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Critiques de Toni Morrison (1253)
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Beloved

Beloved est un roman magnifique sur l'amour, la force, la culpabilité, l'esclavage, la dignité, la solidarité. C'est l'histoire de Sethe, jeune et belle esclave échappée, et de ses enfants, vivants ou morts, dans un monde âpre qui souvent les juge et les broie.



Sans en dire plus sur l'intrigue (pour ne pas gâcher le plaisir d'éventuels futurs lecteurs, à qui je recommande d'ailleurs d'éviter la 4ème de couverture), je vais essayer d'expliquer pourquoi ce livre m'a tellement plu. Au-delà de l'histoire, au-delà même des thèmes abordés, c'est le ton qui est juste, et les sentiments, et les réactions d'épuisement, de folie ou d'incompréhension.



Par les mots de Sethe surtout, mais aussi par moments par ceux de Denver, de Payé-Acquitté, de Paul D., de Baby Suggs ou encore de Beloved, on comprend que la tragédie n'est pas ce moment terrible dans le bûcher, mais tous les événements qui y ont mené et qui l'ont suivi. On comprend aussi que, dans certaines circonstances, la dignité peut valoir plus cher que la vie, le meurtre être un acte d'amour, et la culpabilité ressentie bien plus dure à supporter que les sanctions de la société...



Toni Morisson a réussi dans ce roman à rapprocher les paradoxes : c'est poignant mais plein d'humour, empli d'amour mais aussi de solitude et de malheur, tragique mais teinté d'espoir. Bref, c'est magnifique.



Lu dans le cadre du challenge Nobel de Gwen21.
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Beloved

Ah, ça y est, c'est mon tour !!....une bonne semaine pour lire ce Beloved, Pulitzer 88, de Toni Morrison, Nobel de littérature 1993, lecture pas simple, d'autant plus que j'ai essayé d'appliquer la méthode de lecture rapide de Buzan ! J'avoue j'ai dû abandonner le second pour revenir à ma méthode traditionnelle, lire en marchant ( alors pas question de marcher avec un livre dans chaque main !! comment je fais pour tourner les pages ?).

Donc, pas simple...pas sûr d'avoir reçu le message 5/5, si vous voyez ce que je veux dire ! Faut d'abord maîtriser l' Analepse (ah, vous voyez bien que c'est pas simple ! ), comprenez le flash black si vous préférez la version cinématographique de J. Demme (1999), même que la Bande annonce, j'ai pas su la visionner sur Allociné, dommage...

Il a vraiment fallu que je m'investisse dans ce livre, mais un investissement qui allait s'avérer oh combien rentable ! Ne craignez pas de découvrir l'intrigue à cause de la 4em de couverture comme j'ai pu lire dans certaines critiques, on ne peut pas connaître l'intrigue, si on ne se met pas à la place du, voire des, personnages du roman; place d'ailleurs pas enviable pour deux sous, s'ils souriaient c'est qu'ils avaient un mors en travers la bouche !!! Je vous invite à approfondir l'histoire de l'abolition de l'esclavage aux USA, affranchis ou pas, les esclaves continuaient à mener une vie de timbrés....'chaque jour était une affliction et une épreuve". Dans ces conditions, on comprendra les transes du prédicateur, des apparitions de fantôme, des consomptions incontrôlées, des règlements de compte à tout va, des arbres qui vous poussent dans le dos et j'en passe et des meilleurs ...

Conclusion : Du jamais lu, (quoique Faulkner, le bruit et la fureur !! ), écriture réaliste mais poétique, ça vaut largement un Nobel.

J'entends déjà , là-bas dans le vent, un Dylan qui n'en dit pas long ....

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Beloved

Les lignes qui vont suivre ne traduisent que mon humble ressenti de lecteur, je ne voudrais en aucun cas détourner un lecteur potentiel de ce roman.



Voilà, pour moi, cette lecture a été très laborieuse : j’ai vraiment eu l’impression de me frayer un chemin dans une jungle de phrases, de paragraphes, d’expressions qui ne me parlaient pas. Très régulièrement au cours de l’histoire, des événements concernant la situation des personnages, alors esclaves, sont décrits succinctement, me laissant dans un état de confusion momentanée que, par la suite, l’auteur viendra lever par une narration sibylline.



Un exemple : Seth raconte au début : « Ils m’ont pris mon lait » : incompréhension totale de ma part, comment cela ? Qui ? (le qui n’est pas très important), pourquoi ? … et plusieurs chapitres après, la scène est rappelée, mais le lecteur doit sonder le texte pour comprendre l’origine de cet événement.



J’ai dû relire certains passages plusieurs fois en vain. J’ai poursuivi jusqu’à la fin en espérant trouver des éclaircissements… Mais survenait un autre événement qui semblait occulter celui qui m'avait posé problème...



