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Critiques de Tom Cooper (93)
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Les Maraudeurs

Un bon cru du bayou

Jeannette, un bled de la Louisianne dévasté par l'ouragan Katrina, au bayou pollué par la marée noire, infesté d'Alligators, de serpents et de maraudeurs en tout genre comme les frères Toup qui gardent bien secrète leur île au loup...et gare à qui s'en approche, de Lipquist un déjanté capitaine crochet qui sonde les marécages à la découverte d'un trésor, de Grimes, un agent d'assurance qui veut obtenir des signatures de tous les ploucs du coin, de Kosgrove et Hanson une drôle de paire d'allumés qui découvrent un petit coin de paradis fumeux et de Wes, jeune gars de 17 ans mal dans sa peau....



Tom Cooper nous immerge dans son bayou peuplée d'hurluberlus, de psychopathes, mais aussi de laborieux pécheurs de crevettes fiers de leur métier.

Une région difficile, hostile, humide dévastée par l'ouragan Katrina qui a laissé des traces indélébiles et dont l'attachant écosystème est peuplé de bêtes sauvages, de crevettiers , de trous du cul...et de pirates.



Les maraudeurs ce sont tous ces portraits marécageux de Cooper qui donnent du cacheton et de l'atmosphère à son roman. Lipquist est un personnage incroyable, roublard, blagueur, drogué aux médocs qui vit son rêve à fond n'en déplaise à sa famille et aux habitants du coin qui le prennent pour un simple d'esprit. Un conseil d'ami, il ne vaut mieux pas se frotter à Victor et à son Alligator.



Les maraudeurs, un roman bien déjanté qui m'a enlisé...dans le bayou.



Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour ce bon cru noir.

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Les Maraudeurs

Pour paraphraser Trench, l'un des personnages des Maraudeurs, c'est un « sacré putain de bon roman! »



La Louisiane pour cadre, avec même un marque-page offert par l'éditeur pour promouvoir le tourisme dans cette région : eh bien si quelqu'un a encore envie de visiter la région après avoir tourné la dernière page, je me pose des questions! Peu de musique (ou alors elle sort par les oreilles de celui qui l'entend. le bayou , certes, mais peuplé de créatures sauvages et très dangereuses (reptiles, félins, arachnides….). le décor sinistré porte en outre les cicatrices de Katrina, ça c'est pour la terre. Quant à la mer qui est censée pourvoir aux besoins de la population par le biais de la pêche à la crevette, elle est dévastée par la rupture du pipeline de BP. Voilà, voilà.



Alors on oublie le circuit cajun et on se concentre sur l'histoire. Et là c'est du bonheur. Les personnages sont taillés à la serpe, rudes, usés par leur travail qui ne leur permet plus de vivre. On s'attache vite à Lindquist, qui lance avec acharnement de son seul bras valide promène avec lui un détecteur de métaux, à la recherche de doublons d'or du temps des flibustiers.

On suit avec passion les relations complexes de Wes et de son père, on frémit quand les jumeaux psychopathes se pointent dans les parages, prêts à en découdre pour protéger leurs délits, tandis que le couple improbable de losers Hanson et Cosgrove suscite autant la pitié que la raillerie. Et parmi ces résidents de Jeanette, circule un type mandaté par BP pour acheter le silence des sinistrés de la marée noire.



Et c'est en plus très drôle. Humour noir, certes, mais humour quand même. Et si on est loin d'un dépliant touristique, l'auteur capte et restitue une ambiance très particulière, à la fois répulsive et séduisante.



Peu de femmes dans ce récit : elles sont mortes ou parties. Elles sont cependant présentes dans les souvenirs ou dans les espoirs.





Donald Ray Pollock qualifie ce premier roman de « brillant et palpitant » . Je ne l'aurais pas mieux résumé.

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Les Maraudeurs

À Jeanette, petite bourgade au sud de la Louisiane, l'on survit tant bien que mal après le passage de Katrina, il y a de cela 5 ans. Pour ajouter à ce malheur, une marée noire pollue la baie de la Barataria, rendant la pêche de la crevette, hier encore principale source de revenus de la plupart des habitants, quasi-nulle. Les crevettes, bien trop petites, ne se vendent plus. Quand certains ont quitté la ville, d'autres pansent encore leurs plaies et font face, vaille que vaille. Comme Wes Trench et son père, crevettier, qui, même après le décès de sa femme emportée par l'ouragan, n'ont pas réussi à quitté Jeanette et sortent tous les jours, à bord du Bayou Sweetheart. Ou Gus Lindquist, manchot en quête de sa prothèse, qui, entre deux antalgiques, traine son détecteur de métaux dans le bayou à la recherche du trésor de Jean Lafitte, célèbre flibustier. Ou encore, Cosgrove et Hanson, deux gars un peu paumés mais débrouillards qui vont faire connaissance lors de travaux d'intérêt généraux et vont se foutre dans des plans foireux. Quant aux jumeaux, Reginald et Victor Toup, eux, ont trouvé un bon filon: faire pousser de la marijuana à perte de vue, en plein coeur des marécages. Grimes, lui, mandaté par la compagnie pétrolière, revient sur ses terres qu'il maudit afin de persuader les familles sinistrées de ne pas porter plainte en échange d'un gros chèque...



