Pour parler de ce second tome, je m'intéresserai principalement aux personnages dont l'importance est sans équivoque dans l'écriture de deux auteurs. Et je m'intéresserai plus particulièrement à Joram et Saryon dont la relation complexe, jouera un rôle essentiel dans l'avancée du récit.
Joram est toujours décrit à travers les yeux de quelqu'un d'autre. Il est rare que l'auteure plonge son lecteur dans l'âme du personnage, sauf cas rare, par exemple dans ce tome lorsque celui rencontre Gwendolyn. de fait, c'est toujours une description soumise à l'interprétation. Ses émotions, ses attitudes et ses comportements, ainsi que ses pensées ne sont que le fruit de l'imagination, de la réflexion ou de la déduction tirées de l'observation de son entourage.
Les auteurs créent ainsi une forme de distance entre Joram et les autres, mais également entre lui et le lecteur, mais on pourrait presque parler de relation rejet/attirance. le lecteur ne sait jamais vraiment quoi penser de ce personnage; il ne sait jamais comment se positionner, de sorte que cela entretient le mystère et le doute à son sujet. Cela contribue à mettre en évidence sion statut de "Mort", et l'on comprendra son importance et les enjeux qui y sont liés en fin de volume avec le twist qui vaut son pesant d'or. Ainsi Joram est présenté tel un fantôme, un être dénué d'émotions visibles, de réactions. Il ne parle presque jamais et lorsqu'il le fait, il ne donne jamais réellement son avis et de dévoile jamais ses pensées. Les auteurs s'entêtent à nous le présenter comme un personnage vide de toute consistance, comme s'il subissait son sort sans rechigner. Cet état est renforcé par le fait qu'il a réussi à forger la Noirépée, à partir de la pierre, noire, et qui le protège de la magie et des effets, lui qui de par son statut de mort vivant ( pas au sens zombie!) est totalement dépourvu de magie, ce qui de surcroît fait de lui un personnage unique dans l'histoire, et donc dangereux pour le pouvoir en place.
Saryon est un personnage complexe, déchiré entre sa foi, et son attirance pour Joram et les Arts noirs, dont il a déjà eu une expérience étant plus jeune, et dont il ne peut cacher son intérêt et son attirance évidents. Il est partagé entre son devoir, sa position vis à vis de la hiérarchie ( et donc sa place dans la religion et tous ses préceptes), incarnée par l'évêque Vanya, dont les agissements sont plus qu'obscurs. Cette position inconfortable est parasitée par l'attachement de Saryon pour Joram, né du fait qu'il fût celui qui le fit naître. Saryon était présent lors de la naissance du petit, et il tenait dans ses bras lorsque celui ci a passé et échoué aux épreuves, qui ont prouvé qu'il était "Mort". On le devine dans ce tome ou du moins on le soupçonne, Saryon est quelque peu dans le secret de ce qui se trame en arrière plan au sujet de son protégé et de la prophétie dont il est l'enjeu. Saryon devra faire un choix difficile, sans doute déchirant autant dans sa fonction paternaliste par procuration que dans ses fonctions sacerdotales. Un personnage emblématique intéressant qui cache bien des souffrances derrière son masque de naïveté apparente qu'on veut bien lui prêter.
Les autres personnages ne sont pas moins intéressants ( je pense à Simkin dont il est difficile de cerner la personnalité tant sa subtilité peut être interprétée comme versatile, à Mosiah qui reste plutôt en retrait même si quelques chapitres le mettent en avant dans ce tome, à l'évếque Vanya qui n'a pas encore révélé tous ses plans, et à Gwendolyn, nouvelle arrivante dans cette galerie, présente pour bouleverser tout ce joli monde et apporter un peu d'humanité à ce pauvre Joram.) mais leur rôle est moindre, ou non révélé encore et si j'en parle, je risque de révéler sans le vouloir des pans de l'intrigue.
la seule chose que je reprocherai à ce tome est son rythme lent. Ceci est dû notamment à l'amourette entre Joram et Gwendolyn qui se révélera beaucoup plus sérieux que prévu et qui aura des répercussions essentielles sur la suite des événements. le récit accuse quelques longueurs là où on aurait pû se passer des détails ou au contraire de raccourci là où on aurait aimé des approfondissements. par exemple, l'amourette entre les deux tourtereaux se change en grand amour en quelques pages, voire en quelques lignes...
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Dans ce deuxième volet, on quitte le monde sauvage du premier pour découvrir la fascinante cité de Merilon. Plus sombre, ce roman est heureusement entrecoupé des facéties de Simkin, toujours aussi mystérieux quant à ses motivations. le personnage de Joram s'étoffe, passant d'une froideur figée à la découverte d'autres sentiments comme l'amitié et même l'amour, jusqu'à une fin saisissante, où les secrets sont révélés et où Joram devra faire face à sa destinée. Un roman encore plus fort que le premier, qui donne envie de vite découvrir la suite.
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Après "La naissance de l'épée", "La malédiction de l'épée" est le deuxième épisode du cycle "La légende de l'épée noire". Dans ce volet, une ancienne prophétie concernant un enfant royal qui ignore son ascendance semble sur le point de se réaliser. Original, non ? Pourtant, ce roman est meilleur que le résumé peut le laisser penser. Il serait dommage de passer à côté !
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Tout un univers richement développé et poétique,
un voyage dans un monde ou magique remplace technologique.
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L'Église, l'Ordre auxquels il avait consacré sa vie n'étaient en réalité rien de plus qu'une araignée géante trônant au milieu de sa vaste toile, surprenant tous les mouvements des malheureux englués dans ses fils!
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