Je reconnais toutefois qu’il y a là un style d’écriture non dépourvu d’intérêt, une stratégie de l’auteure pour raconter le vécu de chacun, par le biais d' un personnage énigmatique, Beloved, femme venue de nulle part, introduite délicatement et dont on découvre la situation progressivement, personnage clef qui donne aux protagonistes, la possibilité de s’exprimer.



Ce roman, aborde malgré tout un sujet marquant, celui de la condition des esclaves, de leur affranchissement et de leur devenir un fois la liberté retrouvée. Je regrette de n’avoir pas pu maîtriser cette lecture.



Important : ne pas se décourager à la lecture de cette chronique : cette histoire passe ou casse : on a adoré ou on est comme moi resté perplexe si j’en juge par les critiques émises avant la mienne.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Home

S'il y a un livre à lire, en cette rentrée littéraire surchargée, c'est Home, Home comme maison et retour aux sources. Home comme homme à une lettre près, home comme symbole du moi en psychologie, cette individualité que personne n'a le droit de souiller, humilier ou détruire.

Ce moi, détruit par les horreurs de la guerre de Corée, Franck Money, ancien combattant noir médaillé mais traumatisé par un lourd secret, ira le retrouver at Home, en Géorgie, en délivrant Cee, sa soeur mourante des griffes démoniaques de son employeur le docteur Beau.

Toni Morrison (professeur d'université,éditrice, romancière, a reçu le Prix Nobel de littérature en 1993 pour l'ensemble de son oeuvre et le prix Pulitzer Fiction en 1988 pour Beloved) signe avec Home un chef-d'oeuvre d'humanité.

L'action se déroule dans les années 50, après la guerre de Corée. Toni Morrison alterne le voyage de Franck qui revient chez lui avec ses souvenirs passés entre sa liaison avec une ambitieuse costumière, son amour protecteur d' ainé pour sa soeur trop crédule et fragile, l'indifférence parentale, la haine grand-maternelle et les traumatismes de la guerre.

Il va apprendre à ses dépens que malgré le fait qu'il vienne d'une "armée où la ségrégation a été abolie", "la coutume est aussi réelle que la loi et peut être tout aussi dangereuse".

Ici, un révérend blanc l'aide, mais reste méfiant. Là, les toilettes publiques lui sont interdites.Là bas, au cours d'une émeute, on insulte,on lapide, on humilie,on estropie,on fouille au corps,on vole. Plus loin on pratique encore l'eugénisme sous le couvert d'une plaque médicale hautement qualifiée.

Toni Morrison,dans ce roman poignant bouleverse son lecteur car elle dénonce les droits de l'homme gravement enfreints, le racisme et les trafics d'enfants (durant la guerre de Corée) ou les combats d'hommes traités comme des chiens; mais elle bouleverse en démontrant que la violence entraine la violence et rend inhumain.

Ce livre est une ode à la paix, à l'humanité que chaque être humain doit retrouver au fond de lui si on l'a bannie.

C'est beau car écrit avec les mots du coeur, c'est beau comme une main qui se tend pour redresser l'homme mis plus bas que terre.

Toni Morrison est une GRANDE ECRIVAINE, et, après lecture on comprend que son prix Nobel était amplement mérité.
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Beloved

Un roman magistral que j’ai lu il y a des années déjà. Voici quelques notes prises à l’époque, concernant les éléments à retenir :



* Clearing : sorte de purification de l’âme par le chant ; synesthésie pratiquée par Baby Suggs puis par la collectivité.

* Esclavage : le crime central du roman, avec très peu de blancs excusables (Gardner), bons (Godwin) et beaucoup d’ignobles (Schoolteacher).

* Communauté : très importante, voire décisive en particulier dans la scène finale.

* Denver : l’héroïne du roman, qui est aussi son Bildungsroman. Son passage à la parole (elle était muette) est décisif, comme sa sortie dans le monde.

* Fantôme : c’est un ghost-story, mais dont le fantôme est psychologique et physique. Beloved a l’âge qu’elle aurait eu si elle n’était pas morte.

* Récit : le roman est fortement influencé par les techniques de narration orale, typiquement afro-américaine.



Cinq étoiles sans hésitation.
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Beloved

Roman poignant ,bouleversant et dérangeant également. Il nous montre l'homme dans toute sa cruauté et il nous fait honte.



Il y a l'esclavagiste qui se montre tel qu'il est, animal plutôt qu'homme, brutal et stupide. Il agit par ignorance et aussi par peur . Il lui faut le fusil pour montrer sa virilité et sa toute puissance.



Il y a aussi l'autre type d'esclavagiste,hypocrite,qui se dit respectueux des noirs. Certes, il ne les brutalise pas, il les traite bien, il leur donne la parole. Mais leur liberté ne va pas plus loin. Leur corps, leurs pensées, leurs actes sont tout de même entravés par leur soumission, leur asservissement. Il peut changer à tout moment d'avis. S'il a besoin d'argent, il les vendra comme du bétail.



