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Critiques de Tracy Hickman (166)
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Starcraft, Tome 3 : Retour à Bountiful

N'étant pas en général un grand fan des romans courts (250 pages), je n'avais que moyennement apprécié les deux premiers opus de la licence Starcraft que sont : La Bataille de liberty et La Tempête.



C'est une bonne surprise, donc, que ce troisième tome.

Bien que les défauts inhérents à ce genre de format soient toujours présents (background survolé, cruel manque de détails et de descriptions), j'ai trouvé ce roman nettement plus accrocheur.



Le background est désormais bien connu (grâce à la lecture des deux premiers titres (si l'on ne connaît pas le jeu)).

Le héros est attachant, avec un côté très humain.

Les scènes de batailles sont variées et très prenantes. Le discours, bien rôdé sur les valeurs du sacrifice fait mouche.

Le tout accompagné d'un embryon de script qui ajoute un intérêt supplémentaire à l’œuvre, fait de ce roman un excellent moment de distraction. Une bonne soirée de lecture...



A rapprocher pour l'intérêt dans la licence starcraft de : Les diables du ciel.
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Starcraft, Tome 3 : Retour à Bountiful

Ce roman est le troisième de la première trilogie starcraft .

Voici un excellent petit roman de SF militaire intelligente qui modélise de manière magistrale ce qu’est un champ de bataille . .



je lui trouve vraiment beaucoup de qualités pour une simple novélisation de jeu vidéo .



Du rythme , un environnement très animé , qui génère des visualisations efficaces et éloquentes chez le lecteur grâce à un style plus que correct .



je ne connais pas le jeux et cependant je ne me suis pas mal repéré dans les enjeux , et l'intrigue ne m'a pas semblée trop tributaire du cadre exigent inspiré par le jeux .

Du moins avec mon regard extérieur ...



Le personnage principal est très touchant et il est très soigné du point de vue de la composition .

Il y a un réel talent scénique dans la rédaction de cette trilogie , mais dans ce tome en particulier .



Le pitch est centré sur l'instant T d'une invasion délirante d’extraterrestres et sur des opérations militaires ciblées sur cette problématique militairement circonscrite ( invasion et siège , en grande partie ) , mais riche humainement .

Il n'est donc pas trop simple ou simpliste , c'est vrai qu'il reste au raz du champ de bataille et qu'il mobilise principalement les conséquences humaines et stratégiques , ainsi que les affects engendrés par une opération aussi impitoyable que circonscrite et limitée .



Le texte est modeste mais , pour autant : il n'est pas pauvre , en effet l'auteur a magistralement restitué la condition du soldat , ses difficultés et ses motivations , ses inévitables atermoiements face aux dangers et aux contraintes des opérations militaires en rapport avec « la quantité « civils et théâtre d'opération militaire .



L'auteur scénarise aussi le courage et l'abnégation sans pathos.

Pas de pathos donc , un ton très juste et vraiment bon et la caractérisation aussi , avec souvent de belles phrases .



Le personnage principal est ciselé et il est palpable de réalité .

Le lecteur le suit dans son parcourt dur et tragique .



Un roman intelligent car le conflit et son cortège de ravages et traumatismes est abordé avec une finesse remarquable ..

C'est nuancé et dense également quand il est question des angoisses .... des peurs. ... des inquiétantes menaces du passé qui guettent toujours dans l'avenir ...

Le poids du souvenir ... qui pèse ...



Des gens .... des drames : c'est de cela qu'il est question dans cet excellent petit texte ..



Visualiser quelques images du jeux sur internet majore le plaisir ..



Les meilleurs textes de SF sont souvent bien cachés et épuisés , mais c'est comme les comètes : ils repassent régulièrement heureusement , mais pas toujours ...

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Dragons d'un crépuscule d'automne

Commençons par le commencement : au départ "Dragonlance" est un produit TSR, un jeu de rôle de la gamme AD&D, appelée aussi Donjon et Dragon. Malgré le scepticisme de leur direction, Tracy Hickman et ses collègues proposent d'éditer des romans en parallèle des jeux (e(en plus des nouvelles déjà publiées dans le magazine "Dragon", connu sous le nom de "Dragonmagazine" hors des USA). Pour les preneurs de décisions cela ne sert à rien, et de toute façon cela serait trop compliqué à lire pour le public cible : bouffons, on n'écrit pas de la même manière pour les enfants de l'entre-deux-guerre et pour les adolescents des années 1980 ! Encore des visionnaires, puisque si les 16 modules de jeu d'origines ne sont aujourd'hui plus que des objets de collection (bien qu'ayant été suivis d'environ 50 suppléments), il a été écrit plus de 200 romans autour de la saga Dragonlance et du monde de Krynn qui ne sont vendus à des millions et des millions d'exemplaires...



Dans "Dragonlance" nous sommes dans le monde de Krynn, et depuis Cataclysme qui vit il y a trois siècles la chute d'une montagne de feu sur l'Empire d'Istar les dieux ne répondent plus aux mortels (post apo SF = plus de technologie, post apo Fantasy = plus de miracles et/ou de magie). Et alors que les Questeurs tentent d'imposer un nouveau culte avec de nouveaux dieux, Takhisis la Reine débarque à son tour pour conquérir le monde et le transformer à son image... Mais c'est sans compter sur le code gandalfien qui recrute une communauté pour la contrecarrer !

C'est de la easy fantasy, et au-delà de la nostalgie c'était plutôt cool et fun. La spécificité du jeu "Dragonlance" par rapport aux autres produits AD&D, c'est qu'on incarne pas un personnage que l'on a créés soi-même mais des personnages déjà créés qui ont un vécu et un passé (et les auteurs ont plus conçu la saga comme une pièce de théâtre que comme un jeu, ce qui a ses qualités au niveau des dialogues mais aussi ses défauts au niveau des scènes d'action) : les membres de la communauté de l'Auberge du Dernier Refuge sont déjà des aventuriers et ils ont déjà bourlingué, donc on a tout de suite des dialogues bien enlevés (et pour ne rien gâcher Tracy Hickman est un fanboy des "Trois Mousquetaires" d'Alexandre Dumas) qui nous les font découvrir eux et leur dynamique de groupe, au lieu de se coltiner la sempiternelle phase d'apprentissage et ses passages forcés... Et il y a dire avec Tanis le tourmenté, partagé entre ses ascendances humaine et elfique, Sturm qui face à un présent déplaisant se réfugie dans un passé rêvé, les rouspétages du nain querelleur, la kleptomanie maladive du semi-homme, les sarcasmes cyniques du sorcier qui ne manque pas de railler ses compagnons qui eux le soupçonnent constamment de flirter avec le Côté Obscur, mais qui est toujours défendu bec et ongles par son frère jumeau guerrier quand il ne s'écrie pas « baston ! » avant de s'élancer au combat... J'ai découvert la trilogie d'origine à travers une version director's cut et le malking off réalisé par les auteurs est plein d'anecdotes amusantes, alors j'ai plus lu en mode 2e degré qu'en mode 1er degré et j'avais en tête les voix des personnages du "Donjon de Naheulbeuk" ^^





Mais il y a des trucs qui ont gâché mon plaisir, et pas qu'un peu :



1) le tolkienisme de la fantasy yankee !

