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Pierre Demarty (Traducteur)
EAN : 9782226325754
416 pages
Albin Michel (04/05/2016)
4.02/5   307 notes
Résumé :
Petite ville de Louisiane dévastée par l'ouragan Katrina, Jeanette survit tant bien que mal grâce à la pêche à la crevette. Mais cinq ans plus tard, la marée noire provoquée par la rupture d'une plateforme pétrolière vient polluer ses côtes, livrant les habitants au désespoir.

On y croise quelques personnages hauts en couleur ou parfois franchement inquiétants : Gus Lindquist, un pêcheur manchot esquinté par la vie, accro à l'alcool et aux antidouleur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (91) Voir plus Ajouter une critique
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Un bon cru du bayou
Jeannette, un bled de la Louisianne dévasté par l'ouragan Katrina, au bayou pollué par la marée noire, infesté d'Alligators, de serpents et de maraudeurs en tout genre comme les frères Toup qui gardent bien secrète leur île au loup...et gare à qui s'en approche, de Lipquist un déjanté capitaine crochet qui sonde les marécages à la découverte d'un trésor, de Grimes, un agent d'assurance qui veut obtenir des signatures de tous les ploucs du coin, de Kosgrove et Hanson une drôle de paire d'allumés qui découvrent un petit coin de paradis fumeux et de Wes, jeune gars de 17 ans mal dans sa peau....

Tom Cooper nous immerge dans son bayou peuplée d'hurluberlus, de psychopathes, mais aussi de laborieux pécheurs de crevettes fiers de leur métier.
Une région difficile, hostile, humide dévastée par l'ouragan Katrina qui a laissé des traces indélébiles et dont l'attachant écosystème est peuplé de bêtes sauvages, de crevettiers , de trous du cul...et de pirates.

Les maraudeurs ce sont tous ces portraits marécageux de Cooper qui donnent du cacheton et de l'atmosphère à son roman. Lipquist est un personnage incroyable, roublard, blagueur, drogué aux médocs qui vit son rêve à fond n'en déplaise à sa famille et aux habitants du coin qui le prennent pour un simple d'esprit. Un conseil d'ami, il ne vaut mieux pas se frotter à Victor et à son Alligator.

Les maraudeurs, un roman bien déjanté qui m'a enlisé...dans le bayou.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour ce bon cru noir.
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Pour paraphraser Trench, l'un des personnages des Maraudeurs, c'est un « sacré putain de bon roman! »

La Louisiane pour cadre, avec même un marque-page offert par l'éditeur pour promouvoir le tourisme dans cette région : eh bien si quelqu'un a encore envie de visiter la région après avoir tourné la dernière page, je me pose des questions! Peu de musique (ou alors elle sort par les oreilles de celui qui l'entend. le bayou , certes, mais peuplé de créatures sauvages et très dangereuses (reptiles, félins, arachnides….). le décor sinistré porte en outre les cicatrices de Katrina, ça c'est pour la terre. Quant à la mer qui est censée pourvoir aux besoins de la population par le biais de la pêche à la crevette, elle est dévastée par la rupture du pipeline de BP. Voilà, voilà.

Alors on oublie le circuit cajun et on se concentre sur l'histoire. Et là c'est du bonheur. Les personnages sont taillés à la serpe, rudes, usés par leur travail qui ne leur permet plus de vivre. On s'attache vite à Lindquist, qui lance avec acharnement de son seul bras valide promène avec lui un détecteur de métaux, à la recherche de doublons d'or du temps des flibustiers.
On suit avec passion les relations complexes de Wes et de son père, on frémit quand les jumeaux psychopathes se pointent dans les parages, prêts à en découdre pour protéger leurs délits, tandis que le couple improbable de losers Hanson et Cosgrove suscite autant la pitié que la raillerie. Et parmi ces résidents de Jeanette, circule un type mandaté par BP pour acheter le silence des sinistrés de la marée noire.

Et c'est en plus très drôle. Humour noir, certes, mais humour quand même. Et si on est loin d'un dépliant touristique, l'auteur capte et restitue une ambiance très particulière, à la fois répulsive et séduisante.

Peu de femmes dans ce récit : elles sont mortes ou parties. Elles sont cependant présentes dans les souvenirs ou dans les espoirs.