On se rend compte, dans ce roman, de la dureté de l'existence d'un esclave. Rien ne lui appartient, ni son corps, ni l'air qu'il respire, ni le ciel, ni la terre qu'il foule. Il ne faut surtout pas trop aimer, surtout ne pas trop regarder son enfant qui vient de naître, ne pas s'y attacher, car si on le brise cet enfant, il sera impossible de se relever.



Sethe n'a pas été séparée de ses enfants, elle les a aimés. Elle ne pourra pas autoriser qu'on les lui prenne pour en faire des petits esclaves et qu'on les traite pire que du bétail. Son acte d'amour la hantera toute sa vie. On ne peut pas pardonner mais on comprend son acte d'amour courageux et désespéré.



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Récitatif

Les livres des éditions Christian Bourgois éditeur sont toujours, pour moi, de superbes découvertes et sources de grands plaisirs littéraires. Cela a encore été le cas pour cette nouvelle de Toni Morrison. Pour les amateurs de proses courtes, c'est une véritable pépite. Une cinquantaine de pages d'une écriture ciselée, où la place de chaque mot a été bien pesée, suivie d'une généreuse et méticuleuse postface de Zadie Smith qui décortique à ce point des citations du texte, qu'on relit presque, une seconde fois la nouvelle.



La narratrice Twyla devenue madame Benson (après le mariage avec James Benson, pompier) et Roberta Fisk (devenue ensuite madame Kenneth Norton) se sont connues à l'âge de 8 ans, au cours d'un séjour de quatre mois dans l'orphelinat de St-Bonny (St-Bonaventure), dans des années 1950, dans l'État de New York. Les dates ne sont pas données de manière explicite dans le texte, mais elle résulte de petits calculs que doit faire le lecteur, aidé ici par une précieuse note de la traductrice (cf. p. 45) concernant la série télévisée « Budy Bunch ».



Dès la première page on sait qu'elles sont « de race[s] tout à fait différente[s ] ». Cependant, ce n'est qu'à la page 30, soit 12 ans plus tard, que les mots noir et blanc sont associés aux deux amies : « Une Noire et une Blanche dans un Howard Johnson sur l'autoroute et qui n'avaient rien à dire ».



C'est Toni Morrsion elle-même, qui résume le mieux son intention littéraire : il s'agit de « l'expérience d'ôter tous les codes raciaux d'un récit concernant deux personnages de races différentes pour qui l'identité raciale est cruciale » (p. 56)



Et Zadie Smith, de nous avertir, à juste titre, que nous sommes, nous lecteurs, les véritables « objets de l'expérience ». Nous mourrons d'envie de savoir laquelle est blanche et laquelle est noire. Mais l'écrivaine géniale ne nous aidera point, au contraire, elle mettra tout en oeuvre pour que nous n'ayons que notre propre perception des choses.



Je dirais quant à moi, que cette lecture transcende la question raciale (« J'ai longtemps essayé de me rassurer au sujet de cette question de race, avant de m'apercevoir que la vérité était déjà là et que Roberta la connaissait », p. 46) pour faire appel à l'humain en nous, pour nous interroger aussi que la mémoire de notre passé. Et quand je dis cela je pense, entre autres détails, au film « Le Magicien d'Oz » (p. 8) que les fillettes ont le droit (si elles ne se bagarrent pas) de voir à l'orphelinat. Twyla se souvient de ce film, certes très populaire, et même du numéro de la chambre (406) mais sa mémoire occulte des détails importants concernant l'incident avec Maggy, celle qui était, selon elle, « couleur de sable ».



Le texte pose entre autres discriminations aussi la question des orphelins puisque « sur cent trente cas pris en charge [au foyer] quatre-vingt-dix avaient moins de douze ans, avec de parents beaux, morts et au ciel. Nous, on était les seules à avoir été abandonnées […] » ou du handicap (Maggy est muette et probablement sourde aussi).



Si, comme l'écrit Santiago Artozqui « d'autres questions sembleraient pourtant plus essentielles à la compréhension des personnages : quand et comment Roberta a-t-elle appris à lire ? Comment cette enfant abandonnée se retrouve-t-elle aujourd'hui en limousine avec chauffeur ? Mais on a beau faire, la question qui revient, lancinante, demeure la même : qui est blanche et qui est noire ? Sommes-nous donc tous tellement endoctrinés par une culture soulignant les différences de couleur de peau que nous ne puissions envisager le monde sans lui appliquer cette grille de lecture ? C'est ce qui semble ressortir des pages de Récitatif. »



Je voudrais rassurer les lecteurs, cela n'est nullement frustrant de ne pas « apprendre » par la plume de Toni Morrison, la couleur de peau de Twyla et Roberta. Au contraire, le texte résonne encore plus dans notre mémoire par la suite.