Je ne me suis longtemps demandé pourquoi la fantasy américaine reprenait, copiait et singeait Tolkien encore et encore alors que la fantasy anglaise a depuis longtemps tourné la page... le monde entier a connu la tolkienmania dans les années 1960 et 1970, mais aux USA elle n'a jamais cessé car les messages religieux de Tolkien répondent aux préoccupations religieuses des américains (une telle idolâtrie pour un catholique venant d'anti-papistes aussi convaincus, c'est cocasse ^^) : le calvaire de Frodon, c'est le calvaire du Christ, et puis dans le "Silmarillion" il y a les hommes qui se détournent des dieux, et pèchent par orgueil avant d'être punis par le feu du ciel... Entre la christian fantasy de l'école mormone et la christian fantasy de l'école évangéliste, le parcours de la fantasy américaine est complètement miné pour un lecteur athée ! (voir point 3)

Bon, ici on reprend l'univers, les thèmes, les situations, les scènes, les personnages et même les citations de Tolkien (il faudrait écrire une thèse lister tous les repompages tellement ils sont nombreux et variés)... le code gandalfien (Fitzban), le ranger sang-mêlée de noble ascendance (Tanis / Tanthalas, qui trouve forcément un épée magique en passant sous les montagnes), le chevalier humain issu d'un nation naguère glorieuse mais aujourd'hui en déclin (Sturm), le nain bougon (Flint Forgefeu), le semi-homme trop curieux pour son propre bien (Tasslehoff Raclepieds qui trouve forcément une dague magique en passant sous les montagnes), mais aussi le prince elfe qui accompagne la communauté (Gilthanas), la princesse elfe qui voudrait accompagner la communauté (Lauran) et le souverain elfe qui préférerait fuir plutôt que combattre (Solostaran). Et pour ne rien gâcher les pièces rapportées à ce tolkienisme sont les jumeaux Caramon et Raistlin, pastiches de Conan et Elric, et les Lunedor et Rivebise les Amérindiens WASP archétypes de romans à l'eau de rose... Sinon on retrouve bien sûr les artefacts magiques (les orbes draconniques remplaçant les anneaux de pouvoir), le grand méchant millénaire (Takhisis remplaçant Sauron), prophétie qui dit à l'élu des dieux comment vaincre... Heureusement qu'on remplace les peaux-vertes par les draconiens qui nés par sorcellerie meurent pas sorcellerie (pétrification, liquéfaction, explosion...), cela amène un différenciation bienvenue !

Mais cela bien plus loin, car si j'ai bien compris il existe aux États-Unis des ateliers d'écriture qui t'apprennent à écrire comme Tolkien, dont ici on suivrait le cahier des charges à la lettre... Donc parmi tant d'autres choses à suivre absolument, il faut ancrer fermement l'histoire dans le passé pour rendre le monde secondaire réel : du coup on multiplie les légendes, les mythes, les poèmes, les chansons et les descriptions des ruines du passé mais au bout du tome 1 impossible de savoir le moindre truc sur la situation présente du monde de Krynn (quels peuples, quels nations, quelles religions, quels conflits, quels niveaux de technologie... on ne sait rien de rien !!!) A force d'ancrer l'histoire dans le passé on ne connaît plus rien du présent et c'est super chiant ! A un moment les héros se servent des légendes du passé comme GPS et j'ai soupiré : pourquoi cela marche chez Tolkien et pas chez les plagieurs ? Parce que Gandalf, Sauron et tutti quanti sont tellement vieux qu'ils ont vécu les événements racontés dans les chansons de geste qui leur servent de pense-bête !!!



2) le romantisme de Margaret Weis !

Ah ça, la saga est truffées de romances, à tel point que le recueil de nouvelles "Guerre et Amour sur Krynn" c'est très très bien vendu (et qu'au départ il y avait aussi "Heartquest", une Romance Dont Vous Êtes L'Héroïne ^^)... Je n'ai rien contre les romances en général et les romances SFFF en particulier, mais les scènes 100% Barbara Cartland qui s'insère entre deux passages à la Tolkien ça fait trop bizarre ! Déjà rien que la princesse barbare fière mais fragile qui joue au je t'aime moi non plus à avec son amant roturier aux bras puissants et au coeur vaillant, bonjour les gros clichés du genre ! Et puis attention, veillent au grain les Mormons : pas de sexe avant le mariage, et les embrassades ne sont tolérés que pour ceux qui sont de longue date fiancés... Soupirs...



3) le mormonisme de Tracy Hickman !

Il est un membre zélé et prosélyte des de Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, et il ne cache aucunement utiliser ses romans pour prêcher les messages de sa religion (qui passent essentiellement par des scènes de guérisons miraculeuses comme dans les récits de saints et de martyr des premiers temps du christianisme). Certains points du récit ou du wordbuilding n'existent que pour les placer, et on sent bien que les forts sont ceux qui ont la foi parce qu'ils ont les réponses et les faibles sont ceux qui n'ont pas la foi parce qu'ils n'ont que des questions sans réponses... Donc si les individus et les peuples veulent être protégés du mal, ils n'ont qu'à retrouver la foi et prier que Dieu le protège du Mal... On est au 3e millénaire, et on en est encore là : prier pour que super-papa nous disent quoi faire et nous protège des autres et de nous-mêmes qu lieu de se prendre en main et de construire son destin des ses propres mains... Que c'est triste, et on retrouve cette idéologie religieuse très / trop souvent dans la fantasy yankee (élu, prophétie et tutti quanti) !





Parlons quand même un peu plus en détail de ce tome inaugural de la saga, "Dragons d'un crépuscule d'automne" qui est découpé en deux parties qui recoupent les modules de jeu "Dragons of Despair" et "Dragons of Flame".

Dans la 1ère partie le code gandalfien réuni sa Communauté pour contrecarrer les plans du méchant millénaire, et tout le monde se retrouve à la ville sylvestre de Solace à l'Auberge du Dernier Refuge... Sauf Kitiara qui n'est dans ce tome 1 qu'un fantôme qui hante ses demi-frères et son amant, avant d'être remplacée par la flamboyante rousse Tika Waylan car on apprendra ensuite que SPOILER. Mais tout le monde est à la recherche d'un bâton de cristal bleu (pourquoi ? OSEF !), et la Communauté tombe dessus quand elle rencontre les Amérindiens WASP Lunedor et Rivebise (d'où vient-il ? OSEF ! comment l'ont-il obtenu ? OSEF ! Ou plutôt pourquoi Rivebise a-t-il accompli une grande Quête du Graal pas claire du tout pour trouver l'objet de sa quête juste de l'autre côté des montagnes qui bordent sa terre natale... McGuffin ou Deux Ex Machina ? ^^). Les sbires des théocrates corrompus qui semblent avoir le vent en poupe depuis qu'ils sont en affaire avec de mystérieux étrangers encapuchonnés lancent leurs sbires menés par le dénommé Crapaud à leurs troussent, et s'ensuit une cavale à travers mont et vallées et une succession de péripéties tolkiniennes à laquelle il faut ajouter des licornes et des pégases girlies. Les héros tombent sur une armée d'invasion du Mal (ah oui, il y avait des rumeurs de guerre dans le nord... Soupirs...), et une prophétie leur dit d'aller à dans les ruines de Xak Tsaroth pour récupérer les disques de Mishakal (Pourquoi faire ? Pour raviver la flamme de la foi et ramener les ouilles dans le giron de la vraie religion... Soupirs...). J'avoue que la fin de la première partie est particulièrement décevante : dans mes souvenirs le donjon de Xak Tsaroth et la combat contre le dragon noir Khisanth étaient épique, alors que là c'est une escarmouche, un Deus Ex Machina et la destruction du repaire du méchant dans la plus grande tradition yankee... Par contre on n'oublie pas le cahier des charges tolkienien, les romances à l'eau de rose, et les messages religieux mormons !

Dans la 2e partie, c'est retour à la case départ car les héros retourne à Solace donc à la case départ, et dans la ville détruite par l'armée d'invasion du mal conduite par le Seigneur Dragon Verminaard (alias le père caché de Galbatorix ^^) et son dragon rouge Ambre / Pyros (waouh bravo l'originalité). le héraut de la reine des ténèbres m'a bien fait penser au sorcier maléfique du "Donjon de Naheulbeuk" en passant son temps à humilier Crapaud qu'il trouve amusant alors que dans son dos Ambre / Pyros censément sa monture et son subordonné applique les plans que leur maîtresse commune n'a pas cru bon de lui confier... Toujours est-il que le code gandalfien veille au grain sous l'identité du magicien fou Fizban, donc les héros capturés sont épargnés et libérés par la résistance elfe sur le chemin des mines de Pax Tharkas. Telenova elfique au Qualinesti, et nos héros décident de libérer les réfugiés humains devenus esclaves pour créer un second front et empêcher la chute du royaume elfe. Durant la traversée de la Moria bis, il devient clair qu'il y a un traître parmi les héros : est-ce Raistlin qui passe son temps à railler et à critiquer tout le monde (mdr la crise d'ado à la Sasuke de "Naruto" qu'il nous fait : « Ouin, personne ne m'aime... Ouin, personne ne me comprend... J'ai toujours été faible et je veux plus de pouvoir pour me venger des moqueries que j'ai subies quand j'étais petit ! »), Gilthanas l'ami d'enfance de Tanis qui a miraculeusement survécu à ses compagnons d'armes massacrés par les méchants, ou la pièce rapportée Eben qui en sait beaucoup trop pour être honnête et qui chaque nuit quitte le groupe pour aller on ne sait où ? le suspens est insoutenable ! ^^