Tom Cooper nous emmène dans le vieux sud des États-Unis, plus précisément en Louisiane, où les destins à la dérive, les âmes en peine et les coeurs solitaires s'y croisent. Au coeur de ce bayou, véritable personnage à part entière, l'on fait connaissance avec une galerie de personnages saisissante, haute en couleur et forte. Des magouilleurs en tout genre, des profiteurs ou encore des laissés-pour-compte. Une galerie écorchée et profondément humaine. Dans cette atmosphère à la fois moite, suffocante et caniculaire, Tom Cooper nous offre un roman profondément sombre dans lequel on s'enlise, on étouffe, on suffoque. S'attardant tour à tour sur chaque protagoniste, tissant ainsi une toile intelligente, l'auteur happe le lecteur dès les premières pages. Les descriptions de la Louisiane et du bayou sont d'une grande précision. Entre noirceur, cynisme et humour, un premier roman remarquable et parfaitement maîtrisé.



Merci les Apinel !
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Les Maraudeurs

Après Katrina que peut-il bien survenir comme catastrophe? C'est déjà l'apocalypse . Ha mais tiens, si on vous envoyait une petite marée noire ? Alors voici, un petit désastre écologique et économique, ça vous dirait ? Pour voir et vivre le bayou de la Jeannette autrement n'hésitez pas. Tom Cooper maîtrise les mots pour l'ambiance , c'est une narration fluide , des personnages qui nous marquent, un récit d'apprentissage aussi avec le plus sympathique des personnage qui doit côtoyer des psychopathes.

Les Maraudeurs ce sont des hommes (oui pas de femmes dans ce roman, elles sont disparues ou presque) en mode survie. Des pêcheurs de crevettes qui crèvent de faim parce que les eaux du bayou sont noires de pétrole; ce sont des hommes qui tentent de se trouver d'autres modes de vie et qui n'en voient pas finalement. Sortir du bayou ? Partir ? Pour aller où? faire quoi ? Le bayou, on l'a dans la peau pour toujours. On y naît et on y meurt.

Un premier roman très réussi.
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Les Maraudeurs

Décidément, il ne fait pas bon vivre à Jeanette, Louisiane, à quelques encâblures de la Nouvelle-Orléans. En tout cas, plus depuis que l'ouragan Katrina a dévasté la région en 2005, et encore moins depuis la marée noire causée par l'explosion d'une plateforme pétrolière dans le Golfe du Mexique en 2010, qui prive de travail, et donc de ressources, les pêcheurs de crevettes du coin.



Et encore, s'il n'y avait que le bayou, qui, avec sa chaleur de sauna permanente, humide et étouffante, et sa faune (de plus en plus mazoutée) d'alligators, de serpents et d'araignées venimeux et autres bestioles grouillant dans la terre et dans l'eau, n'est pas exactement le biotope le plus accueillant de la planète. Mais non, dans ces marais oubliés des dieux, il faut encore faire avec, ou plutôt sans, la police corrompue et/ou en état d'ivresse et/ou sous l'emprise de substances illicites. Ce qui a – quand même – un avantage, celui de laisser les coudées franches aux frères Toup, jumeaux sociopathes qui cultivent (presque) tranquillement leur plantation de cannabis sur un îlot perdu dans le bayou, et qui gardent jalousement (pire que des tigresses veillant sur leurs petits) leur monopole incontesté (faute de contestataires suffisamment courageux) sur le trafic de la meilleure marijuana de la région. Les frangins sont aussi, grâce au commerce susmentionné, pratiquement les seuls habitants de la ville à vivre confortablement de leur « travail ». Les autres, pêcheurs de crevettes ou repris de justice, tirent le diable par la queue en tentant (et c'est pas gagné) de rester dignes. Ainsi, Gus Lindquist, pêcheur manchot, un peu givré, qui carbure à l'alcool et aux antalgiques, rêve de découvrir, grâce à son détecteur de métaux, le trésor du pirate français Jean Lafitte. Il y a aussi Wes Trench, 17 ans, qui, depuis la mort de sa mère, a bien du mal à communiquer avec son père, accablé de douleur et de remords, mais qui n'en rêve pas moins de devenir pêcheur, comme lui, et de construire son propre bateau. Les rêves de Hanson et Cosgrove, compères en petite délinquance, sont peut-être moins nobles, mais tout aussi ambitieux, et d'une naïveté malvenue dans ce milieu hostile : devenir riches. Et enfin, il y a Brady Grimes, qui ne rêve à rien sauf à rentrer au plus vite dans sa bonne ville du Nord, moderne et climatisée. Envoyé à Jeanette par la compagnie pétrolière responsable de la marée noire, il est chargé de faire signer un maximum de transactions aux victimes de la pollution : quelques espèces sonnantes et trébuchantes contre la renonciation à toute poursuite judiciaire.



Pas grand monde à sauver, dans ce bayou qui essaie lui-même de ne pas disparaître. Les gens, comme leurs rêves, ont la peau dure, mais certains devront les abandonner (tant les rêves que leur peau, d'ailleurs).