Twyla a gardé de l'époque de l'orphelinat un autre souvenir, olfactif, celui des « fleurs de pommiers » et du talc « Lady Esther » (cf. p. 20), comme un gage de bonheur de cette époque où, elle « rêvai[t] beaucoup » (p. 11) on peut le dire la couleur de peau ne comptait pas (ou si ?), même si Roberta « sentait bizarre » (p. 8).



La fin de la nouvelle est-elle enveloppée dans cette neige magique comme un gage de pureté de l'enfance innocente ? La seule chose certaine est que le silence retombe du côté de Twyla.
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Home

Go Home !

Toni Morisson est l’une des plus grandes plumes afro américaines. « Home » le montre aisément. Dans un court récit, on suit le retour vers chez lui , pour visiter sa sœur Cee gravement malade, de Frank Money vétéran noir de Corée. Reprenant des thèmes chers et forcément douloureux (ségrégation, insertion sociale etc.), elle livre un récit remarquable. Morisson sonde avec une grand justesse les pensées de Frank, homme passablement chamboulé par ce qu’il à vécu en Corée.

Morisson va à l’essentiel, ne s’embarrasse d’aucun superflu, Lu d’une traite (150 pages), on en sort groggy devant la force narratrice de son récit. Un très grand bouquin.

Si Morri sonne, n’hésitez pas à ouvrir votre porte et votre cœur. Quand à moi, devant un si navrant jeu de mots, je la prends (la porte).

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L'oeil le plus bleu

Un roman aux couleurs intenses, dans une ville industrielle des États-Unis des années 40 où dans une petite maison verte, vivent deux enfants noires durant quatre saisons.



Pas de rose ou de dentelle pour ces fillettes qui n’aiment pas les poupées, ces bébés blonds qui ne leur ressemblent pas. Pas beaucoup d’amour parental non plus, une vie aux teintes sombres, avec du rouge, rouge comme les blessures et comme le sang qui s’écoule du corps des petites filles devenues femmes.



On y voit du gris. Gris sont les hommes abrutis par l’alcool, des hommes qui ont été des garçons abandonnés, humiliés, dont l’âme est devenue grise, grise de la violence qui se tourne vers le plus faible plutôt que vers l’oppresseur.



On y trouve du blanc, blanc de la maison des riches, blanc immaculé de la cuisine où Pauline travaille, loin de la noirceur de sa race, une jolie maison entourée de vert, vert comme l’espoir inaccessible, comme les jardins interdits aux gens dont la peau est trop foncée.



Ici, les couleurs de l’arc-en-ciel sont éphémères, le plaisir de la sexualité, qui fait place au devoir pour certaines, à la violence pour d’autres, ou qui devient même un métier pour celles qu'on dit perdues.



On découvre aussi le brun de la peau métisse, source de prestige, comme le bleu des yeux des poupées qu’on admire et qu’on hait, bleu comme le ciel où s’envolent les rêves brisés des petites filles.



Les couleurs de Toni Morrison, prix Nobel de littérature 1993, brossent un tableau réaliste et dense, grâce à une écriture percutante, parfois imagée, mais tout à fait accessible, jamais lourde et grandiloquente…

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Beloved

1ère année de fac, et 1ère lecture imposée.

Et là : bada-boum ! C'est le coup de coeur !!



J'ai été tout de suite happée par ce récit. Un récit de femme, et de femme noire qui plus est. Une femme blessée et meurtrie dans sa chaire. Coupable, oui mais de quoi ? D'être née femme et esclave ? D'avoir trop bien compris sa situation au point d'avoir peur de la faire revivre à quelqu'un d'autre (et par conséquent d'en être responsable) ?



C'est vrai que l'écriture de Toni Morrison n'est pas toujours facile à comprendre car elle transcris avec une très grande fidélité le "parler" afro-américain. Alors quand on y rajoute les ellipses temporelles et retour en arrière... ça peut être un véritable cauchemar stylistique !



Mais c'est un roman tellement fort qu'on oublie vite cet aspect. C'est l'un des romans où il y a tellement de choses à dire -je trouve - qu'on finit par ne pas pouvoir résumer le tout dans une critique. S'il n'y avait qu'un livre de cette auteure à lire, c'est celui-ci à n'en pas douter.
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Beloved

1873, Cincinnati dans l’Ohio. Sethe vit avec sa fille, Denver, dans une maison habitée par un fantôme malveillant. Cela fait dix-huit ans, l’âge de Denver, que les deux femmes se sont installées en ces lieux, depuis que Sethe, alors enceinte, a réussi à fuir la plantation où elle était esclave. En 1855, elle avait fini par rejoindre sa belle-mère, rachetée par son fils, et ses trois autres enfants, également évadés, dans cette maison située en « zone libre ». Retrouvée par les fermiers blancs, Sethe avait alors commis l’irréparable : pour lui éviter l’asservissement, elle avait égorgé une de ses filles, Denver et ses deux frères échappant de peu au massacre. Un jour, se présente chez Sethe et Denver une jeune fille dont le prénom Beloved correspond à la seule inscription figurant sur la tombe de l’enfant tuée…





