Ursula Vernon

Je ne sais plus comment les trois tomes de la série ont atterri dans ma PAL mais ce qui est certain, c’est que j’ai été bien inspirée de les acheter.



Avec cette couverture rose très girly, on pourrait s’attendre à trouver en Henriette, une princesse tout ce qui a de plus classique, du moins pour une princesse hamster. Mais que nenni ! À la place des joyaux et des robes, ce qui captive notre princesse, ce sont les épées, les combats et les aventures… Il faut dire que si vous aussi, vous étiez le sujet d’une terrible malédiction, vous préfèreriez profiter de chaque instant. A fortiori si cette malédiction vous rendait invincible jusqu’à vos 12 ans, âge fatidique, où elle devrait vous plonger dans un profond sommeil…



S’emparant du célèbre conte de La Belle au bois dormant, l’autrice nous en propose ici une réécriture savoureuse, malicieuse et pleine d’humour qui renverse les codes pour le plaisir des petits et grands lecteurs. En effet, Henriette est loin de correspondre à l’image des princesses Disney et pourtant, on se prend d’emblée d’affection pour cette forte tête qui n’est pas très emballée par la course au prince dans laquelle sa mère veut la lancer. Au grand dam de sa mère qui ne sait plus comment la raisonner pour lui faire prendre le droit chemin. Quant au roi, lui, il pense surtout aux fondations de son château qui risquent d’être mises à mal quand la malédiction frappera. Chacun ses préoccupations…



Caprice du destin oblige ou ironie magique, Henriette sera contrainte bien malgré elle de se lancer à la poursuite d’un prince mais pas vraiment pour la raison que l’on pense… Je vous laisserai le plaisir de la découverte, mais je peux néanmoins vous dire que j’ai adoré le fort caractère d’Henriette qui lui vaut une sacrée réputation, son courage, son amour immodéré de l’action, son duo comique avec sa caille de transport/combat, son attitude décalée par rapport à ce que l’on attend d’elle, sans oublier l’humour omniprésent qui m’a bien souvent fait sourire. Les illustrations parsemant le roman ajoutent également beaucoup au comique de l’histoire et accentuent le côté loufoque des situations que notre princesse et son acolyte vont traverser.



J’ai, en outre, apprécié que pour une fois, ce soient des hamsters qui soient sur le devant de la scène et qu’ils soient très loin de tourner dans une roue. L’antagoniste, quant à lui, est très bien trouvé et devrait donner quelques gentils frissons aux enfants et peut-être le faire un peu de la peine, affronter Henriette étant loin d’être une sinécure. Je pense qu’enfant, j’aurais adoré cette histoire dans laquelle la princesse est celle qui sauve et non celle qui a besoin d’être sauvée, même si cela ne la dispensera pas de devoir trouver de valeureux (ou pas) alliés.



En bref, les enfants (et les autres) appréciant les réécritures de contes qui décoiffent avec des héroïnes badass et originales devraient se régaler avec Princesse Henriette, tome 1 : Hamster au bois mordant. Avec un humour mordant, Ursula Vernon démontre qu’être une princesse, c’est avant tout être soi. Et quand on s’appelle Henriette, ça passe par l’aventure, les combats, l’épée et la recherche d’une solution à un épineux problème !
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Un excellent détournement des contes de fée avec une princesse qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, des malédictions mal fagotées et des princes tête-à-claques.

Le format mi-roman mi-BD est très agréable, l'humour irrésistible et les personnages charismatiques !

Je vais vite lire la suite, et tous les livres d'Ursula Vernon !

Je crois que ce roman atteint mon top 10 des livres préférés. Il n'est pas excessivement long, c'est un one shot, je l'ai dévoré. C'est un gros COUP DE COEUR +++ ! C'est dire.



Quelle magistrale démonstration de ce que la Fantasy couplée à la revisite des contes classiques peut donner ! De l'humour dans les échanges, du suspens, de l'improbable.



