d'explorer le champ des sciences humaines et de la non-fiction. Elle regroupe donc des bandes dessinées didactiques, associant un spécialiste à un dessinateur professionnel, en proscrivant la forme du récit de fiction. Il s'agit donc d'une entreprise de vulgarisation sous une forme qui se veut ludique.



Cette bande dessinée se présente sous une forme assez petite, 13,9cm*19,6cm. Elle s'ouvre avec un avant-propos de David Vandermeulen de 7 pages, plus une page de notes. Il commence par un titre sarcastique : les dragées Fulda, du nom d'une petite ville dans le Land de Hesse en Allemagne, comptant 60.000 habitants. En 2015 s'y est tenue la quinzième édition de son Forum Deutscher Katholiken. Au cours d'une conférence sur le thème Mariage et famille, une mission voulue par Dieu et une voie vers le bonheur, monseigneur Vitus Huonder a cité un extrait du chapitre 20 du Lévitique qualifiant les relations homosexuelles d'abomination. Après avoir ainsi établi l'influence de la Bible, il rappelle que la tradition juive et l'herméneutique chrétienne avaient développé l'interprétation des textes sacrés selon 4 axes : imitation, allégorie, tropologie, anagogie. Il expose ensuite la datation de la naissance du monde réalisée à partir des textes bibliques et établie par l'archevêque irlandais James Ussher.



La bande dessinée commence avec le constat que durant des siècles et jusqu'à aujourd'hui, les textes de la Bible ont été utilisés pour légitimer la guerre, la condamnation de l'homosexualité, la place inférieure de la femme dans la société, l'esclavage, les invasions, l'occupation de territoires. Puis Léonie Bischoff pose des questions à Thomas Römer sur la nature des origines de la Bible et son inspiration divine. Ce dernier répond en établissant la distinction entre la foi religieuse et les modalités d'écriture des textes, et pointe du doigt une incohérence interne, 2 textes donnant 2 versions différentes d'un même événement (le recensement du peuple par David), figurant dans le deuxième livre de Samuel, et dans le premier Livre des Chroniques. Pour lui, cette incohérence interne présente dans la Bible est une invitation à la réflexion et à l'interprétation des textes. Répondant à une question de Léonie, Thomas indique qu'il faut distinguer 3 Anciens Testaments (Catholique / Orthodoxe / Protestant) et que la Bible juive est encore différente. Il propose alors de se représenter la Bible sous la forme d'une bibliothèque organisée en 3 rayons : le Pentateuque (Torah), les Prophètes (Nevi'Im), et les Écrits (Ketouvim). Le pentateuque comprend 5 livres : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome. Au sein même de la Genèse, se trouvent 2 récits différents de la création du monde et des humains.



On peut faire confiance à David Vandermeulen pour trouver l'exemple qui fait mouche et qui concrétise la nécessité de parler des textes de la Bible aujourd'hui, dans une démarche qui n'est pas spirituelle, sans pour autant exclure la foi. Son avant-propos devient extraordinaire quand il remet en perspective l'utilisation faite des textes bibliques au temps présent, par rapport à un développement historique. À l'opposé d'une charge bête et méchante contre le cléricalisme, il évoque la tradition juive et l'herméneutique chrétienne, soit la capacité de ces institutions à voir plus loin que le bout de leur capacité à se montrer prosélyte. Il fait ainsi apparaître qu'il y a eu nécessité d'interprétation depuis des siècles, que ce besoin n'est pas nouveau, et qu'en plus il a été prôné par les institutions religieuses elles-mêmes. Enfin il introduit l'angle d'approche des auteurs, consistant à expliquer comment la Bible a été construite au fil des décennies et des siècles. Il ne reste plus au lecteur à garder à l'esprit qu'il s'agit d'un ouvrage de vulgarisation de 62 pages, et pas d'un ouvrage universitaire à vocation encyclopédique. L'intérêt du lecteur est donc plus ou moins grand en fonction de sa connaissance préalable du sujet, ou s'il s'est déjà plongé dans des études comme Corpus Christi de Gérard Mordillat & Jérôme Prieur.