Couronné par le prix Pulitzer en 1988, adapté au cinéma, ce roman est considéré comme l’une des meilleures œuvres de fiction américaine. Son histoire est inspirée d’un personnage et de faits réels. A partir de l’acte désespéré d’une femme, devenue infanticide pour épargner l’esclavage à sa fille, Toni Morrison a créé un récit littéralement habité par l’ombre de toutes les victimes de la traite négrière. Au travers du fantôme qui vient hanter Sethe, et tout au long des retours dans le passé éclairant les conditions de vie de cette femme et des siens, se dessine peu à peu la réalité crue de l’esclavage aux Etats-Unis, ainsi que les profonds traumatismes que son abolition n’a pas estompés. Traités comme du bétail juste bon au travail et à la reproduction, privés de vie affective et familiale, ces êtres niés dans leur humanité ne se sont pas retrouvés libres par la simple fin de l’esclavage. Alors que, par ailleurs, la chasse aux noirs, les meurtres et les persécutions n’étaient pas prêts de disparaître, restait encore à tous les anciens esclaves à se réapproprier « la propriété de ce moi libéré », et à parvenir à vivre avec les terribles fantômes d’un passé qui n’en finissait pas de les torturer.





Procédant par de curieux bonds et détours au gré de la résurgence tronquée et déformée des souvenirs de Sethe, laissant au lecteur le soin de reconstituer la réalité présente et passée au travers des perceptions, des croyances et des émotions des personnages, le récit tout en ellipses et non-dits repose sur une construction et un style souvent déconcertants par ce qu’ils semblent comporter de désordre et d’irrationalité. Tourbillon tumultueux où le fantastique gothique reflète l’état de confusion d’une Sethe en train de glisser dans la folie, le texte exige du lecteur qu’il devine lui-même l’au-delà des représentations dans lesquelles les personnages se retrouvent englués.





Le résultat de cette écriture singulière et exigeante est un puissant cri de douleur, où résonnent toute la violence et l’aliénation à jamais gravées par l’esclavage dans la construction de l’identité noire américaine. Un classique de la littérature, qui mérite largement l’effort d’une lecture souvent désarçonnante.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Home

J'ai bien conscience de faire tâche parmi les louanges qui ont encensé Home dès sa parution. Car si j'ai aimé le ton incisif et pénétrant de Toni Morrison, je suis par contre restée en marge de l'histoire et de ses protagonistes. Evocations par trop elliptiques et structure narrative déconcertante ont entretenu ma frustration, m'empêchant d'appréhender ce bref récit dans toute son intensité (ce doit être mon côté basique...)



Premier Morrison pour moi. Je ne désespère pas.




Lien : HTTP://MINIMALYKS.TUMBLR.COM/
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Home

Je n'avais jamais rien lu du Prix Nobel de littérature 1993

Peut-être par manque d'intérêt pour une écriture qui me semblait tourner encore et encore autour d'une thématique - la question noire aux Etats-Unis - qui, tout en en reconnaissant l'intérêt, me semblait littérairement limitée.

J'ai quelque part dans ma bibliothèque un exemplaire de "Beloved" que je n'ai pas eu le courage d'attaquer - même si j'en ai vu au cinéma en 1999 l'adaptation dispensable.



Le torrent de critiques laudatives qui a entouré la sortie de "Home" m'a quasiment interdit d'en faire l'impasse.

On m'y promettait en 150 pages à peine un condensé de l'oeuvre de Toni Morrison.



Bien m'en a pris !

Car, j'ai été profondément ému par ce livre bref et puissant qui raconte le retour à la "maison" dans les années 50 d'un soldat démobilisé.

A aucun moment, on n'évoque la couleur de sa peau. Il va sans dire qu'il est noir et que sa soeur, balloté entre un mari infidèle et un employeur sadique, l'est aussi.



"Home" a la structure d'une partition de musique de chambre. "Home" louche du côté de "l'Odyssée" et de "Hansel et Gretel".

J'ai presque regretté sa concision et aurais aimé qu'il me laisse le temps de m'emporter.

Du coup, je vais aller lire "Beloved" ...
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Un don

Ne pas faire d'amalgame, ce n'est point un livre sur l'esclavage...mais sur la servitude.

Dans ce roman de Toni Morrison, on trouve des esclaves plus libres que des hommes libres (religions, rites,batailles...) l'un est un lion dans la peau d'un baudet, l'autre un baudet dans la peau d'un lion...

Recevoir le pouvoir de dominer autrui est chose difficile mais s'emparer de force de ce pouvoir est chose erronée... Si le début n'est pas sans nous rappeler Faulkner W. (le bruit et la fureur où sans nous prévenir d'aucune sorte, il nous transporte dans l'esprit quelque peu torturé d'un débile), Tony Morrison réussit la même prouesse mais dans l'esprit de plusieurs personnages toutes origines confondues mais esprits tout aussi torturés par ce don de clairvoyance .

