AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Toni Morrison (1263)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Beloved

Un roman dur, triste et vaguement dérangeant sur la vie d'une esclave en fuite, poursuivie par le fantôme d'une de ses filles... On reconnaît bien l'écriture de Toni Morrison, très proche du parler parfois, avec plein d'allées-venues dans le temps et entre les personnages, ce qui déjà m'a déstabilisée.

Ensuite, la pointe de fantastique dans ce roman par ailleurs très "humain" est également déroutante. Enfin, quelle chape de tristesse, je n'ai pas réussi à être captivée par ces pages, bien trop sombres à mon goût, il m'a fallu des semaines pour en venir à bout.

Bien consciente que ce roman est un bon livre, je pense qu'il n'est pas tombé au bon moment pour moi, et que je suis totalement passée à côté... A réessayer dans quelques années ?
Commenter  J’apprécie          251
Beloved

Un rendez-vous totalement manqué.

Cette lecture m'a été particulièrement pénible. C'est le deuxième roman que je lis de Toni Morrison et je n'arrive pas à plonger dans son style que je trouve totalement décousu.

C'est très frustrant quand je vois à quel point elle est aimée et que je passe à côté à chaque fois.

Mais cette lecture a été subi d'un bout à l'autre.
Commenter  J’apprécie          40
Beloved

Un thème grave, une histoire non moins dramatique et une lecture dure.



Le flash back entremêle les souvenirs des uns et des autres, le vécu et l’imaginaire, l’oublié et le remémoré, la raison et la folie.

L’écriture sert l’idée, la phrase se soumet à l’oral, le récit à l’esprit.

S’il est parfois rien moins que facile à suivre, le cours de l’histoire emporte comme un flux qui noie, refoule et laisse sur le bord, puis reprend.

L’émotion étreint et désempare.



anne.vacquant.free.fr/av/
Commenter  J’apprécie          60
Beloved

L’auteur est certainement un remarquable écrivain, on lui a attribué le prix Nobel… Mais quand une nullité woko-mélenchoniste comme Ernaux l’a eu, on peut se poser des questions, fort heureusement ce n’est pas le cas avec Mme Morrison, une femme hautement respectable par ailleurs. J’ai essayé de lire ce livre encensé, souvent, mais pas toujours. Hélas, des dizaines de pages de dialogues et de vagues considérations sociologiques sont venues à bout de mon indulgence. Le sentimental et le larmoyant ne suffisent pas à faire de la bonne littérature, pas toujours. Bonne chance aux lecteurs plus indulgents ou versés dans la chose anglo-saxonne.
Commenter  J’apprécie          10
Beloved

(Lu en anglais) J’ai mis du temps à finir parce que j’ai trouvé la lecture de ce livre assez difficile. Je me suis perdue dans son histoire entre différentes époques, c’était déroutant, pour moi c’était trop confus. Du coup je pense être passé à côté de beaucoup de choses.

J’avais énormément aimé « l’oeil le plus bleu » de T.Morrison, et j’espérais retrouver cette intensité, cette claque. À réessayer en français !



Commenter  J’apprécie          30
Beloved



J’ai commencé cette lecture en me délectant d’avance. « Me voici dans la grande littérature » me suis-je dit.

Et de fait, je me suis immergée dans la belle langue imagée de Toni Morrison, ses métaphores si poétiques, ses descriptions si visuelles.

Néanmoins, ce fut ma perte. L’onirisme de ce roman m’a fait perdre pied, a bousculé tous mes repères et je n’ai pas su raccrocher les wagons.

La lecture a donc été très laborieuse, je dois reconnaître que certains passages me sont restés d’une compréhension inabordable. Je pense avoir saisi l’idée générale mais j’avoue ne pas avoir pris de plaisir à aller jusqu’au bout de ce roman, si ce n’est celui d’avoir relevé le défi.

C’est donc une grosse déception.

J’ai un autre titre dans ma PAL, Home, je ferai une autre tentative, un peu plus tard.

Commenter  J’apprécie          183
Beloved

Bien que je me sente toute petite face à la puissance et à l'intensité de ce roman, j'ai bien envie d'essayer de mettre des mots sur mon ressenti pour vous convaincre de le lire au moins une fois dans votre vie.



