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Citations de Tommaso Pincio (23)


Il voulait savoir si j'étais prêt à raconter ce qui s'était passé. Au ton de sa voix, il était clair qu'il s'était déjà fait une idée. Il voulait seulement que je confirme que j'étais bien l'auteur de ce crime atroce. Je dois dire que l'épithète m'a toujours laissé perplexe. Il m'a toujours semblé qu'il s'agissait d'un meurtre tout à fait normal.Je m'explique: je ne nie pas qu'il ait été brutal et violent, mais un meurtre est un meurtre. J'aimerai bien qu'on me dise alors quelle serait la manière non atroce de tuer quelqu'un.
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Ce furent les jours les meilleurs. Ce furent les jours les pires. Ce furent des années libres, ce furent des années cruelles. Ce fut une époque de rêves infinis, ce fut une époque de réveils brutaux.
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Au temps où ce grand pays n’était pas encore une nation et où les états n’avaient pas encore de frontière bien définie, où il n’y avait pas de route goudronnée et où le regard des gens était torturé par des distances infinies qui ne menaient nulle part, s’égarer était fréquent. A cette époque sauvage et romantique des pionniers – dont nombreux sont les nostalgiques aujourd’hui – il pouvait arriver que d’un seul coup on ne reconnaisse pas le monde autour de soi, au point de ne plus savoir où aller. Et quand ça arrivait, on s’asseyait sur un rocher, on sortait un couteau de sa botte et on se mettait à le lancer en direction de la souche d’un arbre abattu par la foudre, histoire de se calmer les nerfs. Une fois ceux-ci suffisamment calmés, on aplanissait du pied la terre devant nous, et avec la pointe du couteau on tentait de dessiner le parcours effectué, dans l’espoir que ce tracé nous permette de retrouver la route, ou même un détail que la peur aurait effacé de la mémoire. Si rien ne nous venait à l’esprit, on n’en faisait pas un drame. On lançait une dernière fois son couteau vers la souche et on attendait de mourir de soif.
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Les images projetées sur le sachet étaient même bien trop opaques, moralement parlant. Homer savait bien que l'arrangement qu'il contenait devait avoir des contre-indications. N'importe quel médicament en a. Et souvent, plus le médicament est efficace et plus ces contre-indications peuvent représenter un danger. C'est une loi universelle. Qui s'applique même au premier Amendement : de fait, il n'est pas si rare que d'infortunés citoyens se prennent une balle en plein front parce qu'ils vivent dans un pays libre, ou qu'ils perdent tout parce qu'ils n'ont pas bien su se servir de la liberté de chercher le toujours plus qui leur manquait toujours.
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La différence, c'est que lorsque nos ancêtres préhistoriques se trouvaient en face d'une manipulation dramatique par rebondissement d'une bête féroce ayant l'intention de les manger, le dilemme "fuis ou bas-toi" était une question de vie ou de mort. Mais aujourd'hui comment tu fais pour te décider ? Quel sens peut avoir un "fuis ou bas-toi" si, devant toi, il y a une télévision ? Selon toi, rester devant l'écran à regarder toutes ses conneries, c'est fuir ou se battre ? Quelle étonnante question sans réponse. Le mieux que tu puisses faire après ta dose d'hormones, c'est ouvrir une autre canette de bière. C'est pourquoi il faut faire attention, parce qu'on estime que, de nos jours, dans une émission de télé, il y a en moyenne dix rebondissements par minute, et tu as vite fait de te retrouver alcoolique. Pour en revenir à moi, je savais bien ce que je devais faire après la saisie du canapé mathématique. Fuir. Et c'est exactement ce que j'ai fait.
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J'ai jeté un coup d'oeil au juge d'instruction. Il avait le visage d'un vieux Chinois qui, en se réveillant, ne sait pas s'il a rêvé qu'il était un papillon ou s'il est lui-même un papillon qui rêve qu'il est un homme. Il a tenté de retrouver ses esprits et après quoi, il a soumis à mon avocat un doute qui lui était venu tout en l'écoutant : "Vous avez compris, n'est-ce pas, que votre client est accusé de meurtre ?"
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La phrase d'Hemingway signifie que les changements les plus importants sont ceux que nous ne voyons pas. Ceux qui,malgré leurs conséquences destructrices, se déploient trop lentement pour que nous puissions les percevoir au moment où ils adviennent .
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L’Amérique est un grand plan incliné, du genre de celui des flippers, aimait-il à répéter, et tout ce qui n’a pas de racines est comme une bille en métal qui roule vers la Californie.
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Vous voulez être libres, vous voulez être heureux, vous cherchez quelque chose sans savoir vous-même de quoi il s'agit. Des choses que vous ne pourrez pas avoir, des choses que vous savez que vous ne pourrez jamais avoir. Mais pas seulement. Vous refusez aussi. Oui, vous vous refusez vous-mêmes. Vous agissez contre vos propres intérêts. Vous vous laissez envahir par l'angoisse, vous pensez être fous et vous êtes prêts à tout foutre en l'air pour rien. Et en plus, comme vous êtes de véritables têtes de con, miros comme des taupes et têtus comme des mules, vous faites en sorte de vous imposer un semblant de discipline. Vous vous fiez à des inventions qui n'ont pas de sens. Des trucs abstraits qui n'existent pas en vrai. Lois, états de droit, ordres constitués. Codes de comportement et codes moraux. Sens commun et significations. Economie de marché. Mais le produit le plus absurde de votre peur sans fondement du désordre, c'est la poussière. Oui, la poussière, vous avez bien entendu. Cette poussière dont vous vous plaignez tant, c'est vous qui l'avez voulue.
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Je ne sais plus si un autre monde est vraiment possible, mais s’il l’est, il faut d’abord trouver comment fuir celui où nous nous trouvons.