Enfin pour nous parler des étoiles avec tant d'éloquence, pour récompenser ce style d'écriture, je lui attribue un 4* :" le ciel était paré d'étoiles lointaines posées sur une toile aussi sombre et lisse que la robe de son cheval".
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Délivrances

Lula Ann est née trop noire, ses parents des mulâtres au teint clair ne comprennent pas, le père quitte la maison, la mère l’élève sans cacher son dégout. L’histoire le prouvera, Lula Ann est prête à tout pour que cette mère si froide lui donne de l’affection et lui prenne la main en public.



Adulte Lula Ann a réussi, d’une beauté fracassante elle tient un poste important dans la cosmétique, pourtant Booker son bel et mystérieux amoureux la quitte un matin sur ces mots : « Tu n’es pas la femme que je veux ».



Enfant, Booker a dû, lui aussi, tout faire pour tenter de dissoudre un drame familiale. En partant à la recherche de son fiancé, Lula Ann va entreprendre un voyage au fond d’elle-même et tombera de Charybde en Scylla. Cette chute lui permettra aussi de se libérer de la gangue qui l’emprisonnait.



« Délivrances » au pluriel : délivrance de la naissance, délivrance de l’enfance martyre, délivrance du mensonge, délivrance pour une re-naissance. « Délivrances » c’est aussi l’histoire de la création d’un couple vrai. Toni Morrison, pour la première fois, écrit sur l’Amérique d’aujourd’hui, mais c’est avec la structure du conte qu’elle nous parle d’exclusion, de racisme, de haine, d’enfance brisée ou de mensonge.



Lula Ann et Booker, enfants blessés californiens, pourraient-être de lointains cousins de Hans et Gretel. Ce roman simple et complexe à la fois, à l’écriture épurée peut être une excellente introduction à l’œuvre de Toni Morrison, femme exceptionnelle, prix Nobel de littérature en 1993.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'oeil le plus bleu

Elle est noire, il est blanc. Elle est femme, il est homme. Elle est né au XXème dans l'Ohio, il est né au XIXème au Mississippi. Mais qu'ont-ils en commun me direz-vous ? Ils sont tous les deux Prix Nobels à presque quarante ans d'intervalle. Et son oeuvre à lui (William Faulkner, vous l'avez sans doute deviné) a fait en partie l'objet de son Master of Arts à elle (Toni Morrison, là c'était facile, il suffisait de regarder sur quel livre portait la critique, vous ne faites aucun effort, vraiment...).



Au delà de l'anecdote, il y a bien une vraie filiation littéraire entre ces deux-là. Une filiation thématique parce qu'ils racontent tous les deux l'histoire de l'Amérique et de son peuple noir, de deux points de vue diamétralement opposés et donc si complémentaires. Je dis bien thématique car je n'ai pas trouvé de filiation stylistique, moi qui l'attendais, en grand adepte de ce cher Bill.



Mais c'est encore mieux car évidemment Toni Morrison a le style qui lui convient le mieux, le sien. Je vais attendre pour émettre des généralités sur son style de lire plus qu'un seul de ces livres (et pas le plus connu, oui, ça devient vraiment une habitude) mais j'ai vraiment apprécié l'effet composite de ce roman. Le style est totalement au service de l'histoire et surtout de la façon dont elle cherche à mener son récit.



Elle met immédiatement les pieds dans le plat avec un début d'histoire qui nous annonce tout de suite le drame terrible de l'histoire, même si elle reste totalement évasive sur les circonstances. Et elle nous ballade ensuite, au rythme d'une comptine enfantine, entre les différents lieux d'abord, puis entre les différents personnages clés et leur histoire. Elle joue à merveille de la légèreté qu'apportent deux petites filles, à la fois en marge et au centre du récit, et dont les interventions régulières sont si drôles malgré les situations dramatiques qu'elles décrivent parfois.



C'est une autre caractéristique du style de Morrison, parvenir à aborder l'horreur par l'humour. J'ai même eu peur parfois que cela banalise certaines choses horribles qu'elle raconte, mais cela a plutôt l'effet inverse, comme certaines comédies qui virent au drame et qui nous touchent d'autant plus au coeur. Elle est en totale empathie avec tous ces personnages, même les plus ignobles, à qui elle permet de dire leur vérité, même la plus insoutenable.



Elle sait également être juste dans ses indignations. La question du racisme est évidemment au coeur du récit, avec notamment cet oeil le plus bleu dont rêve la petite fille noire pour être enfin la plus belle et devenir celle qu'on regarde et admire. Mais Toni Morrison n'exempte pas les Noirs eux-mêmes de toute responsabilité dans ce racisme intégré, dans les rapports entre Noirs pauvres et Noirs cultivés, entre métisses et peaux plus sombres. Elle apporte le miroir face à chacun de ses personnages, que ce soit pour les forcer à se regarder ou leur offrir un interlocuteur compatissant.