Ce que j'aime beaucoup dans les livres de Toni Morrison, lauréate du prix Nobel de littérature en 1993, c'est qu'elle vous installe très rapidement dans une histoire dont vous avez envie de palper les moindres contours au fur et à mesure des pages tournées. Avec toujours un point de départ que vous sentez bouillonnant, comme un œuf qu'on laisserait cuire trop longtemps dans l'eau et dont la coquille serait sur le point d'éclater pour révéler des filaments de matière échappant à tout cadre préétabli. L'atmosphère de départ de Beloved est un concentré de tensions saisissantes : Cincinnati dans l'Ohio à la fin du XIXème siècle, une maison hantée par le fantôme d'un bébé égorgé, et habitée par une jeune fille, Denver, et sa mère, Sethe, grevée de souvenirs violents de son ancienne vie d'esclave. Survient un jour une jeune femme nommée Beloved, qui bousculera leur vie. Face à des hommes qui se révèlent être finalement les véritables fantômes de cette histoire, car toujours de passage, trois générations de femmes tentent de s'enraciner dans une nouvelle vie d'affranchies, en luttant pour refouler un passé d'esclavage, sans pouvoir pour autant rêver d'un futur.



La beauté de Beloved réside dans le talent de Toni Morrison pour conjuguer la poésie d'un surnaturel nébuleux avec la rugosité du réel, à laisser en cadeau au lecteur des silences à interpréter et des morceaux d'histoire et d'Histoire à assembler. Limbes du passé, poids de la communauté, trop-plein d'amour à en mourir, secrets exhumés, cynisme des mots (à l'image du "Bon Abri", nom de la plantation dans laquelle Sethe était esclave), racisme ultra-violent et frontières de l'(in)humanité ... tout fragment de ce roman contribue à produire une gigantesque claque littéraire que je ne suis pas prête d'oublier.



Et si tout ceci ne réussissait pas à vous convaincre de l'entamer, sachez que Beloved a été couronné du prix Pulitzer en 1988, et qu'il est classé dans la liste des 100 meilleurs livres de tous les temps. Rien que ça.
Lien : https://www.chezlaurette.org..
Commenter  J’apprécie          210
Beloved



Bel exemple de « réalisme magique », un style littéraire que j’ai un peu de mal à aborder d’habitude (ne pas tout comprendre m’agace beaucoup !) ce livre exigeant, m’a oppressé, remué et pourtant vraiment fasciné.

Sethe, ancienne esclave échappée de la plantation du « Bon abris »il y a 18 ans, vit dans les souvenirs de sa vie « d’avant » et d’un épisode tragique en particulier : la mort de sa fille de deux ans, qu’elle a tué de ses mains.

Ecrites dans un style très lyrique, les premières pages m’ont données du fil à retordre, car j’avoue avoir été un peu submergée par les passages oniriques, à la frontière du surnaturel, où les époques et les voix s’entremêlent... Et pourtant, je n’ai pas pu abandonner, j’étais comme hypnotisée par la beauté et la poésie de la langue et par la violence de l’histoire.

Comment trouver la rédemption, se réconcilier avec soi même et avec la vie, quand on a commis l’impensable, un infanticide ? c’est sur cette question terrible que Toni Morrison invite à la réflexion, avec en toile de fond les dégâts psychiques, séquelles de l’esclavage, d’une population noire américaine non encore affranchie.

D’une écriture sublime, Toni Morrison tend un miroir ou se reflète la folie des âmes privées de leur liberté d’aimer.

Un très beau roman, qui toutefois se mérite.

Commenter  J’apprécie          312
Beloved

La lecture de ce livre est un choc, un énorme séisme. L'évocation terrible de l'esclavage est servie par une écriture qui accable, qui transporte dans l'imaginaire, qui triture la vérité pour qu'elle explose à la gueule du lecteur. C'est l'histoire de femmes qui préfèrent tuer leurs enfants plutôt que de les donner aux blancs qui violent, qui mutilent, qui mentent, qui tuent, qui avilissent. Pour comprendre cette révolte, il faut légitimer le matricide, accepter "le mal plutôt que le pire". Tout le livre est une démonstration de l'innocence de Sethe, la mère meurtrière. Il n'y a pas de "beloved", de "bien aimée". Un "bon" maître est un oxymore. Les Garner qui veulent traiter "leurs" noirs comme des hommes au "Bon Abri" les rendent encore plus esclavesdans leur tête en éteignant leur rébellion. Ils n'hésitent pas à les vendre à de mauvais maîtres quand ils le jugent opportun.La solidarité, la bienveillance sont les seules lumières d'espoir dans ce monde de souffrances et de violence où les spectres vivent parmi les vivants meurtris. Un chef d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          10
Beloved

Le style très singulier de Toni Morrison qui mêle passé et présent et points de vue de différents personnages dans le même paragraphe fait de « Beloved » une lecture très exigeante qui mérite que l’on s’y accroche. L’histoire est poignante mais ce n’est pas un coup de cœur. J’avais préféré le roman de Colson Whitehead « Underground railroad ».
Commenter  J’apprécie          00
Beloved

Inspiré d'un fait divers survenu en 1856, Beloved exhume l'horreur et la folie d'un passé douloureux. Toni Morrison ranime la mémoire, exorcise le passé et transcende la douleur des opprimés.