Pour mettre en images l'exposé de Thomas Römer, les auteurs ont choisi de se mettre en scène sous la forme d'avatars, intervenant dans les cases, observant ce que montrent les dessins, relançant l'exposé en posant des questions. Ils apparaissent ainsi dans 30 pages sur 62. Ce dispositif narratif apporte des respirations, des transitions et du rythme, tout en soulignant qu'il s'agit bel et bien d'un exposé mis en bande dessinée. L'exposé est découpé en 7 parties : (1) La Bible, un livre dangereux ?, (2) La Bible : une bibliothèque, (3), Qumran et les premiers manuscrits de la Bible, (4) Les origines de la littérature biblique, (5) L'exil et la naissance de la Bible, (6) L'édition du Pentateuque à l'époque perse, (7) La constitution des prophètes et des écrits. Le sujet est effectivement particulièrement ardu puisque le scénariste ne peut pas parier sur une connaissance a priori de la Bible par les lecteurs, sinon il n'y aurait pas besoin d'un ouvrage de vulgarisation, et qu'en conséquence il doit donc présenter énormément d'informations sur sa structure, sur le contexte politique de chacune des époques concernées, sur la façon dont chaque texte reflète son époque.



Thomas Römer commence par préciser de quelle Bible il parle : la Bible hébraïque (canon massorétique), constituée du Pentateuque, des Livres Prophétiques et des autres Écrits. Il évoque les 2 récits de la création de l'homme présents dans la Genèse, en en pointant les différences irréconciliables. L'auteur suit ensuite la trame générale de la Genèse, puis passe aux autres livres du Pentateuque. Il pointe du doigt le fait que la Genèse aborde des thèmes qui sont évoqués par presque toutes les religions et dans de nombreux systèmes philosophiques. En passant à l'Exode, il adopte un angle de vision combinant histoire et géopolitique pour montrer comment ces textes répondent à des événements historiques, parfois à une relecture, ou à une intention politique. De ce fait, au fil des pages, le lecteur retrouve des événements bibliques passés dans la culture populaire : l'histoire de Caïn & Abel, le Déluge, la Tour de Babel, le panier en osier transportant Moïse nourrisson sur le Nil, le Veau d'Or, l'Arche de l'Alliance, les murailles de Jéricho, etc. Dans le même temps, l'auteur établit les liens entre les textes et l'Histoire. Par exemple, il indique que le fait que Pharaon ait bien accueilli Joseph, ses frères et son père peut être corrélé avec les judéens qui ont dû s'exiler en Égypte et qui voulaient montrer que l'on peut très bien y vivre. Au travers de ces exemples, l'auteur fait apparaître que le sens de ces textes varie fortement avec l'époque à laquelle ils sont lus et interprétés, en fonction de la culture et des références du lecteur, illustrant le principe d'historicité de la littérature.



De fait, Thomas Römer reste dans le domaine de l'Histoire, sans jamais porter de jugement d'ordre spirituel ou religieux, sans critiquer ou encenser les religions issues de la Bible. S'il y est sensible, le lecteur peut même détecter quelques remarques sur l'apport spirituel de la Bible, à commencer par la constitution d'une religion monothéiste. Face à un texte aussi dense en informations, Léonie Bischoff n'a d'autre possibilité que de se mettre à son service. Il n'y a que très peu de scènes qui se déroulent sur plusieurs cases. Les cases sont accolées dans la logique de l'exposé, illustrant un propos ou proposant une mise en scène. L'artiste dessine de manière réaliste avec un faible degré de simplification. Elle passe sans difficultés d'une reconstitution historique (l'arrivée des judéens à Babylone), à une scène mythologique (la chute des murailles de Jéricho, le Buisson Ardent), à une mise en scène métaphorique (Elle et Römer) se promenant dans la bibliothèque qu'est la Bible (ou même dans le jardin d'Éden). Ses dessins sont en phase avec le discours : ne pas porter de jugement de valeur sur les croyances ou la foi, en représentant tout de manière littérale, y compris David portant la tête de Goliath.