Verminaard et son dragon rouge intriguent l'un contre l'autre (foreshawing au sujet du dénommé Berem Everman ^^), Fizban et Tass jouent aux espions, et le reste de la Communauté joue aux résistants : les hommes ne peuvent se rebeller parce que les femmes sont tenues en otages, et les femmes ne peuvent se rebeller parce que les enfants sont tenus en otages... Quand Frappeflamme / Matafleur la vieille dragonne zinzin traumatisée de guerre prend le parti des enfants, la donne change et a lieu la bataille finale en dépit de la trahison du traître... Les rebelles gagnent, il y a une grande fête et un beau mariage, et on n'oublie pas le cahier des charges tolkienien (mention spéciale à cette histoire de plume, qui reprendra de fort jolie manière Michael J. Sullivan dans "Les Révélations de Riyria"), les romances à l'eau de rose et les messages religieux mormons ! Allez zou, direction le tome 2 pour (re)découvrir la suite de la saga ^^





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2018
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Lancedragon - Chroniques de Lancedragon - I..

J'ai déjà tout dit concernant les 3 tomes des "Chroniques de Dragonlance" ici :

Tome 1 : "Dragons d'un crépuscule d'automne"

https://www.babelio.com/livres/Weis-Lancedragon-Chroniques-de-Lancedragon-tome-1--D/72027/critiques/1541761

Tome 2 : "Dragons d'une nuit d'hiver"

https://www.babelio.com/livres/Weis-Lancedragon-Chroniques-de-Lancedragon-tome-2--D/103212/critiques/1692698

Tome 3 : "Dragons d'une aube de printemps"

https://www.babelio.com/livres/Weis-Lancedragon-Chroniques-de-Lancedragon-tome-3--D/87948/critiques/1737750



Concernant cette intégrale, je ne sais pas à quel point les éditions Bragelonne adapte un équivalent anglo-saxon commémorant les 15 ans de la saga mais force est de constater que c'est du très bon boulot : 1300 pages reliées avec les illustrations en noir et blanc de Denis Beauvais, Valerie Valuse et Jeffrey Butler, les illustrations en couleurs du regretté Keith Parkinson, les tranches tout en dorure, les extérieures de couverture en cuir façon écailles reptiliennes qui vont bien, les intérieures de couvertures avec la carte du monde en couleur, et dans les marges les commentaires faisant office de making auxquels ont contribué Tracy Hickman, Margaret Weis, Michael Williams, Douglas Niles, Jeff Grubb, Roger Moore, Harlod Johnson, Mary Kirchoff, Jean Blashfield Black... Ce dernier point est le sans doute le plus important, car comme les auteurs sont d'une absolue sincérité à des années-lumières de cette abhorrée langue de bois du coup on apprend beaucoup de choses sur la saga, sur son univers étendu et sur la Fantasy américaine en général : oui le soupçonnais depuis des années mais maintenant c'est confirmé, il existe aux États-Unis des ateliers voire des écoles d'écriture qui t'apprennent à écrire comme JRR Tolkien (et quand on voit le résultat c'est directement « face palm » hein!)... Ces commentaires sont donc à la fois une force et une faiblesse, car il mettent en avant le tolkienisme, le mormonisme, et le romantisme à l'eau de rose de saga qui se retrouve ainsi bourrée de repompages et de clichés... Mais le plus insupportable c'est le cauchemar marketing d'une série en kit qui esquive tous les points importants pour les traiter dans d'autres romans, sans oublier de sacrément gros imbroglios genre Cyan de Pestemort qui joue à la fois à Grima Langue de Serpent et à Freddy Krueger, Berem l'homme immortel qui fait office de foreshadowing lostien ambulant 3 tomes durant, ou Lord Soth / Seigneur Sobert le Dark Vador éco+... Cela reste néanmoins un objet de collection incontournable pour les amateurs de Fantasy à la "Donjons & Dragons" !
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La rose du prophète, tome 1 : Le désir du dieu ..

Un duo d'auteurs que je n'ai pas encore eu le plaisir de lire, et que je vais découvrir par le biais de ce cycle de La Rose Du Prophète. Écrit il y a plus de 30 ans, il n'est malheureusement plus édité depuis un bail, malgré une facture de qualité assez certaine, que nous pouvons déjà apprécier dans ce premier tome.



Commençons par le commencement, en abordant l'univers assez séduisant dans lequel nous allons évoluer. Quel plaisir de plonger dans cette fantasy arborant fièrement ses airs de conte oriental, d'un contenu riche et passionnant! Je vous le dis d'emblée, c'est pour moi le gros point fort de ce premier tome.

Sans négliger les côtés envoûtants et oniriques de la plume de Weis et Hickman, ce sont surtout les constructions religieuses et civilisationnelles de ce monde qui m'ont impressionné.



Des nomades du désert, nos principaux protagonistes, aux sédentaires des cités de Sardish Jardan, en passant par les missionnaires et archimages de Tirish Aranth, on rencontre dans ce premier volet une population pour le moins éclectique, aux croyances bien distinctes.

En effet, une vingtaine de dieux se partagent, plutôt équitablement, les louanges et les prières des différents peuples, jusqu'à ce que l'un d'eux ait subitement eu des velléités plus fortes que ses petits camarades.

L'ambition, c'est important, certes, mais ça peut créer quelques tensions... Et on peut dire que ça va provoquer pas mal de remous, qui se répercuteront bien évidemment sur les différents clans.



Ce premier volet démarre de façon assez calme, et va prendre du rythme crescendo. L'intrigue est plutôt bien ficelée, même si on peut y déceler quelques facilités. Seule petite déception à mon goût, les personnages, pas assez brossés en profondeur, et auxquels j'ai du mal à véritablement accrocher, sans que cela porte vraiment préjudice à l'ensemble.



Envoûtant, enivrant même, on se laisse porter dans cet univers mystique au gré des intrigues, des complots et des batailles, dans un style agréable et non dénué d'humour. Première partie réussie, on passe à la deuxième sans traîner.
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Dragons d'une aube de printemps

Ce 3e tome intitulé "Dragons d'une aube de printemps" recouvre 6 modules de jeu donc on peut s'attendre à ce que cela rush et pas qu'un peu : "Dragons of War" qui se situe à cheval sur les tomes 2 & 3, "Dragons of Deceit", "Dragons of Glory", "Dragons of Faith", "Dragons of Truth", et "Dragons of Triumph"...

