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Citations de Toni Cade Bambara (15)


Mon Cher Bovanne,
Les aveugles, vous l’avez peut-être remarqué, ont la manie de fredonner. Rien d’étonnant pour qui en a fréquenté un et a donc perçu ce que le regard ne vous apprendra jamais des gens et qui vous échappe complètement la première fois ; cela semble venir de nulle part, et soudain vous revoilà à l’église comme jadis, avec les dames à grosse poitrine et les vieux messieurs qui chantonnent une petite mélodie de gorge en réponse à la moindre parole du prédicateur. Ou devant La Tremblote qui fait la moue pendant que Peau de Pêche et moi on lui explique pourquoi le pain de patates douces coûte un dollar vingt-cinq aujourd’hui au lieu du dollar habituel et il fait hum-hum je comprends, avant d’attaquer son ronronnement nasillard aussi calme que menaçant si on n’y est pas préparé. J’étais toujours surprise au début. Puis je m’y suis faite et la seule fois où j’y ai trouvé à redire, c’est un jour où il jouait aux dames avec moi sur les marches et qu’il s’est mis à fredonner de façon un peu trop liturgique à mon goût. Alors je lui ai dit :
— Écoute, La Tremblote, vous battre tous les deux, Jésus et toi, c’est au-dessus de mes forces.
Il s’était alors arrêté.
Et maintenant voilà pourquoi j’ai fini par inviter à danser. Attention, il y a rien entre nous, c’est juste un charmant vieux monsieur du quartier qu’on connaît bien parce qu’il sait tout réparer et que les gosses aiment beaucoup.
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Il n'y avait que dans les histoires que le flic se penchait sous le comptoir, où le cadavre était replié sur son tabouret, pour se relever muni d'une boule de chewing-gum, grâce à laquelle un orthodontiste à la retraite vivant en ermite dans les collines avoisinantes pouvait remonter jusqu'au coupable quelques minutes avant la pause publicité.
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Ils avaient entendu, par exemple, la réponse officielle donnée aux vétérans ayant été en contact avec l'agent Orange, pas vraiment différente de celle qui avait été donnée aux vétérans ayant approché les armes atomiques : "Les effets de l'agent Orange et des autres défoliants ? Eh bien, peut-être un peu d'acné, mais pas vraiment de quoi s'exciter."
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A Sort of Preface
It does no good to write autobiographical fiction cause the minute the book hits the stand here comes your mama screamin how could you and sighin death where is thy sting and she snatches you up out your bed to grill you about what was going down back there in Brooklyn when she was working three jobs and trying to improve the quality of your life and come to find on this page that you were messin around with that nasty boy up the block and breaks into sobs and quite naturally your family strolls in all sleepy-eyed to catch the floor show at 5:00 A.M. but as far as your mama is concerned, it is nineteen-forty-and-something and you ain’t too grown to have your ass whipped.
And it’s no use using bits and snatches even of real events and real people, even if you do cover, guise, switch-around and change-up cause next thing you know your best friend’s laundry cart is squeaking past but your bell ain’t ringing so you trot down the block after her and there’s this drafty cold pressure front the weatherman surely did not predict and your friend says in this chilly way that it’s really something when your own friend stabs you in the back with a pen and for the next two blocks you try to explain that the character is not her at all but just happens to be speaking one of her lines and right about the time you hit the laundromat and you’re ready to just give it up and take the weight, she turns to you and says that seeing as how you have plundered her soul and walked off with a piece of her flesh, the least you can do is spin off half the royalties her way.
So I deal in straight-up fiction myself, cause I value my family and friends, and mostly cause I lie a lot anyway.
(Désolée de ne pas traduire pour une fois....trop long )
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On ne mettait en place aucun groupe de recherche pour retrouver un enfant pauvre. Un enfant pauvre est censé fuguer. Bye-bye. Affaire classée.
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Le 1er mai, je ne me presse pas pour aller au parc parce que les courses ont lieu en fin de journée. Le clou du programme, c'est la danse autour du mât de cocagne, et ça, non merci très peu pour moi, même si ma mère trouve que c'est une honte que je n'y participe pas et que je rate l'occasion de me comporter comme une fille pour une fois. On pourrait imaginer que ma mère soit contente de ne pas avoir à me faire de robe d'organdi blanc avec un gros noeud de satin, de ne pas avoir à m'acheter des chaussures blanches à brides qu'on ne pas sortir de leur boîte avant le jour J. On pourrait imaginer qu'elle soit heureuse que sa fille n'aille pas sautiller autour d'un mât, pour revenir en sueur avec ses vêtements neufs tout sales parce qu'elle a voulu jouer les fées ou les fleurs ou je ne sais quoi au lieu d'essayer d'être elle-même ; c'est-à-dire, dans mon cas, une pauvre petite fille noire qui ne peut pas se payer de chaussures et encore moins une robe neuve qu'on ne met qu'une fois dans sa vie parce que l'année suivante elle est trop petite. (Raymond mon champion)
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Gretchen me lance un sourire qui n'a rien d'un sourire, et je me dis alors que les filles ne se sourient jamais parce qu'elles ne savent pas le faire, qu'elles ne veulent pas le savoir et qu'il n'y a probablement personne pour nous apprendre, vu que les filles adultes ne le savent pas plus que nous.
(....)
Je regarde Gretchen en me demandant à quoi correspond le P. et je souris. Parce qu'elle est bonne, elle aussi, il n'y a pas de doute. Et peut-être que ça lui plairait de m'aider à entraîner Raymond ; la course, pour elle, c'est du sérieux, n'importe quel imbécile voit ça tout de suite. Elle hoche la tête pour me féliciter et puis elle sourit. Et je souris. Un grand sourire de respect s'installe entre nous deux. C'est à peu près ce qu'il y a de plus vrai dans le genre sourire que deux filles peuvent se lancer, vu qu'on ne pratique pas l'art du sourire tous les jours, vous savez, peut-être parce qu'on est trop occupées à jouer les fleurs ou les fées ou les fraises au lieu d'essayer d'être vraies et dignes de respect, vous voyez ce que je veux dire, comme des êtres humains, quoi. (Raymond mon champion)
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Il faudrait leur dire d'inclure les traités sur la chasse au bison dans le spectacle sur les chemins de fer.
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Les meurtres en série sont mauvais pour le tourisme.
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"Restes humains", c'est le nom qu'ils donnaient à ce qu'ils trouvaient, et ils entouraient de ruban jaune le périmètre de la scène.
"Restes humains", cela pouvait vouloir dire un corps recouvert de poudre embaumante et gisant dans un sac de plastique, ou bien un cadavre étendu dans un cercueil tapissé de rose.
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"Tu es sûre, ma belle, de vouloir aller bien? "
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Chassant les mots de Spence de son oreille, elle leur avait dit qu'il était inutile de tenter de faire passer ce pauvre garçon abîmé pour leur fils.
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Zala était sur le point de décider que ce qu'elle avait pris pour du laxisme à la permanence de la police n'était en fait rien de plus que du professionnalisme décontracté, que ce qu'elle avait ressenti comme de la malveillance de la part de la première femme policier était probablement plutôt un reflet de sa propre panique.
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Car toutes les autorités - l'hôtel de ville, la police municipale, l'unité spéciale, le FBI, tant au niveau du bureau de Géorgie qu'au niveau fédéral - s'accordaient à trouver que le plus important était d'empêcher de s'implanter l'idée de meurtres en série.
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Gisant ainsi sur le sol, elle allait peut-être enfin réussir à les contaminer suffisamment pour qu'ils se mobilisent.
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