Interview de l'écrivain Tom McCarthy pour son roman "Et ce sont les chats qui tombèrent" paru aux Editions Hachette Littératures
L’œuvre d’Hergé, c’est de la pornographie déguisée en bande dessinée pour enfants.
(Interview à Médiapart, 2012)
Le Dr Learmont, médecin généraliste nouvellement nommé dans les districts de West Masedown et de New Eliry, ballotte sur le siège avant d’un cabriolet qui descend le chemin légèrement pentu de Versoie House. Ses fesses sont endolories: le siège est dur, non matelassé. Son compagnon, M. Dean des Livraisons Hudson et Dean («Lydium et environs depuis 1868»), ne semble pas éprouver de gêne. Ses yeux vitreux fixent vaguement la route; rênes enroulées autour des doigts, ses mains tannées flottent juste au-dessus de ses genoux. Le cliquetis des bouteilles de verre et le chuintement métallique des fils de cuivre s’élèvent de l’arrière du cabriolet et, se mêlant aux clip-clop traînants des sabots du cheval sur le gravier, montent tranquillement dans l’air immobile de septembre. Au-dessus du véhicule, de grands conifères s’élèvent droits et inertes comme des colonnes. Plus haut, bien plus loin, des oiseaux noirs bruissent en silence sous la voûte concave du ciel.
Le Dr Learmont, médecin généraliste nouvellement nommé dans les districts de West Masedown et de New Eliry, ballotte sur le siège avant d’un cabriolet qui descend le chemin légèrement pentu de Versoie House. Ses fesses sont endolories: le siège est dur, non matelassé. Son compagnon, M. Dean des Livraisons Hudson et Dean («Lydium et environs depuis 1868»), ne semble pas éprouver de gêne. Ses yeux vitreux fixent vaguement la route; rênes enroulées autour des doigts, ses mains tannées flottent juste au-dessus de ses genoux. Le cliquetis des bouteilles de verre et le chuintement métallique des fils de cuivre s’élèvent de l’arrière du cabriolet et, se mêlant aux clip-clop traînants des sabots du cheval sur le gravier, montent tranquillement dans l’air immobile de septembre. Au-dessus du véhicule, de grands conifères s’élèvent droits et inertes comme des colonnes. Plus haut, bien plus loin, des oiseaux noirs bruissent en silence sous la voûte concave du ciel.
Peut-être que tous les projets sont comme ça aujourd’hui – pareillement ennuyeux, pareillement insondables.
Should we, when we read the Tintin books, treat them with the reverence we would afford to Shakespeare, Dickens, Rabelais and so on? When we ponder and discuss them, should we bring the same critical apparatus to bear as we would when analysing Flaubert, James or Conrad? In the last two decades of the twentieth century and the first of the twenty-first, writers of cartoons, hugely indebted to Hergé's work, have deliberately launched bids for literary status, producing 'graphic novels' that are often quite self-consciously highbrow and demanding. The huge irony is that the Tintin books remain both unrivalled in their complexity and depth and so simple, even after more than half a century, that a child can read them with the same involvement as an adult. Adults do read them: there is a wealth of studies (...) assessing Hergé's work from psychoanalytical, political, thematic and technical angles, just as critics might the work of poets, novelists and playwrights. Does it follow that if the same analytical criteria can be applied to one thing as to another, the two things must innately be the same? Or is this bad logic, fit only for cultural theory seminars and Buffy-the-Vampire-Slayer-as-Postmodern-Signifier conferences?
"Hello," I said.
"Hello," said Nazrul Vyas.
A pause followed, then I went for it:
"I have a large project in mind," I said, "and wanted to enlist your help." "Enlist" was good. I felt pleased with myself.
"Okay," said Naz. "What type of project?"
"I want to buy a building, a particular type of building, and decorate and furnish it in a particular way. I have precise requirements, right down to the smallest detail. I want to hire people to live in it, and perform tasks that I will designate. They need to perform these tasks exactly as I say, and when I ask them to. I shall most probably require the building opposite as well, and most probably need it to be modified. Certain actions must take place at that location too, exactly as and when I shall require them to take place. I need the project to be set up, staffed, and coordinated, and I'd like to start as soon as possible."
La ville et l’Etat sont des conditions fictionnelles ; une entreprise est une entité fictionnelle.