Alors après la grande bataille de la Tour du Grand Prêtre (mais c'est raconté dans un autre roman), la Team Laurana placée à la tête des Forces Alliés se demande comment survivre à la prochaine attaque des Forces de l'Axe. Arrivent alors les dragons métalliques inféodées aux forces du bien, opposés à leurs cousins les dragons chromatiques inféodés eux aux forces du mal, libérés de leur injuste serment par Githanas et Silvara (mais c'est raconté dans un autre roman). La balance des forces est rééquilibrée, et s'ensuit une grande campagne de reconquête militaire durant laquelle les territoires soumis de force par l'Empire sont libérés par la Rébellion (mais c'est raconté dans un autre roman). Pendant ce temps Tanis est tourmenté par sa relation avec Kitiara (mais c'est raconté dans un autre roman), et lui et ses compagnons s'enfuient sur la Mer de Sang sur le bateau de la capitaine Maquesta et de son lieutenant minotaure Bas-Ohn Koraf (dont les aventures sont racontées dans d'autres romans), et poursuivis par l'ennemi ils font une incursion en Atlantide tandis que Raistlin personnage central pour ne pas dire clé du roman se téléporte ailleurs avec son orbe draconique pour faire des trucs dans son coin et accomplir son destin (mais c'est raconté dans d'autres romans)... Après avoir fait passer Laurana de princesse rebelle à princesse guerrière, cette dernière redevient une gourde qui se fait manipuler et capturer par Kitiaria qui joue parfaitement son rôle de garce. La Team Tanis doit donc s'infiltrer à Neraka la capitale de la Reine des ténèbres pour la délivrer, et en route ils tombent sur Fizban et Pyrite le Dragon d'Or dans le plus pur style deus ex machina. La dernière partie du récit est donc une infiltration du QG ennemi lors de la réunion de tous généraux adverses (remember Tyler et Donovan s'infiltrant à bord du vaisseau mère de Los Angeles dans la série "V les Visiteurs" ^^), sauf Bakaris qui est mort dans ce roman mais je ne sais pas quand tellement c'est mal fichu et Toede le comic relief tué par les hobbits éco+ (dont la mort est racontée dans un autre roman)... Tanis compte sur l'humanité de Kitiara pour libérer sa princesse bien-aimée alors que Kitiara compte sur la bêtise de Tanis pour faire avancer son propre agenda aux sein des forces du mal. Mais le héros dont les multiples atermoiements donnent fortement envie de le baffer et de le secouer ne cède pas à la tentation et renonce à basculer du Côté Obscur de la Force : deus ex machina à foison, bannissement de la Reine des Ténèbres, Battle Royal au sein des généraux draconiques, palais du mal qui s'effondre tout seul comme par magie, et tout est bien qui finit bien... Comment dire, ce n'est plus une saga fantasy mais une putain de maquette Altaya à collectionner et à monter soi-même ! SHOW DON'T TELL !!!

Nous sommes à la fois dans le JRR Tolkien mal digéré et dans le Michael Moorcock mal digéré*, car tout amateur de fantasy sait que les univers des deux auteurs ne sont pas compatibles car le 2e qui détestait le 1er pour les raisons que l'on sait s'est toujours construit comme son antithèse... Mais nous sommes aussi dans l'héritage "Star Wars" mal digéré car on nous raconte son équivalent High Fantasy en oubliant de montrer la Deathstar Battle I, la Bataille de Hoth, les événements de Bespin, la libération de Han Solo sur Tatooine et la Bataille d'Endor. Donc nous sommes dans du grand n'importe quoi à savoir un blockbuster cinématographique bloqué au stade de la pièce de théâtre amateur alors que justement la littérature permet de s'affranchir complètement des contraintes matérielles et financières (du coup on s'attarde longuement sur le côté drama et on squizze parfois complètement le côté action)...



Le combat aérien du nain, du kender et de Khirsah la Dragonne de Bronze était très cool, et le destin de Flint Forgefeu très émouvant donc j'aurais aimé être indulgent surtout avec une dernière partie pas si mal que cela, mais cette phase d'infiltration est plus proche du cape et épée mainstream que la Sword & Sorcery de R.E. Howard ou de Fritz Leiber. Tout repose sur un triangle amoureux (quadrangle si on rajoute Lord Soth / Seigneur Sobert le Dark Vador éco+), mais malgré les explications des auteurs dans le making of de l'intégrale tout se résout avec le deus ex machina de Berem l'Immortel qui reste bien fumeux : il apparaît à chaque tome, à chaque tome on nous explique qu'il est super important, et à chaque tome on se sait pas pourquoi il est super important... Dans le « vachement bien » les personnages influent sur l'univers et l'univers influe sur les personnages : c'est le cas ici (à part Lunedor et Rivebise qui depuis le climax du tome 1 ne servent plus à rien du tout), et chaque personnage apporte sa pierre à l'édifice en accomplissant son destin et en changeant au plus profond de lui-même quelles que soient ses allégeances. Mais au final j'ai eu la très mauvaise impression d'une WWII passée à la moulinette High Fantasy, mais sans aucune chronologie, sans aucune géographie, et sans aucune identification des forces en présences ni de leurs objectifs à courts, moyens et longs termes car on est dans un univers plus manichéen tu meurs : on ne va pas se mentir, à ce niveau là c'est carrément nul de chez nul !!! Et comme l'a bien mis en évidence dans sa critique mon confrère Toon parfois la fantasy gît lamentablement à nos pieds avec un naming très pauvre qu'il soit en VO ou en VF (Seigneur Sobert, Michel Geoffroy, Guillaume Patrick et autre Gunthar uth Wistan).



* ATTENTION SPOILERS :

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La rose du prophète, tome 2 : Le paladin de l..

Avec ce second tome, on reprend là où on avait laissé nos protagonistes, c'est à dire dans un sacré bourbier. Après avoir mis le désert de Pagrah sens dessus dessous, l'effervescence contamine tranquillement les autres territoires.



Concentrés sur nos chers nomades et la cité de Kich - et donc sur Quar et Akhran - on découvre dans ce volet de nouveaux dieux, de nouvelles civilisations et donc de nouveaux cultes. Et ça dérape complètement, tant chez les divinités que chez leurs fidèles.

Les immortels ne savent plus où donner de la tête, empêtrés entre le jihad, la sorcellerie et les complots divers. Comme Mathew, Khardan et Zohra, qui subissent les événements et se retrouvent au centre d'une situation qui leur échappe complètement, au vu de l'importance des enjeux.



Malgré un rythme relativement posé, à l'instar du Désir Du Dieu Errant, l'intrigue s'emballe et prends de l'ampleur. La situation devient assez confuse de toutes parts, et ceux qui rentrent dans la danse n'y sont évidement pas étrangers.

Le style est toujours aussi agréable, l'imagination des auteurs est décidemment très fertile, et leur univers se développe au-delà de l'aspect oriental, même si celui-ci reste omniprésent tout le long du récit.



Toujours aussi passionnant, ce cycle de La Rose Du Prophète tient pour l'instant toutes ses promesses, et nous fais espérer un final grandiose. Go pour le dernier tome.
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Dragons d'une nuit d'hiver

Ce tome 2 des "Chroniques de Dragonlance" intitulé "Dragons d'une nuit d'hiver" ne va pas du tout : le tome 1 recouvrait 2 modules de jeu alors qu'ici on en reprend 7 d'où les coupes dans le récit pas très heureuses et surtout pas très intelligentes (malédiction tolkien : on bazarde l'action pour mieux développer descriptions et digressions) : "Dragons of Hope", "Dragons of Desolation", "Dragons of Mystery", "Dragons of Ice", "Dragons of Light", "Dragons of War" à cheval sur les tome 2 & 3, et "Dragons of Dreams"... Je vais reprendre les reproches que j'avais déjà fait à la saga car le combo tolkienisme + mormonisme + romantisme à l'eau de rose sévit encore mais renforcée ici par des maladresses narratives qui retirent tout ou presque de ce qu'il y avait de plaisant dans le tome 1.



Donc la récupération de l'indispensable artefact appelé Marteau de Kharas n'est pas raconté ici mais dans un autre produit dérivé de la saga donc on n'assiste par à cette scène culte de la saga :

http://goldbox.pbworks.com/f/Parkinson,-Keith-Dragons-of-Desolation-1984-384.jpg

Au lieu de cela on veut conduire en lieu sûr des réfugiés comme dans le fait la Team Aragorn dans le SdA, sauf que comme on continue à se diriger à partir des mythes et des légendes on débarque dans un port qui n'a plus accès à la mer depuis 300 ans (au 2e degré cela aurait pu être drôle, mais ici c'est 1er degré donc d'autant plus ridicule que cela ressemble fort à du comique de répétition involontaire). Tracy Hickman nous dit qu'il s'est longuement documenté sur les bombardements londoniens de la WWII, donc il nous offre une bataille dantesque de 2 pages prétexte à la séparation des personnages en 2 groupes (pour faire comme dans le SdA) et il faut prendre des notes pour savoir qui est avec qui pour aller où et pour faire quoi tellement c'est peu clair...

* Alors on la Team Laurana qui suit un trio de chevalier solamniques, avec l'elfette qui passe de princesse rebelle à princesse guerrière en deux coups de cuillère à pot. Elle se dirige vers le Mur des Glaces et affronte un mago psycho elfe noir et récupère un anneau de pouvoir, euh pardon un orbe draconique... sauf que tout cela est raconté dans un autre produit dérivé de la saga ! Putain, ils ont osé fait le coup 2 fois dans le même roman... (et c'est pas fini hein !!!)