Remarquable premier roman, écrit en courts chapitres centrés à tour de rôle sur un ou deux personnages, « les maraudeurs » fait s'entrecroiser toutes ces vies moralement ou physiquement déglinguées. Bourré d'humour noir et de cynisme, mais rempli aussi d'humanité et d'une tendresse certaine pour quelques-uns des personnages, le roman est porté par une belle écriture fluide et une construction maîtrisée. Qui ne donne pas forcément envie d'aller se balader dans le bayou, mais qui fait déjà piaffer d'impatience en attendant le prochain livre de Tom Cooper.



Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette épatante découverte.
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Les Maraudeurs

Où on nous parle d'alligators, de prothèse de bras, de trésor de pirate et de pomme Granny Smith...



Un monde d'hommes, de culs terreux des bayous de Louisiane, de pêcheurs de crevettes, exsangues après le passage de Katrina et la marée noire de la compagnie BP dans le Golfe du Mexique. C'est l'Amérique des laissés-pour-compte, ceux vivant de rien dans des marais putrides ou sur des bateaux fatigués, écrasés de chaleur moite, gagnant quelques dollars pour un travail harassant, bidouillant des trafics miséreux ou illicites. Teigneux, têtus, butés, drogués, violents... Tout pour plaire!

Le plus à plaindre (comiquement) est sans doute l'improbable envoyé spécial de la compagnie pétrolière, responsable désigné sur le terrain, pour indemniser à moindre coût les sinistrés de la marée noire. Il en voit vraiment de toutes les couleurs!



Quel bouquin! A la fois brutal et vindicatif mais aussi humoristique et décalé. Et quel dépaysement dans une nature sauvage!

Au delà de la trame narrative réussie, Tom Cooper nous informe en offrant une vision de la belle Louisiane qui donne la gueule de bois et qui sans doute est extrêmement proche de la réalité. le capitalisme sauvage américain est en creux dans cette peinture sociale et l'image romanesque d'une région de plantations et de pêches miraculeuses évaporée devant le désastre écologique de 2010. Un métier traditionnel qui risque de décliner face aux calamités et à la concurrence asiatique, laissant une communauté en perte de valeurs sur le carreau. Sans parler de la fragilité d'un écosystème où les bayous disparaissent peu à peu, conséquence du réchauffement climatique et des interventions de l'industrie pétrolière.



Excellente lecture grâce à Albin Michel et Masse Critique.
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Les Maraudeurs

Christophe Mahé chante le bayou, m'ouais.

Tom Cooper écrit le bayou, M'OUUUUAAAIIIS !!!



On connait Burke et sa propension à torcher des incontournables sur le sujet mais Cooper, jamais entendu parler. Ah si, une fois, aux Étonnants Voyageurs, d'où cet impérieux besoin de découvrir l'oeuvre du bonhomme tout de go.



Premier roman ? J'aurais des mains, j'applaudirais !



Pitcher le projet, impossible.

Il suffit d'avoir l'envie de se coltiner une bande de tarés notoires sise in the bayou par avis de gros temps, de par le fait préliminairement évoqué.



Si le récit part régulièrement dans tous les sens, un solide point de repère subsiste, le lyrisme échevelé et outrageusement désinvolte de l'auteur.

Le propos est dramatique, certes, et les péquenots du coin rarement conviés à la fête des voisins, pour peu qu'il en existât une, mais le tout se déguste comme un p'tit bonbon acidulé qui pique un peu les yeux tout en déridant généreusement les zygomatiques à force de situations croquignolesques, fâcheuses, préjudiciables, sans toutefois tutoyer, hélas, les pics de suspense insoutenables de feu Barbara Cartland. Il s'agit ici d'un tout premier roman, ceci expliquant très certainement cela...



Cependant, affinité il y aura, croyez-moi.

Les Maraudeurs vous chopent la rétine d'entrée de jeu, distordant le temps sans avoir l'air d'y toucher, signe d'un très très grand moment de lecture !

PS: une bonne paire de cuissardes pourrait s'avérer utile tout en vous conférant un look des plus distingués.
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Les Maraudeurs

Cinq ans après le passage de l’ouragan Katrina, à Jeanette, en Louisiane , rien n’est plus pareil, une marée noire , en 2010 vient polluer les côtes, causée par l’explosion d’une plate forme pétrolière dans le golfe du Mexique , elle prive de ressources les pêcheurs de crevettes , qui vivent de cette activité depuis des générations .

Ceux - ci tentent tant bien que mal de survivre.



Lors de courts chapitres vifs et entraînants l’auteur décrit toute une galerie de personnages: Gus Lindquist , pêcheur manchot ,accro aux anti- douleurs qui parcourt le bayou, naïf et attachant , armé de son fameux détecteur de métaux, cherchant un trésor , Wes, jeune homme confiant dans l’avenir , en rupture avec son père, Hanson et Grove , deux losers , les frères Toup, truands , dealers , à moitié psychopathes , deux silhouettes accolées , ténébreuses , Brady Grimes , un homme appartenant à la machine pétrolière qui harcèle les pauvres pêcheurs qui ont tout perdu pour les dédommager afin d’éviter les poursuites,le shérif , Villanova , plus ou moins corrompu, individus : magouilleurs, profiteurs ou laissés pour compte ...