Ma critique est devenue un vrai patchwork, à l'image du récit de l'auteure, nos mots sont forcément influencés par ceux qu'on vient de lire. En espérant que vous ne soyez pas tout de même trop perdus, sachez qu'on aime s'égarer dans les pages de ce roman de la grande Toni Morrison.
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Sula

Dans l'Ohio dans les années 1920, les noirs ne sont plus esclaves, mais leur sort est-il meilleur ? Les femmes noires ne sont pas des objets, mais sont-elles mieux traitées ? Face à cela, l'indifférence des blancs, un peu de charité, mais aucun sentiment d'injustice.

C'est un roman très dur qui décrit la survie des noirs dans le chômage, la faim, le froid, la détresse des mères noires presque toujours abandonnées sans ressources quand viennent les enfants. Et pourtant, des amours naissent, et une très profonde amitié entre deux fillettes. Cette amitié durera-t-elle, résistera-t-elle au passage de nombreuses années, aux événements les plus durs, aux remords et à la liberté qu'une seule acquerra ?

Toni Morrison raconte des drames atroces et m'a bouleversé sans avoir l'air d'y toucher ; les faits sont narrés sans commentaire, comme si tout était naturel. Cette communauté survit de justesse, presque sans se plaindre, l'amélioration n'interviendra qu'après 1960.

La première partie m'a paru difficile, je m'embrouillais dans les noms de tous ces personnages, avant que les deux familles ne se rencontrent. Mais j'avais enregistré malgré moi ces histoires familiales lourdes et complexes, assez pour être frappé par leurs suites. La construction est implacable (mais invisible : quel art), l'auteure nous tient jusqu'à la fin dans un récit qui semble logique, bien que rempli de surprises jusqu'à une conclusion bouleversante d'amitié et de douleur qui donne envie de reprendre aussitôt le début du récit.

C'est ma troisième lecture de Toni Morrison, ma troisième admiration, mais que ce monde est dur. Et comment les américains peuvent-ils supporter qu'on leur montre ainsi ce qu'ont fait leurs pères ?
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Beloved

Une femme dans une maison hantée par le fantôme de son enfant qu’elle a elle-même tuée, l’écriture incisive de Toni Morrison fait mal.



Dans cette maison de la banlieue de Cincinnati dans l’Ohio où vit Sethe, des phénomènes étranges se produisent et persécutent ses habitants. Lorsqu’une jeune fille apparait à sa porte, elle devient le fantôme de sa fille assassinée et peu à peu, la maisonnée bascule dans la folie.



En flash-back, on apprendra ce qui s’est passé, la terrible histoire des esclaves dans les plantations du sud des États-Unis, des hommes battus, torturés, vivant dans des conditions immondes, des femmes violées, qu’on traite comme des « poulinières » et dont on peut vendre les enfants.



Un maître bon aussi parfois, qui traite ses esclaves comme des hommes, leur permet d’apprendre à lire et à compter et leur confie même des fusils pour qu’ils puissent se ravitailler dans les bois. Mais à la mort de ce Blanc, la fuite devient la seule option, au risque d’être poursuivi par les chasseurs d’esclaves.



Le contexte historique est celui du milieu du 19e siècle, avec la Guerre de Sécession qui mettra officiellement fin à l’esclavage. La violence envers ces Noirs ne cessera pas immédiatement pour autant… (Ce n’est pas dans le roman, mais Martin Luther King, c’est juste 100 ans plus tard!)



Dans le livre de Morrison, l’histoire de fantôme tranche avec la réalité brutale, mais les superstitions ajoutent aussi à l’ostracisme envers la femme infanticide et on comprend aisément que sa raison s’effrite devant l’insupportable.



Un lourd moment de l’histoire de l’Amérique…

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Beloved

Beloved est un roman à la fois d'une incroyable dureté et d'une beauté fascinante par l'humanité et la poésie qui s'en dégage. Aucun voyeurisme, aucune complaisance ne viennent troubler la pureté de ce récit qui nous plonge dans l'avant et l'après "Grande Guerre", c'est-à-dire la guerre de Sécession. En refermant avec regret mais aussi soulagement ce splendide roman de Toni Morrison, je me suis demandé à quoi tenait ce miracle d'équilibre entre ce qui fascine et fait horreur. Je crois que cela tient à la plume de l'auteure et à la forme qu'elle a choisi : celle d'un conte cruel qui nous plonge dans un univers onirique et fantastique, mais aussi, avec des plongées d'un réalisme cru, dans un univers d'une noirceur absolue, celui des victimes ou des rescapés d'une guerre censée les libérer et qui s'est souvent transformée en une impitoyable chasse à l'homme pour toutes celles et ceux qui fuyant le Sud tentaient de rejoindre le camp des abolitionnistes au Nord des Etats-Unis.