Le lecteur peut s'interroger sur une bande dessinée qui ne fait qu'illustrer le propos d'un auteur déroulant un exposé. Mais il est vraisemblable que s'il s'est dirigé vers une bande dessinée, c'est qu'il n'aurait pas forcément fait l'effort de lire un ouvrage universitaire sur ce thème. En outre, les dessins de Léonie Bischoff sont très agréables à regarder et évitent les clichés visuels bibliques, en évitant de dramatiser ou de jouer sur la dimension spectaculaire. En outre l'absence de solution de continuité entre les différents modes narratifs (historique, mythologique, métaphorique) permet de donner à voir le lien qui existe entre eux, avec une bonne qualité de reconstitution historique. Ils permettent également de mieux visualiser chacun des lieux évoqués et de les différencier. Ils renforcent également le lien entre des événements quand il apparaît un motif visuel tel que la séparation des eaux (le partage des eaux de la Mer des Joncs, la séparation des eaux de l'abîme que l'on appellera Tehom), ou les différentes zones désertiques.



Avec cet ouvrage, le lecteur a bénéficié d'une explication limpide des liens entre les textes de la Bible et le contexte dans lequel ils ont été écrits et composés. Les dessins sont entièrement au service de l'exposé, donnant à voir des éléments historiques ou des environnements qui viennent expliciter ce qui est dit. Il s'agit donc bien de découvrir comment elle a été écrite, en prenant des exemples concrets, en resituant l'importance des manuscrits de la Mer Morte retrouvés dans les grottes de Qumran.
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La Bible. Quelles histoires !

Après avoir parcouru les chemins de l’Exode avec Moïse je vous propose de faire mieux connaissance avec l’auteur, son parcours, la façon dont il a très tôt un peu révolutionner le monde de l’exégèse biblique.

Vous pouvez emprunter deux chemins, celui du livre et celui des cours qu’il donne.

C’est un livre d’entretien avec une archéologue. Il démarre avec l’aventure personnelle de Thomas Römer et son entrée dans le monde de l’exégèse de la Bible.



Il est immédiatement passionné et va rapidement se faire un nom. De l’Allemagne à la Suisse puis à la France son parcours est impressionnant.



Très vite l’on en vient au coeur du travail de Römer, et l’on découvre un homme qui fait des suppositions mais garde une grande humilité et beaucoup de doutes face à un texte que dit-il « Vous pensez avoir compris quelque chose, vous approfondissez encore et, non, ce n’était pas tout à fait cela. C’est aussi cela qui est fascinant avec la Bible. Dans le fond, c’est un livre qui dérange tout le temps. Il n’est pas fait pour endormir les consciences. »

Il montre combien il est difficile d’être certain de l’origine des écrits, les lieux, les périodes historiques sont sujets à questionnement. Il explore les liens entres l’histoire et la Bible et les danger des sur interprétations et instrumentalisation toujours possibles.

Son travail a principalement porté sur le Pentateuque où « le thème de l’exil est présent entre toutes les lignes ; il est la clé de lecture qui donne sens à l’édifice rédactionnel.» nous dit-il.

C’est un travail de déconstruction pour mieux comprendre, contourner les anachronismes et reconstituer les étapes qui ont conduit à l’écriture définitive. Ses propositions sont parfois surprenantes, souvent inédites et loin de tout dogmatisme.

C’est un livre riche où l’on croise Abraham et Jacob et qui pousse à reconsidérer la façon que l’on a de lire LE livre.

A la suite de cette lecture je suis allée suivre une grande partie des cours de Thomas Römer, titulaire de la chaire Milieux bibliques au Collège de France, il a l’art d’accrocher son auditoire.


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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 23 : Nai..

J’ai beaucoup aimé lire cet ouvrage de la collection “la petite bédéthèque des savoirs”. C’est le premier livre de cette collection que je lis et je pense que j’en lirai d’autres car le contenu est de qualité.



J’ai apprécié la préface de David Vandermeulen (qui est le co-auteur de la BD Sapiens) qui explique bien le travail de Thomas Römer (détenteur de la chaire Milieux bibliques du collège de France) et remet bien les choses en perspectives avant d’attaquer le corps de l’ouvrage.