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On se dirige vers l'Ouest et on organise un Conseil Blanc où les peuples se dispute s'il vaut mieux le cacher, l'utiliser ou le détruire ou (que voilà du vil repompage tolkienien) . On aurait pu avoir un thématique ceux qui été épargnés par la guerre qui prennent de haut les réfugiés qui eux ont suer sang et eau pour échapper, et le thème de la « crise migratoire » aurait été intéressant à développer : oui mais non, on s'appesantit beaucoup plus sur la romance à l'eau de rose entre Gilthanas et Silvara... La Team Laurana se fait malle pour apporter l'orbe draconique aux chevaliers Solamnioques, qui l'amnèe à un nouveau Conseil Blanc où sont débattus les mêmes questions que précédemment (de la même manière en plus)... C'est un retour à la case départ qui permet de gratter des pages, et la saga en compte mine de rien un bon paquet !... Soupirs...

* Alors on la Team Tanis qui suit la princesse elfe qui rapatrie tout le monde chez elle au Silvanesti où semble sévir une sombre sorcellerie... Alors c'était pas clair du tout, et en allant sur le Net j'ai cru comprendre que le roi elfe Lorac avait utilisé un anneau de pouvoir, euh pardon un orbe draconique pour protéger son peuple des envahisseurs draconiques ce qui aboutit à une déformation de la réalité dans laquelle s'est engouffré le dragon maléfique Cyan de Pestemort pour refaire le coup de Grima Langue-de-Serpent. Tout le monde se débat dans un cauchemar éveillé comme dans "A Nightmare on Elm Street", y compris la Team Laurana relié à tout cela par le diamant-étoile télépathique offert par à Sturm par Alhana Briseétoile, mais pas Raistlin qui plus malin que tout le monde rétablit la situation en s'emparant de l'orbe draconique pour assouvir ses propres ambitions... Ellipse et on retrouve la fine équipe à Kenderfoule, où Raitslin joue aux illusionnistes comme Gandalf dans le SdA, Lunedor du chant entre deux prêches religieux, et Tika de la danse. Pourquoi ? J'en sais rien !... Ellipse et on retrouve la fine équipe à Flotsam, où les vrais mecs du groupe tentent de s'infiltrer dans le camp ennemis. Pourquoi ? J'en sais rien !... Cerise sur le gâteau : vous vous souvenez de Berem le muet analphabète avec un joyau vert incrusté dans le torse qui déboulait de nulle part à la fin du tome 1 et qu'on nous expliquait qu'il était très important mais qu'on ne savait pas pour qui et pourquoi, et bien il redéboule de nulle part à la fin du tome 2 eton nous réexplique qu'il est très important mais ne sait toujours pas pour qui et toujours pourquoi.. Soupirs...

Tout le monde aurait sans doute du se retrouver à Palanthas après avoir fait le tour du monde, mais tome se finit par la version éco+ de la bataille de Fort-le-Cor : les chevaliers solamniques en sous nombre évident mais d'un orgueil se rassemble à la Tour du Grand Prêtre sauver la population de la ville à côté qui veut négocier, mais le siège n'est pas raconté, la bataille n'est pas raconté, du coup la seule seule bien c'est le combat de Sturm contre la Dame Bleue, sauf qu'on a deviné de longue date que le chevalier solamnique devait respecter le cahier des charges tolkinien !



Donc comme dans le SdA on passe son temps à se séparer et à se retrouver (de manière parfois capillotractée : j'ai dû effectuer des retours en arrières pour savoir quand étaient intervenus certaines séparations / réunions, genre quand Tass et Fiztdan se retrouve chez les gnomes de Gnosh, une digression dans le récit qui aurait largement été davantage à sa place dans un bouquin de Terry Pratchett), mais dans le SdA l'objectif final a toujours été très clair : le Porteur de l'Anneau Unique doit atteindre la Montagne du destin ! Là un coup il faut forger des lancesdragons (à coup de deus ex machina successifs), un coup il faut récupérer les orbes draconiques (à coup de deus ex machina successifs), et un objectif chasse l'autre sans qu'on sache en quoi tout cela fait avancer le schmilblick (on détruit une orbe draconique avant d'en trouver une autre juste après comme par hasard ^^, on forge des lancesdragons mais elle s'utilisent à dos de dragons et on n'a pas de dragons ^^)...

Car le background est bancal. J'aurai pu accuser encore une fois le tolkienisme qui construit des univers très dense dans sa dimension temporelle mais très mince dans sa dimension spatiale, pour se retrouver retrouver avec des personnages écrasés par le poids du passé qui passent leur temps à crapahuter au milieu de nulle part... Mais j'ai bien peur que cela ne soit tout simplement une déficience typiquement yankee : j'avais déjà pointé du doigt dans plusieurs critiques de fantasy made in USA des univers bancals issu d'une mauvaise maîtrise pour ne pas dire une méconnaissance de leur propre histoire, mais ici c'est tout simplement un manque de compréhension du monde par des gens qui semblent avoir pour horizon les frontières canadiennes et mexicaines : il y a des méchants (Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Que veulent-ils ? OSEF !) que doivent vaincre des gentils (Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Que veulent-ils ? OSEF !), et puis c'est tout ! Syndrome "Star Wars" ou après 3 guerres galactiques on a toujours un méchant empire et une gentille rébellion (et attendez, Lord Soth le Dark Vador éco+ n'a pas fait son apparition dans la saga Dragonlance ^^). On veut mettre en scène les rivalités entres peuples du Monde Libre, entre les preux chevaliers solamniques ou les viles peaux-vertes des armées draconiques mais finalement on ne dépasse pas le cadre du tolkienisme hors-sol ! J'avais déjà fortement tiqué avec les aventuriers qui n'était absolument pas au courant d'une guerre mondiale avant qu'elle leur tombe dessus, mais là on voudrait la voir mise en scène cette guerre mondiale médiévale-fantastique mais on ne sait pas qui en sont les acteurs et les champs de bataille, les rapports de forces et les tenants et aboutissants, voire qui attaque quoi et qui défend quoi... Soupirs



Le truc sympa de la série c'était les interactions entre les personnages qui avaient déjà bourlingués ensemble, mais ces interactions sont castrées par la division du groupe et les nombreuses ellipses qui entachent leur périple. Les personnages deviennent unidimensionnels quand il ne passent pas carrément à la trapinette : ainsi Tika n'existe que pour soutenir Caramon, Caramon n'existe que pour soutenir Raistlin et Raistlin lui ne vit que pour assouvir ses ambitions, ainsi Sturm et Flint dont c'est censément les heure de gloire se font bien voler la vedette par Laurana et Theros Tranchedragon, eux-mêmes éclipsés par la romance du prince elfe et de la domestique elfe, et ainsi Elistan et Lunedor au centre du tome 1 ne servent plus à rien et on ne les ressort du carton que pour faire des prêches religieux mormons à l'occasion...

Le pire, c'est que ce n'est même pas spécialement mauvais, cela aurait même pu être bon, mais d'erreurs en maladresses tous les bons moments tolkieniens qui devraient être épiques et tragiques se font marcher sur les pieds par les bons moments comiques à la "Donjon de Naheulbeuk" qui eux fonctionnent mieux voire beaucoup mieux : même s'il est WTF j'adore le duo comique formé par Fitzban le mentor magicien faussement cinglé et Tass le deus ex machina ambulant (pastiches de Bilbo et Gandalf qui repompage tolkienien oblige doit forcément mourir et ressusciter ^^)
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La Rose du prophète, tome 3 : Le Prophète d'Akh..

Pas de répit pour nos nomades, leurs ennemis ou leurs immortels. La situation s'envenime dangereusement, et paraît de plus en plus inextricable. Ca gronde chez les dieux autant que chez leurs fidèles, Quar et ses disciples menaçant definitivement le fragile équilibre de ce monde.

Au milieu de cela, nos protagonistes s'évertuent à chercher leur voies respectives, mais aussi et surtout à sauver leur peau.