Des êtres pour la plupart sur le qui- vive , hauts en couleurs .....



Chacun de leur destin se croise avec une noirceur et une violence générant des situations saisissantes , cocasses ou dangereuses , limites ....



L’auteur, rend presque palpable la chaleur lourde , étouffante du bayou ,un personnage à part entière , menaçant et moite, à la végétation touffue , noyé sous les murmures de la faune du marais : alligators , serpents, hérons , pélicans , tortues , sébastes englués de mazout.



Un premier roman noir: au vitriol , palpitant , déjanté , sombre , brûlant , brillant, à l’écriture fluide et efficace où noirceur , cynisme , humour, portraits piquants et inventifs , épatants , parfois très touchants , donnent le ton !
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Les Maraudeurs

Voici un bouquin à ne commencer que si l’on s’octroie du temps. Pourquoi ? Parce qu’après environ un quart de lecture, il est impossible à lâcher, plus rien autour n’existe. Louisiane, 5 ans après l’ouragan Katrina avec les conséquences de morts, marée noire, pollution des eaux pour la pêche, etc. Les chapitres sont découpés par plusieurs personnages que l’histoire va lier de par la pêche, le cannabis, l’or, l’argent, la corruption, la galère. Une vision juste de la société d’aujourd’hui avec ses travers. La sensation que l’auteur nous prend par le bras et nous embarque dans le bayou, qu'il connaît bien, pour nous couper de notre monde. Je n’ai pu m’empêcher de souvent pouffer de rire avec des propos inattendus. Bref, ce roman apporte tout ce que la littérature doit nous offrir : des personnages attachants, un dépaysement, des données justes, une construction bien menée. En un mot GENIAL.



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Les Maraudeurs

Dans son premier roman, Tom Cooper entraîne le lecteur au milieu de nulle part, presque au bout du monde, dans une baie du sud de la Louisiane où la pêche à la crevette est encore un mode de vie et une tradition familiale.

C'est donc naturellement autour d'un pêcheur pas mal déjanté , Gus Lindquist, que s'articule l'histoire des maraudeurs. Le temps du récit, qui s'étale sur une saison de pêche, son chemin croise celui d'autres paumés qui essaient comme lui de survivre. Tous ces types n'ont pas eu de chance et d'une manière ou d'une autre (plus ou moins légale), chacun d'entre eux cherche un trésor. Celui qui les sortira de la mouise.

Avec cette histoire sombre, parfois violente mais aussi souvent hilarante dans ses dialogues, le roman explore le monde fangeux de la cupidité. C'est une lecture passionnante et surtout dépaysante car elle fait découvrir le monde du bayou, ses crevettiers, sa faune et sa flore à travers les superbes descriptions de son atmosphère si particulière, à la fois enchanteresse et vénéneuse. Tout un écosystème fragile mis en danger par une succession de calamités telles que l'ouragan Katrina puis l'explosion de Deepwater Horizon qui a déversé des millions de litres de pétrole dans le golfe du Mexique...

Alors si vous n'avez pas peur des alligators et autres bêtes dangereuses, des sociopathes armés, des émanations toxiques et de la magie vaudou, laissez vous guider par ce sacré Gus Lindquist au travers des méandres de la baie de la Barataria pour un voyage aussi surprenant que palpitant. Vous ne le regretterez pas !
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Les Maraudeurs

On n'est jamais si mieux servi que par soi - même.

Les habitants de Jeanette à Lousiane l'ont bien compris et de toute façon, n'ont plus le choix. Cinq ans après le passage de l'ouragan Katrina, un autre malheur frappe à leur porte. le bayou inondé par le pétrole leur enlève leur seule source de revenue : la pêche à la crevette.

Pas question de baisser les bras. Chacun tente de trouver une solution.

Plusieurs personnages font l'apparition et égoïstement on n'a pas à se plaindre. Il y a Lindquist, dépossédé de sa prothèse de bras et bourré d' antidouleurs qui cherche avec insistance le trésor caché du pirate Lafitte, un agent d'assurance tente d'obtenir des signatures pour clore l'affaire de la marée noire et puis, il y a ceux qui cultivent et ceux qui volent...

Que dire du bayou peuplé d'alligators et de serpents? Les frères Toup savent quelque chose.

Déprimant, dites-vous ?

Pas du tout, je vous assure ! Avec ses situations drôles, ses personnages décalés et l'humour noir, Tom Cooper réunit tous les éléments pour faire de son premier roman une belle réussite.

Dépaysement garanti et un grand moment de lecture.





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Les Maraudeurs

Je m'étais toujours dit qu'un jour, je le ferais et je l'ai fait ! Ma virginité "Masse critique Babelio" est tombée avec ce roman noir.



Ce devait être un coup de folie qui m'est passé par la tête en disant "oui" à Pierre pour l'envoi de ce roman, vu que ma PAL comporte plus de *chiffre indécent* titres à lire, mais bon, les mots "roman noir, Louisiane, ouragan, marée noire, personnages hauts en couleur, cynisme" m'ont fait craquer.