Thomas Römer remet très bien en perspective l’écriture de la Bible et explique le contexte dans lequel les différentes parties du texte ont été écrites puis compilées. Il explique aussi les desseins politiques qui ont parfois sous-tendu certaines parties. Toute cette recherche historique et archéologique permet de mettre en lumière la longue démarche que fut l’écriture du livre sacré et est très intéressante et vulgarisée de façon très claire. Même si on a envie de relire pour bien s’imprégner des différentes notions.



Le seul défaut, c’est que c’est assez court, j’aurais aimé que l’auteur cite plus ses sources, en particulier concernant la parèdre de Yahvé avant la réforme de Josias. Ou sur les dates des batailles mettant fin au royaume d’Israël et de Juda.



J’ai trouvé le sujet enrichissant, bien exposé et ça m’a donné envie de lire d’autres livres du même auteur, sa pensée étant très claire. Le propos est très bien servi par les dessins colorés, expressifs et assez délicats de Léonie Bischoff.

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Dieu de la Bible, Dieu du Coran

Intéressante étude qui explore les sources de l’islam. Sur son « terrain » et en se basant sur l’arabe tel qu’il était parlé. Une religion qui à l’origine est apparue en dehors de toute référence (religieuse ou autre) étrangère, à l’intérieur de son propre microcosme, un milieu tribal où l’eau (divinisée) était primordiale à la survie du clan. Et où, secondairement, importait la sécurité des caravanes, elle aussi sous protection, celle de déesses, ainsi que soumise au bon vouloir des djinns du désert. Comme la Bible, cette religion s’est constituée sous la forme de strates successives. Contrairement à elle, la transmission a été initialement orale, alors que le judaïsme, et sa continuité historique, le christianisme, a été conservé par l’écrit (on écrivait dans l’environnement biblique, cerné par de puissants empires, tels qu’Égypte et Mésopotamie). Par la suite, à mesure de sa progression géographique, la religion musulmane apparue initialement dans la tribu de la Mecque, s’est développée, s’« appropriant » (plutôt qu’empruntant) de vastes pans bibliques (souvent parcellaires et incohérents) afin de créer une antériorité et une légitimité visant ses propres enjeux. Alors que judaïsme et christianisme ont été passés au crible de l’histoire critique, les auteurs déplorent la quasi impossibilité d’étudier de la même manière, c’est-à-dire objectivement, sans tutelle religieuse, l’islam. Ou alors à son propre péril. Constat désolant. Qui ne laisse augurer rien d’optimiste quant à des évolutions possibles. Une étude originale et éclairante. Un ouvrage nécessaire.

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Le Peuple élu et les autres

Ce petit traité est une excellente porte d’entrée dans la réception du travail de Thomas Römer, passionnant bibliste professeur au collège de France. Nous y retrouvons les idées développées lors de certains de ses cours, ce qui permet une bonne piqûre de rappel pour celles et ceux qui ont écouté ses conférences, mais surtout nous avons ici selon moi une bonne préparation à la lecture d’un autre ouvrage passionnant de Monsieur Römer : « L’invention de Dieu ». « Le peuple élu et les autres » s’intéresse à la construction de l’idée d’élection d’un peuple, ce qui permet de comprendre la culture de nos monothéismes. Nous découvrons ici comment se met progressivement en place le lien voulu, bien que dangereux, entre le temporel et le spirituel.

Lecture que je conseille !
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 23 : Nai..

C'est toujours un plaisir de se plonger dans la collection "La petite Bédéthèque des Savoirs". Une nouvelle fois l'alliance entre un chercheur/scientifique et dessinateur.rice porte ces fruits. La bible se dévoile avec pédagogie et humain. Thomas Römer explique comment le livre, qui est la référence dans presque toutes les religions monothéistes, se forme. Il ne faut pas s'attendre à un récit avec un vrai fil conducteur cohérent. Ainsi les tableaux se succèdent et parfois se contredisent. 4 siècles a faire une sélection de textes et trouver comment les assembler. La bande dessinée pourrait faire polémique chez les croyants qui oublient bien souvent qu'il y a des hommes derrière ces mots. Le scénariste s'oriente principalement vers la culture juive et l'ancien testament ce qui n'enlève pas l'essence de la narration. En même temps, il n'est pas possible de raconter et d'analyser un livre culte en seulement 75 pages. La tentative s'annonce pleine de connaissance et de réflexion. Léonie Bischoff propose un univers graphique plein d'érotisme, de charme et de mystères. Les pages se tournent avec curiosité. Les bibliographies donnent des perspectives supplémentaires pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Les 100 mots de la Bible