Ce roman dérangeant, bouleversant, où se cotoient les atrocités de l'esclavage et l'amour inconditionnel d'une mère nous emmène aux confins de la folie. L'écriture superbe, parfois difficile à suivre, nous révèle peu à peu les souvenirs enfouis , inacceptables des différents protagonistes, et leur cheminement vers l'acceptation, le pardon, ou le rejet. Une grande leçon d'humanité.
Commenter  J’apprécie          00
Beloved

Lecture ardue que celle-ci.

Ardue en raison de la construction éclatée du récit. Toni Morisson fait le choix de proposer une narration avec de multiples points de vues, des aller-retour permanents dans le temps, des digressions multiples mais jamais gratuites, des éléments clés pour la compréhension donnés au compte-goutte et dans le désordre.

Non, « Beloved » n'est pas une lecture facile. Elle exige une concentration de chaque instant, une implication sans faille.

Une fois impliqué ainsi, le lecteur ne peut que se glisser dans les mémoires meurtries des personnages et saisir toute l'horreur que fût l'esclavage.

Toni Morisson écrit merveilleusement bien, une écriture d'une poésie incroyable, faussement naïve et d'une efficacité redoutable quand il s'agit de traduire l'inhumain.



J'émettrais juste une réserve toute personnelle quant à l'aspect « fantastique » du récit qui m'a gênée au point de me paraître par moments presque incompréhensible et m'a freinée dans ma lecture.





Challenge Muli-défis 2018

Commenter  J’apprécie          474
Beloved

Cette lecture ne m'a pas laissée indifférente, j'ai eu du mal à y entrer, et finalement j'ai plutôt eu la drôle d'impression de flotter au-dessus (oui c'est bizarre). Ce qui m'a le plus déconcerté, c'est la façon dont Toni Morrison manipule la notion du temps. On passe du présent, au passé, pour revenir dans un présent plus lointain, et à nouveau sauter dans un autre moment du passé, puis un autre encore, puis dans un temps entre les deux... Vous voyez, on a tendance à s'y perdre... Il faut constamment être attentif et surtout accepter de lire sans forcément bien comprendre tout de suite de qui, de quoi et de quand on parle, même si ça fini par faire sens !

.

Je dois avouer aussi que je m'attendais une lecture plus "dure". C'est un qualificatif qui est souvent revenu pour décrire ce livre, et donc je m'étais attendu à du lourd. Et certes l'histoire est difficile, les vies qu'on suit sont remplies de malheurs, d'injustices et de cruauté. Mais cela ne m'a pas touchée, je n'ai pas vraiment ressenti d'émotions, ni été en empathie avec les personnages, alors que j'imagine bien sûr l'horreur d'une telle histoire... En bref, je me suis pas identifiée. Je me demande d'ailleurs si ça ne viendrait pas de la traduction peut-être... En tout cas, le côté surnaturel, superstition ne m'a pas dérangé, je trouve au contraire qu'il colle bien au récit. Un côté vaudou sans doute... .

Et finalement, c'est bien pour toutes ces raisons que Beloved m'aura malgré tout marqué, parce qu'il m'a déconcerté comme cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Ce n'est donc ni un coup de coeur, ni un rejet pour ma part... C'est un espèce d'entre-eux différent...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
Beloved

On dit que Beloved est inspiré d’un fait divers survenu dans les années 1850, dans l’Ohio. Une esclave noire évadée d’une plantation aurait égorgé son bébé à l’arrivée des hommes venus la chercher pour lui éviter de connaitre le même destin que sa mère. A partir de cet événement terrible, Toni Morrison dresse le portrait de cette femme, Seth, hantée par le meurtre de son bébé et la fuite de ses fils, qui élève seule sa fille Denver. Elle voit ressurgir son passé à la suite du passage de Paul D, ancien esclave de la même plantation qu’elle, qui lui propose de partager sa vie. L’arrivée de Beloved, chez qui Seth croit reconnaitre les traits de son bébé sacrifié va bouleverser sa vie et celle de son entourage.