Aie-je eu raison de craquer ? Oh que oui ! Voilà 400 pages qui se sont envolées en un peu plus de deux jours. Pour une fois, le 4ème de couverture n'était pas mensonger et le bandeau-titre du King n'était pas racoleur. C'était un vrai putain de bon roman (non, le King n'a pas dit "putain", il est plus poli que moi).



Nous sommes en Louisiane, dans ce qui pourrait s'apparenter à son trou du cul car l'histoire se passe dans la petite ville de Jeanette qui se remet déjà bien mal du passage de Katrina et qui, en plus, doit faire face à la grosse merde de marée noire dont la compagnie BP est responsable. S'en souvient-on ou avons-nous tout oublié ? Oublié, hélas.



Dès les premières lignes lues, pas de doute, j'étais en Louisiane tant les descriptions étaient bien détaillées, sans pour autant en faire des tonnes. Il ne manquait plus que les piqûres de moustiques sur ma peau pour y être tout à fait.



Les chapitres sont présentés comme ceux de "Game of thrones", chaque personnage du livre a le sien, mais je vous rassure, ils sont moins nombreux que dans GOT !



Cette construction des chapitres et cette alternance a ajouté du piment à l'histoire. Les quelques personnages que nous suivons sont hauts en couleur, bien détaillés, chacun ayant sa personnalité propre, pouvant évoluer (ou pas) au fil du récit.



Entre Lindquist, le pêcheur manchot, gavé de médocs et cherchant depuis 30 ans l'hypothétique trésor du pirate Jean Laffite; le jeune Wes Trench en butte avec son père, pêcheur de crevettes aussi et criblé de dettes; les jumeaux Toup, producteurs de marijuana dont l'un à tout du psychopathe sévère...



Hanson, un looser débile qui vendait des photos de George Washington dédicacées ( !); Cosgrove, un autre looser mais sans les courants d'air entre les deux oreilles, lui et Grimes, un ancien du patelin et homme que la BP a envoyé pour faire signer aux gens un papier qui les indemnisera à hauteur de 10.000$ pour le préjudice subit, à condition qu'ils laissent tomber toutes poursuites envers BP.



Hauts en couleur, j'vous l'disais ! On ne s'embête pas en leur compagnie, ni en suivant leurs pensées profondes.



Au fil des pages, on suit ces gens et on plonge direct dans la misère de certains tant elle suinte des pages, sans que l'auteur ait besoin d'en rajouter.



Quelques mots ou situations décrites suffisent pour nous faire comprendre que les pêcheurs bossent comme des malades, du matin au soir, pour gagner quelques kopecks car à cause de la marée noire, les gens dans les restos veulent manger des crevettes venant de Chine.



Idem en ce qui concerne le passage de l'ouragan Katrina et ses conséquences, esquissées en quelques paragraphes révélateurs. Pas besoin d'en pondre des pages ou de tomber dans le glauque, on comprend de suite l'horreur que ce fut.



Oui, un véritable roman noir, avec des situations sociales qui font mal au coeur et une population prise à la gorge (pour rester polie, parce que certains, c'est pris par les cou***es qu'ils sont).



Pourtant, il y a de l'humour dans ces pages, noir, certes, tinté de cynisme, mais de l'humour quand même, et je ne vise pas les blagues foireuses que Lindquist balance à tout bout de champ même à des moments inopportuns. Surtout dans les moments inopportuns, lui qui n'a toujours pas compris quand il devait arrêter.



Il a beau être lourd, j'ai eu de l'empathie pour Lindquist qui a sombré dans les médocs après la perte de son bras. Sa manière de planquer ses médocs dans un distributeur Pez nous montre à quel point misérable il en est arrivé, lui qui court toujours derrière son trésor, dans les bayous. Il est chiant avec ses blagues "Toc, toc", mais on ne peut qu'éprouver de l'empathie et de la pitié pour lui.



Un roman noir qui se lit tout seul, des personnages bien façonnés, distincts, une plume cynique qui se plante droit dans les fesses de BP, des situations de vie miséreuses - mais certains n'échangeraient pas leur vie contre une autre - des descriptions superbes, une atmosphère de bayou, des dialogues avec de l'humour, de la violence, des psychopathes de haut-vol et un final qui m'a fait monter l'adrénaline.



De la toute bonne came... Pu****, je dois remercier l'auteur en plus de Babelio, moi !
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les Maraudeurs

En 2010, cinq ans après le passage dévastateur de l'ouragan Katrina, l'explosion d'une plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique allait provoquer la pire marée noire de l'histoire des États-Unis. C'est dans la baie de Barataria, dans la petite ville de Jeanette et dans ce contexte que Tom Cooper a placé les personnages de son premier roman, Les Maraudeurs, où l'on croise ces pauvres bougres abandonnés des dieux, crevettiers sans crevettes, marginaux, chômeurs, chasseur de trésor, deux dangereux cultivateurs de marijuana prêts à tout pour éloigner les curieux, sans oublier un démarcheur sans scrupules de la British Petroleum qui profite du désarroi ambiant pour extorquer à ces pauvres gens des règlements à rabais. Avec eux, vous vous enfoncerez dans les bayous, marécages hostiles peuplés de serpents, d'araignées, de moustiques et d'alligators mais aussi d'une multitude d'oiseaux et même des lynx et des ours. J'ai beaucoup aimé ce roman (bien qu'un peu fatiguée de ce procédé qui fait alterner de courts chapitres au nom de chacun des protagonistes), la psychologie des personnages est fine, l'humour est présent, l'auteur ne nous amène pas là où on croyait qu'il allait, et ses descriptions de cette nature encore sauvage m'ont fait apprécier ces marais millénaires menacés de disparition, malgré leur caractère inhospitalier…
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Les Maraudeurs