Donald Ray Pollock qualifie ce premier roman de « brillant et palpitant » . Je ne l'aurais pas mieux résumé.
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À Jeanette, petite bourgade au sud de la Louisiane, l'on survit tant bien que mal après le passage de Katrina, il y a de cela 5 ans. Pour ajouter à ce malheur, une marée noire pollue la baie de la Barataria, rendant la pêche de la crevette, hier encore principale source de revenus de la plupart des habitants, quasi-nulle. Les crevettes, bien trop petites, ne se vendent plus. Quand certains ont quitté la ville, d'autres pansent encore leurs plaies et font face, vaille que vaille. Comme Wes Trench et son père, crevettier, qui, même après le décès de sa femme emportée par l'ouragan, n'ont pas réussi à quitté Jeanette et sortent tous les jours, à bord du Bayou Sweetheart. Ou Gus Lindquist, manchot en quête de sa prothèse, qui, entre deux antalgiques, traine son détecteur de métaux dans le bayou à la recherche du trésor de Jean Lafitte, célèbre flibustier. Ou encore, Cosgrove et Hanson, deux gars un peu paumés mais débrouillards qui vont faire connaissance lors de travaux d'intérêt généraux et vont se foutre dans des plans foireux. Quant aux jumeaux, Reginald et Victor Toup, eux, ont trouvé un bon filon: faire pousser de la marijuana à perte de vue, en plein coeur des marécages. Grimes, lui, mandaté par la compagnie pétrolière, revient sur ses terres qu'il maudit afin de persuader les familles sinistrées de ne pas porter plainte en échange d'un gros chèque...

Tom Cooper nous emmène dans le vieux sud des États-Unis, plus précisément en Louisiane, où les destins à la dérive, les âmes en peine et les coeurs solitaires s'y croisent. Au coeur de ce bayou, véritable personnage à part entière, l'on fait connaissance avec une galerie de personnages saisissante, haute en couleur et forte. Des magouilleurs en tout genre, des profiteurs ou encore des laissés-pour-compte. Une galerie écorchée et profondément humaine. Dans cette atmosphère à la fois moite, suffocante et caniculaire, Tom Cooper nous offre un roman profondément sombre dans lequel on s'enlise, on étouffe, on suffoque. S'attardant tour à tour sur chaque protagoniste, tissant ainsi une toile intelligente, l'auteur happe le lecteur dès les premières pages. Les descriptions de la Louisiane et du bayou sont d'une grande précision. Entre noirceur, cynisme et humour, un premier roman remarquable et parfaitement maîtrisé.

Merci les Apinel !
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Après Katrina que peut-il bien survenir comme catastrophe? C'est déjà l'apocalypse . Ha mais tiens, si on vous envoyait une petite marée noire ? Alors voici, un petit désastre écologique et économique, ça vous dirait ? Pour voir et vivre le bayou de la Jeannette autrement n'hésitez pas. Tom Cooper maîtrise les mots pour l'ambiance , c'est une narration fluide , des personnages qui nous marquent, un récit d'apprentissage aussi avec le plus sympathique des personnage qui doit côtoyer des psychopathes.
Les Maraudeurs ce sont des hommes (oui pas de femmes dans ce roman, elles sont disparues ou presque) en mode survie. Des pêcheurs de crevettes qui crèvent de faim parce que les eaux du bayou sont noires de pétrole; ce sont des hommes qui tentent de se trouver d'autres modes de vie et qui n'en voient pas finalement. Sortir du bayou ? Partir ? Pour aller où? faire quoi ? le bayou, on l'a dans la peau pour toujours. On y naît et on y meurt.
Un premier roman très réussi.
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Décidément, il ne fait pas bon vivre à Jeanette, Louisiane, à quelques encâblures de la Nouvelle-Orléans. En tout cas, plus depuis que l'ouragan Katrina a dévasté la région en 2005, et encore moins depuis la marée noire causée par l'explosion d'une plateforme pétrolière dans le Golfe du Mexique en 2010, qui prive de travail, et donc de ressources, les pêcheurs de crevettes du coin.

Et encore, s'il n'y avait que le bayou, qui, avec sa chaleur de sauna permanente, humide et étouffante, et sa faune (de plus en plus mazoutée) d'alligators, de serpents et d'araignées venimeux et autres bestioles grouillant dans la terre et dans l'eau, n'est pas exactement le biotope le plus accueillant de la planète. Mais non, dans ces marais oubliés des dieux, il faut encore faire avec, ou plutôt sans, la police corrompue et/ou en état d'ivresse et/ou sous l'emprise de substances illicites. Ce qui a – quand même – un avantage, celui de laisser les coudées franches aux frères Toup, jumeaux sociopathes qui cultivent (presque) tranquillement leur plantation de cannabis sur un îlot perdu dans le bayou, et qui gardent jalousement (pire que des tigresses veillant sur leurs petits) leur monopole incontesté (faute de contestataires suffisamment courageux) sur le trafic de la meilleure marijuana de la région. Les frangins sont aussi, grâce au commerce susmentionné, pratiquement les seuls habitants de la ville à vivre confortablement de leur « travail ». Les autres, pêcheurs de crevettes ou repris de justice, tirent le diable par la queue en tentant (et c'est pas gagné) de rester dignes. Ainsi, Gus Lindquist, pêcheur manchot, un peu givré, qui carbure à l'alcool et aux antalgiques, rêve de découvrir, grâce à son détecteur de métaux, le trésor du pirate français Jean Lafitte. Il y a aussi Wes Trench, 17 ans, qui, depuis la mort de sa mère, a bien du mal à communiquer avec son père, accablé de douleur et de remords, mais qui n'en rêve pas moins de devenir pêcheur, comme lui, et de construire son propre bateau. Les rêves de Hanson et Cosgrove, compères en petite délinquance, sont peut-être moins nobles, mais tout aussi ambitieux, et d'une naïveté malvenue dans ce milieu hostile : devenir riches. Et enfin, il y a Brady Grimes, qui ne rêve à rien sauf à rentrer au plus vite dans sa bonne ville du Nord, moderne et climatisée. Envoyé à Jeanette par la compagnie pétrolière responsable de la marée noire, il est chargé de faire signer un maximum de transactions aux victimes de la pollution : quelques espèces sonnantes et trébuchantes contre la renonciation à toute poursuite judiciaire.