L’atmosphère décrite par Toni Morrison est sombre, morbide mais tellement vivante car ses protagonistes se battent pour leur survie. Elle parvient à nous entraîner avec elle dans un monde d’horreur et de souffrance tel qu’on a du mal à se l'imaginer. Elle mêle aussi avec une grande cohérence le fantastique (une maison hantée par un fantôme, la réincarnation d’un être perdu dans le corps d’un autre) à une histoire comme il a pu y en avoir des milliers à cette époque de l’esclavage car à travers la malédiction d'un bébé qui revient hanter sa mère, le roman de Toni Morrison conte la folie de l'esclavage.



Dans la même veine que les Raisins de la colère de John Steinbeck ; s’écartant des clichés, les deux auteurs raniment la mémoire et transcendent la douleur des opprimés dans des romans bouleversants, qui marquent la littérature et l'histoire d'un peuple. Beloved peut être considéré comme tel. L'auteure, l'Américaine Toni Morrison, a d’ailleurs été reconnue à plusieurs reprises pour son œuvre, notamment avec le prix Pulitzer pour Beloved et le prix Nobel de littérature pour toute son œuvre.
Commenter  J’apprécie          70
Beloved

J'ai lu Beloved pour une raison idiote : car le cercle norvégien du livre le classe parmi les 100 plus grands romans de tout les temps, aux coté de Don Quichotte, Madame Bovary ou Hamlet. La mention d'un livre de 1987 au sein des plus grandes œuvres de l'humanité a attisé ma curiosité. Ma stupeur n'en a été que plus belle.

C'est un roman d'une beauté monstrueuse, où la folie côtoie la violence et l'amour. A la fois brut et terrible, Beloved est de ces lectures qui vous terrasse et qui vous hante. D'une puissance furieuse et implacable, le récit n'épargne rien à son lecteur, qui est projeté dans un monde de l'horreur absolue. Même l'auparavant injustifiable, l'absolument déraisonnable, est remis en question, altérant jusqu'aux fondements de l'humanité.

C'est un grand roman sur la folie de l'esclavage, traversé par le registre fantastique seul recours pour raconter l'ineffable. Comme tous les plus grands romans, nul doute que la radicalité de Beloved saura trouver des détracteurs, des déçus. Ils ne verront pas ce que j'y ai vu. Une intelligence géniale d'écrivain, une intensité inégalée, une empathie circonspecte pour un personnage confronté à l'indépassable.

Commenter  J’apprécie          10
Beloved

Les lignes qui vont suivre ne traduisent que mon humble ressenti de lecteur, je ne voudrais en aucun cas détourner un lecteur potentiel de ce roman.



Voilà, pour moi, cette lecture a été très laborieuse : j’ai vraiment eu l’impression de me frayer un chemin dans une jungle de phrases, de paragraphes, d’expressions qui ne me parlaient pas. Très régulièrement au cours de l’histoire, des événements concernant la situation des personnages, alors esclaves, sont décrits succinctement, me laissant dans un état de confusion momentanée que, par la suite, l’auteur viendra lever par une narration sibylline.



Un exemple : Seth raconte au début : « Ils m’ont pris mon lait » : incompréhension totale de ma part, comment cela ? Qui ? (le qui n’est pas très important), pourquoi ? … et plusieurs chapitres après, la scène est rappelée, mais le lecteur doit sonder le texte pour comprendre l’origine de cet événement.



J’ai dû relire certains passages plusieurs fois en vain. J’ai poursuivi jusqu’à la fin en espérant trouver des éclaircissements… Mais survenait un autre événement qui semblait occulter celui qui m'avait posé problème...



Je reconnais toutefois qu’il y a là un style d’écriture non dépourvu d’intérêt, une stratégie de l’auteure pour raconter le vécu de chacun, par le biais d' un personnage énigmatique, Beloved, femme venue de nulle part, introduite délicatement et dont on découvre la situation progressivement, personnage clef qui donne aux protagonistes, la possibilité de s’exprimer.



Ce roman, aborde malgré tout un sujet marquant, celui de la condition des esclaves, de leur affranchissement et de leur devenir un fois la liberté retrouvée. Je regrette de n’avoir pas pu maîtriser cette lecture.



Important : ne pas se décourager à la lecture de cette chronique : cette histoire passe ou casse : on a adoré ou on est comme moi resté perplexe si j’en juge par les critiques émises avant la mienne.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
Commenter  J’apprécie          14714
Beloved

Parce qu'elle l'a tuée de ses propres mains pour lui épargner une vie d'esclavage, Sethe est hantée par le fantôme de sa fille. A la longue, cet esprit frappeur lui est presque devenu familier, mais Sethe va bientôt devoir composer avec Beloved, jeune fille qui semble être la réincarnation de l'enfant...

