Citations de Valérie Pineau-Valencienne (30)
Isabelle ouvrit le message et se retrouva en face d'une chanson. Celle du Boss, I'm on fire. Suivie d'une proposition : " A sept heures dans ta chambre ? "
Elle ouvrit sa messagerie. Tomba sur un selfie de David dans sa salle de bains, suivi d'une chanson de Prince : Kiss. Touchée , coulée. Ils continuèrent leur discographie idéale jusqu'au Fever elvisien chuchoté à une heure du matin.
Ah, si le monde pouvait être débarrassé des Stacy qui volaient les vieux maris et transformaient trente ans de vie commune en un siècle de torture ! Elle se vit soudain comme le granit de son Finistère, dure au mal, résistante et fidèle tandis qu' Hubert était aussi friable que les falaise d'Etretat. Si porreux qu'une Stacy n'en avait fait qu'une bouchée.
Comme dit Nietzsche : " Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort " ( " encore un révoltant mensonge de philosophe, ce qui ne vous tue pas, laisse des traces").
Tant que vous avez une passion, vous n'êtes pas mort.
Croyez-moi, j'en ai vu des couples comme eux aux Etats-Unis. Il mange son pain blanc, et encore, pas pour longtemps. En général, elles finissent par les quitter pour un coach ou un psy dés que la prostate donne ses premiers signes de détresse. Justice immanente...
Comment faire comprendre le danger qui régne ici à un homme qui me demande d'embrasser les arbres et qui me parle de son chakra racine? Il a aussi baragouiné des délires sur mon " corps éthérique".
" God Only Knows", chuchotait David.
Arrivé devant la barre Eldorado, il se gara discrétement en ricanant. Quel sadisme s'emparait donc des promoteurs qui dotaient ces merdes de noms paradisiaques ? Aucun d'entre eux n'avaient vécu dans ces lotissements qui se dégradaient sous le soleil. Lui, si .
[ Les politiques ]. Ce sont des êtres qui ont, pour la plupart , une pathologie. Une pathologie plus ou moins lourde. Le pouvoir est une addiction puissante, plus puissante même que la cupidité. Le talon d'Achille des hommes politiques est toujours leur sexualité. Vous n'imaginez pas le nombre de détraqués qui existent dans ces rangs -
Lorsque je suis seule dans ma chambre, je m'enferme à clé, à la fureur de l'entourage qui n'aime pas ces façons de se claquemurer, mets en marche un magnétophone et crée des feuilletons, des scénarios dangereux. Toutes les peurs se libèrent dans une danse imaginaire oscillant entre meurtrissures et triomphes ; j'échappe à mille morts dans une course échevelée vers le succès et la sérénité, errant au bord du gouffre sans jamais m'y précipiter, survivant à toutes les souffrances.
C'est mon secret. Je change d'univers, de voix et d'apparence, pas de racines, peu de repères, changer de peau puisque la mienne se désagrège régulièrement...Je dois devenir actrice.
Le dictionnaire me rassure : il me donne la certitude que tous les mots ont un sens précis (en contraste avec le flou des diagnostics médicaux) et constitue aussi un trampoline magique pour faire des pirouettes à travers les siècles.
Le téléphone somme : une amie, Patricia, qui prend de mes mauvaises nouvelles. Avant de raccrocher,, elle m'encourage : "Tu as des enfants, des amis, tu n'as que quarante-sept ans, il te reste la moitié de la vie devant toi etc." En langage dépressif, cela se traduit par : "Sois à la hauteur devant tes enfants, ne te laisse pas aller devant tes amis, prépare-toi à quarante ans d'incontinence et le plus tôt sera le mieux !"
Il programma la musique d'une de ses playlists : Born to run s'imposait pour sortir de la ville (...) et il ressentit à nouveau l'adrénaline qui le prenait quand il changeait de vie.
L'ennemi est pervers, l'ennemi est puissant, l'ennemi possède un impact morbide indéniable, il se cache à l'intérieur de mon crâne. Il fait partie de moi.
Je ne veux pas de pitié au réveil des malaises. Je veux qu'on me fiche la paix. Dormir, dormir, ne rendre de comptes à personne. Oublier l'humiliation. Dormir. Qu'on me laisse seule. Qu'on me laisse souffrir seule. Ça pique, ça saigne, j'ai mal à la tête. Cette tête qui a explosé en une myriade de sensations morbides. Le sommeil ne veut pas venir. J'en ai pourtant besoin. J'ai trop mal, il ne veut pas venir.
Être une enfant m'insupporte. Je serai une grande amoureuse, et je guérirai. Je mitonne le scénario de la rencontre jusque dans les moindres détails, allant jusqu'à rectifier mentalement les poignées de porte. Je décharge dans ces histoires d'amour toute mon ardeur de gamine rêveuse, je bâtis des forteresses indéfiniment fignolées, refuges d'amour, refus de sombrer dans l'inconscient.
Les librairies m'enchantent, je palpe les livres, les tripote avant de les emporter ; j'ai besoin de les tordre, de les abîmer, pour qu'ils soient à moi, pour qu'on ne fasse plus qu'un, le livre et moi.
David, un gigolo ? Escort boy, comme on disait aussi. Des mots plus doux que pute, songea-t-elle. " Pourquoi les hommes sont-ils toujours favorisés, même dans les appellations péjoratives ?
Dans la région de mon enfance, la pluie est un pain quotidien, quand ce ne sont pas les tempêtes.