Ce n'est pas au nombre de pages qu'on mesure l'importance d'un livre. Celui-ci en est une preuve. Son projet est de montrer, de manière synthétique, que lire la Bible n'est ni une affaire de croyant prêt à avaler des vérités toutes faites, ni une affaire d'érudit de haut vol. Non, c'est à la portée de tout un chacun, pour peu qu'on s'en donne les moyens. Or cet ouvrage est un moyen pour avancer dans la compréhension de ces textes dont tant de siècles nous séparent.

Il le fait en sélectionnant un certain nombre de mot clés qui nous permet de nous approcher du texte sans difficulté. C'est ça le génie des grands exégètes!
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 23 : Nai..

Pour ce tome le bibliste Thomas Römer allie ses connaissances aux dessins de Léonie Bischoff pour nous présenter la naissance de la Bible, ce livre mondialement connu, lu et encore le plus vendu. Nos deux auteurs apparaissent dans la BD, ils dialoguent, Thomas Römer raconte à Léonie Bischoff et elle l'interroge également. Cet échange est plus simple pour le lecteur, on peut facilement se mettre à la place de Léonie Bischoff.



Plusieurs axes sont abordés : la création des textes, les relations avec l'histoire, les inventions des hommes, qui est Dieu pour les croyant, comment il est devenu un dieu monothéiste et à quel moment, l'importance de l'interprétation des écrits... L'auteur fait l'impasse sur beaucoup de détails et utilise de nombreuses métaphores et comparaisons pour une meilleure compréhension.



Et les dessins alors ? Ils sont sublimes, fins, précis, travaillés. Il y a beaucoup de détails, beaucoup à regarder, c'est très sympa ! Pareil pour les couleurs, c'est beau holala !!! Je ne dirais pas que les dessins sont au service du texte car les deux sont essentiels, ils se complètent à la perfection ! Bref vous l'aurez compris cette petite BD est un gros coup de coeur ! J'ai hâte de découvrir d'autres BD de cette collection tout aussi utiles et intéressantes !
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 23 : Nai..

Römer et Bischoff se sont lancé le défi de pouvoir expliquer la naissance de la Bible en 74 pages de bande-dessinée... Les dessins sont très réussis, en revanche les textes le sont beaucoup moins.



Il en ressort que la Bible (l'ancien testament puisque c'est le seul véritablement abordé) est un document dont la construction multiple est très complexe, au point que la mission de résumer sa naissance en quelques pages de BD était voué à l'échec. L'auteur est assez difficile à suivre...



Toutefois, on comprend bien que les textes de la Bible sont des documents écrits de toute pièce par des humains pour des raisons essentiellement politiques. Ces textes ont évolué en fonction des circonstances et de ce qu'on voulait faire croire... mais l'analyse approfondie met en relief les contradictions, les différentes versions d'une même légende, etc. Bref, la Bible, c'est du flan !



Il est donc navrant de voir ce que des gens en font encore aujourd'hui...et la naïveté avec laquelle beaucoup l'abordent, comme je l'ai moi-même fait dans ma jeunesse.



Cette BD aurait eu à y gagner à être plus générale (tout en s'appuyant sur quelques exemples pour illustrer) dans l'explication des motifs géo-politiques ayant conduit à écrire la Bible... et un développement du nouveau testament aurait été bienvenu.
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Les 100 mots de la Bible

La dernière livraison de Römer est présentée sous forme alphabétique et dans le style condensé des Que sais-je ? Elle concerne le domaine d’excellence du professeur au Collège de France, c’est à dire la formation de l’ancien testament dans sa chronologie et son contexte culturel, tels qu’ils ressortent de l’exégèse, des témoignages historiques non-bibliques, de l’archéologie et de l’épigraphie. Elle s’adresse à la bible hébraïque, quoique les citations, les abréviations et les références soient celle d’une bible chrétienne, la TOB.