Trente ans après sa publication, Beloved reste un des romans les plus poignants sur l'esclavage, témoignant jusqu'à la suffocation des conséquences psychologiques des sévices infligés dans les plantations du Sud des Etats-Unis. Au-delà de cette dimension historique, le roman de Toni Morisson offre aussi une belle variation sur la figure du revenant, qui se fait ici le témoin de relations mère-fille délétères et ravive, jusqu'à la torture, les stigmates de la culpabilité écrasante de Sethe.
Commenter  J’apprécie          70
Beloved

Ce fût pour moi une lecture exigeante, mais qui en vaut largement la peine. Toni Morrison nous laisse entrevoir toute la barbarie de l'esclavagisme et ses répercussions sur les peuples persécutés. Le roman est très fort, tout en poésie et métaphores, mais m'a laissée bouleversée, longtemps après ma lecture. Le style d'écriture m'a semblé exigeant (en tous cas il m'a fallu m'accrocher au début pour ne pas perdre le fil) mais j'ai d'autant plus apprécié ma lecture et eu l'impression que l'auteur voulait nous faire comprendre, justement par le biais de cet écriture particulière, la douleur et la complexité de son roman.

Un bonne expérience de lecture, qui pousse à réfléchir.
Commenter  J’apprécie          80
Beloved

Il y a des romans qui nous touchent ou qui nous bouleversent, d’autres nous amusent ou nous font peur, et puis il y a des romans comme « Beloved » qui nous prennent, nous sortent de notre zone de confort, nous bousculent, nous secouent, et nous font perdre nos repères, pour finalement nous laisser échoués, déboussolés.



En commençant ma lecture, après une vingtaine de pages, j’ai pensé que ça allait être mon premier abandon de l’année, mais une dizaine de pages plus loin, j’ai vite changé d’avis, j’ai tout simplement été happée par l’histoire, aspirée dans une autre sphère, une autre époque, dans un autre pays, sur un autre continent.



La façon dont l’auteur nous dévoile l’histoire, au fur et à mesure, et la façon qu’elle a de nous dévoiler, par petits morceaux, les éléments de l’histoire, ces petits morceaux qui se mettent en place au fur et à mesure, afin de nous dévoiler cette histoire. A cheval entre la magie et la réalité, on a l’impression de s’égarer, puis de se retrouver, pour s’égarer à nouveau.



En résumé, un des meilleurs romans qu’il m’ait été donné de lire, et que je relirai très certainement.

Commenter  J’apprécie          30
Beloved

Il faut se sortir du style de toni Morrison chargé de lourds symbolisme et de noirceur confuse pour apprécier ce livre à sa juste valeur. Le lecteur habitué aux parcours balisés aura l'impression d'avancer dans un tunnel sans fin et alors qu'il désespèrera d'accrocher à cette écriture nébuleuse viendra la lumière. Mais cette illumination sera terrible et révoltante car l'esclavage tel qu'il est décrit dans ce livre est loin d'être un soleil. Au contraire c'est une interminable nuit de cauchemar pour les hommes, les femmes et les enfants qui y sont soumis. On compare souvent les esclaves à du bétail, mais leur sort était bien pire. Les bêtes elles n'étaient ni fouettées, ni violées, ni pendues et encore moins humiliées selon le bon plaisir de leurs employeurs. Sethe a tenté de s'enfuir de la ferme ou elle vivait avec ses enfants à la mort de ses maîtres, mais elle est vite rattrapé et pour éviter que ses petits retournent sous le joug elle tente de les tuer. Ses fils survivent à leurs blessures, pas sa petite fille de 2 ans. le roman tourne autour de la culpabilité qui va la ronger au point que la maison qu'elle habite bien des années plus tard une fois libre semble être hantée par le fantôme de ce petit être. Quand elle recueille Beloved, une jeune femme sans passé et sans souvenirs, elle comble le vide créé par l'absente mais réveille aussi les souvenirs d'une vie vouée à l'horreur et à la servitude. Ce livre est indispensable mais il faut savoir qu'un sentiment de honte mêlée d'amertume sera le compagnon du lecteur éclairé bien des jours après sa découverte...
Commenter  J’apprécie          607




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Toni Morrison Voir plus

Quiz Voir plus

Beloved de Toni Morrison

De quoi s'inspire ce roman ?

D'un fait divers
De rien
De la vie de l'auteur

7 questions
76 lecteurs ont répondu
Thème : Beloved de Toni MorrisonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}