Pas grand monde à sauver, dans ce bayou qui essaie lui-même de ne pas disparaître. Les gens, comme leurs rêves, ont la peau dure, mais certains devront les abandonner (tant les rêves que leur peau, d'ailleurs).

Remarquable premier roman, écrit en courts chapitres centrés à tour de rôle sur un ou deux personnages, « les maraudeurs » fait s'entrecroiser toutes ces vies moralement ou physiquement déglinguées. Bourré d'humour noir et de cynisme, mais rempli aussi d'humanité et d'une tendresse certaine pour quelques-uns des personnages, le roman est porté par une belle écriture fluide et une construction maîtrisée. Qui ne donne pas forcément envie d'aller se balader dans le bayou, mais qui fait déjà piaffer d'impatience en attendant le prochain livre de Tom Cooper.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette épatante découverte.
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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critiques presse (1)
LeFigaro
19 mai 2016
Dans ce premier roman âpre, brutal, dépaysant, Tom Cooper file d'emblée une musique bien à lui, donne la parole à ces êtres sur le qui-vive.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Derrière le tronc abattu d'un pin, Lindquist tomba nez à nez avec un vieux lynx au museau gris. L'animal grimpa se réfugier dans les branches d'un laurier et darda sur lui deux yeux jaunes enragés. Lindquist remarqua qu'il lui manquait une oreille, réduite à un moignon de chair déchiquetée. Il ressentit envers la pauvre bête un élan de compassion solidaire., mais sentit que ce n'était pas réciproque.
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"Vous voulez que je vous raconte , continuerait Ingram. Ce sacré salopard ? Là, devant vous ? Il débarque là-bas, dans le trou du cul du monde, le patelin de merde où il a passé toute son enfance. Tout le monde lui crache à la gueule et lui chie dans les bottes. Et Grimes ? "Signez là, sur les petits pointillés". Ce type, là, devant vous. À sa propre mère. Moi je dis, c'est ce qui s'appelle être sévèrement burné. Signez là, sur les petits pointillés. Ce n'est pas compliqué : ce mec m'a sauvé la vie. Sans lui, ils auraient coupé les roubignoles de mon petit-fils pour les faire mariner dans un bocal. Ils m'auraient crucifié, rien que pour le plaisir."
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Hanson sursauta et trébucha sur une racine de cyprès. Il tomba en avant, se retrouva les quatre fers en l'air dans la boue comme un cochon dans la porcherie, et essaya de se relever en pestant.
Cosgrove enjamba péniblement la racine et tendit sa lanterne au-dessus de Hanson.
Ce dernier leva la tête, le blanc des yeux brillant au milieu de son visage maculé de boue. On aurait dit qu'il venait d'être expulsé par le rectum d'un éléphant.
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Tous ces élus pris la main dans le sac, de l’argent fédéral planqué dans leur congélateur et des prostituées au fond de leur lit. Tous ces candidats au poste de gouverneur qui atterrissaient en prison. Le détournement des fonds d’urgence débloqués par l’Etat fédéral après Katrina pour financer des piscines privées, des voitures de sport et des chevaux alezans.
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«  Parfois, Grimes tombait sur une chaîne d’information locale et regardait avec répulsion les images atroces de la marée noire.
Cadavres d’oiseaux marins , de tortues et de poissons échoués dans des lagons de boue.
Et à la Nouvelle - Orléans , lors d’une conférence de presse organisée au centre civique par la compagnie pétrolière,, un pêcheur avait lancé une tarte au citron meringuée au visage d’un avocat . La tête de ce denier n’était plus qu’une grosse boule de meringue , avec un trou béant au milieu: sa bouche en train de hurler » ....
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Vidéo de Tom Cooper
Tom Cooper et Donald Ray Pollock à la librairie Millepages pour le festival America le 13 mai 2016
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