Ces 100 mots ne sont pas tous dans la bible où l’on chercherait inutilement les mots d’exégèse, d’archéologie, de condition humaine ou de croissant fertile, mais ces entrées apportent un éclairage nécessaire. On retrouvera avec profit l’énoncé du problème du mal dans une religion monothéiste ; les contradictions de la bible sur la guerre, sa nécessité et ses désastres ; l’influence fondamentale de l’exil ; la parenté des tribus juives d’Israël et des tributs arabes d’Ismaël.

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Dieu de la Bible, Dieu du Coran

Une exploration exigeante des deux religions monothéistes qui, grâce à une méthode contextualisée d'anthropologie historique nous fait comprendre l'origine de la formation de ces deux grands courants religieux. l'écriture de la Bible se poursuit sur plusieurs siècles dans une période d'Empires déjà constitués, tandis que le Coran s'adresse aux tribus Mecquoises et de Médine comme le code d'un bon père de communautés dont il faut assurer la survie et les alliances. Adorateurs de divinités protectrices de l'eau et des voies caravanières, les tribus se rallient à une voix (voie) qui les rassurent sur le plan matériel quotidien bien d'avantage que le message religieux qui adviendra plus tard au fur et à mesure que la parole du Prophète touche des cercles de populations de plus en plus diversifiées et déjà touchées par le christianisme, qui d'alliance en alliance protectrice, constitueront l'Empire islamique. Partant du principe d'une parole incréée, le Coran se soustrait aux exégèses critiques dont a bénéficié la Bible depuis le XIX ème siècle et reste encore l'otage d'une lecture littérale propice aux prises de positions archaïques, voire sectaires.

Une oeuvre salutaire et très enrichissante pour qui veut bien éviter le piège d'interprétations hâtives et anachroniques et s'attacher au sens profond et universel du message spirituel de ces deux grandes religions.
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 23 : Nai..

Malgré la fin abrupte et un rythme trop rapide, j'ai vraiment apprécié cette BD. J'ai appris énormément de chose sur la compilation de la Bible et sa création, mais aussi des choses que je ne savais pas être historiques, tout comme des choses que je pensais historiques et qui sont purement fictives. C'est une analyse en peu de pages de ce livre pourtant fondateur de notre société, et nous en ressentons encore aujourd'hui les effets. Je suis très contente de l'avoir découverte !
Lien : https://sorbetkiwi.fr/index...
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Les 100 mots de la Bible

Je ne m’étais pas donné pour défi de lire d’emblée les 100 articles de ce "Que sais-je ?"), appelé en toute simplicité « Les 100 mots de la Bible », mais le déclic a eu lieu et j’ai avalé l’ouvrage en moins de quatre jours, tant chaque article était passionnant, bien synthétisé, et judicieusement choisi par l’auteur. La réussite de cet ouvrage me paraît complète , car il conjugue l’érudition et la simplicité d'abord, en même temps qu’il est très équilibré sur le plan de la forme (tous les articles comportent environ la même quantité de signes). L’intérêt de cet ouvrage, c’est qu’il peut aussi être utilisé comme un petit dictionnaire. Ma méthode de lecture a été subjective, j’ai choisi l'ordre de lecture des articles en fonction de l’attirance que j’avais pour son thème évoqué par son titre. Par ailleurs, le grand intérêt de cet ouvrage, c’est qu’il s’adresse à tout le monde, croyant ou non-croyant, à condition cependant d’être curieux et d’avoir quelques connaissances bibliques, sinon je pense que sa lecture pourrait vite devenir fastidieuse.
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Dieu de la Bible, Dieu du Coran

En échangeant sur les origines du « Dieu unique » dans les premiers temps du judaïsme et de l'islam, les deux spécialistes Thomas Römer et Jacqueline Chabbi plaident pour une approche historique des textes sacrés.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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