La princesse n'est pas une jeunette, elle esquive comme elle peut les impératifs dus à son rang, bilan elle termine dans un couvent jusqu'à ses trente ans. Elle finit par se convaincre de changer la situation de sa sœur ainée et donc part en quête et se retrouve à réaliser des tâches impossibles.



Marra reste terriblement pragmatique, humaine et très touchante tout le long du roman.

Un chien d'os, une poule possédée par un démon, un prince qui est l'abominable, un chevalier Fenris parfait aux cheveux légèrement argentés. Des petites vieilles qu'on a envie de protéger car elles nous font beaucoup trop rire...



Les terribles réalités du quotidien sont ici les vraies épreuves paraissant insurmontables, sans issue envisageable, bien plus que ne l'est la magie. Car se faire arracher une dent ou donner quelques temps de sa vie est moins éprouvant que de devoir enfanter un héritier. Les tâches impossibles sont celles de la vie réelle, pas celle de créer un chien d'os sur une zone zombifiée où les humains sont devenus canibales.



J'aime les personnages, profondément. J'aime l'histoire, j'ai eu mes pincements au cœur, la quête a été accomplie. L'univers est développé juste ce qu'il faut pour ne pas nous perdre inutilement, tout en servant parfaitement l'histoire.



Quelle merveilleuse lecture et superbe conte.

Je viens de finir Nettle & Bone de T. Kingfisher (lecture du mois de février du podcast Sword & Laser) . Un compte de fée ou la princesse dois tuer le prince charmant... Construis avec tous les trop des comptes de fée avec une pointe d'humour. Bien apprécié la lecture.

Digger, est, à la base, un webcomic. Cette édition papier contient une histoire courte supplémentaire à la fin ; mais en attendant, je recommande à tout le monde d'aller le lire gratuitement (et légalement) sur le site de l'auteur.



C'est l'histoire d'une femelle wombat nommée Digger (ou, pour être plus précis, Digger-of-Unnecessarily-Convoluted-Tunnels) qui se perd en creusant, et émerge dans un pays qu'elle ne connaît pas, auprès d'une statue de Ganesh.



Là, elle se retrouve prise dans une aventure épique impliquant une tribu de hyènes, des dieux, une musaraigne qui est aussi un troll professionnel, des moines, une créature faite d'ombres, une limace qui prédit l'avenir, et quelques autres détails. Ce qu'elle va gérer avec beaucoup de bon sens, de connaissances en tunnels, et de scepticisme militant.



C'est drôle, c'est épique, c'est touchant, c'est surprenant, j'adore vraiment l'univers, ce qu'elle fait avec les dieux, avec les cultures des animaux anthropomorphisés...



Je trouve les personnages très sympathiques. Ils sont drôles, très humains malgré le côté animal, souvent bizarres, et sont écrits de façon à ce que la plupart d'entre eux aient de bonnes intentions et pensent sincèrement être les gentils - ce qui n'empêche pas les conflits, bien sûr, pour des raisons de relativisme culturel et d'incompréhensions.



Les dessins, en noir et blanc, sont très réussis. L'auteur a clairement fait de la recherche en zoologie et en mythologie, il y a plein de références amusantes, et on apprend des choses, aussi !



Cette bande dessinée a gagné un prix Hugo, et le mérite !

Pour moi, la plume de T. Kingfisher fait fort dans le sens où je ne ressens de la peur qu’après coup là où Stephen King ou H.P. Lovecraft réussissent à m’angoisser sur le moment, voire un peu après. L’impression est durable. Pernicieuse. Vous croyez que c’est inoffensif et puis vous vaquez à vos occupations avant que ça ne vous tombe dessus. Boum. La terreur.



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Henriette a reçu une malédiction d'une mauvaise fée : à son douzième anniversaire, elle se piquera dans une roue et s'endormira pour toujours. Henriette grandit loin de cette malédiction. Elle est une princesse hamster qui étouffe un peu sous les règles qu'on donne aux filles. Mais lorsqu'elle apprend la malédiction, elle décide de parcourir le monde...