Toujours aussi envoûtant sous la forme de conte oriental, on se laisse embarquer sans résistance dans le déroulement de cette aventure aux multiples facettes, et ce dernier tome ne déçoit pas.

Des combats, de la magie et des intrigues, le tout teinté de religion, la recette fantasy est complète, et l'univers de Weis et Hickman s'y prête parfaitement.

Nos personnages s'affirment, s'assument et se complètent enfin, avec ce côté naïf qui les rend terriblement attachants.



L'histoire, quant à elle, tient toutes ses promesses et ce dénouement, bien que légèrement abrupt à mon sens, vient ici conclure une trilogie assez incroyable, baignant en continu dans une ambiance mystique et spirituelle, le tout dans un style agréable.



Une découverte assez sympathique, qui change de la fantasy plus traditionnelle. Un univers riche qui donne envie de se plonger dans les autres œuvres de ce duo d'auteurs assez talentueux, dont certaines me font d'ores et déjà de l'oeil.
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La Légende de l'épée noire, tome 1 : La Naissan..

Je fus agréablement surpris par la lecture de ce premier tome de la tétralogie "la légende de l'épée noire". J'y ai découvert les styles de deux auteurs que je ne connaissais pas jusqu'à maintenant. La question du style a justement été centrale pour ma lecture, dans la compréhension de l'univers qu'il propose. Certains chapitres ont été plus difficile à lire, et je ne saurais dire si cela correspond au fait que la auteurs se sont succédé dans l'écriture (je n'ai aucun renseignement sur le sujet) mais il a été clair pour moi qu'un changement de style s'est opéré 3 ou 4 fois dans le roman.

Cela a joué énormément dans mon appréciation du récit mais sur le fond j'ai plutôt bien accroché. Et cela est dû notamment à la caractérisation de Joram et Saryon donc, les deux personnages principaux dont on devine très vite que leurs destins respectifs vont se rejoindre.

L'univers décrit semble nous présenter un monde où les magiciens se sont enfuis dans une sorte de paradis où la magie est reine. On appelle ainsi Mort, tout être vivant qui ne présenterait aucune prédisposition à la pratique de la magie. magie déclinée en 9 arts et qui correspondent plus ou moins à des "couches" d'une société. Par exemple, les magiciens de la terre sont présentés comme des cultivateurs. Les magiciens ont fuis un monde qu'il nomment Nullepart où sont relégués les Morts, les parias de la société, les criminels, et surtout les pratiquants de l'art interdit de la technologie. Voilà en tout cas ce que j'en ai compris.

J'avoue que la double narration concernant les destins séparés de Joram et Saryon est plutôt bien construite. Le rythme adopté est adéquate pour permettre au lecteur de s'immerger à la fois dans l'une puis dans l'autre intrigue. On s'attache facilement aux deux personnages et on a hâte de découvrir comment ils vont se rencontrer. L'intérêt principal de Joram réside essentiellement dans sa reconquête de sa véritable place dans la société, et celui de Saryon dans son accointance avec les récits interdits, dont la lecture le rapproche irrémédiablement du destin de Joram, dont on devine qu'il est né pour bouleverser tout ce joli petit monde bien pensant.

La place de la religion y est très importante. Elle définit les castes, en lien avec les pratiques magiques, et les différentes couches de cette société, et décident qui a le don ou qui ne l'a pas. Les prêtres ont tout pouvoir puisqu'ils représentent la divinité.

Ce premier tome pose efficacement les bases de l'univers à venir, présentent les enjeux et les personnages principaux, établit les premières interactions. C'est plutôt réussi, ça le lit bien, on se laisse prendre au jeu des destins croisés et il donne envie de découvrir la suite, d'autant qu'il ne s'agit pas là d'un cycle à rallonge.
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Dragons d'un crépuscule d'automne

Une relecture.

J'avais lu ces livres dans mon adolescence et donc je voulais savoir ce que j'en penserais maintenant que ma connaissance de la fantasy a bien évoluée.

Et résultat : c'est bourré d'action, très léger, plein d'humour. ça se voit que c'est tiré d'un jeu de rôle, les personnages sont vraiment caractéristiques.

Je dois dire que j'ai été un peu surprise. Je m'attendais à ce que se soit bien moins intéressant. Mais non en fait, si on le prend pour ce que c'est, c'est à dire une distraction, ils sont parfait pour ce rôle du moment qu'on n'en attend pas plus.

Les personnages sont vraiment super attachants à leur manière, bon pas forcement après juste ce tome mais rien que le relire m'a permis de m'en souvenir, et j'avais vraiment envie de continuer dans la série et de relire la totalité !

L'histoire est une succession d'épreuves dans des lieux "typique" (le marécage, le temple en ruine, la grotte, la ville dans les arbres ...), on rencontre un nombre de peuples impressionnants. On peut pas dire qu'on perde du temps en tout cas. Le rythme est vraiment rapide, sans temps mort.

Bon, ça reste un peu cliché, on a vraiment l'impression de lire une campagne D&D mais c'est fun quoi, rien à dire de plus.



15/20


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Dragons d'un crépuscule d'automne

salut les Babelionautes

Je ne suis pas Roliste, donc je ne connais rien de l'univers créés par Margaret Weis et Tracy Hickman dans Dragonlance et du jeu de rôle Donjon et Dragon.

Donc j'ai lu ce livre comme un récit classique de Fantasy.

On retrouve le schéma habituel, Cinq Êtres, appartenant a des peuples différents, Nain, Elfe, Kender, et trois Humains dont un Mage.

Ils vont devoir s'unir contre une menace venant des Dieux qui s'affrontent, bien sur dans leur monde, au lieu de se battre pour le pouvoir dans ce qui leur tient de Mont Olympe.

Ils seront rejoins par la suite d'un couple ayant en leur possession un Artefact Magique, dont le pouvoir de guérison leur sera bien utile.

Quoi qu'il en soit, si on veut juste passer un agréable moment, ce tome 1 vaut sa lecture.

L'action débute dans l'Auberge du Dernier Refuge, située dans la ville de Solace, ville aérienne construite sur des arbres géants.

Nos futur Héros s'y sont donnés rendez vous et de suite la situation tourne a la baston générale.

Ils vont devoir fuir et dans leur périple ils vont rencontrés des Centaures, une Licorne et des Chevaux Ailés qui vont les aidés et leur apprendre le but de leur quête, récupérer les disques de Mishaka.

On ne saura pas pourquoi n'y a quoi ils serviront, cela doit être dévoilé dans les tomes suivant.

Merci a Laurent Queyssi qui a assuré la traduction de ce tome 1.

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La Légende de l'épée noire, tome 1 : La Naissan..

Avec pour postulat de départ une prophétie qui annonce que la destinée du monde sera menacée par la naissance dans la maison de l'empereur d'un fils Mort mais vivant, cette tétralogie s'annonce, somme toute, assez classique.



Dans ce premier volume d'introduction, l'on suit principalement les destins croisés de deux personnages. Joram au début du récit est un bébé né Mort : dépourvu de tout don pour la magie. Un enfant que sa mère, une magicienne noble, a su préserver de l'élimination en lui enseignant la prestidigitation qui permet de faire illusion. Mais à l'âge de seize ans tout bascule lorsque le surveillant du petit village où ils vivent s'aperçoit de sa véritable nature. Saryon est un Catalyste, un diacre magicien qui a le pouvoir de donner la Vie à d'autres mages pour qu'il aient plus de puissance. Ayant plus jeune fauté en voulant lire les livres interdits il est sous la coupe de l’évêque Vanya qui l’envoi pour ramener Joram à la capitale.



L'univers est assez intéressant, avec un monde créé par les magiciens en fuit de leur monde d'origine où ils étaient pourchassés. Un monde où le don de magie est obligatoire pour pouvoir vivre. Un monde rétrograde de type médiéviste où toute forme de Technologie est bannie, et où tout est façonnée par la magie. En parallèle l'on découvre dans la deuxième partie du livre le Nulle Part, un monde plus habituel en fantasy où l'on rencontre des créatures fantastiques, plus évoquées que dépeintes, mais aussi les parias de la société qui on parvenu à échapper à une sorte d'Inquisition, et bien entendu les Sorciers : ceux qui détiennent le pouvoir des Arts Noirs c'est à dire une certaine forme de technologie.



