Mettant en perspective l'histoire des femmes sous le joug de Dieu, en partant du droit romain et du gynécée grec, qui déjà créaient un apartheid des sexes,
Tristane Banon déroule l'avènement des religions, en les contextualisant, depuis la misogynie hébraïque, en passant par l' "objet chrétien" femme, l'expansionnisme conquérant de l'Islam, système politique territorial qui aux temps du prophète voilait les femmes à mesure de sa progression, puis les différentes étapes historiques d'avancées suivies de reculades sur le statut des femmes : virginité imposée, dissolution dans le mariage qui les fait passer de la propriété d'un homme à un autre, examen des "révolutions" française et bolchévique, pour aboutir à la conclusion que le féminisme ne peut être qu'universel et laïc, sans compromis avec Dieu qui est le pire ennemi des femmes qu'il place sous la tutelle des hommes. Contrôle de leur corps et de leurs mouvements par l'envoilement, contrôle de leur fécondité et accaparement des enfants qu'elles mettent au monde. Tout en rappelant que seules les personnes ont des droits, pas les idées ni les systèmes politiques, au contraire elles et eux parfaitement critiquables, que le voile est le symbole visible d'une mainmise politique et d'une emprise territoriale,
Tristane Banon nous met en garde contre les bigots et leurs contresens relativistes, contre le néo-féminisme libéral pour qui tous les choix individuels se valent, renvoyant les luttes collectives à l'obsolescence, que "féminisme religieux" est un impossible oxymore. Dans son dernier chapitre, elle fait appel aux intellectuels, citant nommément nos adversaires, idiots utiles des bigots, et salutairement les philosophes et les féministes qui ne font aucun compromis avec aucune croyance. Même si
Tristane Banon qui se positionne clairement comme universaliste, préfère écrire que toutes les religions sont sexistes, on peut aussi dire que Dieu est misogyne.