C'est dans ce contexte historique que se situe l'incroyable odyssée de Sethe, qui va fuir avec ses enfants le domaine où elle était esclave pour rejoindre le domicile de sa belle-mère, Baby Sugs au Nord. Mais c'est sans compter sur les fantômes et les traumatismes de son passé qui l'accompagnent, sans compter sur "les esprits" qui rôdent autour du 124 Bluestone Road, notamment celui de Beloved, la fille ainée de Sethe qui est au coeur de la tragédie que va vivre cette dernière. Mais je n'en dirai pas plus...

Cette tourmente dans laquelle nous plongeons dès le premier chapitre n'est pas facile à suivre. Télescopage de temporalités et d'espaces différents, voix multiples : celle de Sethe, de Denver sa fille, de Paul D, son amant, et bien d'autres. Toni Morrison ne nous ménage pas... Au gré de petites phrases sibyllines, de ruptures brutales de lieux ou de temporalités, elle pique notre curiosité et nous oblige à être plus vigilant, à vivre au plus près des personnages.

Et ce qu'elle nous invite à partager est très dur. Elle procède souvent par petites touches pour évoquer l'incroyable déshumanisation à laquelle se sont livrés les esclavagistes des grands domaines du Sud. Mais elle sait aussi lorsque la réalité devient trop effroyable basculer dans le fantastique pour mettre à distance. Je lui ai su gré d'avoir donné cette tonalité à la scène où Paul D. se souvient de son séjour dans un camp de travaux forcés en Georgie. Il se dégage de ce passage une force de suggestion qu'elle n'aurait pas eu si elle avait été dépeinte constamment avec le réalisme le plus cru.

De même, il y a aussi dans le roman des instants de grâce, comme l'incroyable passage où Sethe donne naissance à sa fille Denver, du bon côté de l'Ohio, celui de la liberté. Cette scène aux accents quasiment bibliques, est fabuleuse, par la paix et l'harmonie qui s'en dégage.

Le surnaturel est donc tout au long du roman un compagnon de route que l'on retrouve régulièrement sans s'en étonner tellement il fait partie du quotidien des personnages. Et la dernière partie du récit baigne dans son ambiance, puisque, dans un huit-clos mortifère, Sethe va se faire "vampiriser" par Beloved transformée en une sorte de déesse primitive maléfique. La scène finale m'a d'ailleurs laissée pantoise à la fois par la force qui s'en dégage et le lyrisme.

On ne pouvait pas, à mes yeux, imaginer une plus belle fin...
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Home

Home c'est l'histoire de Frank qui revient de la guerre de Corée , le seul survivant , ses deux amis sont morts pendant le conflit , Frank qui ne comprend plus le monde qui l'entoure et n'est plus compris lui même .Il rencontre une jeune femme , ils sont amoureux mais leur amour ne résistera pas à l'apathie de Frank perdu dans ses souvenirs de la guerre , il pense à ses amis et puis se rend compte qu'ils sont morts .Il va commencer un long voyage , il a reçu une lettre étrange qui lui dit que sa soeur adorée Cee est en train de mourir .

Tout est suggéré , c'est par petites touches qu'on se rend compte que pour certaines personnes Frank n'est pas un homme , à la guerre c'est un chien , aux Etats-Unis dans les années 50 , c'est un sous-homme qui n'a pas les mêmes droits , c'est la ségrégation .

Cee trop naïve a travaillé pour un médecin , elle l'a laissé faire toutes sortes d'expérience sur son corps , elle sera sauvée par Frank qui arrivera à temps pour la sauver , presque trop tard , elle sera soignée par un groupe de femmes efficaces mais sans aucune empathie ' Regretter n'arrangerait rien , s'en vouloir non plus , mais réfléchir , peut-être . Si elle ne respectait pas elle-même , pourquoi quelqu'un d'autre devrait-il le faire ?

C'est cette partie du livre que j'ai le plus aimée , c'est un bel hommage des noirs américains des années 50 , qui ' Nettoieraient , cuisineraient , serviraient , surveilleraient , blanchiraient , désherberaient et tondraient .

Mais surtout un beau portrait de femmes qui n'ont aucun droit , mais qui ont compris qu'elles pouvaient rester dignes ' Quelque part au fond de toi , il y a cette personne libre dont je parle .Trouve là et laisse la faire du bien en ce monde '

Femmes admirables que rien ne peut abattre malgré l'adversité , elles travaillent sans arrêt , ne gaspillent rien , elles cousent , tricotent , cuisinent mais ne rêvent jamais , comme si elles étaient conscientes qu'elles avaient besoin de toutes leurs forces pour survivre ;

Je ne connaissais pas l'auteur , et son style m'a un peu déroutée mais ce qui m'a plu c'est sa concision , si peu de mots pour dire beaucoup , je lirai d'autres livres de cet auteur pour mieux la connaître .
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