Si l'univers est dans l'ensemble plutôt bien travaillé il existe une certaine ambiguïté car dans ce tome purement introductif on ne sait pas toujours qui est avec qui ni même clairement qui sont les camps en présence. Il existe de nombreux mystères à éclaircir et il faudra au lecteur patienter pour que tout se mette bien en place dans son esprit. Si les descriptions des différents types de magie sont bien traités et que les bases de l'univers sont bien posées l'on ne sait rien du royaume adjacent ni quelles sont les interactions avec le monde décrit ni avec le Nulle Part qui lui est peu décrit aussi. On en sait également peu sur les guerres passées, les technologies très avancées utilisées qui ont amener ce monde rétrograde.



Les personnages sont dans l'ensemble bien dépeints, leur psychologie est mise en place même si sur ce point on eusse préférer que pour certains elle soit un peut plus travaillée. On s'attache facilement à Saryon qui apparaît faible et désorienté par ce qu'il luit arrive mais on a un peu plus de mal avec celui de Joram qui au commencement est très froid, même glacial et qui ne commence à s'humaniser qu'à la toute fin du présent tome. Les méchants sont parfois un peu caricaturés mais on fini par les détester ce qui est l'essentiel. On a un même droit à un personnage qu'il est difficile à catégoriser et qui apporte la petite touche d'humour mais qui se révèle pour le lecteur assez énervant.



Au final on a une fantasy qui date un peu puisque écrite vers la fin des années quatre-vingt mais assez plaisante à lire malgré un manque cruel d'action.














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La Légende de l'épée noire, tome 3 : Le Triomph..

Après dix ans passés dans l'Outre-Monde Joram est de retour au Thymhallan, il retrouve Saryon enfermé dans la pierre qu'il délivre de sa prison grâce à l’Épée Noire. Au Thymallhan une seule année s'est écoulée. Mais son retour ouvre une brèche dans la barrière magique et un corps expéditionnaire venu d'Outre-Monde, envoyé pour coloniser la planète, attaque alors que Sharakan et Mérilon étaient en conflit armé selon la tradition de l'échiquier. Un sorcier exilé venu avec les envahisseurs veut éradiquer les mages pour détenir seul le pouvoir.



Avec de nombreux combats et un récit moins centré sur les personnages ce troisième tome s'avère de meilleurs qualité que les deux premiers offrant une dynamique de lecture bien meilleure.



Si les personnages de premier plan sont moins présents un personnage secondaire vient sur le devant de la scène. On a toujours autant de mal à appréhender le personnage de Simkin très agaçant et qui perturbe la lecture.



Bien que la plume des autrices n'ait pas changé elle paraît ici plus fluide due à une action omniprésente.



Avec le dénouement on se serait attendu à ce que la série prenne fin et on craint un manque d’intérêt pour le quatrième volume.



Au final un tome nettement plus intéressant que les deux premiers.
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La Légende de l'Epée noire, tome 4 : La Renaiss..

J'ai eu un peu de mal à terminer ce tome 4 qui vient en complément de la trilogie initiale. Et ce, pour deux raisons principales.

La première, c'est que de mon avis, le tome 3 marquait parfaitement la fin de la trilogie, l'histoire se terminait logiquement, et ajouter un épilogue supplémentaire de 400 pages est quelque peu surfait. Sans doute l'auteure avait encore quelque chose à en dire mais je n'ai pas du tout accroché à cette rallonge. Les éléments qui y sont présentés nous emporte dans une toute autre direction, qui emprunte à plusieurs genres. Ce mélange est selon moi, maladroit dans le sens où toutes les bonnes idées ( et il y en a), ne sont pas développées. Elles servent simplement d'excuses à une "autre" fin. Cela me pousse à penser que l'auteure a souhaité réécrire une fin, la première ne lui convenant pas après coup. Mais ce n'est que mon interprétation. Du coup, d'un point de vue scénaristique, d'emblée le narrateur change et c'est plutôt déconcertant, et les événements parfois n'ont ni queue ni tête. On se perd dans les méandres du scénario dont on ne devine jamais où il va. De fait, la lecture de ce tome rend indispensable la lecture de l'appendice de fin qui nous éclaire sur les "errements temporels". Sans en dire trop pour ne pas gâcher votre plaisir, ou votre déplaisir, les choix narratifs et scénaristiques de l'auteur ne sont pas les meilleurs.

La seconde concerne les personnages. D'une part, nous avons les anciens qui sont complètement inconsistants, vides de sens, et ne sont présents pratiquement que par leur nom ou leurs actes, quand ils ne sont carrément pas absents. C'est bien dommage au regard des deux premiers tomes qui s'attardaient justement sur la personnalité et les relations de ces personnages là ( je parle de Saryon, Joram, Simkin prinicpalement puisqu'ils forment cette sorte de triade autour desquels tourne et se décide le destin de l'univers). D'autre part, nous avons droit à de nouveaux arrivants ( deux principalement), dont l'un est le narrateur. Sur le papier, ces deux là ont un potentiel intéressant mais jamais il n'est exploité à sa juste valeur, et finalement ils ne sont guère mieux traités que les autres.

Joram et la Noirépée, qui constituaient à eux seuls, le centre du récit, sont relégués à des rôles quasi inexistants. L'auteure a préféré se concentrer sur la résolution du conflit en allant piocher des idées dans d'autres genres, mais elle en a oublié ses personnages en route. Ce qui aurait pu donner naissance à une nouvelle trilogie, tant il y avait de choses à développer, se solde finalement que par un résumé presque maladroit, une refonte rapide et inefficace d'une histoire qui n'aura pour le coup pas de fin honorable.

Je ne suis pas contre le mélange des genres, bien au contraire, mais quand c'est le bordel... ben c'est le bordel!

Je ne vais pour autant m'arrêter là avec Margaret Weiss, la lecture de ce cycle m'ayant convaincu de son talent.
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La Légende de l'épée noire, tome 3 : Le Triomph..

Si le tome 2 faisait la part belle aux personnages, ici il n'en est plus question et ce n'est d'ailleurs plus l'objectif, ceux ci ayant été plus que bien caractérisés précédemment.

Le récit avance et se conclut dans un final qui aurait pu marquer la fin de ce cycle. Or il existe un tome 4. La lecture est donc un peu étrange car on lit une conclusion en sachant qu'il existe une suite.

J'avoue que j'ai été un peu moins emballé par ce tome, sans doute parce que les auteurs consacre un peu moins de place aux personnages, dont les interactions étaient jusque là passionnante. J'avoue également avoir lâché cette histoire de prophétie. J'ai l'impression devient bien confus à ce sujet de tel sorte qu'on doute sans cesse sur le cas de Joram. Est il bien celui qui réalisera la prophétie? Je me suis surpris à me demander si le père Saryon ne serait pas plutôt celui là, ou bien le personnage curieux et énigmatique de Simkin. D'ailleurs à son sujet, il m'est très difficile de l'imaginer en humain. Au contraire, étant donné ses formidables pouvoirs, son caractère, sa personnalité et ses faits et gestes, je l'imagine plutôt comme un lutin farceur à l'aspect grotesque mais séduisant, enfantin. Ce personnage reste une étrangeté à lui seul et il est très difficile de le cerner.

Alors je ne dirai pas que j'ai été déçu par ce tome mais bien un peu perdu, ne sachant trop à quoi me raccrocher.

Il faut ajouter également que ce cycle raconte l'histoire de la Noirépée, on peut pratiquement lui assigner une personnalité, la considérer comme un personnage à part entière, évoluant entre les humains dans son seul intérêt. Elle devient le centre névralgique du récit, comme mûe par sa propre volonté. Le caractère de Joram me fait penser qu'il est le jouet de l'épée depuis le début, depuis le jour où il l'a forgée. Il n'y a qu'un pas pour considérer qu'il est l'instrument de la destruction orchestrée par l'épée elle même. Dommage que cet aspect n'ait pas été privilégié par les auteurs, et plus approfondi.
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La légende de l'épée noire, tome 2 : La malédicti..