Bienvenue au grand bal des fricoteurs du bayou. Voleurs, menteurs, loosers ou psychopathes, sortis tout droit de leur marigot natal, ils attirent autant les embrouilles que les mouches à merde. Menant une vie à l'exact opposé du rêve américain et vivant principalement de rapine, il leur arrive parfois de récolter quelques biftons en allant pêcher la crevette. Une manne qui se fait de plus en plus rare depuis la marée noire, nos pêcheurs attrapant plus de boulettes de mazout que de crustacés dans leurs filets !

Alors, ils se consolent comme ils peuvent. En gobant des analgésiques comme des smarties, en rêvant du trésor du pirate Jean Lafitte, en fumant la ganja des frères Toup ou en s'arsouillant au Sully'Bar.

Dénutris et intoxiqués tels des cormorans mazoutés, les personnages de Tom Cooper semblent lutter pour leur survie à chaque instant, englués dans une misère noire qui s'accroche à leurs basques comme le ferait les hydrocarbures sur le plumage des oiseaux. Un roman qui serait triste à pleurer si l'auteur ne maniait pas l'humour avec autant de dextérité !



Hilarant, cynique et dérangeant, voilà un roman choral à mi-chemin entre le cinglant "Affreux, sales et méchants" (farce cruelle et petit chef d'oeuvre du cinéma signé du regretté Ettore Scola) et l'excellentissime "Conjuration des imbéciles" de John Kennedy Toole (notamment pour sa galerie de personnages plus givrés les uns que les autres).

Vous aimez les intrigues loufoques et les personnages déjantés ? Alors ce livre vous tend les bras !



Trois bonnes raisons de le lire :



- Pour les blagues vaseuses de Lindquist, commençant toutes par "Toc toc toc...

- Pour la plume de Tom Cooper, bien plus corrosive que de l'acide triflique !

- Pour le dépaysement au cœur du Bayou, les saveurs du gombo que l'on imagine sortant d'une marmite fumante et le rythme endiablé de la musique zydeco !


Lien : http://leslecturesdisabello...
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Les Maraudeurs

Premier roman très attendu, symbole de la qualité éditoriale de la collection Terres d'Amérique depuis 20 ans (Joyeux anniversaire !), Les Maraudeurs est le mélange parfait entre Le Diable, tout le temps de Donald Ray Pollock et l'œuvre de Tim Gautreaux : voici l'histoire d'un coup de cœur !



Tom Cooper nous livre une histoire passionnante, foisonnant de personnages fascinants et d'une atmosphère unique en son genre. Il dépeint avec talent le bayou, les coins paumés à la marge de La Nouvelle-Orléans, l'impact de l'ouragan Katrina, les conséquences à venir de la marée noire : de catastrophe en catastrophe les habitants sont laissés à l'abandon par leur propre pays, gouvernement. Rien de mieux qu'un roman choral pour mettre en avant les différentes réactions, appréhensions d'une telle situation...



Vous allez faire la rencontre de Lindquist homme obnubilé par la recherche d'un trésor de pirate au point d'avoir laissé filer entre ses doigts sa famille et sa santé mentale. Wes, un jeune homme en conflit permanent avec son père qu'il tient responsable de la mort de sa mère, rêvant de voler de ses propres ailes. Les frères Toup, deux trafiquants de drogue à la gâchette facile, deux psychopathes qui font la loi dans la Barataria. Cosgrove et Hanson, deux ratés qui vont se mettre en quête d'argent facile au péril de leur vie. Enfin Grimes, natif de ce coin paumé, détestant tout ce qui le compose et qui revient pour empêcher les poursuites contre la compagnie pétrolière. Autant d'hommes pour nous conter cette existence désabusée d'outsider...



J'aurais aimé que cela dure plus longtemps, continuer en compagnie de ces protagonistes, en apprendre plus sur eux. On sent que Tom Cooper a dû couper des passages car il en avait à dire ! On est passionné par ce style fluide où les dialogues acerbes et durs se mélangent aux descriptions touchantes, émouvants : on sent que malgré toute cette noirceur, l'auteur aime vraiment ce lieu. On le comprend notamment au travers du personnage de Wes qui malgré sa jeunesse, ses espoirs met en lumière qu'il ne se sentira jamais aussi bien ailleurs que dans la Louisiane, à pêcher la crevette. Saluons donc le travail impeccable de Pierre Demarty !



Petit bémol ? J'aurais aimé une présence féminine plus prépondérante: on voit en arrière-plan l'ex-femme et la fille de Lindquist qui n'ont d'ailleurs pas le beau rôle; on constate l'impact de l'absence de la mère de Wes; on voit la peur de Grimes de voir ses retrouvailles avec sa propre mère arriver. Mais où sont vraiment les femmes ?! (J'ai la chanson de Patrick Juvet dans la tête maintenant...) Cette absence voulait-elle prouver que ce monde est trop dur pour elles ? Que le fait qu'elles ne soient pas là amènent ces personnages à perdre la raison ou la foi pour continuer ? Quelque soit la raison, j'espère que le prochain roman de Tom Cooper donnera un rôle plus important à un protagoniste féminin.