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Et quand je repense à tout ça, je me dis que, parmi toutes les erreurs que j'ai commises, il y en a une qui l'emporte sur toutes les autres, une que je ne pourrai jamais me pardonner : m'être laissé gagner par la peur.
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S'il y a un avantage dans le fait de vieillir, c'est bien celui de ne plus être obligé de fréquenter les jeunes.
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A vingt ans,toute ma vie tournait autour de mes rêves. Un rien me suffisait pour me retrouver ailleurs dans ma tête.Je pouvais être en discothèque ou à une fête,et,tandis que je dansais au milieu des autres et de la musique,je m'absentais petit à petit en commençant à me balancer comme une feuille suspendue en l'air,poussé par le vent de mes fantaisies.
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J'aime bien l'idée qu'une belle phrase suffise pour rendre un semblant de dignité à un homme qui a tout perdu.
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C'est peut-être pour ça que j'avais élu domicile à cet endroit,parce que je me sentais,moi, à l'extérieur de la périphérie de l'existence,en marge de la société humaine,celle qui a de l'importance.
J'avais perdu mon travail ,et mon absence totale de volonté d'en retrouver un était la principale source d'inquiétude de ma mère.
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Comment se perd-on? "d'abord petit à petit ,puis d'un seul coup", comme disait Hemingway;
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L’homme qui dort avec les cadavres est une autre appellation dont les journalistes m’ont affublé. on a beaucoup parlé dans la presse de ma semaine passée dans la chambre à côté du corps de Yin. On en a aussi beaucoup parlé lors de la phase préliminaire et durant le procès. Mon avocat aussi aurait bien voulu en parler. En tête à tête, évidemment.
Quand le juge d’instruction m’a demandé ce que j’avais bien pu faire pendant toute une semaine avec un cadavre, j’ai répondu que, la plupart du temps, j’avais dormi.
« La plupart du temps ? »
J’ai acquiescé. Il devait être aux alentours de minuit, et nous nous trouvions dans une salle de la prison avec des rideaux et un petit ventilateur. J’étais seul avec le juge d’instruction. Mon avocat s’était volatilisé. ça arrivait souvent mais, chaque fois, je disais au juge qu’on pouvait commence sans lui. On étouffait. Moi en particulier, je cuisais parce que j’avais une lampe braquée sur le visage. je m’étais imaginé que les vrais interrogatoires étaient différents de ceux qu’on voit dans les films, et en fait…
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"Le spectacle du ciel étoilé me donne la nausée. J'arrive à peine à le supporter une fois qu'on l'a réduit à des formules mathématiques", déclara Albert Einstein.
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Premier point, aussi évident qu'incroyable, "Lo spazio finito" n'est pas un roman sur Jack Kerouac, Marilyn Monroe, Arthur Miller ou Neal Cassady. Ou plutôt, Jack Kerouac n'y est pas un écrivain, Norma Jean n'y est ni Marilyn ni une actrice, etc. Voilà déjà beaucoup de négations en peu de mots, mais le roman fonctionne de la même façon, créant un vide qui lui est particulier : une sorte de tabula rasa qu'on croit pouvoir meubler, en utilisant notre mémoire de lecteur et de spectateur accoutumé à la mythologie des célébrités.
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Certains parmi vous l'ont peut-être déjà rencontrée. En général, elle porte un t-shirt avec des formes géométriques étranges et fluorescentes, une minijupe provocante et une petite chaîne à la cheville droite. Elle a toujours l'air un peu distraite, on dirait qu'elle s'emmerde. Elle a les cheveux noirs brillants comme la soie, les yeux tantôt serpent tantôt biche, et un corps qui ondoie. Elle ne passe pas inaperçue. C'est le type de fille, dès qu'on la voit, on en tombe amoureux. Elle s'appelle Laïka, Laïka Orbit, bien qu'elle soit convaincue que Laïka n'est pas son véritable nom et que le monde où elle se trouve actuellement n'est pas le sien. Evidemment, elle est incapable de dire comment elle s'appelle vraiment, ni d'expliquer la réalité dont elle prétend provenir. Elle ne s'en rappelle plus. Elle se souvient seulement avoir jeté aux quatre vents ce qu'elle a toujours été. Comme vous pouvez le voir, toutes les conditions sont réunies pour affirmer qu'elle frôle la folie. Peut-être qu'il s'agit d'une espèce d'alien tombé de l'espace, qui sait ? Qu'elle soit alien ou folle, il n'en reste pas moins que vous lui ressemblez, vous savez pourquoi ? Parce qu'elle a jeté aux quatre vents sa propre personne de peur que la routine ne la flétrisse, elle ne voulait pas devenir malheureuse, avec les veines qui affleurent à ses jambes, les hanches lourdes et le regret de ne pas avoir été assez folle quand elle était encore suffisamment jeune pour se le permettre. Parce qu'elle voulait une vie électrisante, différente. Parce qu'on ne vit qu'une seule fois. Encore cette satanée envie d'exister. Elle voulait une autre vie, et maintenant elle se plaint d'avoir perdu celle qu'elle avait. Elle voulait fuir de chez elle, et maintenant elle pleure car elle ne sait plus comment rentrer. Votre portrait tout craché. Il n'y a jamais rien qui va. Quand est-ce que vous vous mettrez dans la tête qu'il faut prendre le karma comme il est ? Pourquoi apprendre à marcher sur l'eau quand il suffit de prendre une barque pour gagner l'autre rive ? Vous croyez sans doute ne pas être comme Laïka. Vous croyez avoir la tête sur les épaules. Vous croyez. Mais en réalité, vous êtes exactement comme elle. Vous n'êtes pas vous. Comment pouvez-vous être vous, puisque vous ne devriez même pas exister ?
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