Citations de Valérie Perrin (2416)
En me couchant, je pense que je n'aimerais pas mourir au milieu de la lecture d'un roman que j'aime.
Il y a des heures que l'on devrait très vite oublier. Mais les événements en décident autrement.
Etre aimé, c'est rester jeune.
Je parle souvent de Léonine aux autres parce que ne pas parler d'elle, ce serait la faire mourir à nouveau. Ne pas prononcer son prénom donnerait raison au silence. Je vis avec son souvenir, mais je ne dis à personne qu'elle est un souvenir. Je la fais vivre ailleurs.
Tous les métiers qui touchent à la mort ont l'air suspects.
La plupart du temps, on finit par faire son deuil. Aussi immense soit-il. Sauf le chagrin d'une mère ou d'un père qui a perdu son enfant.
Je ne fais pas de trafic d'alcools, ce sont des cadeaux. Les gens n'osent pas m'offrir de fleurs. On n'offre pas de fleurs aux gardiens de cimetière, d'autant que j'en vends. On n'offre pas de fleurs aux fleuristes.
Je les ai plantés en 1997, l'année de notre arrivée. Ils ont beaucoup grandi et donnent une très belle allure à mon cimetière. L'entretenir, c'est prendre soin des morts qui y reposent. C'est les respecter. Et s'ils ne l'ont pas été de leur vivant, au moins ils le sont de leur mort.
C'est toujours comme ça avec la mort. Plus elle est ancienne, moins elle a de prise sur les vivants. Le temps dézingue la vie. Le temps dézingue la mort.
Les vivants réinventent souvent la vie des morts.
Quand on aime un chanteur, à force de chanter ses chansons, on a comme qui dirait un lien de parenté quand même.
Dans le roman de la veille, elle avait lu qu'un fil invisible relie ceux qui sont destinés à se rencontrer, que ce fil peut s'emmêler, mais jamais se briser.
Que j'ai aimé cette première fois.Les mains dans la terre, le nez au ciel, pour faire le lien entre ces deux-là.
Violette, le naturel, c'est beaucoup plus de travail, mais le temps, tant qu'on est vivant, on le trouve, il pousse comme les champignons dans la rosée du matin
La vie, c'est comme une course de relais, Violette, tu la passes à quelqu'un qui la prend et qui la redonne à quelqu'un d'autre.
Monsieur Seul, s'il y a une clé sur la porte de nos armoires, c'est pour que personne ne les ouvre.
Pourquoi va t-on vers des livres comme on va vers des gens ?
J'adore rire de la mort, me moquer d'elle. C'est ma façon de l'écraser. Comme ça, elle fait moins son importante. En me jouant d'elle, je laisse la vie prendre le dessus, prendre le pouvoir.
L'oeuvre de Dieu, la part du Diable.
C’est fou ce que les filles s’occupent bien de leurs parents. Quand j’étais petite fille, je voulais avoir un garçon. Depuis que je travaille aux Hortensias, j’ai changé d’avis. A part quelques exceptions, les fils passent de temps en temps. Souvent accompagnés de leur femme. Les filles, elles, passent tout le temps. La plupart des oubliés du dimanche n’ont que des fils.
J'avais toujours composé avec la vie, j,'avais toujours vu le bon coté des choses, rarement leur part d'ombre. Comme ces maisons situées au bord de l'eau, dont les façades sont éclairées par le soleil. Depuis le bateau, on voit la couleur éclatante des murs, des palissades blanches comme des miroirs et des jardins verdoyants. Il est rare que je voie l'arrière de ces bâtisses, celui que l'on découvre quand on passe par la route, l'ombre dans laquelle sont cachées les poubelles et la fosse septique.