Des tranches de vie tendres et envoûtantes, au milieu des chats et dans la douce magie du quotidien.
Périphérie de Tokyo.
Le livre est divisé en 4 parties. Chacune nous présente une femme différente, vivant toutes dans le même quartier et se trouvant à un carrefour émotionnel. Malgré cela, elles ouvrent chacune leur maison à un chat. Chaque partie comprend à la fois le point de vue de la femme et celui du chat, permettant ainsi au lecteur de voir les deux côtés de la relation, et apportant une structure originale.
Le seul petit bémol étant que du coup, nous avons un peu plus d’une cinquantaine de pages pour faire connaissance avec chaque couple femme / chat. Le titre m’a fourvoyée, j’ai pensé que nous n’avions qu’une seule femme (Elle) et qu’un seul chat (et son chat). Ce roman se rapproche plus de la nouvelle. J’ai donc dû m’adapter à ce changement de direction ! Mais je dois quand même être honnête avec vous : j’ai été frustrée tout au long de ma lecture. Le petit grain de sable qui m’a empêché de profiter pleinement de ces heures en compagnie de chats.
« Ses doigts glacés ont effleuré mon corps. Elle m’a pris dans ses bras sans la moindre peine. Le carton, vu d’en haut, était étonnamment petit. Elle m’a glissé sous sa veste, contre son pull. La chaleur de son corps était d’une douceur incroyable.
J’ai entendu les battements de son cœur. Elle s’est mise en marche et un grondement nous a dépassés. Nos pouls, à elle et moi, mais aussi celui du monde, battaient à l’unisson.
Ce jour-là, elle m’a recueilli. Depuis, je suis son chat à Elle. »
Miyu entretient une relation amoureuse compliquée. Elle trouve un chat errant, Chobi, et décide de l’adopter. La compagnie qu’elle trouve avec Chobi lui donne la force de prendre de grandes décisions concernant sa vie. L’un de ces choix implique la femme de l’histoire suivante. Reina, une jeune artiste n’arrive pas à se décider entre poursuivre ses études ou trouver un emploi. Elle nourrit régulièrement une minette errante, Mimi. Prendre soin de ce chat l’aidera-t-elle à décider de son propre avenir ?
Le livre développe un thème très précis, repris dans chaque histoire, cela peut apporter un peu de monotonie au récit. « Elle et son chat » nous montre combien la compagnie est essentielle, peu importe d’où elle vient. Ce roman nous donne à réfléchir sur les apparences, souvent trompeuses : les personnes, ou les chats, les plus improbables sont parfois les plus capables d’aimer.
Bien que strictement pour les amoureux des chats, il y a une légèreté séduisante dans la façon dont ces histoires traitent des thèmes de la communauté et de nos liens avec les animaux qui peut s’avérer intéressante même pour les lecteurs n’ayant pas d’atomes crochus pour les chats.
La plume est claire et chaleureuse, pudique et sobre. Côté construction, j’avoue qu’à certains moments, je me suis mélangée les pinceaux, ne sachant plus si le narrateur était humain ou félin. Cela vient peut-être du contexte de lecture : j’ai lu ce livre lors de mes insomnies, je n’étais probablement pas au mieux de mes capacités intellectuelles lol.
Dans un style japonais classique, « Elle et son chat » évoque d‘émouvantes tranches de vie. En lisant ce livre, j’ai eu l’impression que je pouvais être l’une des femmes au centre de l’histoire, chacune d’entre elles luttant contre des problèmes familiers de solitude, de maladie mentale ou de chagrin. La présence féline dans chaque histoire apporte espoir et encouragement.
J’ai trouvé ce roman réconfortant. Les histoires offrent des commentaires subtils mais perspicaces à la fois sur les aspects universels de la nature humaine et sur les orientations plus spécifiques de la culture japonaise qui ont un impact sur la vie de ces femmes.
Plein de charme et de sagesse, « Elle et son chat » est le livre parfait pour tous les amoureux des chats.
« M. Kamata, un professeur âgé, s’est emparé du dessin de Reina.
— Le talent, c’est plus difficile à garder qu’à cultiver. Comme dans le poème de Kenji Miyazawa : Dons, forces et talents ne sont pas de ces choses qui s’éternisent entre nos mains…
Les yeux perdus dans le vague, il a ajouté :
— Les gens non plus ne s’éternisent pas auprès de nous. C’est comme ça. »
#Elleetsonchat #Charleston #MakotoShinkai #NarukiNagakawa #littératurejaponaise
Lien :
https://soniaboulimiquedesli..