En définitive, un coup de cœur pour un des meilleurs romans de l'année !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Les Maraudeurs

Direction Jeanette, petite ville imaginaire de Louisiane. Cette Louisiane dévastée en août 2005 par l’ouragan Katrina puis, cinq ans plus tard, par une marée noire qui a pollué ses côtes et frappé durement la pêche à la crevette, principale source des revenus locaux… Dans ce Sud américain et ses bayous, on croise des personnages qui balancent entre le souhait de quitter les lieux et le désir d’y demeurer, parce que c’est leur terre, leur vie. ..

De cette galerie de personnages déjantés, j'ai adoré Gus Lindquist, héroïque Don Quichotte moderne, persuadé de trouver un trésor!

C'est vraiment un coup de maître pour un premier roman très réussi avec des personnages saisissants de vérité et d’intensité. De toutes les pages des « Maraudeurs », transpirent noirceur, drame et cynisme, et surtout surgit un humour décapant. Tom Cooper a beaucoup d’aisance pour conter une histoire échevelée en tirant le meilleur du décor et des personnages! J'ai beaucoup aimé, je recommande sans réserve!
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Les Maraudeurs

Au port de Jeanette, en Louisiane, l’ouragan Katrina a fait des victimes et de gros dégâts matériels. Une marée noire achève de ruiner les pêcheurs. La compagnie pétrolière BP profite de leur désarroi pour qu’ils renoncent à toute réclamation en échange d’un montant dérisoire au regard des préjudices causés.

Ce sont les destins de quelques habitants de cette petite ville que nous raconte ce roman. Dans l’attente de pouvoir pêcher à son compte, le jeune Wes Trench travaille sur le bateau de son père, mais la cohabitation entre eux est difficile. Gus Linquist, lui, n’est pas seulement pêcheur : depuis longtemps il cherche un trésor que le flibustier Jean Lafitte aurait caché. Les jumeaux Toup quant à eux cultivent de la marijuana dans un lieu isolé des marécages. Les deux frères protègent cet endroit, parfois violemment. Linquist qui semble ne pas vouloir renoncer à sa quête, risque d’en faire les frais, comme tous ceux qui s’approcheraient trop près du jardin secret des frères Toup.



'Les Maraudeurs' est un roman social noir. Sa lecture n’est cependant jamais pesante, même si l'on ressent une inquiétude croissante pour les protagonistes les plus attachants. Quelques uns, hauts en couleur, confèrent en effet parfois de la légèreté au récit. A travers ses personnages et leurs aventures, Cooper dresse un portrait sans concession d’une partie des Etats-Unis d’Amérique : l’espoir d’une vie meilleure semble impossible à une partie de la population, la police est parfois corrompue, le cynisme des grandes compagnies pétrolière prend valeur de loi.

J’ai parfois eu une impression de « déjà lu », non parce que le roman manque d’intérêt mais parce qu’il s’inscrit dans la veine de quelques auteurs américains dont il partage des thématiques ou caractéristiques stylistiques, et que j’avais aussi appréciés ('Wisconsin' de Mary R. Ellies, 'Une vie inachevée' de Mark Spragg, notamment).
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Les Maraudeurs

Les lendemains ne chantent pas pour les habitants d'une petite localité près de la Nouvelle-Orléans à la suite d'un déversement de pétrole dans le golfe du Mexique. Après l'ouragan Katrina, cette catastrophe pèse encore plus sur la communauté. Des pêcheurs de crevettes, un agent d'indemnisation de la British Petroleum, un chercheur de trésor, des repris de justice et des jumeaux producteurs clandestins de cannabis habitent ce roman choral où l'écologie et l'économie prennent une place importante au coeur du récit qui culminera dans les bayous du Mississippi.

Les premières pages m'ont accrochée mais l'histoire s'est enlisée peu à peu, manquant de rythme et de rebondissements. Sinon, Tom Cooper a bien rendu l'atmosphère lourde des étés en Louisiane, la misère économique qui y sévit de même que les mentalités sudistes très conservatrices.



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Les Maraudeurs

Nous sommes à l’été 2010, dans la baie de Barataria, aux confins du delta du Mississipi et du pays cajun. À Jeanette, petite ville de pêcheurs de crevettes déjà ravagée en 2005 par l’ouragan Katrina, on commence à pêcher plus de galettes de pétroles que de crustacés alors que le brut déversé plusieurs mois durant au large du Golfe du Mexique après l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon arrive sur la côte de Louisiane.

Il y a ceux que la catastrophe écologique touche de plein fouet : Wes Trench et son père, tous les deux pêcheurs, Lindquist, manchot, patron de crevettier et qui, par ailleurs, entre deux prises d’analgésiques puissants, aime à écumer les ilots de la baie avec son détecteur de métaux dans l’espoir de trouver un jour un hypothétique trésor que le pirate Jean Lafitte aurait pu enterrer au début du XIXè siècle, quand la Barataria constituait son « royaume ».