Elle est bien mignonne cette hamsterette. (oui je viens d'inventer le mot, c'est pour dire une petite hamster dame^^) Il s'agit évidement d'une version détournée de la Belle au bois dormant. J'ai beaucoup aimé le parti pris : puisqu'elle doit s'endormir à 12 ans, Henriette en conclut qu'elle est invincible jusque là et part affronter les pires monstres. Ogres et autres géants n'ont qu'à bien se tenir.

Le roman joue gentiment avec les clichés hommes/femmes. Henriette le dit régulièrement puisqu'elle est une princesse, tout ce qu'elle fait peut justement être fait par une princessse. Les princesses peuvent donc courir, combattre... et le prince charmant dont sa mère rêve pour elle n'est pas forcément l'idéal d'Henriette. D'ailleurs a-t-elle vraiment besoin d'un prince pour être sauvée ?

Le roman est illustré. Ca fait des hamster un peu partout. Trop mignon !

Il y a beaucoup d'humour. Henriette a un beau sens de la répartie. Les situations sont amusantes, parfois surprenantes.

Voilà un roman qui devrait plaire aux jeunes enfants et qui m'a bien plu à moi aussi ;)
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Vieilles femmes, sorcières, cryptides et réécritures de contes et légendes sont au sommaire de ce fantastique (dans les deux sens du terme) et délicieux recueil de nouvelles et de poèmes, qui mériterait bien six étoiles si c'était possible !



Si certaines des nouvelles sont moins marquantes que d'autres, aucune ne m'a déçue et certaines sont absolument excellentes : sombres ou légères, drôle, incisives, parfois un peu amères... La plume d'Ursula Vernon est pleine de charme et d'inventivité, et chaque texte a une voix de narration vibrante et sa propre ambiance, qui accompagnent des protagonistes toutes plus vivantes et bien campées les unes que les autres.



Parmi les nouvelles on peut plus particulièrement noter la très réussite "Jackalope Wives" qui brode autour du mythe des selkies et autres change-peaux mais dans le désert, avec les jackalopes, animaux imaginaires du folklore américain. C'est la nouvelle qui donne son nom au recueil (et a gagné un prix Nebula et un WSFA).

"The Tomato Thief" est tout aussi réussi et reprend le personnage de Grandma Harken (et a pour sa part dans son escarcelle un Hugo)... mais j'ai tout autant -voir peut-être plus- apprécié aussi les textes qui revisitaient de manière extrêmement inventive et intelligente des thèmes connus, les transformant avec brio et leur donnant les échos complètement modernes : "Bird Bones" se réapproprie le concept derrière "Les Oiseaux" et a été un gros coup de coeur pour moi, de même que "The Dryad's Shoe" et sa Cendrillon plus intéressée par son jardin que par la perspective de rencontrer le fils d'un Duc, ainsi que "Let Pass The Horses Black" et la manière dont la légende de Tam Lin est retournée...

A ces histoires (et quelques autres que je n'ai pas citées) s'intercalent des nouvelles et poèmes thématiquement un peu différentes, plus modernes et plus légères, qui permettent à l'ensemble de respirer un peu et rythment agréablement la lecture.



"Jackalope Wives and other Stories" m'a été conseillé alors que j'avais un peu de mal à me motiver pour lire, et c'est un antidote parfait, qui m'a donné beaucoup de plaisir. Je vous en souhaite tout autant !

Je suis de longue date une lectrice enthousiaste de l'oeuvre d'Ursula Vernon, mais j'avais mis de côté Nettle and Bone car le label d'horreur accolé au recit me tentait moins... et je me suis finalement décidé à donner sa chance à ce roman suite à son récent prix Hugo.

Bien m'en a pris, car j'ai retrouvé ce qui me plaisait tant dans les oeuvres précédentes de Vernon : sa manière d'écrire les personnages féminins de tout âge (et particulièrement les vieilles femmes un peu voir beaucoup sorcières), sa réinterprètation des motifs tirés du folklore ou des contes de fées, son approche toujours très terre à terre, pleine d'un courage humble et pragmatique, loin des clichés de l'épique ou des récits de fantasy.



