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Citations de Tristane Banon (36)


"J'aurai dû crier, hurler :"T'es mon père, connard !" Ca m'aurait fait du bien." (p-69)
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L'Eglise trouvera toujours le féminisme sur sa route, c'est ainsi qu'il s'est bâti, c'est ainsi qu'il a toujours lutté, c'est ainsi que le christianisme l'a détesté, que le judaïsme l'a redouté, et que l'islam devra le supporter.
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J'ai fait le vœu de silence, pourtant, je voudrais tant le voir, face à l'une de ces caméras qu'il chérit, me redire ses accusations droit dans les yeux. Je ne pensais pas qu'il serait si difficile de me taire, que les vautours mangeraient ma vie comme des charognes, transformeraient les contours de la vérité, la modèleraient selon leurs envies et leurs besoins, dès lors qu'ils ont compris que, même s'il fallait que je me ronge les doigts jusqu'au sang, je ne leur ferais pas la joie de me prêter à leur cirque ridicule. Les jugements ne doivent pas être rendus devant les caméras. Seuls les juges condamneront les coupables. Je sais que l'on peut se perdre à ce jeu-là, et je n'ai d'autre excuse, pour avoir parlé lors de ce dîner cathodique, que la volonté de me décharger auprès de ceux qui avaient le pouvoir de faire le travail à ma place, d'empêcher le bourreau de nuire en creusant ce que je me sentais incapable de dévoiler moi-même. C'était lâche, je le sais. Je n'ai pas honte de cette lâcheté-là, j'étais juste une jeune femme de vingt-sept ans qui voulait se reconstruire, sans pour autant laisser le crime impuni. Mon erreur a été de croire qu'il y avait peut-être des super-héros autour de la table, ou devant l'écran. Des super-héros pour combattre les forces du mal. Je me suis trompée.
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Au bas de mon immeuble à Boulogne, il y a déjà du monde. Un ami passe me prendre, je déménage. Je n'ai pas le choix. Je fuis, je pars me cacher, m'enterrer. Ma mère m'appelle, elle hurle dans mon répondeur, les journalistes sont chez elle, la suivent, l'attaquent de questions. Elle répond, ne fait que répondre, maman qui ne sait plus se taire. Je ne lui réponds pas, je ne réponds à personne.
Il me faut six heures pour trouver une nouvelle adresse. Je ne prends que mon sac, mon chien, ma peur et mon ordinateur. Je ne sais pas pourquoi l'ordinateur, peut-être parce que je n'ai pas d'homme auprès de moi pour m'accompagner. Ma cachette est petite, mais discrète. Flaubert s'adapte, compagnon de galère. Les journalistes ne savent pas encore cet endroit, les amis et maman non plus.
Ce dimanche n'en finit pas, c'est le dimanche le plus long du monde. Le train de David prend son temps, ma messagerie rend l'âme, je sens mon courage s'émietter. Déjà, la réalité me dépasse.
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Dans cette nouvelle vie, j'ai tout pris, tout aimé, rien rejetté.. sauf ma mère.
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Tu verras, bientôt tu ne sauras plus le vrai malheur et le mauvais rêve.
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Tristane Banon
Tant que celles qui se prévaudront du féminisme seront incapables de discernement et ne verront en la femme qu'une victime de toute éternité, et en l'homme qu'un éternel bourreau, et ce, fut-ce au mépris d'évidences, alors l'égalité que nous voulons tous sera dans une impasse.

Dans le journal "Le Soir" du 07 juin 2022.
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𝒫𝓊𝒾𝓈𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝓃𝑒 𝓅𝑒𝓊𝓍 𝓅𝒶𝓈 𝓅𝒶𝓇𝓁𝑒𝓇, 𝒿𝑒 𝓋𝒶𝒾𝓈 é𝒸𝓇𝒾𝓇𝑒
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Maman, quand on m'a posée contre elle, c'est comme si je la connaissais depuis mille ans.
A cette seconde, l'une des toutes premières de ma vie, j'ai su que j'allais prendre soin d'elle.
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Il faut que je trouve un papa à maman. Elle croit qu'elle n'en veut plus, mais en vrai, je sais que seul un papa saura la réparer. Moi, je peux la rendre heureuse, mais sans papa, elle restera friable, comme la porcelaine des tasses à café trop fissurée par le ressac du lave-vaisselle. Ces tasses-là, un jour, on verse l'eau noire dedans et elles éclatent d'un coup, personne ne comprend car personne n'a rien vu venir.
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J’ai grandi avec la conviction que, comme la vue ne manque pas à l’aveugle de naissance, car il ne sait pas le bonheur de voir le monde qui l’entoure, la « présence du père » ne m’avait pas manqué. Comment ce que vous ne connaissez pas pourrait-il vous manquer ? Le manque n’induit-il pas ipso facto la notion de vide laissée par l’absence, donc une présence antérieure ? Et quand, de présence, il n’y a jamais eu ? Pas de manque ! J’ai aimé cette idée, elle m’a aidée à grandir sans la tristesse de me sentir différente ou démembrée.
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Quand l’homme pointe les étoiles, le con regarde le doigt. Il m’est arrivé, dans ma vie, de n’être qu’un doigt, mais à plusieurs on devrait pouvoir remplir des mains entières.
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Raconter un amour au micro par semaine, c’est un peu accepter que l’on sera Juliette pour une saison. Ça induit de chercher, chaque mercredi, une personne à aimer, à aimer vraiment. Ça implique aussi de l’aimer suffisamment pour décider de ne voir en elle que ce qu’elle a de beau et merveilleux, au-delà de la part mesquine, basse, et méprisable dont aucun de nous n’est exempt. Voir le côté ensoleillé de la rue.
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Le paysage s’est peuplé de ces personnalités que l’on « aime détester », des grandes gueules ou juste des gens bêtes, des Nabilla, des Zemmour, des Caron, et des, et des, et des. Ils font des cartons d’audience autant qu’ils récoltent des cartons d’insultes, on ne les invite même que pour ça, pour faire le buzz, le plein de haine, ça défoule et on en redemande. Ils sont les destinataires de tout ce qui ne va plus dans une quotidienneté étouffante, assommante même, asphyxiée de dettes et de frustrations.
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Il est des moments de la vie où la bienveillance est une autre forme du courage. Dont acte.
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Mais le monde est désormais séparé, dans ma tête, en deux gangs que tout oppose, comme il est divisé entre les gentils et les méchants dans les histoires pour enfants. Il y a aujourd’hui, dans ma vie, les courageux et les autres, tous les autres. J’ai entendu des amis me dire, droit dans les yeux : « Un journaliste m’a appelé pour me poser des questions sur toi, j’ai dit que je préférais ne pas répondre, tu comprends ? Je ne voulais pas de problème, et puis parfois on pense dire bien, et on porte préjudice. » Je n’ai jamais vu que témoigner de l’estime puisse porter préjudice. Jamais.
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