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Citations de Tim Dup (30)


Alzheimer lui dérobe tout, les cicatrices et les tendresses des années écoulées, sauf celles liées à ma mère, comme pour signifier qu'à ce lieu il ne trouverait aucun repos.
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Théodore, bientôt alité, comme tous les vieux de ce pays logés à l'enseigne des établissements les moins coûteux, demeure seul vingt et une heure par jour, à attendre le voyage final, dans des conditions à peine convenables.
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Là, dans le rien, il y a enfin la paix.
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Je crois tristement que peu de solutions existent à court terme. Trop d’embûches empêchent d’avancer. Déjà, la méconnaissance du processus d’emprise par lequel ma mère s’est perdue. Mais par-dessus tout, l’impunité construite des hommes. Il faudra des années d’éducation, de contre-culture, d’enseignement, de transmission, de savoir donné, de mentalités changées pour défroisser les structures patriarcales, les postures masculinisantes donnant de la valeur à la puissance, au mutisme, à la rudesse.
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Cette mort dont il était impossible de faire le deuil. Cette mort que l’on pose à distance de toute réalité depuis longtemps. Comment auraient-ils pu ? Déjà que, d’ordinaire, rien ne rend légère la venue d’un décès. Les gens meurent loin de chez eux, dans des cliniques ou des services hospitaliers, sans veillée à domicile, le corps et sa gestion refilés aux soignants, aux légistes, aux professionnels, en somme, à la rigueur et l’austérité des pompes funèbres. Alors, dans ce pays et cette culture où la mort nous est étrangère, ils ont appréhendé le départ de Sophie comme ils le pouvaient ; de façon désastreuse.
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Théodore et elle feraient des erreurs, comme leurs parents avant eux, comme leurs enfants en feraient et les enfants de leurs enfants ensuite. Leurs descendants en subiraient les conséquences, plus ou moins sérieuses, plus ou moins évidentes. Ils les leur reprocheraient. Des traits de caractère de Théodore et d’elle-même exaspéreraient ces gosses, comme mille et une choses chez ses parents pouvaient la hérisser. Mais Suzanne, et c’est là tout le cynisme de la transmission, refusait toujours qu’on l’y confronta. Elle se disait qu’elle-même, dans le propre oubli de sa condamnation, préférerait le silence à l’écoute, le non-dit à la verbalisation. Finalement, dans la plupart des familles, on ne formule pas, on fait semblant. Si taire n’est jamais bon, c’est ce que la majorité des gens fait. Suzanne n’était pas plus originale.
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J’imagine Sophie, gamine, entrer dans la maison, le bois plus intact qu’aujourd’hui. La seule façon dont je me représente ma mère, c’est dans cette maison. Le peu de photos qu’il y a d’elle, sur la commode du living-room, ne dit pas grand-chose. Ils ne peuvent pas vendre cette baraque. Si Sophie y avait son fantôme, où irait-il ensuite ? Me suivrait-il ailleurs ? Mine de rien, au centre de cette infernale ambivalence, j’y tiens, à mes fantômes. Je les aime. Ils me font. J’y tiens aussi tellement, à cette maison. J’ai les idées à ras bord et je ne sais plus faire le tri entre ce qui est doux et ce qui est pénible.
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Je me repasse en boucle la soirée, le bain, le ponton, le déluge sur nos corps. Je la revois, assise sur le comptoir des kayaks, vêtue en haut, les jambes écartées et dénudée en bas. Je fais venir à nouveau ma bouche. Je pose mon pouce sur le gland de son clitoris, je la lèche, je la doigte, vigilant. J’essaie de déchiffrer son plaisir. Elle soupire par à-coups et m’embrasse, toute langue dehors. Sous la couette, je jouis en y pensant.
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L’attrait du littoral prémunit les villes comme la mienne de tout abandon. Les Parisiens et le tourisme saisonnier y donnent du grain à moudre. Et puis, les vieux propriétaires et leurs familles, le ventre mou des classes moyennes, comme mes grands-parents, permettent au bourg de continuer à vivre hors saison. Je croise le seul immeuble résidentiel construit sur l’ancien théâtre, et le PMU où les paumés du coin viennent gratter des Banco en sirotant, des trous dans les poches, des petits jaunes dès 8 heures du matin. L’anis doit leur donner l’impression d’une haleine socialement plus convenable que la bière ou le cognac, en plus de colmater les émanations de poussière et de tabac froid.
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Je sors mon téléphone, parcours machinalement l’actualité. Rien ne va, et tout le monde s’exprime. Nous gagnerions pourtant du temps à nous épargner nos hypocrisies, à la fermer par moments. Disparition de la nuance, règne des ego et des discours bilieux. Je constate que nous sommes nombreux à chier sur la société, cette structure humaine qui a abandonné l’idée de tendre vers l’équilibre plutôt que la surabondance. Ce monde qui laisse couler des hommes au fond des mers, brûle et ne s’inquiète que des tendances à la une. Rien ne m’incite à participer à cette grande mascarade.
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