Il ne s'agit ici pas moins que l'aventure de la princesse Marra, résolue pour sauver sa soeur à abattre un mauvais prince protégé par la magie de sa marraine sorcière... mais cette description, bien que parfaitement exacte ne reflète en rien l'état d'esprit du récit, les préoccupations de Marra ou la richesse des personnages... ni les détours pris au cours de ce qui va se révéler comme un parcours initiatique parsemé d'embûches mais d'adjuvants aussi improbables qu'un chien d'os, ou d'une sorcière accompagnée d'une poule possédée par un démon.



Nettle and bones est au final un récit très réussi, dense, malgré sa taille relativement courte, qui joue sur le fil entre l'attendu et l'original, que j'ai pris un grand plaisir à lire... Et j'ai finalement trouvé l'aspect horrifique somme toute peu présent au delà de quelques scènes et dans tous les cas bien moins angoissant que la situation de la sœur de Marra et tout le rapport à la maternité qui en découle.

Lauréat Hugo 2023 du meilleur roman. J'ai été tout de suite emporté dans cette histoire un peu étrange ou une princesse part en mission pour venger ses soeurs dont l'une est morte et l'autre l'a remplacée auprès d'un prince violent. J'ai été saisi par la grande simplicité de l'intrigue. Il y a le royaume du sud et le royaume du nord qui s'affrontent. Au milieu, le petit royaume du port, qui est stratégique et auquel appartient notre princesse, troisième fille et donc un peu à l'écart. Elle a une pulsion de protection de sa soeur en danger et cela va animer sa quête. Il y a de la magie, c'est toujours un peu délicat mais là c'est réussi car elle est fortement contrainte. La nécromancienne, parle aux morts et les marraines peuvent poser des bénédictions ou des malédictions aux enfants. Mais il y a des règles et des contraintes et du coup ça marche. On y croit. La dernière partie est un peu plus poussive. Toujours difficile de finir. L'histoire d'amour est une parodie de rêve de petite fille. Le garçon est un guerrier, ambassadeur. A la fois fort et courageux mais aussi diplomate, sensible et complètement désintéressé. Il est prêt à tout sacrifié dès leur première rencontre, car il a été sorti de l'esclavage par l'héroïne. C'est le seul personnage masculin positif. Les autres sont des femmes qui s'organisent pour lutter contre le prince violent. En parcourant quelques bande dessinées récemment primées aux Hugos j'avais été frappé par la sensation que les oeuvres très franchement woke avaient été favorisées. Et là, force est de constater, qu'on est bien dans un roman woke à plein régime. La promesse est celle de la princesse qui ne rêve pas d'épouser le prince mais bien de lui faire la peau. Cela ne me dérange pas en soi, et j'ai bien aimé le livre mais ce qui m'embête c'est la volonté et l'esprit derrière toutes cette nouvelle production récompensée.

Une merveille, un délice, c'est rafraîchissant, c'est drôle, c'est le livre idéal pour rassurer les petites filles qui ne se sentent pas complétement princesses et les petits garçons qui ne se sentent pas trop princes charmants (genre ? Vous avez dit genre ?)

Les dessins sont dynamiques, les répliques toniques et les situations hilarantes. Les enfants adorent, filles comme garçons. À offrir sans hésiter (si vous le trouvez encore), ou à dénicher dans une bibliothèque qui aurait eu la grande idée de l'acquérir.

J’ai adoré le début, la présentation de la quête de Marra qui a débuté et les retours en arrière. Cette quête qui a pour but le meurtre d’un roi connaît ensuite un rebondissent après l’épisode du Goblin Market et l’introduction de Fenris, qui malgré ce que l’on veut nous faire croire reste fidèle à l’image que l’on se fait d’un preux chevalier.

Mes moments préférés sont ceux au couvent et ceux où Agnès et la dust-wife se chamaille. En résumé, l’intrigue est sympa mais pas révolutionnaire, ce qui me fait adorer ce livre ce sont ses personnages, son côté moderne de part les sujets traités et ce côté quête initiatique / famille choisie.