Pour parler de ce second tome, je m'intéresserai principalement aux personnages dont l'importance est sans équivoque dans l'écriture de deux auteurs. Et je m'intéresserai plus particulièrement à Joram et Saryon dont la relation complexe, jouera un rôle essentiel dans l'avancée du récit.

Joram est toujours décrit à travers les yeux de quelqu'un d'autre. Il est rare que l'auteure plonge son lecteur dans l'âme du personnage, sauf cas rare, par exemple dans ce tome lorsque celui rencontre Gwendolyn. De fait, c'est toujours une description soumise à l'interprétation. Ses émotions, ses attitudes et ses comportements, ainsi que ses pensées ne sont que le fruit de l'imagination, de la réflexion ou de la déduction tirées de l'observation de son entourage.

Les auteurs créent ainsi une forme de distance entre Joram et les autres, mais également entre lui et le lecteur, mais on pourrait presque parler de relation rejet/attirance. le lecteur ne sait jamais vraiment quoi penser de ce personnage; il ne sait jamais comment se positionner, de sorte que cela entretient le mystère et le doute à son sujet. Cela contribue à mettre en évidence sion statut de "Mort", et l'on comprendra son importance et les enjeux qui y sont liés en fin de volume avec le twist qui vaut son pesant d'or. Ainsi Joram est présenté tel un fantôme, un être dénué d'émotions visibles, de réactions. Il ne parle presque jamais et lorsqu'il le fait, il ne donne jamais réellement son avis et de dévoile jamais ses pensées. Les auteurs s'entêtent à nous le présenter comme un personnage vide de toute consistance, comme s'il subissait son sort sans rechigner. Cet état est renforcé par le fait qu'il a réussi à forger la Noirépée, à partir de la pierre, noire, et qui le protège de la magie et des effets, lui qui de par son statut de mort vivant ( pas au sens zombie!) est totalement dépourvu de magie, ce qui de surcroît fait de lui un personnage unique dans l'histoire, et donc dangereux pour le pouvoir en place.

Saryon est un personnage complexe, déchiré entre sa foi, et son attirance pour Joram et les Arts noirs, dont il a déjà eu une expérience étant plus jeune, et dont il ne peut cacher son intérêt et son attirance évidents. Il est partagé entre son devoir, sa position vis à vis de la hiérarchie ( et donc sa place dans la religion et tous ses préceptes), incarnée par l'évêque Vanya, dont les agissements sont plus qu'obscurs. Cette position inconfortable est parasitée par l'attachement de Saryon pour Joram, né du fait qu'il fût celui qui le fit naître. Saryon était présent lors de la naissance du petit, et il tenait dans ses bras lorsque celui ci a passé et échoué aux épreuves, qui ont prouvé qu'il était "Mort". On le devine dans ce tome ou du moins on le soupçonne, Saryon est quelque peu dans le secret de ce qui se trame en arrière plan au sujet de son protégé et de la prophétie dont il est l'enjeu. Saryon devra faire un choix difficile, sans doute déchirant autant dans sa fonction paternaliste par procuration que dans ses fonctions sacerdotales. Un personnage emblématique intéressant qui cache bien des souffrances derrière son masque de naïveté apparente qu'on veut bien lui prêter.

Les autres personnages ne sont pas moins intéressants ( je pense à Simkin dont il est difficile de cerner la personnalité tant sa subtilité peut être interprétée comme versatile, à Mosiah qui reste plutôt en retrait même si quelques chapitres le mettent en avant dans ce tome, à l'évếque Vanya qui n'a pas encore révélé tous ses plans, et à Gwendolyn, nouvelle arrivante dans cette galerie, présente pour bouleverser tout ce joli monde et apporter un peu d'humanité à ce pauvre Joram.) mais leur rôle est moindre, ou non révélé encore et si j'en parle, je risque de révéler sans le vouloir des pans de l'intrigue.

la seule chose que je reprocherai à ce tome est son rythme lent. Ceci est dû notamment à l'amourette entre Joram et Gwendolyn qui se révélera beaucoup plus sérieux que prévu et qui aura des répercussions essentielles sur la suite des événements. Le récit accuse quelques longueurs là où on aurait pû se passer des détails ou au contraire de raccourci là où on aurait aimé des approfondissements. par exemple, l'amourette entre les deux tourtereaux se change en grand amour en quelques pages, voire en quelques lignes...
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L'épreuve des jumeaux

Ce dernier roman de la Trilogie des Légendes, seconde trilogie de la série LanceDragon, est véritablement épique. Un peu comme pourrait l'être le dernier tome du Seigneur des Anneaux, nous assistons à un grand "final clash" entre des armées où la sauvegarde d'un monde entier est en jeu, mais nous sommes également témoins de duels terribles et grandioses entre les différents protagonistes, contre leur ennemi juré et contre eux-mêmes. Le dépassement ultime, la transcendance est au rendez-vous dans ce tome et, en tant que lecteur, on ne se sent pas volé à ce sujet.



Ce tome est curieusement plus léger que le précédent, plus drôle aussi. La présence de Tass comme personnage central contribue grandement à cette légèreté tout en ne tournant pas du tout le reste en dérision. Cet équilibre parfait est extrêmement bien ajusté, la petite pincée d'humour au moment où le lecteur se fatigue de la tension, du chagrin ou de l'anxiété pour les hauts personnages, permet d'endurer toutes les grandes tragédies de ce roman.



Cette série de six tomes est donc une excellente série. Plus juste, plus nuancée, plus touchante et assez bien écrite par rapport à la majorité de ce qu'on peut rencontrer dans le genre fantasy. Je la recommande tout particulièrement et, de préférence, dans sa version originale car la traduction française fait perdre beaucoup de sa qualité au texte, en diminue l'intensité. Bonne occasion aussi pour un jeune public de perfectionner son anglais en s'amusant.
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Dragons d'un crépuscule d'automne

Très déçue. J'ai commencé ce livre parce que c'est le premier de la série "Lancedragon" (et qu'il était à la bibliothèque), et que j'ai apprécié quelques épisodes très postérieurs et écrits par d'autres auteurs.

- Alors que dans ces volumes plus récents, le début de l'histoire ne m'a jamais manqué, dans ce "premier" tome, j'ai toujours eu l'impression qu'il me manquait l'épisode précédent !!

- J'ai l'impression qu'il n'y a que des figurants !! De tout le livre, il n'y a que de l'action. On ne s'arrête pas une minute pour mieux connaître chacun des personnages, soit que le narrateur nous découvre leur passé, ou nous fasse part des réflexions ou des souvenirs d'un personnage, ou le mette en scène avec un congénère pour leur faire dire ce qui va nous éclairer sur eux, leur donner de la profondeur. On ne sait pas d'où ils viennent, ce qu'ils ont dans le crâne. On ne les voit qu'en surface, leur apparence physique, leur comportement.

- Je pense avoir trouvé l'explication de ma déception, dans le fait que les romans "Lancedragon" sont, au départ, des produits dérivés (!!) des jeux "Donjons&Dragons", et s'adressent aux joueurs. En effet, la première série de romans aurait vu le jour parce que les créateurs des jeux voulaient un livre qui raconte l'histoire qu'ils étaient en train de créer, et ce premier volume correspond à deux modules de jeu.

- Cela peut expliquer qu'il me manque un épisode, puisque je ne connais pas les jeux... On peut comprendre aussi que le récit soit uniquement concentré sur l'action, sans "perdre de temps" à approfondir les personnages. Pourtant, je parie que les joueurs trouvent les livres plus profonds que les jeux... En tout cas, je suppose que les inconditionnels des livres sont des joueurs de jeux vidéos.
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Les portes de la mort, Tome 1 : L'aile du d..

L'une des meilleures saga d'heroic-fantasy que j'ai pu lire. Un scénario intelligent, des personnages complets et avec une véritable évolution, mais surtout un univers exceptionnel.



Très original et palpitant, Les portes de la mort raviront les lecteurs du genre.



Parfois ce volume 1 peut sembler un peu classique au niveau de la typologie des personnages (le gentil, le méchant, le mystérieux, etc.) mais ce n'est que le sommet de l'iceberg.

Quoi qu'il en soit il reste très plaisant à lire, ne serait-ce que pour l'originalité du "monde de l'air".
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