Il y a ceux que cela touche indirectement, comme Hanson et Cosgrove, deux compères qui se sont connus en accomplissant des travaux d’intérêt général et qui se sont retrouvés en profitant des embauches créées par la marée noire pour démazouter des oiseaux.

Il y a ceux qui s’en foutent, comme les jumeaux Toup, inquiétants ploucs un brin psychopathes qui n’ont pas choisi la voie de la crevette mais plutôt celle de la culture de cannabis sur une île isolée de la baie et qui tiennent à défendre leur gagne-pain.

Enfin il y a ceux à qui cela profite, comme Brady Grimes, mandaté par la British Petroleum pour convaincre les pêcheurs et autres habitants de la Barataria d’accepter une compensation financière sous-évaluée plutôt que de se lancer dans des poursuites judiciaires contre le géant pétrolier.

Mais quand Lindquist, en cherchant son trésor commence à un peu trop traîner du côté de l’île où les Toup ont installé leur production, quand Hanson et Cosgrove, après avoir goûté la meilleure herbe de leur vie, décide de partir à la recherche d’une île qui, d’après les rumeurs, abriterait un champ du meilleur cannabis de la côte est, les choses commencent à déraper.

Regard acerbe sur les suites de la marée noire de Deepwater Horizon, mais aussi sur la petite société de la Barataria qui relève bien souvent plus du panier de crabes dans lequel s’ancrent de vieilles rancœurs que de la fameuse hospitalité du sud et de la solidarité censée l’accompagner, Les maraudeurs est un roman noir qui dézingue dans tous les sens. Portrait de losers dont les rêves souvent banals sont pourtant trop grands pour eux, ce roman choral réussit à allier avec bonheur l’humour – grinçant – et la radiographie sociale de ce coin de bout du monde abandonné des dieux et du gouvernement.

La force de Tom Cooper dans ce livre est sans doute de réussir à créer des personnages dotés d’une véritable épaisseur, avec leurs contradictions, leurs petites lâchetés, leurs remords et, parfois, leurs victoires, aussi ténues soit elles, sur la vie de chiens qui s’offre à eux. Car, par ailleurs, ni l’environnement hostile de la baie de la Barataria écrasée par la chaleur, peuplée d’alligators et de serpents, et sur laquelle flotte l’odeur du pétrole piégé dans la vase, ni l’auteur lui-même ne les épargne. Entre les monstrueux Toup et Lindquist, tragique personnage, creusant indéfiniment sur les îles de la baie dans l’espoir fou de trouver le trésor qui lui offrira plus que la richesse, le respect de ceux qui n’ont jamais voulu croire en lui, c’est toute une part d’humanité plus banale mais tout aussi perdue qui s’agite, se croise, se poursuit ou cherche à s’éviter sans jamais y parvenir.

Ainsi donc Tom Cooper touche à la fois au cartoon sanglant et au portrait social au vitriol. Noir, sans illusion sur le monde mais avec malgré tout une pointe d’espoir qu’incarnent à la fois Lindquist et ses rêves et Wes et sa capacité à avancer malgré tout, Les maraudeurs est un très bon premier roman. Sans être un chef-d’œuvre – pitié, que l’on nous épargne cette fois l’image du « nouveau Faulkner » –, porté par une écriture efficace mais assez lisse, ce premier livre de Tom Cooper nous évoque quelques romans de Carl Hiaasen (On pense à Jackpot et, dans une moindre mesure à De l’orage dans l’air), ce qui est plutôt bon signe et donne en tout cas l’envie de voir ce que donnera le suivant.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Les Maraudeurs

Dans un coin perdu de Louisane La Jeanette, petite ville  dévastée par l'ouragan Katrina puis par une marée noire dans le golfe du Mexique. Gus Lindquist, pêcheur amputé d'un bras accro à l'alcool et aux antidouleurs, arpente les marais à la recherche du trésor du célèbre corsaire Jean Lafitte, sans que personne le prenne au sérieux. Autour de lui gravite une série de personnages rocambolesques. Une bande de Pieds nicklés tous plus attachants les uns que les autres.

Dans ce premier roman, on va donc suivre les aventures de ces Pieds nicklés en Louisiane. Une Louisiane dévasté où le commun des mortel a vu disparaître le monde qu'il connaissait. Certains ont même tous perdu ou plus rien à perdre.

Dans ce premier roman, avec son humour noir et féroce, Tom Cooper nous décrit un monde en déliquescence .Un monde en sursis où chacun se bat  avec ses propres armes quand la pauvreté et la misère est votre seul quotidien.

Pour autant si l'histoire peut paraître sombre et désespérée, le ton de l'auteur lui est rayonnant. On sourit souvent à la lecture de ce titre. On rit aussi. Il faut dire que le duo Lindquist et Wess est irrésistible. Et accompagner ces héros pardon ces losers dans leurs galères et leurs petits trafiques est parfois jubilatoire.

Un vrai belle découverte que ses Maraudeurs. Et si Tom Cooper était la nouvelle révélations de la littérature américaine.


Lien : https://collectifpolar.com/
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